Rehaussement des images
Causes
Plusieurs รฉlรฉments peuvent dรฉclencher les anรฉvrismes cรฉrรฉbraux. Nous pouvons ainsi parler dโanรฉvrismes dรฉveloppementaux, mycosiques, oncotiques, traumatiques ou autres. Les causes des anรฉvrismes dรฉveloppementaux sont peu connues. Woo et Broderick (2002) dรฉmontrent quโil existe possiblement une prรฉdisposition gรฉnรฉtique chez certaines personnes. Nรฉanmoins, les anรฉvrismes cรฉrรฉbraux sโexpliquent en gรฉnรฉral par le stress hรฉmodynamique รฉlevรฉ exercรฉ sur la paroi artรฉrielle. Les anรฉvrismes mycosiques apparaissent dans une zone oรน il y a eu infection de lโartรจre : lโinflammation due ร lโinfection peut causer une dilatation de la paroi crรฉant ainsi un anรฉvrisme fusiforme. Un traitement antibiotique est alors nรฉcessaire. Ces anรฉvrismes se retrouvent surtout dans la rรฉgion thoracique et rarement dans la rรฉgion intracrรขnienne (Brisman et al., 2009; Singer, Ogilvy et Rordorf, 2009b).
Les anรฉvrismes oncotiques font suite ร des tumeurs cancรฉreuses qui se logent sur les parois artรฉrielles. Le taux dโincidence dโanรฉvrismes chez les patients atteints de cancer ne semble toutefois pas significativement plus รฉlevรฉ que dans la population gรฉnรฉrale. Les anรฉvrismes traumatiques provoquรฉs par des plaies pรฉnรฉtrantes peuvent affecter la carotide interne extra ou intracranienne. Ces traumatismes sont souvent accompagnรฉs dโhรฉmorragie intracรฉrรฉbrale qui masque les anรฉvrismes sur les images tomodensitomรฉtriques (CT scans). Ces anรฉvrismes peuvent donc รชtre difficiles ร dรฉtecter. Les plaies non pรฉnรฉtrantes peuvent aussi causer des anรฉvrismes cรฉrรฉbraux. Ces derniers se retrouvent plutรดt prรจs de la base du crรขne ou sur des vaisseaux pรฉriphรฉriques (Brisman et al., 2009).
Diagnostic et symptรดmes
Lorsquโun anรฉvrisme nโest pas rompu, il ne prรฉsente gรฉnรฉralement pas de symptรดmes. Toutefois, ces derniers apparaissent si lโanรฉvrisme a un effet important dans son environnement. Alors, des maux de tรชtes, des troubles dโacuitรฉ visuelle, des neuropathies crรขniennes et de la douleur faciale peuvent apparaรฎtre. Le diagnostic se fait ร lโaide de lโangiographie par rรฉsonance magnรฉtique ou lโangiographie par tomodensitomรฉtrie. Lโangiographie cรฉrรฉbrale peut aussi รชtre utilisรฉe, mais cette mรฉthode est plus invasive que les deux premiรจres (Singer, Ogilvy et Rordorf, 2009b). En cas de rupture dโanรฉvrisme, il en rรฉsulte lโhรฉmorragie mรฉningรฉe, aussi appelรฉe hรฉmorragie sous-arachnoรฏdienne, qui peut รชtre mortelle pour le patient. La sรฉvรฉritรฉ clinique des anรฉvrismes cรฉrรฉbraux est รฉvaluรฉe selon lโรฉchelle de Hunt et Hess ou celle du World Federation of Neurological Surgeons (WFNS) (Brisman et al., 2009; Singer, Ogilvy et Rordorf, 2009a). Celle du WFNS prรฉsente cinq grades qui se rรฉpartissent selon le degrรฉ de coma du patient et selon ses capacitรฉs motrices. Lโรฉchelle de Fischer est aussi couramment utilisรฉe. Cette derniรจre indique la quantitรฉ de sang observรฉe sur CT scan (voir ANNEXE I, tableau-A I-1 et tableau-A I-2).
