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Les paradigmes du développement
Par définitions, le paradigme est l’ensemble des différentes formes que peut prendre un mot pris comme modèles (La Rousse, 2011).
HUNT (1989) distinguent sept paradigmes différents :
Le développement comme expansion du noyau capitaliste : c’est-à-dire que la formation du capital nécessite un taux d’épargne suffisant et elle joue un rôle crucial dans le développement.
Le paradigme structuraliste : il différencie croissance et développement et ajoute des paramètres non économiques aux paramètres économiques. La relation entre le secteur traditionnel et le secteur moderne ainsi que la dépendance technologique sont les caractéristiques les plus soulignés du sous-développement. Ainsi, les blocages de la croissance seront éliminés par une nouvelle combinaison des facteurs de production qui améliorera la productivité du travail en s’appuyant sur la demande intérieur. C’est une influence de la théorie keynésienne.
Le paradigme néo-marxiste : le développement pour les PED ne se réalise pas à cause de l’impérialisme perpétré par les capitalistes et du détournement du surplus vers des accumulations non productives par la classe dominante. Seule une révolution socialiste permettra l’utilisation productive et équitable du surplus.
Les théories de la dépendance : elles se déterminent par rapport aux deux paradigmes précédents. La croissance de la périphérie est dépendante du centre pour les marchés, la technologie et la finance, etc. Le développement se révèle possible par une rupture avec le marché mondial et par une coupure des liens de dépendance.
Le paradigme néo-classique : il affirme que l’allocation des ressources par le marché maximise l’efficacité et le bien-être, la spécialisation internationale apporte des bénéfices partagés, l’inégalité stimule l’ambition c’est-à-dire améliore l’efficience et les prix sont les variables d’ajustement.
Le paradigme « maoïste » : c’est une expérience chinoise de 1949 à 1976 faisant sortir une première théorisation de l’approche par les « besoins essentiels » qui dicte que le développement a pour ambition une plus grande abondance de biens et l’élimination des inégalités. Il doit s’appuyer sur ses deux piliers6. Les petites unités de production améliorent la productivité et assurent l’offrent des biens de consommation de base à court terme.
Le paradigme des besoins essentiels : la croissance économique et l’éradication de la pauvreté constituent les deux objectifs que le développement met en relation. Ce paradigme déclare qu’une stratégie axée sur l’éradication de la pauvreté suppose une redistribution du revenu, la recherche d’une autonomie alimentaire, l’adoption des technologies appropriées et l’essor du commerce Sud-Sud.
Les indicateurs de développements
Il existe différents types d’indicateurs pour évaluer le développement d’un pays et qui sont regroupés généralement en deux grands groupes dont :
Les indicateurs quantitatifs
Les indicateurs quantitatifs sont liés à la comptabilité nationale car elle fournit différents agrégats tels que le produit intérieur brut (PIB), le produit national brut (PNB) et le revenu national brut (RNB).
Le Produit Intérieur Brut (PIB)
Le PIB ou Produit Intérieur Brut mesure la valeur de tous les biens et services d’un pays, produits en un an. Il représente l’un des agrégats majeurs des comptes nationaux. Il est le principal indicateur économique qui détermine la production économique réalisée à l’intérieur d’un pays donné en visant à quantifier, pour un pays et une période donnés, la valeur totale de la production de richesse effectuée par les agents économiques résidant à l’intérieur de ce territoire. Ces agents se composent de ménages, d’entreprises, d’administrations publiques. Il est souvent utilisé en économie pour comparer le rendement économique des pays.
Indicateur de Sexospécifique de Développement Humain (ISDH)
D’après le PNUD (1995), il comprend les mêmes éléments de calcul que l’IDH mais le PIB est remplacé par le revenu estimé du travail, les populations masculine et féminine sont séparées.
Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH)
Le PNUD se concentre sur trois aspects essentiels de la vie : longévité, instruction et les conditions de vie décente. Il faut envisager ces aspects sous l’angle de manque :
– la probabilité de décéder à un âge relativement précoce,
– l’exclusion du monde de la lecture et de la connaissance
– l’absence d’accès à une condition de vie décente
Calcul de l’IPH : IPH = [1/3 (P1 3 + P2 3 + P33)] 1/3 où P3 = 1/3 (P31 + P32 + P33)
Avec P1 : pourcentage des personnes qui risquent de décéder avant l’âge de 40 ans
P2 : pourcentage des adultes analphabètes
P31 : pourcentage des individus privés d’eau potable
P32 : pourcentage des personnes privées d’accès au service de santé
P33 : pourcentage des enfants moins de 5 ans souffrant de la malnutrition
Indicateur de développement technologique
Créé par le PNUD (2001), il est calculé selon les brevets accordés, le nombre d’ordinateurs connectés à l’internet, le nombre d’abonnés aux téléphones fixe et mobile, redevances et droits de licence perçus, dépenses et nombre d’ingénieurs de recherche et développement.
