Pour les villes de la grande couronne parisienne, la proximité de la capitale est à la fois un atout et un poids. Longtemps défini comme des zones dortoirs, les villes développent peu à peu leur autonomie grâce à la croissance de services, d’emplois, d’équipements et de transports. Avec la création des villes nouvelles et l’urbanisation des dernières années, de véritables centres urbains se dégagent peu à peu à travers le Bassin Parisien. Cependant les petites villes de grande couronne, qui appartenaient encore au monde rural il y a à peine 30 ans, ont quelques difficultés à se faire une place dans cet espace rapidement urbanisé. C’est le cas de la ville du Plessis Pâté. Le développement des villes de grande couronne a dû répondre à des besoins de logements en masse après la Seconde Guerre Mondiale et s’est parfois urbanisé de manière impulsive sans réelle planification. Cette organisation de la ville pose aujourd’hui de nombreux problèmes sur certains territoires. Les petites villes craignent fortement cette dérive, entrainant selon elles, insécurité et anonymat. Elles redoutent une perte d’identité pour leur commune mettant en péril leur cadre de vie, et associent une part des échecs de l’urbanisation au logement social. À l’horizon 2030, l’Ile-de-France comptera, selon l’INSEE, 12,78 millions d’habitants pour 11,73 millions au dernier recensement 2009. Si l’on considère la densité parisienne de 20 886 hab/km2 et celle de l’Essonne de 666 hab/km2 ou des Yvelines de 615 hab/km2, on peut imaginer que les futures évolutions démographiques se feront majoritairement dans les départements de la petite et grande couronne parisienne. Cependant, l’urbanisation ne peut pas reproduire ses erreurs passées et doit favoriser un développement raisonné et rassurant pour les populations concernées. Les villes en développement vont peu à peu accueillir de nouveaux projets prenant en compte la mixité sociale mais aussi la solidarité, le paradoxe vivre ensemble/intimité, le vieillissement de la population, l’accessibilité aux services et loisirs… Le projet tente de retrouver ses thématiques, sur la ville du Plessis Pâté, autour de la mise en valeur d’un patrimoine, symbole du passé rural et donc enjeu fort de l’urbanisation de la commune.
LOCALISATION
PROXIMITE DE PARIS
La commune du Plessis Pâté se situe dans la région Ile-de-France, au Nord du département de l’Essonne (91), à 30 kilomètres au Sud de Paris. Elle fait partie de la grande couronne parisienne. Elle s’étend sur une superficie de 759 hectares et compte 4018 habitants au dernier recensement de l’INSEE en 2009.
Le Plessis Pâté reste une petite ville au passé rural située au cœur d’un secteur très urbanisé. Elle se trouve à 5 minutes par la route de deux grands centres commerciaux, dont l’un est le plus important du pôle Sud Francilien. Elle est bordée par des axes routiers au Nord, la francilienne qui rejoint ensuite l’autoroute A6 (Paris Lyon) et A10 (Paris-Bordeaux). De plus, elle est reliée par une ligne de bus (10 minutes) aux voies ferroviaires (RER C) qui rejoignent le centre de Paris (Saint Michel Notre Dame) en 36 minutes. La capitale est donc à la portée des Plesséiens en une trentaine de minutes par la route ou par le train. Elle est entourée de grands centres urbains qui se densifient depuis la fin des années 60, et sont soumis à de nombreuses réflexions sur leur aménagement. En effet, elle se situe à 10 minutes par la route d’Evry, ville nouvelle et préfecture de l’Essonne, à 20 minutes d’Orly ou encore de Massy. Ces villes constituent des zones d’emplois importantes pour les actifs du Plessis Pâté La ville du Plessis Pâté appartient au canton de Brétigny sur Orge et à la Communauté d’Agglomération du Val d’Orge. Elle y adhère en 2002 parmi 9 communes dont elle est la plus petite en termes d’habitants et de surface urbanisée. La Communauté d’Agglomération du Val d’Orge dispose de la plus grande réserve foncière d’Ile-de-France et la majorité de cette réserve se trouve sur le territoire du Plessis Pâté.
LE DECOUPAGE DE LA VILLE
La ville présente une densité très faible, 530 habitants /km², en comparaison aux communes du Val d’Orge où la densité est comprise entre 1600 et 3800 habitants/km². Ces chiffres s’expliquent par une très faible surface urbanisée sur le territoire du Plessis Pâté. La commune est couverte sur 326 ha par une ancienne base militaire aérienne, soit 45% de son territoire, et sur environ 190 hectares par des terres agricoles (25% de son territoire). L’espace bâti ne représente que 22% du Plessis pâté : il compte deux zones industrielles au Nord-Ouest et au Sud-Est séparées par la base militaire, ainsi que du logement, principalement des maisons individuelles, et quelques équipements.
UN PASSE RURAL
Le passé rural et agricole de la commune est encore très présent aujourd’hui. En effet, un certain nombre d’éléments physiques issus de l’histoire et de l’urbanisation du territoire ont été conservés. Ainsi, le tracé des principaux axes routiers reprend le tracé des chemins ruraux. Trois fermes et le linéaire villageois ont été conservés. Le découpage parcellaire et la vocation agricole des terrains au Nord de la commune ont été maintenus.
