Hausse des prix et émission excessive de la monnaie
L’inflation est un phénomène monétaire qui correspond à une dégradation du pouvoir d’achat de la monnaie. Cependant, on ne parle jamais ou très rarement de monnaie quand on parle d’inflation ou de déflation. De la même façon, on ne parle que très rarement des effets néfastes voir désastreux que de telles situations peuvent entraîner, si bien que certaines économistes et hommes politiques n’ont pas hésité à rendre l’inflation, par exemple, responsable du développement des sociétés aujourd’hui.
Théorie de l’inflation monétaire
Les querelles d’ antan
Dans la première moitié du 19ème siècle, en Grande-Bretagne, un débat fameux eut lieu entre la » banking school » et la » currency school « . Pour les tenants du » banking principle « , la monnaie est un moyen de paiement et donc, avant tout, un instrument de crédit. La création monétaire est donc suscitée par les besoins de l’économie ; elle doit être souple et s’adapter auxdits besoins. La monnaie n’est qu’un moyen pour assurer d’autres objectifs dans l’économie comme la croissance…Selon cette école, le crédit bancaire ne peut jamais être à l’origine d’une éventuelle inflation (car il y a eu une stricte proportion entre crédits bancaires et besoins de l’économie). Seuls les abus spéculatifs doivent être contrôlés (TOOKE).
A contrario, les tenants du » currency principle » ( principe de confiance : RICARDO) proclament que toute banque doit maintenir en vertu des critères de convertibilité, une stricte égalité entre la quantité de billets mis en circulation et son fondement véritable : la quantité d’or. Cette théorie est basée sur l’idée que lamonnaie n’est qu’un » voile « , que la richesse véritable se trouve dans le travail et dans les biens. L’histoire va donner raison aux idées ricardiennes (1844-45 : actes de PEEL). Pour RICARDO et l’école de pensée qui assurera son héritage, le seul objectif de la monnaie est d’assurer au mieux le jeu des automatismes économiques en restant neutre et stable ; ou plus exactement, il est nécessaire de la neutraliser (LACOUE-LABARTHE), pour qu’elle ne fausse pas les mécanismes autorégulateurs du Marché : elle est donc une fin en soi.
Les querelles contemporaines
L’inflation, un phénomène purement monétaire
Bodin avait déjà donné une explication monétaire au phénomène inflationniste, mais c’est aux classiques que revient la paternité de la théorie quantitative de la monnaie. Ricardo commence par poser la valeur réelle d’un bien qui est une fonction de la quantité de travail nécessaire à sa production : c’est le coût relatif. Si la quantité de monnaie en circulation détermine le niveau général des prix, le prix relatif ne se trouve pas modifié. Les continuateurs du » currency principle « , au 20ème siècle, estiment ainsi qu’il existe un lien direct entre la masse monétaire et le niveau général des prix selon la formule d’Irving. FISHER et PIGOU :
M ∗V = P ∗T
Avec M : masse monétaire
V : vitesse de circulation de la monnaie
P : niveau général de prix
T : volume global de transaction
C’est la » formule quantitative de la monnaie « .
Comme V est fixe et que T ne dépend pas de facteur monétaire ; il apparaît que le niveau général des prix est fonction de la quantité de monnaie en circulation. Aujourd’hui, les néoclassiques confirment cette théorie : que ce soit à court terme, la monnaie n’influe que sur le niveau général des prix. Cette théorie s’appuie sur la théorie des anticipations rationnelles. L’inflation, pour cette école, est un phénomène purement monétaire qui vient d’un trop plein de monnaie mis en circulation (offre de monnaie trop importante de la banque centrale).
Pour les Keynésiens la croissance de la masse monétaire influe à la fois sur les prix et les quantités
Keynes pense que l’inflation ne peut surgir qu’en période de sous – emploi. Dans ces conditions, toute croissance de la masse monétaire se traduit inévitablement par un accroissement des quantités. Samuelson et Solow ont synthétisé la théorie Keynésienne au moyen de la courbe de Philips. En effet, selon cette courbe, une relance monétaire se partage entre un effet- prix (inflation) et un effet – quantité (hausse de la production). L’importance de l’effet- prix par rapport à l’effet – quantité dépend du taux de chômage de départ : si le taux de chômage est élevé, la relance monétaire se traduit essentiellement par une augmentation des quantités ; à l’inverse, si le taux de chômage est faible, la relance monétaire part, pour l’essentiel, en inflation.
Friedman occupe en matière d’inflation une position particulière
Milton FRIEDMAN, prix Nobel d’économie en 1976, principal chantre de la théorie monétariste, a développé une thèse qui a eu un grand retentissement dans le monde occidental. Pour ce dernier, en économie, l’ennemi » numéro un « , est l’inflation qu’il convient de combattre par un contrôle draconien de l’augmentation de la masse monétaire et par des taux d’intérêt élevés. A court terme, il y a une relation entre la variation de la masse monétaire et la variation de l’activité économique : c’est l’illusion monétaire qui permet un arbitrage entre inflation et chômage. A long terme, tout accroissement de la masse monétaire non justifiée par un accroissement de la production se traduit par une hausse du niveau général des prix. Arrow et les autres néolibéraux iront jusqu’ à nier l’existence de l’illusion monétaire. Actuellement la théorie libérale, monétariste en particulier, domine: la lutte contre l’inflation devient la priorité de nombreux pays de l’OCDE. Il est à noter que c’est un des critères de convergence pour MAASTRICHT et pour la création de l’euro. Cette politique favorise les rentiers au détriment de l’économie réelle et des personnes qui s’endettent ; d’où sa remise en cause par certains économistes, tel Alain COTTA.
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Table des matières
Introduction
Matériel et méthode
Schéma de l’étude
Critères d’inclusions
Données recueillies
Analyse statistique
Résultats
Discussion
Conclusion
Biblioographie
Tableaux
Annexes