Relation entre indice synthétique d’anthropisation et communautés de poissons dans les biefs

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PRESSIONS LIÉES À LA NAVIGATION

Pour caractériser la pression de navigation commerciale exercée sur les canaux, nous avons utilisé la quantité de marchandises (en tonnes) ayant transité dans les biefs durant l’année 2016. L’information n’était pas disponible en nombre de bateaux ayant transité. Mais la quantité de marchandise transportée induit le tirant d’eau déplacé au passage du bateau. Plus le bateau transporte de poids, plus il va induire un changement de vélocité de l’eau important. Ces données sont consultables librement sur le site internet de VNF. En outre, la navigation de plaisance n’est recensée que sur certaines écluses en nombre de bateaux ; les données ne sont donc pas disponibles sur tous les biefs. Ils n’ont donc pas été pris en compte dans le calcul de l’indice d’anthropisation final. Cependant la navigation de plaisance est, comme mentionné précédemment, moins impactante que la navigation commerciale.

PRESSIONS LIÉES À LA PÊCHE DE LOISIR

Cette pression a été quantifiée en se basant sur le déversement de poissons dans les biefs, obtenue grâce à une compilation des données internes à la Fédération de Pêche, qui organise ce soutien des effectifs. Les cyprinidés étaient exprimés en nombre de kilogrammes, les brochets âgés d’un an en nombre d’individus. Ainsi, il a fallu convertir le nombre d’individus de brochet en kilogrammes. La conversion utilisée a été la suivante sur les conseils du responsable en charge du soutien des effectifs: 1 ????ℎ?? ?′??? ???é?=0,02 ??.
Le cumul de la biomasse des poissons déversés a été comptabilisé depuis 2010 afin que le diagnostic reste le plus actuel possible. Il est cependant possible que d’autres déversements aient eu lieu sans l’aval ou sans déclaration à la Fédération de Pêche.

ÉTAT PHYSICO-CHIMIQUE

Dans l’objectif de caractériser l’état physico-chimique de chaque bief, l’Agence de l’Eau Artois Picardie nous a transmis les mesures réalisées sur toutes les stations présentes sur les canaux de navigation. La méthode de calcul a été celle du guide relatif à l’évaluation de l’état des eaux de surface continentales publié par le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, mis à jour en 2016, résultant de la Directive 2000/60/CE du 23 octobre 2000 du Parlement européen et du Conseil établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau (Directive Cadre sur l’Eau). La notation européenne comprend cinq classes de qualité. Mais dans cette étude, les modalités « très bonne » et « bonne » de la notation ont été regroupées pour conserver un système en 4 notations comme envisagé dans l’indice d’anthropisation. Des plus aucunes données ne correspond au seuil « très bon » dans nos canaux de navigation. Les seuils utilisés sont visibles en Tableau 1.

CRÉATION DE L’INDICE D’ANTHROPISATION

les variables retenues pour caractériser les pressions anthropiques s’exerçant sur les canaux de navigation sont: la densité de navigation (en tonnes de marchandises transportée par an), la pression de rempoissonnement (en kg de poissons alevinés totalisé entre 2010 et 2015), la qualité physico-chimique et le type de berge.
Afin de créer l’indice et de donner un poids aux différentes valeurs des modalités, les variables sont transformées en modalités comme suit :
– Les modalités de ces quatre variables ont été scindées en quatre classes ayant une note de 0 (aucun impact) à 8 (impact le plus fort), suivant une suite 2n, ce qui permet de donner un poids plus important aux forts impacts (Maire, 2014). Pour chaque bief, ces quatre variables sont dotées d’une note (0, 2, 4 ou 8) selon leurs impacts. Aucune étude précédente ne permettant de comparer l’impact relatif de ces variables entre elles, nous avons choisi de ne pas donner plus de poids à une variable qu’à une autre.
– La notation des berges diffère des autres variables car la notation est au prorata du linéaire, on prend en compte le pourcentage de chaque modalité qu’on multiplie par le pourcentage du linéaire. Il en résulte des notes différentes de la notation de suite 2n pour permettre la prise en compte de la composition des berges qui peut différer sur un même bief.
– La somme des notes des quatre variables (de 0 à 32) représente l’indice d’anthropisation pour chaque bief.
– La détermination des classes a été faite par la méthode de Jenks, utilisé pour discrétiser une série de donnée en plusieurs classes. Ainsi, les bornes de classes sont identifiées parmi celles qui regroupent le mieux les valeurs similaires en optimisant les différences entre les classes. (Smith et al., 2009, 2017 ; Jenks, 1967). Les calculs ont été réalisés avec le logiciel ArcMap.

ÉTAT ET CARACTÉRISATION DES BERGES

Six biefs ont l’intégralité de leurs berges totalement artificielles et sans habitat (Tableau 7). Seuls trois biefs ont des portions naturelles à divers degrés. B19 et B27 sont notamment les tronçons de canaux non navigués depuis plus de 70 ans et ayant retrouvé un cours naturel quasiment sans protection de berge. Vingt biefs sur les vingt-cinq étudiés ont des berges artificielles sans habitat sur 50% ou plus du linéaire, la modalité la plus représentée après est celle des berges artificielles avec habitat, on constate très peu de berge artificielle dégradée (maximum de 39% pour B20, six biefs ont été recensés avec ce type de berge).

ICHTYOFAUNE DES CANAUX DE NAVIGATION

Les deux campagnes d’échantillonnage ont permis d’inventorier 13 biefs sur les 25 délimités par notre étude. Le Tableau 9 présente les captures par unité d’effort (CPUE) par espèce moyennées pour l’intégralité des 13 biefs inventoriés. Au total, 19 espèces ont été échantillonnées sur l’ensemble des pêches effectuées dans les 13 biefs. Le gardon (CPUE moyen = 0,412, max = 2,34 sur B26 ; Tableau 9 et Tableau 10) et l’épinoche (CPUE moyen = 0,211, max = 0,96 pour B10) sont les deux espèces les plus abondantes. Bien que leurs effectifs soient soutenus par du rempoissonnement, la tanche et le brochet sont très peu abondants.
Nous pouvons constater une très forte variabilité des CPUE entre les 13 biefs pour toutes les espèces (écart-types élevés). Ce résultat n’est que peu étonnant au vu de l’hétérogénéité des biefs inventoriés (Tableau 9).

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Table des matières

Table des figures
Table des tableaux
I. Introduction
II. Matériels et méthodes 5 Gabarit physique
Pressions liées à la navigation
Pressions liées à la pêche de loisir
État physico-chimique
État et caractérisation des berges
Création de l’indice d’anthropisation
Caractérisation de l’ichtyofaune des canaux de navigation
III. Résultats et discussion 15 Gabarit physique
Pressions liées à la navigation
Pressions liées à la pêche de loisir
État physico-chimique
État et caractérisation des berges
Indice d’anthropisation
Ichtyofaune des canaux de navigation
Relation entre indice synthétique d’anthropisation et communautés de poissons dans les biefs
IV. Conclusion
Bibliographie