Le tourisme suggère le mouvement et impose l’utilisation de moyens de transport pour atteindre des destinations. Historiquement, la France a développé son tourisme à partir de la construction d’infrastructures de transport en relation avec la création de destinations touristiques. Désormais, la globalisation du tourisme révèle une interaction très étroite entre les transports et les mobilités touristiques. L’élargissement des bassins de réception touristique est dû principalement à la diversification des moyens de transports. (Définitions officielles de l’Organisation Mondiale du Tourisme.) En France, le tourisme se distingue par deux types de mobilités : les mobilités intérieures faisant intervenir les touristes français au sein même de leur pays et les mobilités extérieures faisant référence aux touristes étrangers. Leurs dynamiques divergent énormément du fait d’une concurrence accrue des destinations et de la segmentation (opération marketing visant une certaine clientèle). La France est au premier rang de l’accueil de touristes internationaux en termes de volume. L’Etat encadre le tourisme en s’appuyant sur les lois Littoral et Montagne des années 1980. Depuis la période des Trente Glorieuses, la représentation de l’image de l’automobile garante d’une certaine liberté de mouvement et constitutive de l’imaginaire des vacances reste très présente dans les mentalités. Or, dans un contexte où des problématiques environnementales et énergétiques sont posées, les politiques encouragent davantage les transports collectifs ou doux. Pour le tourisme, ces transports doivent permettre d’acheminer jusqu’aux zones touristiques ce qui n’est pas toujours le cas. L’utilisation de la voiture reste alors très présente, en particulier dans les zones rurales touristiques où un faible réseau de transport est déployé. Organiser l’accueil et les flux touristiques est également un facteur de la qualité paysagère. Pontorson se tient précisément dans ce dernier cas de figure. La gare ferroviaire a été créée lors du passage de la ligne Fougères – Le Mont-Saint-Michel. A l’époque le train déposait les voyageurs directement au pied du Mont. Cette ligne n’existe plus et Pontorson fait actuellement partie de la desserte de la ligne Caen-Rennes. C’est une petite gare de proximité, à côté du Mont-Saint-Michel (trois millions de visiteurs par an). Des touristes passent par la gare de Pontorson pour s’y rendre mais pas assez comparé au potentiel de la gare. Le transport ferroviaire de fret a complètement chuté dans les années 2000.Le transport de marchandises en Europe par rail ne comptait plus que pour environ 12% tandis que dans les années 1970, il atteignait 30% du fret (d’après Nouveaux lieux, nouveaux flux). La gare marchande de Pontorson a été fermée en 1970. Le terrain appartenant à la SNCF est désormais à l’abandon. Il sera l’objet de ce projet. Le projet consiste alors à proposer une solution d’aménagement sur le terrain de l’ancienne gare marchande afin de connecter plusieurs moyens de transports : trains, bus, voitures, vélos pour faciliter le transit des voyageurs. Ce sera la création d’un pôle d’échange multimodal. L’objectif sera de rendre cette gare un nœud d’échange multimodal entre Pontorson, le Mont-Saint Michel et d’être la porte d’entrée dans le Pays de la Baie incluant SaintMalo, Cancale, Pontorson, Avranches, Granville, etc.
Diagnostic du territoire de Pontorson
Pontorson (50410) est le chef-lieu d’un canton de dix communes dans l’arrondissement d’Avranches. C’est une ville de la Région Normandie, dans le sud du département de la Manche (50), commune limitrophe de la Bretagne, située dans la Baie de Mont-Saint-Michel. Sa superficie est de 4341 hectares. L’année 2016 est marquée par la mise en place de la Commune Nouvelle de Pontorson : le Grand Pontorson, validée par les conseils municipaux de Macey, Pontorson et Vessey. Les moyens techniques et humains sont donc mutualisés afin d’offrir la possibilité de nombreux services. La création de cette nouvelle entité a aussi permis de fusionner les communes de Moidrey, Les Pas, Currey, Cormeray, Boucey et Ardevon (qui étaient déjà des communes associées à la ville de Pontorson depuis 1973 mais pas totalement fusionnées). Pontorson intègre la communauté de commune d’Avranches–Mont-Saint-Michel, créée en 2014 suite à la fusion des quatre communautés de commune du canton d’Avranches, Ducey, Pontorson- Mont-Saint Michel et Sartilly-Porte de la Baie. Le territoire de la communauté de commune est constitué de cinquante-deux communes. La commune de Pontorson doit ainsi prendre en compte les compétences intercommunales. Pontorson se situe à environ 9 km du Mont-Saint-Michel, 22 kilomètres d’Avranches, environ 50 de Granville et à une soixantaine de Rennes (métropole de la Bretagne).
Tout le diagnostic du territoire est tiré du PLU de Pontorson, révisé en 2016, dont l’enquête publique a pris fin en mars 2016.
Diagnostic socio-économique
D’après le PLU, la population de Pontorson reste relativement stable depuis 1999.
A l’échelle du département de la Manche
Tout d’abord, il est intéressant de replacer la commune à l’échelle du département de la Manche (50). La Manche se caractérise par une dominante rurale avec seulement quatre unités urbaines de plus de 10 000 habitants. Les communes rurales rassemblent plus de la moitié de la population du département. La densité est ainsi assez faible : de l’ordre de 84 habitants au km² contre 107 hab/km² pour la France métropolitaine. L’augmentation de la population reste relativement lente et irrégulière avec 498 747 habitants en 2010 d’après l’INSEE. Le taux de natalité est en baisse constante depuis 1962 (11,3% entre 1999 et 2010). L’évolution globale est très faible (0,3% entre 1999 et 2010) à cause d’un solde migratoire positif (0,20%) et d’un solde naturel positif (0,1%). Il est aussi possible d’observer un vieillissement de la population caractérisé par une augmentation de la tranche d’âge des 75 ans et plus et par un fléchissement des moins de 20 ans. (Concernant ce phénomène, cela peut s’expliquer par un allongement de l’espérance de vie et un solde migratoire négatif pour les moins de 40 ans.) Enfin, le nombre de ménages est en augmentation (+12,7% pour la dernière décennie) mais de plus en plus petits (d’une taille de 2,27 environ en 2010).
A l’échelle de Pontorson :
La population sur l’ensemble des 10 communes du canton de Pontorson (6884 habitants en 2010) gagne régulièrement des habitants depuis 1999. Elle enregistre une légère progression démographique de 4% entre 1999 et 2010 soit légèrement supérieure à celle de la Manche (3,5%). Concernant le contexte intercommunal, la grande majorité des communes du canton ont entre 100 et 500 habitants, hormis le Mont-Saint-Michel, cas particulier qui compte seulement 43 habitants en 2010. Seul Pontorson, centre urbain et commune fusionnée, se démarque véritablement en dépassant les 4000 habitants. La commune regroupe ainsi 58% des habitants du canton. Suite à une baisse continue de la population sur l’ensemble du territoire entre 1968 et 1999 (-1730 habitants). Deux tendances sont alors observables, l’attractivité des communes littorales à l’Ouest et une diminution des populations en arrière littoral et sur Beauvoir-Mont-Saint-Michel. La démographie de Pontorson est décrite par une stabilisation depuis 1999 après une période de déclin passant de 5086 habitants en 1975 à 4114 en 2010 (soit une baisse de 23%). La perte de population provient surtout d’un solde négatif entre 1982 et 1990. Ce sera représenté dans les années suivantes par la diminution du solde naturel. Depuis 1999 le solde naturel est de nouveau positif ce qui permet de compenser les pertes migratoires encore importantes. Ces chiffres sont à pondérer ; ainsi si l’ensemble du secteur parvient à se stabiliser, les tendances sont différentes selon les communes. Depuis la fin des années 1990, l’ensemble des communes a connu une stabilisation de sa population. Avant cette date, toutes les communes perdaient des habitants sauf celle de Boucey qui continuait à se développer. Désormais, depuis le dernier recensement, la grande majorité des communes voient leur nombre d’habitants augmenter.
Une population vieillissante :
Deux classes d’âges sont dominantes sur Pontorson. La population se caractérise par une proportion importante des 45-59 ans (21,3% des habitants) et des 60-74 ans (21,1% des habitants). Les tranches d’âges les plus élevées sont ainsi en augmentation confirmant un vieillissement de la population depuis 1999. De plus, pour accentuer cette observation, un fléchissement de la classe d’âge des 15-29 ans et des 30-44 ans est constaté. Cette analyse peut se faire sur tout le territoire du canton et cela peut s’expliquer par le vieillissement des ménages arrivés dans la commune dans les années 1980. Au recensement de 2010, une augmentation de 5,7% des ménages a été enregistrée. La structure de la population se retrouve dans la composition des ménages. En effet, il est possible d’observer une part importante des ménages de une à deux personnes (78%), les familles nombreuses étant de moins en moins fréquentes. Le centre urbain de Pontorson est également favorable aux petits ménages notamment les personnes seules que ce soient jeunes actifs ou personnes âgées. Cette tendance se retrouve au sein du canton mais moins marquée. Il y a davantage de familles de plus de 3 personnes dans les communes les plus dynamiques du Nord Est du territoire. Pour la commune, il s’agit donc à présent de redynamiser le territoire tout en tenant compte de ses spécificités.
Une augmentation du parc de logements mais une vacance élevée ainsi qu’un parc ancien
D’après le SCoT du Pays de la Baie du Mont-Saint-Michel, le parc de logement est dominé par la maison individuelle et le manque de logements sociaux inadaptés. Il est observable que le logement ancien est en proportion importante et est inégalement réparti. La dynamique de l’habitat suit trois logiques et accentue les déséquilibres territoriaux : il y a une forte croissance sur le littoral (grand marché immobilier sur Granville) et une croissance soutenue dans l’agglomération d’Avranches.