Indice de la Participation de Femme (IPF)
L’Indice de la Participation de la Femme prend en compte :
– La Participation à la vie et aux décisions politiques ;
– La participation à la vie et aux décisions économiques ;
– Le contrôle de ressources économiques
Le développement durable
Par définition, le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures de répondre à leurs propres besoins (ONU, 2009).
Le développement durable est caractérisé par une difficulté de sa mise en œuvre. Cela est démontrer par l’existence du problème à concilier des enjeux très différents : économiques, sociaux et environnementaux. Ces domaines étant les trois piliers du développement durable définis lors de la conférence de Rio en 1992.
Les limites du développement actuel
Le mode de développement qui a permis l’élévation du niveau de vie des pays riches et désormais des pays à forte croissance est basé sur l’utilisation des énergies primaires9.
La consommation énergétique, en forte croissance, pose de nombreux problèmes dont le plus important est l’émission des gaz à effet de serre. Aujourd’hui, les énergies fossiles, qui émettent les gaz à effet de serre, représentent 85 % de la consommation énergétique mondiale. L’humanité est désormais confrontée au problème du réchauffement climatique (Olympiades de la chimie, 2016). L’industrialisation et l’agriculture intensive ont causé de nombreuses pollutions et des dommages sur l’environnement, dont la diminution de la biodiversité.
Il existe d’importants contrastes de développement à l’échelle du monde entre les pays du Nord10 et les pays du Sud11. Ce dernier doit donc rattraper rapidement les pays riches pour certains, accusant un retard de développement plus significatif pour d’autres. Ces inégalités s’observent aussi à l’échelle régionale et locale. Mais à l’heure où la population mondiale est en augmentation, cela présente des besoins de plus en plus importants, les ressources de la planète demeurent limitées. Il est donc primordial de mettre en œuvre un développement durable, permettant le bien-être des populations actuelles et à venir (BM, 2014).
L’idée du développement durable
Le développement durable se fonde sur l’idée qu’il est nécessaire de trouver des modes de développement qui permettent le bien-être des individus aujourd’hui sans compromettre celui des générations futures. Le développement durable est considéré comme affaire de projets collectifs de société et de gouvernement, pour la bonne raison qu’il ne concerne pas seulement la façon de produire, certes importante, mais aussi la façon d’habiter, de consommer, de se déplacer ou de revendiquer de nouveaux droits (RAKOTOVAO, 2013).
Le développement durable implique donc de trouver des solutions pour mettre en œuvre les trois piliers du développement durable :
• Le pilier environnemental : il s’agit de laisser une planète viable aux générations
futures12. Cela inclut également la préservation des ressources limitées et essentielles à la vie humaine.
• Le pilier économique : le développement durable nécessite de permettre l’accès aux populations à un niveau de vie et de richesse suffisant pour assurer leur bien-être.
• Le pilier social : la lutte contre la pauvreté et les inégalités est au cœur de ce pilier.
La notion de développement durable a émergé grâce à plusieurs grandes étapes (Actu-environnement, 2016).
• Le concept est défini dans le rapport Brundtland en 1987.
• En 1992, le sommet de Rio définit la mise en place des Agendas 21, c’est-à-dire des initiatives locales à mettre en œuvre pour le développement durable au XXIe siècle. Ces recommandations concernent des domaines variés13.
• En 1997, le Protocole de Kyoto fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les pays développés, afin de lutter contre le changement climatique. Iln’est pas ratifié par les États-Unis.
• En 2002, Johannesburg accueille un sommet pour le développement durable.
• En 2009, un sommet sur le climat est organisé à Copenhague. Toutefois, ces rencontres internationales sont critiquées pour leur manque de résultats concrets.
Rendre la notion de développement durable opérationnelle dans les politiques publiques implique plusieurs défis importants liés à la mesure de ce concept. En effet, en l’absence d’indicateurs ou de cadre quantitatif, il manquera aux politiques, en faveur du développement durable, des bases solides sur lesquelles elles pourront s’appuyer pour avancer.
Le concept de développement durable englobe trois dimensions du bien-être – économique, environnementale et sociale – unies par un jeu de synergies et d’arbitrages complexes.
