Relation entre les charges de production, le rendement et le revenu

Au Burkina Faso, prรจs de 85 % de la population vit essentiellement de l’agriculture. Cette activitรฉ contribue ร  prรจs de 40% du produit intรฉrieur brut (PIB) (Savadogo, 2009). Cependant, prรจs de 3/4 de cette population vit avec moins de 2 dollars par jour (AGRIDAPE, 2009). Cette pauvretรฉ est encore plus accentuรฉe au niveau du monde rural. La pauvretรฉ du monde rural est due ร  plusieurs facteurs: la faible productivitรฉ du systรจme de production, la mauvaise organisation du monde rural, le manque de service d’accompagnement adรฉquat des producteurs etc.

Selon Byerlee et Alex (1998), la promotion d’un dรฉveloppement รฉconomique rural passe par la correction des problรจmes organisationnels et institutionnels plutรดt que par l’amรฉlioration de la capacitรฉ technique des acteurs en tant que telle. En effet, la rรฉsolution de ces problรจmes organisationnels et institutionnels permettra aux acteurs ร  la base d’exprimer efficacement leur savoir-faire en contribuant ร  la mise en place de technologies orientรฉes vers le dรฉveloppement. Conscients que le dรฉveloppement du monde rural passe par une meilleure organisation des acteurs au Burkina Faso, plusieurs programmes et projets ont tentรฉ d’organiser les producteurs. Cependant la plupart d’entre eux se sont soldรฉs par des รฉchecs car basรฉs sur des relations linรฉaires entre la recherche et la production. Le transfert de technologie promu par les services publics de vulgarisation agricole au cours de la dรฉcennie 1960- 1970 ne prena it pas en compte les besoins rรฉels des producteurs. Cela est une raison majeure de l’รฉchec de la science ร  amรฉliorer le niveau de vie des populations et ne convient plus ร  la recherche agricole pour le dรฉveloppement (Chambers et al.1989). Cette thรจse est appuyรฉe par FARA (2006). En effet ces derniers estiment que, bien que la recherche agricole puisse produire d’importants rรฉsultats, il y avait des prรฉoccupations en Afrique sub-saharienne concernant le bรฉnรฉfice limitรฉ de la recherche agricole pour les populations dรฉmunies. Trรจs souvent, cette population dรฉmunie ignore les rรฉsultats de la recherche ou elle n’a pas les moyens nรฉcessaires pour s’en approprier. Face ร  cette situation, une nouvelle forme d’organisation des acteurs du dรฉveloppement est en expรฉrimentation dans plusieurs pays dont le Burkina: il s’agit de l’approche plateforme d’innovation. Elle constitue un cadre de concertation de plusieurs acteurs ayant des intรฉrรชts ou des enjeux liรฉs. Ce lien les oblige ร  s’engager dans un processus de dialogue, d’รฉchange de connaissance et d’apprentissage collectif visant ร  amรฉliorer le processus de prise de dรฉcision et le partage รฉquitable des valeurs ajoutรฉes crรฉรฉes le long de la chaรฎne de valeur.

DEFINITION DES CONCEPTSย 

Entreprenariat agricoleย 

Selon DDEA (2010), l’entrepreneuriat agricole est une dynamique de crรฉation et d’exploitation d’une opportunitรฉ d’affaires, dans l’agriculture (production et transformation), par un ou plusieurs individus via la crรฉation de nouvelles organisations ร  des fins de crรฉation de valeur. Au Burkina Faso, l’entrepreneuriat agricole est un concept nouveau qui est de plus en plus รฉvoquรฉ avec la crรฉation de la Direction Gรฉnรฉrale de la Promotion de l’Economie Rurale (DGPER). Pour promouvoir le dรฉveloppement des entreprises agricoles, la Direction de Dรฉveloppement de l’Entrepreneuriat Agricole (DDEA) a รฉtรฉ mise en place. Cette Direction est l’une des directions techniques de la DGPER.

