REHABILITATION DES PERTES DE SUBSTANCE ACQUISES AUX MAXILLAIRES

La langue

        C’est un appareil musculo-membraneux mobile situé dans la cavité buccale et en partie dans l’oropharynx (fig. 8). Elle est l’organe principal du goût et contribue à la mastication, à la déglutition, à l’articulation de la parole et au nettoyage oral. Elle repose sur le plancher buccal qui est constitué de trois muscles que sont le muscle mylo-hyoïdien, le muscle digastrique et le muscle génio-hyoïdien. Le muscle mylo-hyoïdien est tendu depuis le corps de l’os hyoïde jusqu’à la ligne mylo-hyoïdienne de la mandibule. Il est compris entre le ventre antérieur du muscle digastrique de la mandibule en dessous, et la fosse digastrique de la mandibule et le corps de l’os hyoïde ; et au-dessus, le muscle génio-hyoïdien allant de l’épine mentonnière inférieure au corps de l’os hyoïde. La région sublinguale est située entre le muscle mylo-hyoïdien et la muqueuse du plancher buccal, avec médialement les muscles de la langue et latéralement la fossette sublinguale de la mandibule. Elle contient la glande sublinguale dont la face médiale est en rapport avec le conduit submandibulaire, le nerf lingual et le nerf hypoglosse. Elle partage son innervation sécrétoire avec la glande. La langue est formée de deux parties, la racine (fixe) et le corps (mobile), séparés par les papilles circumvallées constituant le « V » lingual ouvert en avant. Il existe quatre saveurs gustatives de base : sucrée, salée, acide et amer. La saveur sucrée est perçue au niveau de l’apex (pointe), la saveur salée sur les bords latéraux et les saveurs acide et amère dans la partie postérieure de la langue. Tous les autres gouts dont parlent les gourmets sont de nature olfactive [5, 38, 40]. La face dorsale de la langue porte les papilles gustatives qui assurent en arrière du « V » lingual la perception des aliments amers, en avant et médialement la perception du sucré et latéralement la perception du salé (papilles foliées). Au niveau lingual de la partie médiane du « V » lingual, une invagination de la muqueuse forme le foramen cæcum et correspond au vestige du canal thyréo-glosse à l’origine du corps thyroïde. La face ventrale comporte un repli muqueux médian, le frein de la langue qui l’attache à la gencive ; latéralement les caroncules sublinguales où se terminent les conduits submandibulaires et sublinguaux et plus latéralement les veines linguales profondes. Le squelette de la langue est formé par l’os hyoïde. La membrane hyo-glossienne est tendue entre le bord supérieur du corps de l’os hyoïde, la racine de la langue et le septum lingual, entre la membrane hyo-glossienne et la pointe de la langue. Les muscles de la langue sont au nombre de dix-sept (17) : 8 pairs et un seul muscle impair le longitudinal supérieur (fig. 9). Les uns naissent des os voisins de la langue (os hyoïde, apophyse styloïde, mandibule) ; d’autres prennent leur origine dans la langue elle-même ; d’autres, enfin proviennent de la musculature du pharynx. Les différents muscles de la langue sont :
-Le génio-hyoïdien ;
-Le génio-glosse ;
-L’hyoglosse ;
-Le styloglosse ;
-Le palatoglosse (pilier antérieur) ;
-Le pharyngoglosse ;
-Le transverse de la langue ;
-Le longitudinal inférieur ;
-Le longitudinal supérieur (le muscle impair).

Troubles fonctionnels

Les principaux troubles fonctionnels sont :
-Une alimentation compromise du fait du reflux des aliments et surtout des liquides vers les fosses nasales. Les troubles de la déglutition apparaissent consécutivement au manque d’étanchéité de la cavité buccale qui est la principale conséquence des PSAM ; ce qui impose la mise en place d’une sonde gastrique pour une alimentation entérale. La mastication est aussi perturbée suite à l’exérèse d’un secteur denté et à la limitation de l’ouverture buccale.
– Des difficultés d’élocution et de phonation : la cavité buccale sert de caisse de résonance à la production de sons. La perte des dents, de l’os maxillaire et les déplacements tissulaires en résultant, modifient considérablement ce résonateur. Les difficultés d’élocution et de phonation, en raison de la fuite d’air expiré dans les fosses nasales, sont ainsi notées. La voix devient nasonnée avec des paroles souvent non compréhensibles : les voyelles prennent une consonance nasale, les consonnes explosives (P, B, T) et constrictives (F, S, V) ne peuvent plus être prononcées.
-Des troubles ophtalmiques : vu que l’os maxillaire intervient dans la constitution du plancher de l’orbite, son exérèse est à l’origine de perturbations de la statique oculaire et finalement de la vision.
– Des troubles respiratoires : la présence d’une communication bucco nasale rend impossible la filtration, l’humidification et le réchauffement de l’air inspiré assurés par la muqueuse respiratoire nasale. Les infections à répétition causées par les fausses routes alimentaires entrainent une hypertrophie des amygdales palatines et pharyngiennes qui vont plus ou moins obstruer les voies aérodigestives-supérieures [11, 12, 25, 56].

Rétention

       C’est l’ensemble des forces axiales qui s’opposent à l’éloignement de la prothèse de sa surface d’appui. Chez l’édenté complet, les zones de rétention sont représentées :
 En avant, par le pied de la cloison nasale ou le repli labial antérieur ;
 En arrière, par le bord supérieur du voile ;
 En dehors, par la saillie de la tubérosité ou une bride cicatricielle au niveau du fond du vestibule si la prothèse se situe au-dessus d’elle ;
 Sur la ligne médiane, par le rebord de la voute palatine s’il constitue une saillie de 2 mm par rapport au plan vertical.
Chez le sujet denté, la rétention contribue à minimiser les contraintes transmises aux dents support. Pour un placement passif, les bras du crochet seront situés de telle manière qu’ils soient inactifs en l’absence de contrainte fonctionnelle. Il sera utilisé au niveau des crochets la force minimale nécessaire au maintien de la prothèse.

Prothèse obturatrice d’usage

         La prothèse obturatrice d’usage (P.O.U.) ne peut être réalisée que 3 mois à 1 an après l’opération, permettant ainsi d’avoir une cicatrisation complète (fig. 19). Une cicatrisation est jugée satisfaisante en l’absence d’élimination de séquestre, de localisation néoplasique secondaire et en présence d’une cavité d’exérèse bien ré-épithélialisée et non infectée.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES PERTES DE SUBSTANCE ACQUISES AUX MAXILLAIRES ET LEUR TRAITEMENT PROTHETIQUE
I. RAPPELS ANATOMIQUES SUR LES MAXILLAIRES
1. Palais dur
1.1. Os maxillaire
1.2. Os palatin
2. Palais mou
3. Structures environnantes
II. PERTES DE SUBSTANCE ACQUISES AUX MAXILLAIRES
1. Définition
2. Epidémiologie
3. Etiologies
3.1. Tumeurs
3.2. Traumatismes
3.3. Infections
4. Classification
4.1. Classification quantitative
4.2. Classification qualitative
5. Conséquences
5.1. Troubles fonctionnels
5.2. Troubles esthétiques
5.3. Troubles psychologiques
III. TRAITEMENT PROTHETIQUE DES PERTES DE SUBSTANCE ACQUISES AUX MAXILLAIRES
1. Concept d’équilibre
2. Types de prothèse obturatrice
2.1. Prothèse obturatrice immédiate
2.2. Prothèse obturatrice semi-immédiate
2.3. Prothèse obturatrice transitoire
2.4. Prothèse obturatrice d’usage
3. Matériaux utilisés
3.1. Matériaux d’enregistrement
3.2. Matériaux de confection
4. Technique de réalisation de la prothèse obturatrice immédiate
4.1. Méthode conventionnelle
4.2. Conception et fabrication assistées par ordinateur
DEUXIEME PARTIE : RAPPORT DE CAS DE REHABILITATION DES PERTES DE SUBSTANCE PAR PROTHESE OBTURATRICE
I. JUSTIFICATION ET OBJECTIF
II. METHODOLOGIE
III. RAPPORT DE 3 CAS CLINIQUES
1. Cas clinique N°1
1.1. Observation clinique
1.1.1. Anamnèse
1.1.2. Examen clinique
1.1.3. Examen complémentaire
1.1.4. Objectif thérapeutique
1.2. Traitement
1.2.1. Empreinte primaire
1.2.2. Confection de la plaque palatine
1.2.3. Mise en bouche
1.2.4. Suivi prothétique
1.2.5. Enregistrement de l’occlusion
1.2.6. Confection de la prothèse obturatrice transitoire
2. Cas clinique N° 2
2.1. Observation clinique
2.1.1. Anamnèse
2.1.2. Examen clinique
2.1.3. Examen complémentaire
2.1.4. Objectif thérapeutique
2.2. Traitement
2.2.1. Empreinte primaire
2.2.2. Confection de la plaque palatine
2.2.3. Mise en bouche
2.2.4. Suivi prothétique
2.2.5. Enregistrement de l’occlusion
2.2.6. Confection de la prothèse transitoire
3. Cas clinique N° 3
3.1. Observation clinique
3.1.1. Anamnèse
3.1.2. Examen clinique
3.1.3. Examens complémentaires
3.1.4. Objectif thérapeutique
3.2. Traitement
3.2.1. Empreinte primaire
3.2.2. Confection de la plaque palatine
3.2.3. Mise en bouche
3.2.4. Suivi prothétique
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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