Les outils thรฉrapeutiques Les outils thรฉrapeutiques qui sont normalement utilisรฉs lors dโune embolisation sont le cathรฉter-guide, le microcathรฉter, le guide, le microguide et les filaments de platine (voir Figure 1.4). Les cathรฉters et microcathรฉters sont visibles grรขce ร un marqueur radio-opaque situรฉ ร leurs extrรฉmitรฉs distales (marqueur distal) et un deuxiรจme marqueur situรฉ ร une distance fixe des mรชmes extrรฉmitรฉs (marqueur proximal). Les guides et microguides sont visibles grรขce au matรฉriel radio-opaque couvrant une section de leurs extrรฉmitรฉs distales. Ces extrรฉmitรฉs peuvent รชtre de formes diverses: droites, angulaires, โJโ, โSโ, ou โCโ. Les guides sont caractรฉrisรฉs par leurs flexibilitรฉs, leurs revรชtements et leurs capacitรฉs de torsion. Le guide a un diamรจtre de 0,89 ร 0,97 mm (0,035 ร 0,038 pouce) alors que le microguide a un diamรจtre qui varie entre 0,25 et 0,41 mm (0,010 et 0,016 pouce) (Boston Scientific Corporation, 2010).
Les zones non radio-opaques des microguides sont parfois visibles sur les images fluoroscopiques, mais pas en tout temps. Dans la suite du prรฉsent document, toute mention des extrรฉmitรฉs du microguide rรฉfรจre aux extrรฉmitรฉs de la zone radio-opaque du microguide. Les filaments de platine dรฉtachables, mis au point par Guglielmi, permettent la rรฉduction considรฉrable du stress hรฉmodynamique ร lโintรฉrieur de lโanรฉvrisme (Qureshi et al., 2007). Le platine est utilisรฉ pour les filaments, car il incite davantage la thrombose ร lโintรฉrieur de lโanรฉvrisme, thrombose nรฉcessaire au succรจs de lโintervention. Bien que le filament de base ne soit constituรฉ que de platine, plusieurs types de filament existent aujourdโhui. Ces filaments varient selon leurs formes (hรฉlicoรฏdal, ร deux diamรจtres ou ร trois dimensions) ou leurs revรชtements (aucun, avec copolymรจre acide polyglycolique-polylactique, microfilaments, hydrogel, etc). Leurs diamรจtres varient de 0,25 ร 0,38 mm (0,010 ร 0,015 pouce) et leurs longueurs de 1 ร 60 cm (Guglielmi, 1995; Hurst et Rosenwasser, 2008). Cette diversitรฉ permet aux neuroradiologistes dโintervention de choisir la combinaison de filaments qui remplira lโanรฉvrisme de faรงon optimale.
Les images fluoroscopiques
Plusieurs modes dโopรฉration sont disponibles sur le systรจme fluoroscopique. Par exemple, il existe la fluoroscopie continue, la fluoroscopie ร haute dose, la fluoroscopie pulsรฉe et le roadmapping. Les images acquises ร haute rรฉsolution sont de 1024 x 1024 pixels alors que la basse rรฉsolution est de 512 x 512 pixels. Les sรฉquences vidรฉo en fluoroscopie sont obtenues ร basse rรฉsolution ร moins dโindication contraire. Leur rรฉsolution temporelle peut varier. Les cliniciens choisissent une rรฉsolution permettant le meilleur compromis entre la qualitรฉ de visualisation et la dose de radiation utilisรฉe. Elle varie de 15 ร 30 images par seconde (Bushberg, 2002). Le roadmapping est utilisรฉ durant les interventions et nรฉcessite lโangiographie par soustraction digitale (DSA) (voir Figure 1.9C). Cette derniรจre est la soustraction dโune image de rรฉfรฉrence (voir Figure 1.8A) dโune autre image de la mรชme scรจne acquise avec agent de contraste injectรฉ dans les vaisseaux sanguins (Figure 1.8B). Lโimage rรฉsultante, la DSA, affiche alors clairement les vaisseaux sanguins avec une rรฉduction des artรฉfacts causรฉs par les structures anatomiques (Figure 1.9A).
En mode roadmapping, cette image est soustraite des images courantes et permet ainsi lโaffichage des outils thรฉrapeutiques superposรฉs sur les vaisseaux sanguins sans avoir besoin dโagent de contraste additionnel (voir Figure 1.9C et Figure 1.9D). Les images fluoroscopiques sont en niveaux de gris et sont sauvegardรฉes selon un standard de communication dโimages digitales, soit le Digital Imaging and Communications in Medicine (DICOM). Ce standard est maintenant prรฉsent dans la plupart des systรจmes dโimagerie mรฉdicale numรฉrique (Horii, 1997). La Figure 1.8 et la Figure 1.9 illustrent quelques images typiques obtenues sur un systรจme ร amplificateur de brillance Axioms Artis BA de la compagnie Siemens.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 REVUE DE LITTรRATURE
1.1 Les anรฉvrismes cรฉrรฉbraux
1.1.1 Classification
1.1.2 Localisation
1.1.3 Causes
1.1.4 Diagnostic et symptรดmes
1.2 Les traitements
1.2.1 La chirurgie
1.2.2 Le traitement endovasculaire
1.2.2.1 Les outils thรฉrapeutiques
1.3 Le systรจme fluoroscopique
1.3.1 Lโappareil
1.3.2 Les images fluoroscopiques
1.3.3 Les logiciels de visualisation
1.4 Le traitement dโimages
1.4.1 Le traitement dโimages – rehaussement
1.4.1.1 Filtres homomorphiques
1.4.1.2 Filtres isotropiques et anisotropiques
1.4.2 Rehaussement des images fluoroscopiques
1.4.2.1 Rehaussement par la mรฉthode de Frangi
1.4.2.2 Rehaussement utilisant une banque de filtres directionnels
1.5 Le traitement dโimages – segmentation
1.5.1 Segmentation ร partir dโune forme a priori
1.5.2 Chemin minimal
1.5.3 Suivi du microguide
1.5.4 Dรฉtection de mouvement
1.6 Validation en traitement dโimages mรฉdicales
1.6.1 Critรจres de validation
1.6.2 Rรฉfรฉrence absolue (gold standard) et bronze standard
1.6.3 Mesures de distance
1.6.4 Courbes receiver-operating-characteristics (ROC)
1.7 Problรฉmatique et objectifs
1.7.1 Contexte du projet
1.7.2 Objectifs
CHAPITRE 2 MรTHODOLOGIE
2.1 Rehaussement des images
2.1.1 Implรฉmentation des mรฉthodes de Frangi et du DDFB
2.1.2 Comparaison des mรฉthodes : ROC, AUC
2.2 Algorithme de suivi du microguide
2.2.1 Critรจres de performance
2.2.2 Connaissance a priori
2.2.3 Rรฉgion dโintรฉrรชt (ROI)
2.2.4 Prรฉtraitement de lโimage
2.2.5 Anamorphose de lโimage
2.2.6 Chemin minimal
2.2.7 Critรจres dโappartenance des points
2.2.8 Localisation des extrรฉmitรฉs
2.3 Mรฉthodes de Validation
2.3.1 Bronze standard
2.3.2 รvaluation de la performance
2.3.2.1 Prรฉcision
2.3.2.2 Robustesse
2.3.2.3 Fiabilitรฉ
2.3.2.4 Dรฉtection dโincidents
2.3.2.5 Rapiditรฉ
2.3.2.6 Automatisme
2.3.3 Comparaison avec dโautres รฉtudes
CHAPITRE 3 RรSULTATS
3.1 Comparaison des mรฉthodes de rehaussement de Frangi et du DDFB
3.1.1 Mรฉthode de comparaison des mรฉthodes : ROC, AUC
3.2 Algorithme de suivi du microguide
3.2.1 Connaissance a priori
3.2.2 Rรฉgion dโintรฉrรชt (ROI)
3.2.3 Prรฉtraitement de lโimage
3.2.4 Anamorphose de lโimage
3.2.5 Chemin minimal
3.2.6 Critรจres dโappartenance des points
3.2.7 Localisation des extrรฉmitรฉs
3.3 Mรฉthodes de Validation
3.3.1 Bronze standard
3.3.2 รvaluation de la performance
3.3.2.1 Prรฉcision
3.3.2.2 Robustesse
3.3.2.3 Dรฉtection dโincidents
3.3.2.4 Fiabilitรฉ
3.3.2.5 Rapiditรฉ
3.3.2.6 Automatisme
CHAPITRE 4 DISCUSSION
4.1 Rehaussement de lโimage fluoroscopique
4.2 Performance de lโalgorithme de suivi
4.2.1 Prรฉcision
4.2.2 Robustesse
4.2.3 Fiabilitรฉ
4.2.4 Dรฉtection dโincidents
4.2.5 Rapiditรฉ
4.2.6 Automatisme
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
ANNEXE I Les รฉchelles de Hunt et Hess et de Fischer
ANNEXE II Approbation du comitรฉ dโรฉthique du CHUM
ANNEXE III Approbation du comitรฉ dโรฉthique de lโรTS
ANNEXE IV Guide de lโutilisateur de lโinterface ValidTool
BIBLIOGRAPHIE
Tรฉlรฉcharger le rapport complet