Entrepreneur agricole

L’entrepreneur agricole est un chef d’exploitation vue comme une entreprise qui est une unitรฉ ou un organisme autonome produisant des biens et des services marchands qui sont commercialisรฉes en vue de faire du profit. L’entreprise est un lieu de crรฉation de richesses Uulien, Marchesnay, 1996). Dans le contexte de notre รฉtude, les entrepreneurs ont รฉtรฉ recensรฉs par la FNZ en collaboration avec la direction provinciale de l’agriculture sur la base des critรจres qui sont la superficie de total de l’exploitation du producteur, l’utilisation des semences amรฉliorรฉes, le respect des itinรฉraires techniques de production et les bonnes pratique agricoles.

Revenu agricole

Le revenu agricole est la diffรฉrence entre la valeur de la production et les charges liรฉes ร  cette production. Ainsi, nous distinguons deux types de revenu: le revenu brut et le revenu net. Le revenu agricole brut est la diffรฉrence entre la production brute et les charges rรฉelles payรฉes pour cette production. Les charges comprennent les coรปts d’intrants (semences, diffรฉrents engrais, insecticides, coรปt de la main d’ล“uvre). Il est calculรฉ pour une seule campagne agricole (Adegbidi, 1994).Le revenu agricole net est la diffรฉrence entre le revenu agricole brut et les frais d’amortissements des matรฉriels et รฉquipements agricoles utilisรฉs pour la production. Ce revenu prend en compte l’autoconsommation, l’accumulation en nature et le revenu monรฉtaire (Adegbidi, 1994).

NOTION DE PLATEFORME D’INNOVATION

Evolution des approches de transfert de technologies

D’une maniรจre gรฉnรฉrale, on peut distinguer cinq (5) grandes phases ayant marquรฉ l’approche du systรจme de transfert de technologies; il s’agit de:

La pรฉriode coloniale (des annรฉes 1920 ร  1960): les mรฉthodes de transfert de technologies รฉtaient trรจs dirigistes avec l’imposition de technologies aux producteurs pour la promotion des cultures de rente. Les instruments ou outils de diffusion รฉtaient les fermes pilotes et les centres d’encadrement rural. Des stations de recherche furent crรฉรฉes pour abriter des instituts coloniaux de recherche.

De la pรฉriode 1960 – 1970 : le systรจme de recherche demeure essentiellement animรฉ par les instituts de recherche tropicale des pays colonisateurs avec l’arrivรฉe d’instituts parrainรฉs par le Groupe Consultatif de Recherche Agricole Internationale (GCRAI). Les efforts รฉtaient essentiellement portรฉs sur les filiรจres d’exportation et les stations de recherche furent reversรฉes au patrimoine des Etats. Le systรจme de vulgarisation est de type top-down et les services de vulgarisation ont รฉtรฉ progressivement pris en charge par les nationaux. Les thรจmes de vulgarisation รฉtaient proposรฉs par la recherche agricole sous forme de recettes ร  faire appliquer par les services de l’agriculture, l’accent รฉtant gรฉnรฉralement mis sur les cultures de rente.

La pรฉriode des annรฉes 1990 : Cette pรฉriode se caractรฉrise par le dรฉveloppement de l’approche ยซFarming System ยป dans la recherche et de la mรฉthode ยซTraining &Visitยป promue par la Banque mondiale dans les services de vulgarisation. Elle est marquรฉe par une amรฉlioration des relations entre recherche et dรฉveloppement et entre les services de vulgarisation et les producteurs. Le souci de prendre davantage en compte les besoins des producteurs รฉtait omniprรฉsent. La plupart des services de vulgarisation sont organisรฉs selon ce modรจle mais ne disposent plus des financements extรฉrieurs susceptibles de les faire fonctionner, ce qui a conduit ร  un affaiblissement du dispositif de vulgarisation dans son ensemble. Les programmes d’appui n’ont pas vรฉritablement rรฉussi ร  combler les insuffisances des systรจmes de vulgarisation prรฉcรฉdents entre autres la prise en compte rรฉelle de la demande des producteurs, leur responsabilisation et leur participation active aux programmes.

