L’évaluation des enseignements est une pratique ancienne. Si certaines études sur ce sujet ont été publiées à la fin du XIXe siècle, c’est surtout dans le courant du XXe siècle que ce champ théorique s’est étoffé. Les pratiques d’évaluation des enseignements centrées sur l’avis des étudiants ont, quant à elles, été décrites plus tardivement. Si, en 1924, un groupe d’étudiants de l’université de Harvard publie le « Confidential Guide to Course », qui est probablement le premier répertoire de cours évalués selon Bernard et al. (2), il a fallu attendre le début des années soixante pour que la pratique de l’évaluation des enseignements par les étudiants (EEE) se généralise, d’abord lentement, puis de façon spectaculaire à la fin du XXe siècle (12). Ainsi, une étude longitudinale de Seldin (22) portant sur 600 collèges américains montre que 29% de ceux-ci utilisaient l’EEE en 1973, qu’ils étaient 68% en 1983 et que ce chiffre atteignait 86% en 1993.
En Europe, plus particulièrement dans les pays francophones, l’évaluation des enseignements par les étudiants (EEE), qui est définie comme le fait de recueillir l’avis des étudiants sur la qualité des enseignements qu’ils ont suivis afin de permettre un jugement menant à des régulations, se diffuse lentement. Ainsi en Belgique francophone, c’est seulement dans le milieu des années quatre-vingt que ce type de méthodologie a été mis œuvre au niveau institutionnel. En France, selon Dejean (9), cette forme d’évaluation est encore peu développée et a du mal à s’imposer. De manière générale, le rythme de diffusion de cette méthode s’est très largement accéléré partout en Europe grâce au processus de Bologne, à partir des années 2000.
Cependant, malgré la profusion de la littérature portant sur le sujet, avec plus de 1500 références trouvées par Cashin en 1995 (5), le dispositif d’EEE est encore remis en cause par beaucoup d’enseignants réfractaires. La qualité de la mesure est souvent évoquée.
DEPARTEMENT D’ODONTOLOGIE
Historique
La création d’un enseignement dentaire au Sénégal débuta en 1962 avec l’ouverture d’une section dentaire à la faculté mixte de Médecine et de Pharmacie. Des dispositions étaint ensuite prises par le gouvernement sénégalais et concernaient la modification des programmes par rapport à ceux français, du fait des particularités en rapport avec les problèmes spécifiques du continent africain avec l’introduction de l’Odontologie Préventive et Sociale et de l’Odontostomatologie Tropicale et la création des Certificats d’Etudes Supérieures (CES) en rapport avec ces deux nouvelles sections. Il a fallu cependant attendre la création de l’Institut d’Odontologie et de Stomatologie (IOS) en 1967 et la création des 4èmes et 5ème années d’études respectivement en 1971 et en 1973, pour voir l’enseignement dentaire à Dakar offrir un cursus complet (16). Il était prévu de développer l’Institut de façon à porter à 5 ans la durée des études sur place et d’éviter aux étudiants d’aller terminer leurs cursus en France. En effet, en dehors des difficultés matérielles que rencontrent les étudiants pour la poursuite de leurs études hors d’Afrique, il était essentiel que leur formation s’effectue selon un enseignement plus fonctionnel qui a été commencé à Dakar. Il est basé sur un enseignement de ’’Santé Publique Buccale’’ dont le principe et la méthodologie constituent une expérience pilote sans équivalent en Afrique. Le premier Doctorat d’Etat de Chirurgie Dentaire a ainsi été délivré le 11 décembre 1974. L’intérêt des pouvoirs publics sénégalais s’est manifesté par l’adoption du projet d’un bâtiment qui sera le siège de l’Institut (16). En effet, jusqu’à l’année universitaire 1976-1977, l’enseignement de la chirurgie dentaire s’effectuait au 3ème étage du bâtiment dit d’Anatomie de la faculté de Médecine.
L’acquisition d’un nouveau bâtiment en 1976 a permis le développement de l’enseignement de l’Odontologie avec des étudiants de nationalités différentes.
Statut juridique
Par décret n°67-1229 du 15 novembre 1967 modifié par le décret n°80-74 du 25 janvier 1980, il a été créé un Institut d’Odontologie et de Stomatologie à la faculté de Médecine et de Pharmacie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ce qui lui octroie le statut d’Institut de Faculté (16). Cet Institut de Faculté était dirigé par un conseil d’administration et avait un directeur qui était soit un Stomatologiste ou un Médecin issu de la Faculté de Médecine et de Pharmacie. Il fonctionnait en liaison directe avec les centres de soins constitués par :
– le service de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale du CHU Aristide Le Dantec en relation avec le service d’ORL ;
– les services d’Odontologie de l’Institut d’Hygiène Sociale, de l’Inspection Médicale des Ecoles et tous services dentaires de Santé Publique,
– le service d’Odonto-stomatologie et de Chirurgie maxillo-faciale de l’Hôpital Principal de Dakar.