À l’échelle de Pontorson, le parc de logements progresse régulièrement depuis 1968 et la création de logements connaît un nouveau dynamisme depuis les années 2000. En effet, la commune comptait 2453 logements lors du dernier recensement de 2010 (augmentation de 12,8% depuis 1999). Le territoire est composé de 77% de résidences principales mais leur part est en recul par rapport à 1999 où cela comptait pour 81,8% du parc total. En raison d’une application plus stricte de la Loi Littoral, le développement des communes au Nord de Pontorson est freiné. Il y a donc une plus grande part de résidences secondaires que de résidences principales sur ces communes (environ 20% de résidences secondaires pour chaque commune). Les logements vacants sont très importants. Suite à une forte augmentation sur le territoire comme sur l’ensemble du canton, cette manifestation de vacance se stabilise depuis 2010 avec un chiffre annoncé de 350 logements au 1er janvier 2015. Pontorson fait partie des trois communes les plus touchées par ce phénomène avec 15% de logements vacants. Une explication plausible à ce problème peut être l’inadaptation des logements à la demande en termes de taille et de confort. Il est donc possible de constater qu’un nombre important de logements vacants est situé audessus des commerces, a un accès difficile et un manque de confort, beaucoup étaient auparavant utilisés par l’hôpital et présentent aujourd’hui des tailles inadaptées à la demande. La reconquête du centre-ville apparaît alors comme un élément important pour relancer l’activité et l’essor démographique de la commune. Le territoire se caractérise par une ancienneté du bâti différente selon les secteurs. Les petites communes ont un parc ancien important alors que Pontorson a une proportion non négligeable de bâti datant de la reconstruction après-guerre. Pontorson étant située dans un secteur particulièrement touristique, le PLU prévoit poursuivre sa politique d’accueil à l’année en proposant d’une part, des logements adaptés en terme de maîtrise des loyers mais également en favorisant le parcours résidentiel de ses habitants en leur permettant d’accéder à la propriété.
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Table des matières
Introduction
Partie A : Diagnostic
I. Diagnostic du territoire de Pontorson
1. Diagnostic socio-économique
a. A l’échelle du département de la Manche
b. A l’échelle de Pontorson
2. Documents cadres pour Pontorson
a. Plan d’occupation des Sols (POS)
b. Plan Local d’Urbanisme (PLU)
c. SCoT (Schéma de Cohérence Territorial) du Pays de la Baie de Mont-Saint-Michel
d. Opération Grand Site de la Baie du Mont-Saint-Michel
e. CAUE (Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement)
f. Documents relatifs à l’eau
g. Charte GEPER (Gestion Econome et Partagée de l’Espace Rural)
h. Schémas régionaux
i. Loi Littoral
j. PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable)
3. Risques présents sur le territoire
4. Enjeux environnementaux à Pontorson
5. Morphologie urbaine et paysage du territoire
a. Analyse de la consommation d’espace d’après le PLU de Pontorson
b. Un territoire relativement bien desservi
6. Le patrimoine
a. Patrimoine bâti et culturel sur le territoire de Pontorson
b. Tourisme du côté Normandie
c. Tourisme du côté Bretagne
II. État des lieux de la gare de Pontorson
1. Description de la gare
a. Historique
b. Zonage et situation de la gare
2. CPER 2015-2020 Basse-Normandie
3. Fréquentation de la gare de Pontorson
a. Chiffres de fréquentation de la gare de Pontorson
b. Ligne Baie (2009-2015)
4. Accessibilité
5. Association pour la Défense et la Promotion de la ligne Caen-Rennes (ADPCR)
Partie B : Enjeux et projet
I. Enjeux
1. Caractérisation du problème
a. Exposition du problème
b. Enjeu local
c. Enjeu touristique
d. Enjeu technique
2. Les dimensions du projet
a. Dimensions environnementales
b. Dimensions sociales
c. Dimensions économiques
d. Dimensions juridiques
3. Le projet est-il faisable ?
a. Positions politiques
b. Acteurs concernés par ce projet
c. Budget
II. Réhabilitation de la gare Pontorson – Le Mont-Saint-Michel : création d’une gare multimodale
1. Propositions d’aménagement du pôle d’échange multimodal de la gare de Pontorson – Le Mont-Saint-Michel
a. Mise en place d’une gare routière
b. Création d’un parking relais
c. Mise en place d’un parc à vélos
d. Projet d’une passerelle
e. Mise en scène paysagère
f. Proposition d’agencement des aménagements sur le site
g. Le budget du projet
2. Propositions d’offres pour la mise en valeur du pôle d’échange multimodal
a. Réagencement de la desserte ferroviaire entre Paris et Pontorson
b. Proposition d’un partenariat avec les Chemins de la Baie
c. Le Pack touristique clé en main
Conclusion
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