Les théories du commerce international
Deux grands courants de la pensée économique ont joué un rôle prépondérant dans l’élaboration et la propagation de la conception d’un développement économique tourné vers l’extérieur d’un développement extraverti : la théorie de l’échange international apparue avec SMITH (1776) et RICARDO (1817) et la théorie mercantiliste qui a été partiellement reprise par KEYNES et certains de ses successeurs.
Ces deux courants de pensées se sont intéressés à des aspects complètement différents de l’échange international. RICARDO et quelques économistes ont recherché les conditions nécessaires pour que l’échange international ait lieu et se révèle avantageux pour les pays qui y participent. Par contre, l’école mercantiliste et les néo-mercantilistes d’inspiration keynésienne ont mis l’accent sur les avantages qu’un pays peut espérer retirer non à l’échange international en tant que tel mais un développement de ses seules exportations (ASSIDON, 1992).
Cependant, ils sont largement opposés mais ils évoquent des réflexions sur les échanges internationaux et le « Nouvel ordre économique mondial ».
La théorie de l’échange international
SMITH (1776) écrit dans son ouvrage intitulé: « Les recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations » que la maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins à acheter qu’à faire. Le tailleur ne cherche pas à faire ses souliers, mais il les achète au cordonnier ; le cordonnier ne tâche pas de faire ses habits, mais il a recours au tailleur ; le fermier ne s’essaye point à faire les uns ni les autres, mais il s’adresse à ces deux artisans et les fait travailler. Il n’y en a pas un d’eux qui ne voie qu’il y va de son intérêt d’employer son industrie tout entière dans le genre de travail dans lequel il a quelque avantage sur ses voisins, et d’acheter toutes les autres choses dont il peut avoir besoin, avec une partie de produit de cette industrie, ou, ce qui est la même chose, avec le prix d’une partie de ce produit. Ce qui est prudence dans la conduite de chaque famille en particulier ne peut guère être folie dans celle d’un grand empire. SI un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-mêmes, il vaut bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employé dans le genre dans lequel nous avons quelque avantage (ASSIDON, 1992).
Tel est le principe de base qui fonde toute la théorie de l’échange international.
La loi des avantages comparatifs de David RICARDO (1817)
SMITH (1776) raisonnait en termes de coûts absolus. Alors que RICARDO (1817) compare les coûts relatifs d’un même produit dans deux pays et il se fonde sur plusieurs hypothèses complémentaires : coûts de transport nuls, parfaite mobilité internationale des biens, mobilité seulement nationale des facteurs de production, rendements constants. Donc chaque pays aura intérêt à se spécialiser dans la production de la marchandise pour laquelle il a la plus grande supériorité.
Ce raisonnement s’explique aux relations entre nations : Soit deux pays par exemple l’Angleterre et le Portugal qui produisent deux biens : du drap et du vin. Pour fabriquer la même quantité de drap, le travail de 100 hommes par an est nécessaire en Angleterre alors que 90 hommes suffisent au Portugal. De même, pour fabriquer la même quantité de vin, le travail de 120 hommes par an est nécessaire en Angleterre alors que cette production et réalisée par seulement 80 hommes au Portugal.
SI on compare les coûts de production de ces deux biens dans les deux pays, on trouve donc :
– pour le vin : 80/120 = 0,66 c’est-à-dire que la productivité des viticulteurs britanniques ne représente que 66 % de celle de leurs confrères portugais ;
– pour le drap : 90/100 = 0,9 c’est-à-dire que la productivité de fabricants de drap britanniques atteint 90% de celle des fabricants portugais
Par conséquent, le Portugal détient un avantage comparatif pour le vin et l’Angleterre pour le drap (H. RAMIARISON, 2013).
La loi des valeurs internationales de John Stuart MILL (1848)
RICARDO (1817) indique la possibilité des conditions de l’échange entre deux pays.
Mais MILL (1848) montre à quel prix s’effectuera cet échange.
MILL (1848) affirme que les rapports d’échange reposent aussi sur l’évolution de la demande extérieure. L’analyse de RICARDO, en privilégiant le coût de production des biens, ne considère que leur offre. Mais le bénéfice à attendre de l’échange international dépend aussi de la demande. Ainsi, les Anglais importeront du vin portugais, à condition qu’ils l’apprécient.
