Règlementation bancaire et panorama des techniques de scoring

Règlementation bancaire et panorama des techniques de scoring

La réglementation prudentielle a pour mission d’assurer la fiabilité et la sécurité du système financier en assurant la diffusion et la promotion de meilleures pratiques bancaires et de surveillance pour éviter les crises. C’est un exercice qui s’avère difficile et complexe à mettre en œuvre car les innovations et les fluctuations conjoncturelles dépassent toujours les normes prudentielles mises en vigueur. La crise des Subprimes a mis en évidence les différentes failles et lacunes de la réglementation prudentielle de Bâle I et II. Par ailleurs, les régulateurs n’ont pas donné une grande importance quant à la manière d’évaluer le risque de crédit dans l’accord de Bâle II. En conséquence de quoi, cette simple crise de contrepartie, restreinte au niveau de l’Etat américain qui a dégénéré en une crise économique locale, s’est généralisée dans la plupart des pays du monde entier et ne s’est pas à ce jour encore estompée. Plusieurs pays se trouvent actuellement en difficulté, à l’instar de la Grèce, l’Espagne, l’Italie, Chypre, en sus de certains pays du tiers monde.

Face à cette crise, la révision de l’accord de Bâle II qui a donné naissance à Bâle III a retenu les objectifs de l’amélioration de la qualité des fonds propres des banques afin d’augmenter leur capacité à couvrir les pertes, de l’amélioration du niveau des fonds propres, de la maitrise de l’effet de levier, de l’amélioration de la gestion du risque de liquidité, de l’amélioration de la gestion et de la surveillance des risques et surtout le risque de crédit. La maîtrise de ce type de risque constitue l’une des principales préoccupations de la plupart des organismes bancaires. Dès lors, plusieurs banques sont aujourd’hui amenées à intégrer le risque de crédit dans leur gestion afin de le minimiser. Pour cela, toutes les banques doivent être dotées d’un mécanisme d’évaluation du risque de crédit.

Le comité de Bâle et ses différents accords

La chute de la banque allemande « Herstatt », en 1974, est considérée, par certains, comme une crise financière en elle même. Elle a poussé les principales puissances économiques mondiales à procéder à une révision profonde du système bancaire et à fonder le « Comité de Bâle » au cours de la même année.

Appelé initialement « Comité Cooke », (du nom de Peter Cooke, directeur de la Banque d’Angleterre qui était le premier à proposer la création de ce Comité et son président), ce comité avait pour objectif d’organiser la coopération et de veiller à l’harmonisation internationale en terme de contrôle prudentiel bancaire. Erigé en institution, le « Comité Cooke » regroupe les représentants des banques centrales et des autorités de régulation financière des principales autorités économiques mondiales. Le Comité a pour rôle de formuler des normes de surveillance et des directives, dans l’espoir de voir les différentes autorités tenir compte des mesures proposées, et de les mettre en application dans leurs propres systèmes nationaux, cependant il n’a aucune autorité directe sur les banques et ses conclusions n’ont pas force de loi.

Selon le rapport de la Banque des règlements internationaux, les missions principales du comité de Bâle sont :

● Le renforcement de la sécurité et de la fiabilité du système financier ;
● L’établissement de standards minimaux en matière de contrôle prudentiel ;
● La diffusion et la promotion de meilleures pratiques bancaires et de surveillance ;
● La promotion de la coopération internationale en matière de contrôle prudentiel.

En 1988, le premier « accord de Bâle I » a été mis en place. Il est basé sur un ensemble de recommandations dont le pivot est la mise en place d’un ratio appelé « ratio Cooke ». Ce ratio établit un minimum d’exigence de couverture des risques de crédit par des fonds propres.

Le premier accord de Bâle I 

L’accord de Bâle de 1988 a mis en application le « ratio Cooke », ratio de solvabilité bancaire, qui impose aux banques un niveau d’exigence en fonds propres au moins égal à 8% des risques pondérés (Vo thi, 2004). L’application de ce ratio a poussé les banques, devenues plus conscientes du risque de crédit, à renforcer leurs exigences en fonds propres. Cette réglementation, qui au départ ne concernait que les pays membres du Comité de Bâle, a été appliquée dans plus de 100 pays. Malgré l’efficacité de ce ratio qui s’explique par la diminution des faillites bancaires, cette réglementation s’avère imprécise et présente certaines limites.

Les deux failles majeures de ce ratio sont les suivantes (Dumontier et al. 2008) :
– le ratio ne tient compte que du risque de crédit et aucune exigence de fonds propres n’est proposée pour couvrir le risque de marché.
– « les capitaux propres minimaux sont déterminés par la nature des emprunteurs, et non pas par leurs risques de défaut effectifs » (Dumontier et al. 2008).

À cause des limites du « ratio Cooke », Bâle I ne parvenait plus à remplir son objectif initial, qui était de consolider la stabilité du système financier. Le Comité de Bâle a donc décidé, en 1998, d’apporter des modifications à la réglementation pour la rendre cohérente avec la pratique réelle des affaires bancaires (internationales) et pour améliorer particulièrement l’ajustement aux risques des exigences en matière de fonds propres, ce qui a donné, plus tard, la réglementation « Bâle II ».

Le deuxième accord de Bâle II

Le Comité de Bâle a proposé en 2004 un nouvel ensemble de recommandations, au terme duquel était définie une mesure plus pertinente du risque de crédit, qui avait été adoptée par les gouverneurs des banques centrales et les superviseurs des pays qui font partie du Comité de Bâle.

Le troisième accord de Bâle III

La réforme de Bâle II, conçue pour surmonter les lacunes de Bâle I, a nécessité elle-même une mise à jour, après la crise des Subprimes. En avril 2008, le Comité de Bâle a commencé à prendre des directives pour l’amélioration de certains axes de l’accord de Bâle II, tels que le traitement des dérivés de crédit, la prise en compte de leurs risques de défaut et le traitement du risque de liquidité durable. Les régulateurs ont considérablement amélioré leur manière d’évaluer le risque de crédit, la réglementation imposée aux banques est devenue plus stricte pour l’accord de crédit aux personnes physiques. Les nouvelles recommandations concernent aussi le risque opérationnel, elles tiennent compte de l’intégration des nouvelles technologies et de la technicité croissante des opérations financières(Bouslama et al.2009). En juillet 2009, le Comité de Bâle s’est intéressé au problème de la titrisation et des activités de marché. En novembre 2010 et après le sommet du G20 à Séoul, de nouveaux accords ont été définis et un nouveau cadre global « Bâle III » a vu le jour (Bouslama et al.2009).

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1 Règlementation bancaire et panorama des techniques de scoring
I. Le comité de Bâle et ses différents accords
1. Le premier accord de Bâle I
2. Le deuxième accord de Bâle II
3. Le troisième accord de Bâle III
II. Panorama des techniques de scoring appliquées au « crédit aux particuliers »
1. Histoire du credit scoring
2. Application du credit scoring aux particuliers
2.1. Préparation des données
2.2. La quantification et la détermination des variables du crédit
2.3. La phase de modélisation
3. Les différentes techniques de discrimination et de prédiction appliquées au scoring
3.1. Les méthodes aboutissant à une fonction de score
3.1.1. L’analyse discriminante
3.1.2. La régression PLS (Partial Least Squares Regression)
3.1.3. La régression logistique
3.2. Les méthodes de décision et de classement directs
3.2.1. Les réseaux de neurones
3.2.2. Les arbres de décision
3.2.3. Les Support Vector Machine (SVM)
3.2.4. Les algorithmes génétiques
4. