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HISTORIQUE DES BILHARZIOSES
– Dans le monde
L’existence de la bilharziose à Schistosoma haematobium a été établie par la découverte d’œufs calcifiés dans la vessie d’une momie égyptienne de la XXe dynastie (plus de 1 000 ans avant J.-C.). Au Moyen-Age, les médecins arabes parlaient de » pissements de sang » des caravaniers revenant de Tombouctou et ces hématuries étaient également signalées par les chirurgiens qui accompagnaient Bonaparte en Égypte. Au 17e siècle, la traite des Noirs vers les colonies espagnoles et portugaises d’Amérique avait permis l’installation de Schistosoma mansoni dans le Nouveau Monde et en 1852, Theodor Bilharz avait découvert et décrit Schistosoma haematobium. (24)
– Au Sénégal :
Il est admis que c’était Aristide Le Dantec qui fut le premier, au début à faire mention de l’existence de la bilharziose au Sénégal. Mais la première enquête sur le terrain a été effectuée en 1908 par Bouffard et Neuveux à Bakel, où la maladie était connue sous le nom de « boubri » chez les Toucouleurs et de « kaïla » chez les Bambaras. En 1909, ces auteurs observaient des cas de bilharziose en Haute Casamance dans la région de Kolda. En 1957, il était estimé que sur 1 192000 habitant du Sénégal, 15 % étaient atteints de bilharziose vésicale à Schistosoma haematobium. Depuis le début des années soixante-dix, de nombreuses enquêtes ont été menées à travers le pays. (41)
Hôte intermédiaire de la Bilharziose urogénitale
Les principaux hôtes intermédiaires de Schistosoma haematobium sont des mollusques d’eau douce du genre Bulinus.
Le genre Bulinus appartient à l’embranchement des Mollusca qui sont des animaux non segmentés, à symétrie bilatérale quelquefois altérée ;à la classe des Gastropoda car ils possèdent une coquille dorsale torsadée et univalve ;à l’ordre des Basommatophora (mollusques d’eau douce) ; à la famille des Planorbidés (caractérisée par une coquille discoïde plate, des poumons) ; à la sous-famille des Bulininés dont la coquille est ovale ou turriculée, pseudo-branchies plissées, glande prostatique compacte et organe copulateur ;et au genre Bulinus.( 35)
Ils se trouvent dans les eaux peu profondes près des rives, des lacs des étangs des cours d’eau et des canaux d’irrigations car les conditions d’alimentation d’abri et de ponte à proximité de la surface leur sont particulièrement favorables, ils se nourrissent de matières organiques (60) Au Sénégal, des enquêtes malacologiques effectuées ont permis de recenser et d’identifier les mollusques intervenant dans la transmission de la bilharziose urinaire :
Bulinus senegalensis, Bulinus umbilicatus, Bulinus globulus, Bulinus truncatus (41) qui sont des hôtes intermédiaires de Schistosoma haematobium.
Cycle évolutif
– Dans l’organisme humain
Les furcocercaires pénètrent chez l’homme en 10min environ à travers la peau ramollie par un séjour dans l’eau. Une fois dans l’organisme, elles perdent leurs queues et se transforment en schistosomules. Celles-ci passent par la circulation sanguine, gagnent le cœur droit, les poumons, puis le foie et parviennent dans la veine porte où elles deviennent adultes. Les vers adultes après leur accouplement, migrent à contre-courant vers le plexus péri vésical qui est leur lieu de ponte. Arrivée dans les veinules de ce plexus, la femelle quitte le mâle pour s’engager dans les fines ramifications veineuses de la paroi de la vessie où elle commence sa ponte. Les œufs traversent la paroi de ces organes creux et tombent alors dans la lumière, ce qui favorisent leur dispersion dans le milieu extérieur à l’occasion de la miction. (21) En l’absence de traitement, l’excrétion des œufs peut durer plusieurs années. (31)
– Cycle chez le mollusque hôte intermédiaire
Les œufs ne peuvent poursuivre leur évolution que dans l’eau douce. Sous l’effet de la pression osmotique, l’œuf éclot, libérant un embryon cilié, le miracidium. Il nage à la rencontre des mollusques aquatiques. La survie du miracidium dans l’eau douce n’excède pas 18 heures. L’embryon pénètre activement les pieds ou un tentacule du mollusque. Pour que le cycle se poursuive, il faut que le mollusque soit spécifiquement celui chez lequel l’évolution du genre parasitaire peut se poursuivre. Chez celui-ci, les larves passent par plusieurs stades évolutifs, sporocystes primaires, sporocystes secondaires enfin cercaires. Le profil d’émergence des cercaires du mollusque est adapté à la transmission avec une sortie diurne, aux heures chaudes et ensoleillées de la journée. Cette élimination, qui commence 3 semaines à 2 mois après la pénétration du miracidium, dure toute la vie du mollusque, soit de 3 mois à 3 ans selon l’espèce. Le nombre de cercaires émises dépend de la taille du mollusque et de l’intensité de l’infection. Il peut atteindre 15 000 cercaires par jour. Les furcocercaires nagent à la surface de l’eau à la recherche de l’hôte définitif vers lequel elles sont attirées par un chimiotactisme puissant lié aux sécrétions cutanées. La survie des cercaires dans l’eau n’excède pas 48 heures. (12)
Réservoir de parasites
L’homme est le réservoir, tous les hommes sont réceptifs à la maladie quel que soit leur âge, sexe et leur race il n’y a donc pas d’immunité naturelle. (50)
Mode de contamination
L’infestation se fait donc au cours de baignades en eau douce, par pénétration transcutanée de furcocercaires. Exceptionnellement les furcocercaires avalées avec l’eau de boisson pourraient franchir la muqueuse buccale.
Facteurs favorisants
Généraux
Il s’agit essentiellement de :
– La construction de petits ou grands barrages qui sont susceptibles de provoquer une flambée des cas de bilharziose. (57)
– Le sous-développement et ses conséquences, l’absence d’hygiène fécale et urinaire favorisent évidemment l’endémie bilharzienne. (50)
Individuels
Les facteurs individuels sont essentiellement liés à :
– L’âge : Les enfants et les adolescents sont les plus exposés du fait de leur baignade surtout aux heures chaudes de la journée.
– La profession : Les exploitants qui travaillent dans les rizières et les personnes qui utilisent l’eau des canaux et axes hydrauliques à des fins domestiques sont exposés à la maladie. (48)
– Le sexe : Les femmes étant constamment en contact avec l’eau avec la lessive et les travaux domestiques font qu’elles sont vulnérables.
Répartition géographique
La bilharziose a une large distribution géographique, elle est endémique dans 54 pays d’Afrique et de la méditerranée orientale. En Afrique, les principales zones d’endémies sont la vallée du Nil, l’Afrique intertropicale notamment l’Afrique de l’ouest et du sud, elle sévit également au Maghreb en petits foyers (sud de l’Algérie de la Tunisie et du Maroc) à Madagascar et à l’ile Maurice. En Asie, il existe des foyers au Yémen, au Moyen orient et en Inde. (21)
Au Sénégal, la cartographie des schistosomiases a été achevée en 2013. Sur les 72 districts cartographiés 59 sont endémiques dont 12 de prévalence faible (nécessitant un passage de DMM tous les trois ans), 29 de prévalence modérée (un passage de DMM tous les 2 ans) et 18 de prévalence élevée (un passage de DMM tous les ans) (46) et la zone Niakhar fait partie des 29district qui ont des prévalences modérées.