Pour MILL (1848), l’échange le plus favorable est celui qui, tout en restant dans la fourchette des rapports de coûts comparatifs de chaque pays, porte sur les marchandises dont la demande étrangère est la plus forte.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRAGE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE
CHAPITRE 1: CONCEPTS SUR LE DEVELOPPEMENT ET LE COMMERCE INTERNATIONAL
Section 1 : Le développement
1.1. Généralités
1.1.1. Définitions
1.1.2. Liaison entre croissance et développement
1.1.3. Les paradigmes du développement
1.2. Les indicateurs de développements
1.2.1. Les indicateurs quantitatifs
1.2.1.1. Le Produit Intérieur Brut (PIB)
1.2.1.2. Le Produit National Brut (PNB)
1.2.1.3. Le Revenu National Brut (RNB)
1.2.2. Les indicateurs qualitatifs
1.2.2.1. L’Indicateur de Développement Humain (IDH)
1.2.2.2. Indicateur de Sexospécifique de Développement Humain (ISDH)
1.2.2.3. Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH)
1.2.2.4. Indicateur de développement technologique
1.2.2.5. Indice de la Participation de Femme (IPF)
Section 2: Le développement durable
2.1. Les limites du développement actuel
2.2. L’idée du développement durable
Section 3 : Notion sur le commerce international
3.1. Généralités du l’économie internationale
3.1.1. La structure du commerce international
3.1.2. Protectionnisme ou libre échange ?
3.2. Les théories du commerce international
3.2.1. La théorie de l’échange international
3.2.1.1. La loi des avantages comparatifs de David RICARDO (1817)
3.2.1.2 La loi des valeurs internationales de John Stuart MILL (1848)
3.2.1.3. La théorie des dotations en facteurs de production de E. HECKSHER (1933) et B. OHLIN (1933)
3.2.1.4. Le paradoxe de LEONTIEF (1954)
3.2.1.5. La théorie du cycle de produit de R. VERNON (1966)
3.2.1.6. Le développement en vol d’oies sauvages de K. AKAMATSU (1937)
3.2.1.7. La théorie de sentier d’expansion typique du marché de S. LINDER (1961)
3.2.1.8. La «demande de différence» de B. LASSUDRIE-DUCHÊNE (1971)
3.2.2. Le néomercantilisme d’inspiration keynésienne
CHAPITRE 2: RELATION DE CAUSALITE ENTRE LE DEVELOPPEMENT D’UN PAYS ET LE COMMERCE INTERNATIONAL
Section 1 : L’importance du commerce international dans le développement
1.1. L’impact des différents groupes d’échanges sur le développement
1.1.1. Les échanges Nord-Sud et Sud-Sud : quel impact sur la croissance et le développement ?
1.1.2. Les échanges de marchandises Sud-Sud
1.2. Echanges et pauvreté
Section2: Corrélation entre l’exportation au développement d’un pays
2.1. L’importance de la croissance de l’exportation dans un pays
2.1.1. Les origines des fondements théoriques du lien positif entre ouverture commerciale et le développement
2.1.2. L’importance de la croissance de l’exportation dans un pays
2.2. Notion sur la balance commerciale
2.2.1. Définition
2.2.2. Calcul de la balance commerciale
Section 3 : Investissement et le développement
3.1. Notion sur l’investissement
3.1.1. Définitions
3.1.2. Typologie des investissements
3.2. La place de l’investissement au développement
DEUXIEME PARTIE : SITUATION DES PRODUITS AGRICOLES D’EXPORTATION A MADAGASCAR
CHAPITRE3 : GENERALITES DE MADAGASCAR
Section 1 : Contexte économique
1.1. Secteur primaire
1.2. Secteur secondaire
1.3. Secteur tertiaire
Section 2 : Situation de l’exportation à Madagascar
2.1. Exportation à Madagascar
2.1.1. Structure de l’exportation Malgache
2.1.2 Les principaux pays destinataires des exportations
2.2 Situation de l’exportation des produits agricoles
Section 3 : Situation de l’évolution de l’exportation au développement de Madagascar
3.1. Produit intérieur brut (PIB) et Exportations
3.2. Impacts de l’exportation sur le développement de Madagascar
CHAPITRE 4: L’EXPORTATION DES PRODUITS AGRICOLES, SECTEURS CLES DU DEVELOPPEMENT
Section 1. Les différents problèmes des produits d’exportations agricoles à Madagascar
1.1. Les problèmes liés à la faiblesse de la productivité agricole
1.2. Les problèmes liés à la performance décevante des marchés agricoles internationaux 58
1.3. Les problèmes liés à la faiblesse des institutions, l’incohérence des politiques et la mauvaise gouvernance
Section 2. Propositions de stratégies pour aider à pallier ces problèmes
2.1. Augmentation de la productivité des agriculteurs malgaches
2.2. Stratégie pour aider les exportateurs
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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