L’institut avait pour mission d’organiser les enseignements préparatoires au Doctorat d’État en Chirurgie Dentaire et au Doctorat en Sciences Odontologiques, ainsi que les stages cliniques de stomatologie (Article 3, 2e et 4e alinéas). Avec la réforme de 1993, l’IOS est devenu un Département de Faculté. Ainsi la Faculté prit le nom de Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie (24). Mais sur le plan administratif aucun décret n’est venu abroger le statut d’Institut de Faculté et aucun autre texte n’a été pris pour asseoir le statut de Département.
L’institut participait à la formation des autres personnels de santé dentaire notamment les Techniciens Supérieurs en Odontologie (TSO) et des Techniciens de Laboratoire de Prothèse Dentaire (TLP) de l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Sociale (ENDSS). Il contribue ainsi à la création de « l’esprit d’équipe » en Santé Publique Dentaire.
REGLEMENTATION DES ETUDES DENTAIRES
Le régime des études est fixé par les décrets sn°74-1008 du 2 octobre 1974 et n°83-859 du 10 août 1983. L’Institut est chargé d’assurer l’enseignement des quatre années d’études odontologiques menant à l’obtention du diplôme de Docteur d’Etat en Chirurgie Dentaire, la première année d’étude étant commune aux étudiants de première année de médecine. L’enseignement comporte trois cycles :
o Premier cycle : PCEM1 et 2ème année dentaire
o Deuxième cycle : 3ème, 4ème et 5ème année dentaire
o Troisième cycle .
Le deuxième cycle aboutit à une thèse d’exercice permettant d’obtenir le diplôme d’Etat de Docteur en Chirurgie Dentaire. A partir de la deuxième année d’étude, les enseignements sont donnés dans le cadre de l’Institut d’OdontoStomatologie, mais également dans les services de Médecine, de Chirurgie et de spécialités.
FORMATION INITIALE
Elle concerne les premier et deuxième cycles des études dentaires. Pour chaque année, tous les enseignements comprennent [26] :
o un enseignement théorique ;
o un enseignement pratique et dirigé :
● des travaux pratiques en 2ème et 3ème année ;
● des cliniques en 4ème et 5ème année.
En outre, des stages hospitaliers et de terrain sont effectués par les étudiants de 4ème et 5ème année, toujours dans le cadre de la formation des étudiants en Odontologie. Les étudiants qui ont satisfait aux examens sanctionnant la 5ème année d’études odontologiques soutiennent une thèse de Doctorat d’Etat en Chirurgie Dentaire.
Enseignements théoriques
L’Institution dispose ainsi de spécialistes de haut niveau dans tous les domaines de l’Odontologie. La confiance placée en eux par des institutions telles que l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS), la Fédération Dentaire Internationale (FDI), l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), des Sociétés scientifiques internationales, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), la Conférence Internationale des Doyens des Facultés de Chirurgie Dentaire d’expression totalement ou partiellement francophone(CID/CDF) et le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) pour la réalisation de missions d’enseignement et la composition de jurys dans divers pays de la sous-région est une preuve supplémentaire de la performance et de la qualité de ces enseignants. Les distinctions obtenues dans plusieurs congrès et fora scientifiques internationaux, témoignent de la volonté des enseignants de persévérer dans la voie de l’excellence. Ainsi, le rôle joué par l’Institution dans la formation des formateurs et des praticiens, dans l’offre de soins de qualité et à faible coût, constituent les atouts majeurs que le Département peut mettre en exergue à titre d’avantages comparatifs. Ces performances sont dues à une clairvoyance des autorités qui n’ont ménagé aucun effort dans la promotion des enseignants-chercheurs par l’attribution de bourse d’excellence ou de mobilité. Cependant il existe un déséquilibre au sein des disciplines notamment en Sciences Fondamentales du fait de l’absence de partenariat et de laboratoire.
Enseignements pratiques et dirigés
Il consiste en la préparation des étudiants aux disciplines cliniques. L’enseignement pratique est destiné aux étudiants de 2ème et 3ème années d’étude et il est organisé en séances de travaux sur fantômes et modèles leur permettant de simuler les gestes thérapeutiques et d’acquérir la dextérité nécessaire à leurs activités cliniques futures. Ces travaux pratiques se déroulent dans les salles du laboratoire sises au 2ème niveau du bâtiment. Le volet destiné aux disciplines fondamentales est pratiquement inexistant.
Enseignements cliniques
Ils ont constitué le point fort de la formation pendant les 20 premières années de l’Institution. En effet cette période est caractérisée par l’adéquation entre les effectifs des étudiants, une discipline rigoureuse et un crédit horaire par étudiant suffisant pour acquérir des compétences. Des stages sur le terrain sont également effectués pour préparer les étudiants à un contexte professionnel communautaire. Ainsi à ce jour, le Département a formé près de 800 diplômés de plus de 15 nationalités dont 60% de sénégalais. Ceci a contribué à une amélioration très significative de la démographie professionnelle qui est passée de 1 chirurgien-dentiste/150000 habitants dans les années 70 à 1 chirurgien-dentiste/30000 habitants de nos jours. Ces chiffres sont certes loin des normes de l’Organisation mondiale de la santé, mais ils restent un signe pertinent de la meilleure couverture sanitaire, de la prise en charge des problèmes de santé bucco-dentaire des populations du Sénégal et du rôle joué par cette structure de formation sur le plan national et international.
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Table des matières
I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME