Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’industrie de l’automobile a connu un essor extraordinaire dans le monde entier. La voiture a révolutionné le transport, ce qui a entraîné de profonds changements sociaux et particulièrement dans le rapport des individus à l’espace. Considérée aujourd’hui comme indispensable dans les foyers des pays développés, l’automobile occupe une place éminente dans notre mode de vie actuel. Cependant, elle est sujet de controverse, et notamment en ce qui concerne ses conséquences environnementales mais aussi l’impact social qu’elle peut engendrer.
L’automobile est apparue comme un véritable progrès en termes de mobilité et de confort, et on a vu les infrastructures routières se développer. Mais cette révolution technologique s’est faite aux dépens des piétons, qui ont souvent été oubliés depuis. La ville de Bourges, riche de son patrimoine en est l’exemple parfait. Dotée de monuments historiques classés, seulement quatre rues piétonnes sont accessibles dans le centre-ville (cf Annexe 1). L’espace public est alors entièrement dominé par la voiture. Afin de rééquilibrer les modes de déplacement au sein de la commune de Bourges et de redonner au piéton une place privilégiée, mon projet se base sur la création d’une liaison piétonne permettant de rejoindre le cœur de la ville en toute sécurité mais aussi de manière agréable. En effet, certains quartiers situés à proximité du centre tel que le quartier du Prado par exemple, accueillent une population difficile et sont souvent qualifiés de quartiers sensibles.
La ville de Bourges
Position géographique
Bourges, la commune étudiée, se situe dans le département du Cher (18) et la région Centre. A quelques dizaines de kilomètres du centre de la France, et à 240km au sud de Paris, la commune de Bourges est également la préfecture du département du Cher et fait partie d’une unité urbaine composée de 52 communes dont 5 sont des pôles urbains. Comptant 68 590 habitants recensés en 2010, répartis sur une superficie de 68,7km², Bourges est la commune la plus peuplée du département. Elle est aussi l’ancienne capitale du Berry, province historique constituée des départements du Cher et de l’Indre.
La communauté d’agglomération BourgesPlus est la troisième agglomération de la région Centre (derrière Tours et Orléans) regroupant 16 communes, soit 100 000 habitants, mais c’est aussi le premier pôle urbain du département.
Bourges est la première commune de cette agglomération de par son nombre d’habitants et sa superficie. BourgesPlus est chargée de la gestion de quelques services publics tels que la gestion des déchets, l’assainissement de l’eau, les transports… Les seize communes s’unissent alors pour gérer ces services au quotidien.
De plus, la ville de Bourges constitue un véritable réseau hydraulique traversé par plusieurs rivières telles que l’Yèvre, la Voiselle, le Moulon mais aussi l’Auron. Cette présence considérable de rivières explique la surface importante de marais, qui sont aujourd’hui pour la majorité d’entre eux, canalisés et divisés en petites parcelles destinées à des particuliers et à l’exploitation potagère. En ce qui concerne l’accessibilité de Bourges par le biais des voies autoroutières, la commune se situe à 4h de Lyon, 2h30 de Paris, et 1h d’Orléans en empruntant l’A71. L’A85 permet, quant à elle, de relier Bourges à Tours en 1h30 seulement. De plus, Bourges reste reliée au reste du département grâce à un réseau de bus, Lignes 18. Enfin, il faut savoir que la commune est très mal desservie au niveau ferroviaire, ce qui apparaît plutôt rare pour une ville de son importance. Ceci s’explique par le fait que la gare de Bourges ne se trouve pas sur une des grandes radiales ferroviaires. Bien qu’elle soit difficilement reliée à la gare de Paris-Austerlitz, elle possède cependant une bonne desserte EstOuest, permettant ainsi d’accéder à des villes telles que Lyon, Nevers, Tours ou encore Nantes.
Historique
C’est au Vème siècle avant J-C que la cité berruyère, alors appelée Avaricum à l’époque, se développe avec la civilisation des Hallstatt. Bâtie sur un promontoire entouré des marais, la population est déjà reconnue comme un important fournisseur d’armes. A la fin du IIIème siècle, la ville conquise par César voit de grandes constructions romaines se développer, notamment un théâtre, un capitole mais aussi un rempart encore visible aujourd’hui. La ville de Bourges connaît l’âge d’or à la fin du XIIème siècle. Cette époque correspond à la construction de la cathédrale gothique sur un plan unique et original et d’une nouvelle enceinte, sur les vestiges de l’ancien rempart, sous l’impulsion du roi Philippe Auguste. La cathédrale Saint Etienne de Bourges devient alors un véritable chef d’œuvre, une des plus belles réussites du monde occidental.
Cependant, la puissance de Bourges décline le 22 juillet 1487, « Le grand incendie de la Madeleine » détruit alors le tiers de la ville, plus de 2000 maisons. L’économie berruyère se voit alors en déclin. La ville tente donc de se reconstruire tant bien que mal. Bourges connaît un renouveau à partir du milieu du XIXème siècle, notamment grâce au développement de l’industrie.
En effet, Napoléon III a mis en place l’installation d’établissements militaires. L’industrie militaire connaît alors une grande ascension, essentiellement durant la première guerre mondiale, Bourges étant située à un véritable point stratégique, principal centre de production d’armement. On y voit s’implanter la fonderie de canons (1866), l’arsenal mais aussi la Direction de l’Artillerie et l’Ecole de pyrotechnie. Enfin, la ville de Bourges a su préserver son image culturelle et son patrimoine de qualité. On compte évidemment la Cathédrale SaintEtienne, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais aussi le palais Jacques Cœur et les centaines de maisons à colombage, essentiellement présentes dans le centre de la ville.
La commune est d’ailleurs labélisée « ville d’art et d’histoire », les communes concernées s’étant engagées à conserver le patrimoine. Grâce à l’importance de son domaine patrimonial, le développement du tourisme apparaît comme un atout majeur pour la ville. Les responsables locaux ont alors pris conscience que le tourisme pouvait devenir une véritable industrie, à condition de valoriser et d’investir dans ce domaine.
Bourges accueille chaque année environ 700 000 touristes, français et étrangers. Pour cela, le département dispose de 80 hôtels dont 15 sont situés à Bourges, 47 terrains de camping, 2 auberges de jeunesse, des chambres d’hôtes et gites ruraux et quelques 700 établissements de restauration. La plupart des touristes ne restent que quelques jours, Bourges se trouvant au centre de la France, ce qui est plutôt pratique pour les voyageurs qui traversent le pays. Afin de développer une politique d’animation du patrimoine, la commune s’est engagée à mettre en place des activités touristiques dans le but de découvrir la ville. C’est le cas des nuits lumières, un parcours de 2,5 km, permettant aux visiteurs de réaliser une balade nocturne dans le cœur de la ville. Des lanternes bleues s’illuminent tous les soirs d’été afin d’établir le parcours à suivre. Cet itinéraire permet de se rendre compte de la richesse architecturale de la ville ancienne notamment. La ville de Bourges a également choisi de mettre en place un petit train touristique ainsi que des visites guidées, telle que la visite du Centre des Monuments Nationaux qui permet de découvrir la Cathédrale (crypte et tour) et le Palais Jacques Cœur. On voit donc que la commune sait mettre en valeur son patrimoine afin de dynamiser la ville et développer ainsi le tourisme.
Données actuelles de la population
La population de Bourges a connu une évolution croissante jusqu’en 1975 où elle a atteint son maximum avec un recensement de 77 300 habitants. Entre 1999 et 2009, la commune a connu une baisse de sa population de 0.8% notamment à cause d’un solde migratoire négatif. Aujourd’hui, on compte 68 590 habitants recensés en 2010.
En ce qui concerne les données économiques, 69.7% de la population entre 15 et 64 ans est active et les secteurs d’activités les plus importants sont le commerce, les transports, l’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale.
De plus, 92.8% de la population active ayant un emploi est salariée. Cependant, le taux de chômage en 2009 s’élevait à 13.3%, la moyenne nationale étant de 10,6% de la population active. Le revenu net déclaré moyen par foyer fiscal était, quant à lui, de 20 994€ en 2009. Enfin, la crise économique que connaît la France actuellement ne fait qu’aggraver le taux de chômage et les villes de moyenne importance comme Bourges ont alors du mal à fournir du travail aux habitants et à se développer.
Perspectives d’aménagement
Depuis 2004, Bourges s’est engagée dans le programme de Renouvellement Urbain, l’un des plus ambitieux de France. Il s’agit de la démolition de plus de 2000 logements sociaux anciens, de la reconstruction d’environ 1500 logements du même type mais sous forme de maisons individuelles ou petites résidences et de la réhabilitation de près de 3000 logements, pour un coût de 350 millions d’euros. Ce projet a pour but d’adapter les logements sociaux aux besoins de la ville, de mettre en place des espaces publics adaptés aux modes de vie actuels, une amélioration des liaisons entre le nord et le sud de la ville, une priorité à la circulation des modes de transports doux…
Les quartiers nord ont déjà fait l’objet de plusieurs modifications, d’une véritable restructuration telles que la mise en place de nouveaux équipements, de nouvelles voiries mais surtout de nouveaux logements. D’autres projets importants sont également en cours, notamment la construction d’un centre commercial en centre-ville et la rénovation de la maison de la culture. Le centre commercial Avaricum a pour objectif d’abriter une trentaine de commerces, mais aussi 390 places de stationnement et plusieurs logements sociaux. En ce qui concerne la maison de la culture, les travaux débutés début 2012 ont du être arrêtés par la nécessité de fouilles archéologiques. Le coût de ces fouilles étant trop élevé, le Ministère de la Culture a finalement décidé, début 2013, de construire la maison de la culture sur un nouveau site. Ce nouveau projet est désormais en cours, un concours d’architectes devrait être lancé prochainement.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : Présentation de la commune étudiée
I- La ville de Bourges
1) Position géographique
2) Historique
3) Données actuelles de la population
4) Perspectives d’aménagement
II- Le quartier étudié : le quartier du Prado
1) Historique du quartier
2) Données actuelles du quartier
3) Perspectives d’aménagement
Deuxième partie : Diagnostic territorial
I- Localisation du quartier du Prado
1) Position géographique
2) Composition du quartier
II- Un quartier sensible
1) Un Nouveau Quartier Prioritaire
2) Une population difficile
3) Des logements sociaux vieillissants
III- Accessibilité au centre-ville par différents modes de déplacement
1) La place de l’automobile
2) La place des transports en commun
3) La place du piéton
IV- Un quartier peu mis en valeur
1) Le parking du cinéma peu utilisé
2) La Halle au Blé, ouverte seulement les jours de marché
V- Problématique
Troisième partie : Orientations d’aménagement
I- Réhabilitation du quartier du Prado
1) Motivations
2) Intérêt de réaliser ce projet
II- Améliorer l’aspect extérieur des logements sociaux
III- Rendre le quartier attractif et agréable : création d’une liaison piétonne
1) Début de la liaison
2) Deux suites possibles
a) Un trajet plutôt touristique
b) Un trajet plus direct
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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