PHYSIOPATHOLOGIE
Hormis l’action irritante des cercaires pénétrant à travers la peau et les phénomènes toxiques dus à la migration des schistosomules et des adultes, ce sont essentiellement les réactions immunitaires autour des œufs dans les tissus qui sont à l’origine des lésions anatomiques et des signes cliniques observés. Les œufs traversent les parois des capillaires et des tissus de l’organe creux sous-jacent, arrivent dans sa lumière et sont éliminés avec les excrétats (urines), assurant la continuité du cycle parasitaire. Des microsaignements expliquent les hématuries. Certains d’entre eux restent bloqués dans les tissus, à l’origine du granulome bilharzien (réaction inflammatoire autour des œufs). Au cours des années, les granulomes confluent et deviennent macroscopiques (bilharziomes). Ils subissent une évolution soit hyperplasique soit nécrotique et ulcéreuse, toujours génératrice de sclérose secondaire responsable de rétractions cicatricielles des organes contaminés ou de calcifications des tissus. Par exemple, les œufs de S. haematobium peuvent provoquer une sténose orificielle entraînant une stase urinaire et celle-ci peut être responsable, en amont, de la dilatation de tout l’arbre urinaire aboutissant, à terme, à la destruction du parenchyme rénal. Les œufs peuvent se calcifier et constituer ainsi une vessie rigidifiée, favorisant infection et stase. Les tumeurs granulomateuses de la vessie peuvent évoluer en carcinome, le plus souvent épidermoïde.(3)
CLINIQUE
– Phase initiale de contamination ou d’infection cercarienne :
Elle est essentiellement cutanée, caractérisée par un prurit, une réaction urticarienne localisée. Cette réaction est le plus souvent inapparente. (40)
– La phase d’invasion :
Elle est contemporaine de la migration et de la maturation des schistosomules dans la circulation sanguine. (3)
La symptomatologie clinique est polymorphe. La fièvre est le signe le plus fréquent, souvent supérieure à 39 °C, irrégulière, oscillante, parfois anarchique, rarement en plateau. Une asthénie et un amaigrissement sont parfois notés. Un prurit, une urticaire erratique et rebelle, des œdèmes fugaces caractérisent les manifestations cutanées. Une toux quinteuse, une expectoration mousseuse, une dyspnée asthmatiforme sont retrouvées. Les arthralgies, les myalgies et les céphalées sont inconstantes. Sur le plan digestif, la diarrhée est fréquente, souvent associée à des douleurs abdominales. (10)
– La phase d’état :
Elle survient 1 à 2 mois après une contamination massive ou apparait 3 mois à 1 an plus tard dans le cas contraire. L’atteinte vésicale est la plus fréquente. Elle se manifeste par une hématurie microscopique puis macroscopique, indolore, d’évolution capricieuse, discrète, terminale ou abondante et totale avec caillots. (26)
– Les complications :
Elles sont une inflammation granulomateuse, une ulcération de la paroi vésicale et urétérale avec fibrose ultérieure, une obstruction fonctionnelle du col de la vessie, un hydro uretère, une hydronéphrose et des calcifications des voies urinaires et de la vessie. L’atteinte génitale peut entraîner une infertilité secondaire à une fibrose ovarienne ou à une occlusion des trompes. Schistosoma haematobium pourrait être un cofacteur pour le développement du cancer du col utérin et du carcinome épidermoïde de la vessie. (11)
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Eléments d’orientation (2)
● Epidémiologiques : la maladie devra être suspecté chez un patient revenant d’une zone d’endémie bilharzienne et l’interrogatoire devra rechercher la notion d’une possible contamination : bain dans un marigot, un lac d’eau douce, …
● Cliniques : la maladie sera évoquée devant une hématurie et les autres signes d’appel urinaire.
● Biologiques : l’hyper éosinophilie n’est pas spécifique mais peut être évocatrice en association avec les données cliniques et épidémiologiques.
Diagnostic parasitologique
-Prélevement :
L’urine doit être recueillie après une épreuve d’effort entre 11h du matin et 14h de l’après-midi, période durant laquelle l’excrétion urinaire des œufs de Schistosoma haematobium est maximale. L’urine doit être recueillie dans n’importe quel type de récipient à large ouverture.
-Techniques :
Examen macroscopique :
Il s’agit de rechercher une hématurie sur les échantillons d’urine.
Examen microscopique :
– Après centrifugation : (44)
Centrifuger l’urine dans des tubes coniques (10 à 15ml) pendant 5min à vitesse réduite ou au centrifugeuse à main ; après centrifugation rejeter l’urine qui surnage, mélanger le culot de façon homogène en l’aspirant et en le refoulant avec un compte-goutte capillaire. Prélever une goutte du culot homogénéisé et la placer entre lame et lamelle, l’examiner à l’objectif 10x.
– Apres filtration 🙁 55) Mode opératoire :
Disposer d’un filtre de nylon dans le porte-filtre, agiter l’échantillon d’urine en le secouant doucement ou en remplissant et en vidant la seringue à deux reprises, aspirer 10ml d’urine dans la seringue et fixer le porte-filtre au-dessus d’une cuvette. Puis rejeté l’urine à travers le filtre
Dévisser soigneusement le porte-filtre, remplir la seringue d’air, la refixer ensuite au porte-filtre et expulser l’air.
Dévisser le porte-filtre, retirer le filtre avec une pince et le déposer sur une lame.
Ajouter une goutte de lugol et attendre 15secondes que le colorant pénètre dans les œufs ensuite on examine immédiatement toute la surface du filtre au microscope à l’objectif 40x ainsi les œufs de schistosomes sont colorés en orange,et la charge parasitaire définie comme étant le nombre d’œufs pour 10ml d’urine.
Le diagnostic immunologique (2)
Il permet de rechercher les anticorps dirigés contre le parasite ou les antigènes circulants :
– La réaction de Vogel-Minning étudie le décollement de la paroi des furcocercaires mises en présence de sérum décomplémenté du patient. C’est une méthode sensible qui permet un diagnostic précoce dès les premières semaines de la parasitose.
– La réaction d’Olivier Gonzales ou réaction de circum ova précipitation est spécifique d’espèce. Les œufs sont incubés dans le sérum du patient pendant 24 heures. La positivité est affirmée par l’apparition de précipités digitiformes autour des œufs. Elle reste positive tant qu’il y a des œufs vivants dans les tissus.
– L’hémagglutination et l’immunoenzymologie (ELISA)
– L’immunof1uorescence indirecte
Le diagnostic histologique
Les biopsies vésicales peuvent être réalisées au cour de la cystoscopie. Même en cas de bilharziose urogénitale, la biopsie rectale est aussi performante et donc préférable à la biopsie vésicale plus traumatisantes. Elles doivent être pratiquées lorsque les examens d’urine sont négatifs. Des petits fragments de muqueuse et de sous muqueuse sont prélevés soit au niveau d’une lésion (granulome, ulcération), soit sur le bord d’une valvule de Houston, sans les fixer. Les fragments sont ensuite écrasés entre lame et lamelle et montés dans de la gomme au chloral pour son grand pouvoir éclaircissant, puis examinés au microscope. C’est la forme des œufs et la position de l’éperon qui donnera le diagnostic.
Le diagnostic moléculaire
Des techniques moléculaires telles que la PCR améliore significativement la sensibilité du dépistage (6) et est cependant utilisable à tous les stades de la maladie. Cette technique consiste à extraire l’ADN ensuite de l’amplifier et la positivité sera déterminée par un Ct qui sera fixé.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES NON BIOLOGIQUES
Une radiographie de l’abdomen sans préparation peut objectiver tardivement des calcifications. L’échographie rénale et vésicale en cas d’atteinte à Schistosoma haematobium, permet d’évaluer la dilatation des voies urinaires, la taille des reins et du parenchyme, les nodules et calcifications de la vessie.
Un uroscanner s’envisage en cas d’intervention chirurgicale devant des sténoses urétérales, une hydroné-phrose.
La cystoscopie-biopsie permet le diagnostic des pseudos polypes et leur exérèse. Un examen gynécologique et une échographie endovaginale : en cas de doute concernant une atteinte gynécologique un examen complet clinique et échographique est nécessaire. Il permettra le bilan lésionnel et des prélèvements en cas de doute diagnostic (néoplasie). (20)
TRAITEMENT
Buts
. Guérir le patient
. Prévenir les complications
Moyens
Le traitement de la bilharziose uro-génitale est essentiellement médicamenteux :
– Praziquantel (Biltricide®) : comprimés quadri-sécables à 600 mg, la posologie classique est de 40 mg/kg, en prise unique ou une dose de 60 mg avec deux administrations à un mois d’intervalle.