Réputée pour son calme et sa verdure, la ville du Plessis Pâté est très recherchée. En effet, ces espaces agricoles encore exploités aujourd’hui protègent la ville d’une extension trop massive. Les habitants ont déjà défendu à plusieurs reprises le maintien de ces zones préférant les nuisances des tracteurs à celles d’une zone commerciale. Un réel effort est donc fait par la municipalité pour préserver ces atouts. Elle a notamment contribué à la reprise d’une terre agricole par un jeune exploitant en 2007. Les espaces verts parsemés dans la ville relayés par les jardins fleuris des habitants donnent une réelle impression de verdure à la commune.
SYNTHESE :
Le Plessis-Pâté est la seule commune de la Communauté d’Agglomération du Val d’Orge à connaître un dynamisme démographique soutenu par le solde migratoire. A l’inverse des autres communes, elle joue un rôle d’accueil. La proximité de Paris et des aménagements, ainsi que son cadre de vie agréable, constituent des avantages certains pour les populations extérieures. Cette attractivité est un atout pour la commune, bien qu’il s’accompagne de nombreux enjeux. Face à la proximité de Paris, les communes de la grande couronne ont longtemps été dépassées par l’ampleur de la capitale. Si aujourd’hui, les villes ont su développés leurs propres équipements et de nombreuses zones d’emplois, Le Plessis Pâté peine encore a trouvé son autonomie. Petite ville au passé rural au sein d’espace très urbanisé, elle commence seulement à trouver son équilibre entre avantages et inconvénients de la capitale. De plus, la commune dispose d’un profil singulier en comparaison des villes du Val d’Orge. La population du Plessis Pâté est particulièrement attachée à son cadre de vie et au patrimoine rural encore présent. Elle doit cependant faire face à une forte demande de logements qui doit être traité avec prudence au vu de l’ampleur de la réserve foncière de la ville. Enfin, la ville du Plessis Pâté a su gardé une vie de quartier très riche qui favorise la solidarité et la convivialité sur son territoire. Aux yeux de la population, une extension et un développement trop rapide de la commune pourraient mettre en péril ce privilège. Les opérations d’urbanisme sont donc souvent cause de discussions et de controverses. Les habitants du Plessis Pâté sont par ailleurs très impliqués et notamment fortement présents aux réunions d’information concernant l’avenir de leur commune. Les aménagements ne peuvent donc pas omettre les préoccupations des Plesséiens : maintien du cadre de vie, préservation du patrimoine et de l’identité de la commune, calme et sécurité de la ville mais aussi développement de services et d’équipements de proximité.
POPULATION DU PLESSIS PATE
POPULATION VIEILLISSANTE
La population de la ville a augmenté très rapidement et continue encore aujourd’hui de croitre. Depuis 1965, elle a été multipliée par 7. Cette forte croissance s’explique par l’enchainement de nombreuses opérations d’aménagement d’ensemble : la ZAC du Colombier (1971), la ZAC de la Pouletterie (1991) ; ainsi que la création de deux zones d’activités : la ZAC du Parc (1974) et la ZAC de Tremblaie (1995) qui s’ajoute à la zone d’activité des Bordes.
En 1997, la ville s’étend au Nord-Est avec la création d’une ZAC de 14 hectares. De nombreuses familles attirées par le cadre de vie et la proximité de Paris viennent s’y installer : entre 1999 et 2009, la population augmente de 27%. Comparativement la population de Brétigny sur Orge, la plus grande des villes voisines, augmente de 5% et celle du département de l’Essonne de 6%.
Depuis quelques années, on note le départ progressif de personnes venues s’installer au Plessis-Pâté dans les années 1970/1980, aujourd’hui à l’approche de la retraite. En effet, une partie de cette population quitte progressivement les maisons individuelles trop grandes et trop chères du Plessis Pâté pour rejoindre le Sud de la France ou d’autres centres urbains proches de Paris qui disposent de logements plus adaptés. Elle est ensuite remplacée par des ménages plus jeunes, pour la plupart en activité et avec des enfants. Ce phénomène entraîne le renouvellement des générations au sein du parc de logements. Cependant, la part des 60-74 ans reste bien plus importante au Plessis Pâté que dans le reste du département. Cette population, bien qu’inactive, contribue d’une certaine façon à la richesse de la ville. Elle s’implique de manière conséquente dans le domaine associatif de la commune ainsi que dans les syndics de copropriété.
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Table des matières
Introduction
Partie 1 : Présentation du territoire
A. Localisation
1- Proximité de Paris
2- Le découpage de la ville
3- Un passé rural
Synthèse
B. Population du Plessis Pâté
1- Population vieillissante
2- Projet de la ville et evolution de la population
3- Emploi et Mobilité : une ville dortoir ?
Synthèse
Partie 2 : Diagnostic
A. Etat des équipements
1- Education et Santé
2- Social
3- Culturel et Sportif
Synthèse
B. Etat des logements
1- Habitat individuel majoritaire
2- Vers une augmentation de la densité
3- Le logement locatif aidé au Plessis Pâté
Synthèse
Partie 3 : Projet
A. Choix du terrain : La ferme du château
1- Historique et Etat actuel de la zone
2- Règlementation et Foncier
B. Enjeux et objectifs d’aménagement
1- Densité et logement social
2- Mixité Fonctionnelle
3- Mixité Intergénérationnelle
4- Mixite Sociale
5- Concertation avec les associations
C. Proposition d’Aménagement
1- Construction du Projet
2- Réhabilitation de la ferme du château
3- Espace public et Flux de circulation
4- Place de la voiture
5- Opération foncière et financement
6- Limites
7- Bilan Personnel
Conclusion
Bibliographie
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