La pรฉriode des annรฉes 2000: Suite ร  l’initiative de Neuchรขtel de 1995 sur la base de constats des changements intervenus dans le contexte des pays, proposant six (6) principes, il est davantage question d’appui-conseil ร  la demande et de moins en moins de vulgarisation sous sa forme classique. Pour permettre aux producteurs dรฉsormais considรฉrรฉs comme des clients et non plus comme des bรฉnรฉficiaires de mieux se prendre en charge, la vulgarisation est perรงue comme une ยซfacilitationยป plutรดt que comme un ยซ transfert de technologiesยป (Neuchรขtel, 2009). Une nouvelle รจre est ainsi ouverte dans les relations des producteurs avec la vulgarisation et la recherche agricole ; la nouvelle stratรฉgie vise ร  habiliter les producteurs et leurs organisations afin de les rendre aptes ร  participer activement aux dรฉcisions qui les concernent et ร  piloter les services agricoles et d’appui-conseil en fonction de leur demande. Cette approche sera renforcรฉe d’abord par l’approche du CIRAD de la Recherche agricole pour le dรฉveloppement (RAD), et ensuite par le concept IAR4D ร  partir de 2004.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1: REVUE DE LA LITTERATURE
1.1.DEFINITION DES CONCEPTS
1.1.1.Entreprenariat agricole
1.1.3. Revenu agricole
1.2. NOTION DE PLATEFORME D’INNOVATION
1.2.1. Evolution des approches de transfert de technologies
1.2.2. Concept de recherche intรฉgrรฉe pour le dรฉveloppement (IAR4D)
1.2.3. Les plateformes d’innovation
1.2.4. Mise en place et l’รฉvolution des plateformes au Burkina
CHAPITRE Il. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1. Situation gรฉographique et administrative
2.2. Cadre physique
2.2.1. Climat.
2.2.2. Relief
2.2.3. Sols
2.2.4. Vรฉgรฉtation
2.3. Cadre socioรฉconomique
2.3.1. Population
2.3.2. Donnรฉes รฉconomiques
2.3.2.1. Agriculture
2.3.2.2. Elevage
2.3.2.3. Commerce
CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE L’ETUDE
3.1. Echantillonnage
3.1.1. La population cible
3.1.2. Taille de l’รฉchantillon
3.2. Collecte des donnรฉes
3.2.1. Donnรฉes primaires
3.2.2. Donnรฉes secondaires
3.3. Mรฉthode de calcul des indicateurs
3.3.1. Calcul de revenu
3.3.1.1. Produit Brut
3.3.1.2. Calcul des charges de production
3.3.1.2. Revenu net
3.3.2. Taux de rentabilitรฉ interne
3.3.3. Distribution du revenu
3.3.3.1. Coefficient de Gini
3.3.3.2. Courbe de Lorenz
3.4. Mรฉthode de traitement et d’analyse de donnรฉes
CHAPITRE IV: RESULTATS
4.1. CARACTERISATION DES MENAGES ET DES EXPLOITATIONS AGRiCOLES
4.1.1. Taille de l’exploitation
4.1.2. Taille du mรฉnage
4.1.3. Chef de mรฉnage
3.1.4. Niveau dยทรฉquipement
4.2. PRODUCTIVITE ET PRODUCTION DES EXPLOITATIONS
4.2.1. Rendement grains
4.2.2. Rendement rรฉsidus de rรฉcolte
4.2.3. Production grains
4.2.4. Production rรฉsidus de rรฉcolte
4.3. ANALYSE ECONOMIQUE DE LA PRODUCTION DU MAรฏs
4.3.1. Produit brut
4.3.2. Charges de production
4.3.3. Revenu net par ha
4.3.4. Compte d’exploitation
4.3.5. Revenu net total
4.3.6. Relation entre les charges de production, le rendement et le revenu
4.4. IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DE LA PLATEFORME D’INNOVATION
4.4-1. Renforcement de capacitรฉ
4.4.2. Evolution des productions entre 2008 et 2012
4.4.2.1. Le ratio d’autoconsommation
4.4.3. Evolution du revenu net entre 2008 et 2012
4.4.3.1. Revenu par hectare
4.4.3.2. Revenu par actif
4.4.3.1. Taux de rentabilitรฉ financiรจre
4.4.4. Distribution de revenu
4.4.4.1. Indice de Gini
4.4.4.1. Courbe de Lorenz
CHAPITRE V : DISCUSSIONS
5.1. Productivitรฉ des exploitations
5.2. Analyse รฉconomique de la production du maรฏs
5.3. Impact socio-รฉconomique de la plateforme d’innovation
CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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