– Métrifonate (Bilarcil®) : à la dose 7,5 à 10 mg / kg en 2 prises à 15 jrs ou 3 semaines d’intervalle.
– Les dérivés d’artémisinine
En cas de complication le traitement chirurgical peut être utilisé.
Indications
Le traitement de référence de Schistosoma haematobium demeure le Praziquantel (PZQ) qui est efficace sur les adultes. (20)
Les résultats de ce traitement ne peuvent être jugés avant trois mois : la guérison parasitologique est obtenue dans environ 90 % des cas (les culots urinaires ne renferment plus d’œufs ou seulement des œufs calcifiés morts). L’éosinophilie se normalise et le taux des anticorps décroît. (24)
La seule alternative au Praziquantel est le Métrifonate.
Les dérivés de l’artémisinine ont montré une efficacité certaine sur les schistosomules. Des études d’association (artésunate ou arthemeter + PZQ) en prophylaxie ou en curatif sont menées dans les pays de haute endémie avec une réduction de la charge parasitaire et de la morbidité. (20)
Les contre-indications sont la cysticercose oculaire le premier trimestre de la grossesse et l’allaitement.
PROPHYLAXIE
Selon l’OMS La lutte contre la schistosomiase repose sur le traitement à grande échelle des groupes de population à risque, l’accès à l’eau potable, l’amélioration de l’assainissement, l’éducation sanitaire et la lutte contre les gastéropodes. Ainsi l’administration annuelle de masse du Praziquantel est recommandée chez les enfants d’âge scolaire dans les zones où la prévalence est supérieure à 50%. (62)
●le traitement primaire débute par la prise en charge du péril fécal avec l’installation de latrines et l’éducation des populations exposées ainsi que la lutte contre les baignades en eaux souillées. (8)
●la deuxième série de mesure consiste à lutter contre l’hôte intermédiaire par des produits chimiques.
Population d’étude
Dans les villages sélectionnés, les enfants de moins de 15 ans et les femmes ont été invités à participer à l’étude. Un accent a été mis sur les enfants âgés de 1 à 5 ans car nous disposons de très peu d’informations sur la prévalence de la bilharziose dans cette tranche d’âge qui pourrait constituer un réservoir de parasites potentiels.
●Critères d’inclusion :
– Être dans la tranche d’âge de 1 à 60 ans,
– Résider dans le village pendant l’hivernage au moins 3 ans
– Etre présent pendant la période d’étude dans ces 10 villages
– Consentement de participation
●Critères de non inclusion :
– Refus de participer à l’étude
– Prise de Praziquantel dans les 6 mois précédant l’enquête
Taille de l’échantillon
La taille de l’échantillon dans chaque village a été estimée en fonction du poids de sa population par rapport aux autres villages. En se basant sur une prévalence de la bilharziose estimée à 10% en 2014 par Senghor et al (54), un niveau de confiance à 95%, une marge d’erreur à 5% et en tenant compte d’un effet du plan d’échantillonnage à 2, la taille d’échantillon était de 428 individus à enrôler dans cette étude.
La taille de l’échantillon dans chaque village ainsi que la sélection suivant les classes d’âge ont été estimées en fonction du poids de sa population par rapport aux autres villages. n= t² x p(1-p) m²
Collecte des données
Les enquêtes étaient effectuées à l’aide de questionnaires renseignant sur les aspects sociodémographiques des patients, les aspects cliniques, le statut nutritionnel et les résultats issus des examens biologiques. Des prélèvements ont été effectués afin de réaliser les examens biologiques. Ainsi les individus à enquêter ont été invités à donner un prélèvement d’urine. La collecte des échantillons a été faite au niveau des concessions.
Un pot de 150 ml (Annexe2) a été mis à la disposition de chaque individu de l’étude pour recueillir ses urines. Le recueil a été effectué entre 10h et 14h. Tous les prélèvements ont été conservés au frais avant d’être acheminé au laboratoire de Niakhar.
Hématurie à la bandelette
La micro-hématurie positive a été définie comme un échantillon d’urine présentant une réaction de couleur de trace ou de bande de réactif positive : Schistosoma haematobium.
