Reglementation de l’acces aux ressources naturelles

Les zones côtières humides d’Afrique de l’Ouest et particulièrement celles du Sénégal contiennent des potentialités naturelles (la terre, la mer, la faune, la flore etc.) Ces dernières contribuent à l’amélioration des conditions de vie des populations locales, par conséquent participent au développement économique et social de ces zones bordant la mer. Le Delta du Saloum, particulièrement la zone insulaire dont la CR de Dionewar est un des maillons essentiels abritant aujourd’hui une importante population qui dépend des ressources disponibles pour assurer leur subsistance. Toutefois, les changements climatiques intervenus ces dernières années ont entraîné des transformations des paysages constitutifs de cette façade côtière humide. Ces aléas climatiques combinés aux agressions abusives de ces ressources naturelles imputables à l’homme participent de manière indiscutable à la dégradation de cette diversité biologique. Devant cette impasse et face aux insuffisances des moyens et techniques de restauration et de protection de cette biodiversité, la nécessité s’impose de trouver des mesures de gestion rationnelle et durable de ces potentialités naturelles. C’est alors dans ce contexte d’exploitation abusive, qu’il urge de penser aux dispositions réglementaires quant à l’accès à ces ressources naturelles. L’intérêt de cette thématique réside dans l’analyse des stratégies que les populations locales de la CR ont dégagées dans le contexte actuel de décentralisation afin de gérer de manière durable ces ressources pour en faire bénéficier les générations futures. Pour une telle réflexion, nous avons procédé à une méthodologie qui a consisté à faire des recherches dans les centres de documentation, et à élaborer des guides d’entretien et des questionnaires soumis aux populations concernées. Pour une analyse plus détaillée de ce thème d’étude et de recherche nous allons procéder à la démarche suivante : D’abord il s’agit de la présentation physique du milieu d’étude, ensuite la seconde partie sera consacrée à la description des ressources naturelles et de leur usage et enfin d’analyser la réglementation qui régit l’accès à ces ressources naturelles.

PROBLEMATIQUE

Le Sénégal dispose d’une frange côtière et humide qui regorge une multiplicité de richesses naturelles. Considérées dans le temps comme malsaines, les zones humides apparaissent de nos jours d’une richesse biologique importante, à telle enseigne que plusieurs conventions internationales dont celle de l’UNESCO en 1981 et celle de RAMSAR en 1971 assurent leur protection et leur conservation. Le Sénégal comme bon nombre de pays est signataire de ces conventions parce qu’il dispose d’un patrimoine humide composé de trois ensembles constitués par la Casamance au Sud, la région du Fleuve Sénégal au Nord et le Delta du Saloum situé au Centre Ouest. Le choix porté sur l’unité éco géographique du Delta du Saloum réside dans la particularité de cette région naturelle qui renferme une diversité de zones humides regroupant vasières, bolongs, mangroves, tannes, ressources forestières etc. Notre zone d’étude appartient à la région naturelle du Sine Saloum. Elle est située entre 13° 35’-14° 10’ de latitude Nord et 16° 00’-16° 50’de longitude Ouest. Elle couvre une superficie de 500.000 ha. Elle est limitée :
– au Nord par la commune de Joal- Fadiouth ;
– au Sud par la république de Gambie ;
– à l’Ouest par l’Océan atlantique ;
– à l’Est par les départements de Fatick et de Kaolack.

C’est une zone de haute biodiversité caractérisée par un ensemble d’écosystèmes humides : marin, côtier, estuarien, palustre et lacustre aux énormes potentialités naturelles. Cette diversité compositionnelle de la zone a incité l’Etat du Sénégal à dégager un certain nombre de dispositifs pour sa conservation et sa sauvegarde. «C’est ainsi qu’en 1976, 70.000 ha ont été érigés en parc national : le Parc National du Delta du Saloum (PNDS) dans l’Arrondissement de Missirah. Cette même diversité biophysique lui a valu d’être érigé en Réserve de Biosphère en 1981 par le programme sur l’Homme et la Biosphère (MAB) de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) sous l’appellation de Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS). Elle a été érigée en une zone humide d’importance internationale en 1984 par la convention de RAMSAR qui stipule qu’ «une zone humide ayant une proportion importante d’espèces ou de sous-espèces, de familles indigènes, et ou une source d’alimentation importante, une frayère ou zone d’alevinage de poissons est considérée comme zone humide d’importance internationale  ».

Dans la Sous région, le Delta du Saloum constitue le troisième site ornithologique après le Banc d’Arguin en Mauritanie et le Djoudj dans la région du Fleuve Sénégal. En fait, cette diversité d’écosystèmes que renferme le Delta du Saloum se subdivise en trois grands domaines interdépendants les uns des autres que sont :
– un domaine continental constitué de forêts et limité par la mangrove et les tannes dans sa partie basse.
– un domaine insulaire composé de trois grands groupes d’îles (le Gandoul au Nord, les îles Bétenty au Centre et Fathala au Sud). Ils sont coupés par trois bras de mer que sont le Saloum au Nord, le Diomboss au Centre et Bandiala au Sud. Ils sont bordés par un réseau dense de chenaux entourés de part et d’autres de mangroves.
– un domaine maritime qui s’ouvre largement sur l’Océan Atlantique.

