Relation entre archives et émotions

Relation entre archives et émotions

Archives, numérique et émotions : le point de vue des archivistes

Dans les années 1980, avec l’arrivée de l’informatique dans les services d’archives, de nouveaux supports sont apparus. Le passage de documents matériels, que l’on peut toucher, aux documents numériques stockés sur serveurs a bousculé le rapport des archivistes aux documents qu’ils traitent, mais dans quelle mesure ? Cette évolution suppose de se demander si la dématérialisation a modifié le rapport des archivistes aux documents dans le domaine des émotions. S’il y a bien une dimension émotive des documents d’archives matériels, de type « papier » ou magnétique, est-ce qu’il existe également une dimension émotive des documents électroniques ? Quelles différences font les archivistes entre tous ces documents d’archives ? Les premiers résultats fournis par l’enquête permettent d’avancer l’existence d’une dimension émotive des documents d’archives, puisque la quasi-totalité des répondants affirment avoir ressenti des émotions au contact d’archives (99 %). La seule personne ayant répondu qu’elle n’en ressentait pas se justifie plus loin en disant que « ce n’est pas le document d’archives qui provoque mes émotions, c’est le contenu »84. Nous reviendrons sur le problème de définition des archives plus tard.

Archivistes et documents, une relation singulière

En France, les archivistes sont traditionnellement issus de formation en histoire, notamment de l’École des Chartes. Cette suprématie des chartistes a été remise en question avec la création d’offres de formation universitaire, même si nombre de ces enseignements associent histoire et archives, mettant ainsi l’accent sur l’aspect patrimonial du métier. Pourtant, loin de toute idée « romantique » de la profession, les archivistes travaillent peu souvent sur des documents « anciens » ou prestigieux. Avec l’arrivée des nouvelles technologies, les offres de formation se sont élargies à des disciplines qui concernent les sciences de l’information et, au fil du temps les archivistes sont devenus des gestionnaires de documents. Nous souhaitons savoir quelle relation ils entretiennent avec les documents qu’ils traitent, et si leurs différences de formation se ressentent dans leur approche des archives.

Relation entre archives et histoire

Pour expliquer leur goût des archives, beaucoup de professionnels parlent de leur attirance pour l’histoire, qu’ils ont bien souvent étudiée avant de se tourner vers les archives. Mais avec l’entrée dans la profession de spécialistes des sciences de l’information, la donne a changé. Les émotions ressenties ont-elles toutes un lien avec l’histoire et l’aspect temporel des documents ? Des personnes n’ayant pas fait d’études en histoire ont-elles un contact différent avec les documents du point de vue émotionnel ? Est-ce que les archives les « touchent » moins ? Si oui, est ce que c’est dû au type de documents qu’ils gèrent (archives électroniques, etc.) ou parce qu’ils ont une approche moins tournée vers l’histoire, donc la temporalité des documents, et leur aspect émotionnel ? D’après les résultats de l’enquête, 69 % des répondants ont effectué des études en histoire85 contre 36 % dans le domaine des archives. Parmi les personnes ayant effectué des études en histoire, 32 % ont également une formation en archives. Les « historiens » sont donc prédominants parmi les personnes interrogées. Leur formation influence sans doute leur approche des documents, puisque parmi les adjectifs proposés pour décrire les archives86, la majorité des répondants a choisi le terme « historiques » (60 %). Vient ensuite celui d’ « intéressantes » (38 %). Le caractère historique des archives est mis en avant, alors que dans une autre question tournée vers l’aspect émotionnel des archives, les répondants ont davantage choisi l’aspect original du contenu et/ou de l’information87. Les réponses sont très contrastées. Le terme « intéressantes » apparaît assez neutre, et rejoint les réponses à la question sur les émotions ressenties88, où l’intérêt89 (77 %) est le plus représenté. Les termes qui apparaissent ensuite sont administratives (36 %) et probantes (35 %), des termes issus d’un jargon professionnel, sans lien avec le lexique des émotions. Des termes du vocabulaire archivistique sont également utilisés, pour expliquer que les archives sont aussi « définitives » (16 %), « intermédiaires » (12 %) ou « courantes » (17 %). En général, les personnes qui ont choisi ces termes ont coché ce « trio », mais pas tous, ce qui nous interroge. Est-ce dû aux archives sur lesquels ils travaillent au quotidien, ou à d’autres facteurs ? D’autres termes, plus « grand public » apparaissent, comme le fait que les archives seraient poussiéreuses (14 %), souvent utilisé par les gens extérieurs au monde des archives ou par les archivistes eux-mêmes quand ils parlent de leur profession à des gens qui ne la connaisse pas. Les termes de « poignantes, émouvantes » sont assez récurrents (33 %). Là, ils sont directement en lien avec les émotions, qu’elles soient de type négatives (écœurement, colère, peur) ou positives (joie, plaisir, émerveillement). Les archives sont aussi dites étonnantes (23 %), voire surprenantes (22 %), le terme de « surprise » étant plus fort que le premier. On relèvera également la réponse d’une personne, qui qualifie les archives de « dégoûtantes ». Le terme choisi vise sans doute à mettre en avant une expérience désagréable, plutôt qu’à généraliser ce qualificatif à toutes les archives. Certains insistent aussi sur le caractère insolite des documents (20 %), d’autres sur leur aspect original (17 %), terme assez ambigu. Est-ce qu’ils insistent sur leur authenticité, pour distinguer les archives des copies, ou sur leur aspect « extra-ordinaire » (qui sort de l’ordinaire), au sens d’insolite ? Les archives sont aussi dites intimistes (17 %), esthétiques (14 %), banales (9 %), et même « magnifiques » (3 %). Le terme « banal » est peu choisi, tout comme le critère de banalité est peu retenu parmi ceux qui déterminent la dimension émotive des archives90. Pourtant, dans certaines réponses, le caractère banal du document, mis en parallèle avec les informations qu’il contient fait naître des émotions chez le lecteur91. Les autres réponses fournies par les participants sont les suivantes : « humaine », « passionnantes », « historique », « essentielles », « naturelles », « impossibles ». Le terme « historique » a été répété par un répondant, une façon d’insister sur ce caractère ? Certaines réponses choisies sont assez obscures : pourquoi « impossibles » ? « Impossible » en référence à la masse de papier à gérer par les services ? Des difficultés liées à leur conservation ? Et pourquoi « naturelles » ? En référence à leur aspect écologique (du papier, du carton, etc.) ou à la « franchise » des archives, à leur aspect « véridique » ? Il aurait fallu, pour comprendre ces choix, interroger les personnes plus avant, même si certaines n’ont pas souhaité donner plus de détails

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Table des matières

Sommaire

Introduction
I. Patrimoine, art, histoire et archives : qui s’est déjà interrogé sur les émotions ?
II. Pourquoi s’interroger sur la relation entre archives et émotions ?
Bibliographie
État des sources
III. Archives, numérique et émotions : le point de vue des archivistes
Conclusion
Annexes
Table des annexes

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