Examen microscopique des urines :
La technique de filtration des urines a été utilisée dans cette étude conformément aux recommandations de l’OMS. Une quantité de 10 ml d’urine déjà homogénéisée a été prélevée puis filtrée à l’aide d’un support filtre (Millipore SX0001300). Ensuite, les filtres ont été colorés avec une goutte de lugol avant l’examen microscopique et le décompte des œufs à l’aide d’un microscope optique au grossissement 10(Annexe3). Les résultats ont été reportés comme suit :
Négatif : 0 œuf/10ml d’urine
Infestation faible à modérée : 1 – 49oeufs/10ml d’urine
Forte infestation : ≥50 œufs/ 10 ml d’urine
Analyses moléculaires
Nous avions réalisé une PCR en temps réel pour tester tous les échantillons d’urines. L’objectif était de comparer les méthodes moléculaires à la microscopie dans l’identification des schistosomes dans les urines. Pour y parvenir, nous avions utilisé un thermocycleur de type CFX96/Bio-Rad (annexe4) en plus des autres matériels nécessaires pour réaliser une PCR (centrifugeuse, plaque, tube eppendorf, pipette, embout, vortex). (Annexe5) Les différentes étapes suivantes ont été réalisées :
– Extraction de l’ADN :(annexe6)
L’extraction de l’ADN a été faite avec le kit OMEGA (annexe7). Un volume de 250ul d’urine a été prélevé (si le volume est inférieur à 250ul, nous ajoutons du PBS) au quel 25ul d’OB protéase ont été ajoutés pour fragiliser la membrane et 250ul de BL buffer pour la lyse membranaire, et le tout a été vortexè.
Apres incubation à 65°C pendant 10min, de l’éthanol 100% a été ajouté pour précipiter l’ADN. La totalité du mélange a été vortexée et transférée dans une colonne HiBind® DNA munie d’un collecteur de 2 ml puis centrifugée à 11000 rpm pendant 1 minute. Le filtrat et le tube collecteur ont été jetés. Un premier lavage a étè effectué avec 500 µl d’un tampon HBC (dilué avec de l’isopropanol 100%), puis le mélange a été centrifugé. La colonne a été transférée dans un autre tube, ensuite, 700 µl d’une solution de Wash Buffer mélangés à l’éthanol 100% ont été utilisés pour le deuxième lavage. Enfin, l’ADN a été repris avec 200 µl d’un tampon d’élution dans un tube eppendorf et conservé au réfrigérateur à + 4°C. Les séquences d’amorces 🙁 5’-3’)
Sh-F GAT CTC ACC TAT CAG AGG AAA C Sh-R TCA CAA CGA TAC GAC CAA C La sonde:(5’-6-FAM-TAMRA-3’)
TGT TGG AAG TGC CTG TTT CGA AA
– Amplification génique:
La PCR en temps réel a été faite dans un volume total de 20ml. Ce volume était constitué de 3,5 µl d’eau pure, de 0,5 µl de chaque amorce (sens et anti-sens), de 0,5 µl de la sonde TaqManTM de 10 µl de Mix Roche (Taq Polymérase, dNTPs et MgCl2) et de 5 µl de l’ADN. L’analyse a été programmée pour 40 cycles et s’était faite en utilisant la Real-Time PCR de Bio Rad (CFX 96) et la sonde doublement marquée d’un rapporteur et d’un absorbeur d’énergie respectivement FAM en 5′ et TAMRA en 3′ (30) émettait une fluorescence après chaque cycle. Cette fluorescence était directement proportionnelle au nombre de copies du gène amplifié (16). Le logiciel CFX manager TM était utilisé pour la mesure de l’inflorescence dont le seuil correspondait au nombre de cycles nécessaire pour obtenir une quantité d’amplicons suffisamment visualisable sous forme de courbes (Annexe 8). Le DraI, qui est spécifique au groupe Schistosoma haematobiume tinitialement décrite par Hamburger et al en (2001) a été utilisé
Le seuil de positivité était fixé à un Ct inférieur ou égal à 35 cycles. Nous avions considéré comme infestation légère un Ct compris entre 30 et 35, et comme infestation massive un Ct inférieur ou égal à 30.
Toute fois les échantillons positifs à la microscopie et qui avaient un Ct entre 35 et 37 ont été retestés en augmentant la quantité d’ADN à 10ul.
Les réactions d’amplification étaient comme suit : dénaturation initiale 95°C pendant 5 min, dénaturation 95°C pendant 5 secondes et hybridation-élongation 60°C pendant 30 secondes.
Gestion des données et analyse statistique
Les données recueillies ont été saisies sur Excel et analysées par Epi info7.2.0. Les variables ont été décrites en termes d’effectif et de pourcentage.
Pour l’évaluation des performances de la PCR dans la détection de Schistosoma haematobium, nous avions calculé la sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives positives et négatives en considérant la microscopie après filtration urinaire comme méthode de référence. Nous avions également calculé l’indice de Youden qui établit le degré d’efficacité du test. La méthode est considérée comme inefficace lorsque le Youden est négatif alors qu’elle est interprétée comme efficace lorsque le Youden se rapproche de 1. Nous avions également calculé le coefficient de kappa pour évaluer le niveau de corrélation entre la PCR et la microscopie. Le kappa mesuré a été interprété comme suit : k< 0, pas de corrélation; k= 0 – 0,20, corrélation faible; k= 0,21- 0,40, corrélation acceptable; k= 0,41 – 0,60, corrélation modérée; k= 0,61 – 0,80, corrélation importante; et k= 0,81 – 1, corrélation presque parfaite.
Aspects éthiques
Le protocole de cette étude a été soumis au Comité National d’Ethique pour la Recherche en Santé (CNERS) et a reçu l’avis éthique et scientifique N° 000017/MSAS/DPRS/CNERS.
Tous les participants à cette étude ont signé un consentement éclairé avant leur inclusion. Chez les enfants, le consentement a été recueilli auprès du parent individuellement ou bien en présence d’un témoin impartial.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I.GENERALITES
I-1. Définition
I-2. Intérêts
II- HISTORIQUE DES BILHARZIOSES
III- EPIDEMIOLOGIE DE LA BILHARZIOSE UROGENITALE
III-1. Le parasite
III-1-1. Classification
III.1.2. Morphologie
III-2. Hôte intermédiaire de la Bilharziose urogénitale
III-3. Cycle évolutif
III-4. Réservoir de parasites
III-5. Mode de contamination
III-6. Facteurs favorisants
III-6-1. Généraux
III-6-2. Individuels
III-7. Répartition géographique
IV-PHYSIOPATHOLOGIE
V-CLINIQUE
VI-DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
VI-1. Eléments d’orientation
VI-2. Diagnostic parasitologique
VI-3. Le diagnostic immunologique
VI-4. Le diagnostic histologique
VI-5. Le diagnostic moléculaire
VII– EXAMENS COMPLEMENTAIRES NON BIOLOGIQUES
VIII-TRAITEMENT
1-Buts
3-Indications
IX-PROPHYLAXIE
I. ZONE D’ETUDE
II. METHODOLOGIE
II.1. Type et période
II.2. Population d’étude
II.3. Taille de l’échantillon
II.4. Collecte des données
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
II.5. Hématurie à la bandelette
II.6. Examen microscopique des urines
II.7. Analyses moléculaires
II.8. Gestion des données et analyse statistique
II.9. Aspects éthiques
RESULTATS
I. DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES
1. Âge
2.Sexe
II. DONNEES BIOLOGIQUES
1. Aspect macroscopique des urines
2. Hématurie à la bandelette
3. Prévalence de la bilharziose urinaire
3.1. Prévalence microscopique et charge parasitaire
3.2. Prévalence moléculaire
III. Résultats combinés : microscopie et PCR en temps réel
1. Prévalence en fonction de l’âge
2. Prévalence en fonction du sexe
3. Prévalence globale de la bilharziose urinaire dans les villages
4. Relation entre le nombre d’oeufs et la valeur des Ct
5. Prévalence chez les moins de 5ans en fonction du statut de leur maman
6. Relation entre la présence d’oeufs et la micro hématurie à la bandelette
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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