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Selon Marius, C. (1979) le Saloum n’est ni delta, ni estuaire, il n’est aujourd’hui qu’une ria dont le chenal est exclusivement parcouru par les eaux marines. Mais dans la plupart des ouvrages consultés, le terme de delta est plutôt employé. Ainsi, ce dernier a fait l’objet de plusieurs études. Mais seulement certaines d’entre elles notre intéresseront pour le présenter. Situé au Centre-Ouest du Sénégal dans la région naturelle du Sine Saloum, le Delta du Saloum s’étend sur environ 500.000ha (Dia, 2003). « Le delta du Saloum se situe au Sénégal, en Afrique de l’Ouest à environ 230 kms au Sud de Dakar. C’est une région maritime puisqu’elle longe l’Océan Atlantique et lagunaire puisqu’elle est composée de dizaines d’îles entourées de mangrove . Diop, E. S. (1990) explique que la région étudiée est comprise entre la latitude de Mbour au Nord et la vallée de la Gambie au Sud. Située entre 13°50- 14°10 de latitude Nord et 16°00-16°50 de longitude Ouest. Elle se subdivise en deux grandes parties : une partie estuarienne qui englobe l’ensemble des îles et dont la superficie dépasse 80 000 ha et une partie continentale, les bordures de l’estuaire.

LE CADRE PHYSIQUE

Les éléments climatiques

L’étude du climat revêt un caractère particulier et important du moment où il conditionne les différents paramètres physiques du milieu d’étude. Il conditionne l’évolution des écosystèmes de cette partie du Saloum. C’est ainsi que les changements climatiques intervenus ces dernières années ont été à l’origine des modifications des potentialités naturelles surtout en Afrique de l’Ouest et particulièrement dans cette partie du Sénégal. Le delta du Saloum situé au Centre Ouest du Sénégal, appartient au domaine soudanien caractérisé par deux saisons nettement tranchées dues à l’alternance des flux d’alizé et de mousson. Ainsi on distingue :
– une saison sèche et fraîche de novembre à mars, chaude de mars à juin
– une saison humide et chaude ou saison des pluies qui va de Juillet à Octobre.

De ce fait, en saison sèche le delta du Saloum est sous l’influence des alizés boréaux issus de l’Anticyclone des Açores (maritime ou continental). Pendant cette saison, les flux sont des alizés de direction Nord et de direction Est ou Harmattan. Durant la saison des pluies qui s’étend de juillet à octobre, les vents sont en provenance du Sud sous l’action de l’Anticyclone de Sainte Hélène. A leur arrivée à l’équateur, ils changent de direction (Sud- Ouest) où ils sont chargés d’humidité : c’est la mousson atlantique qui est à l’origine des pluies dans la zone du delta du Saloum (DIOP, E. S.1978). Dans le paragraphe ci-dessous, seront passés en revue les différents paramètres climatiques que sont les précipitations, la température, l’évaporation, l’humidité relative, et les vents de la station météorologique de Fatick de 1991 à 2008 et de la station pluviométrique de Dionewar de 1993 à 2005.

Les précipitations

Nous analyserons ici la moyenne mensuelle des précipitations à la station météorologique de Fatick de 1991-2008, ensuite les totaux pluviométriques à la Station de Dionewar de 1993 à 2005. Toutefois, nous précisons que ces données n’existent pas sur une normale pluviométrique de 30 ans.

L’analyse de la courbe montre que la station de Dionewar a reçu entre 1993 et 2005, des totaux pluviométriques annuels assez abondants. La moyenne générale entre 1993 et 2005 est de 709,26 mm. Les années 1993, 1995, 1997, 1999, 2000, 2005 sont excédentaires à la moyenne tandis que les années 1994, 1996, 1998, 2001, 2002, 2003,2004 sont déficitaires à la moyenne. Les valeurs annuelles les plus élevées sont notées en 2000 avec 1012 mm et en 2005 avec 1104 mm. Par contre, les totaux annuels les plus faibles sont enregistrés en 1998 avec 449,1 mm et en 2002 avec 441mm. Cette situation s’explique par l’effet de l’upwelling côtier et de l’écosystème mangrove qui favorisent la pluie.

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Table des matières

Introduction générale
Problématique
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : Le cadre physique
CHAPITRE II : Le cadre humain
CHAPITRE III : Les équipements et infrastructures de la CR
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I : Les ressources naturelles ciblées
CHAPITRE II : Analyse des activités économiques
CHAPITRE III : Le processus de dégradation ressources naturelles
TROISIEME PARTIE : DECENTRALISATION ET REGLEMENTATION DE L’ACCES AUX RESSOURCES NATURELLES
CHAPITRE I : Le processus de décentralisation et le transfert de compétence à la CR
CHAPITRE II. Dynamique institutionnelle et organisationnelle
CHAPITRE III : Etude de la réglementation de l’accès aux ressources naturelles
CONCLUSION GENERALE

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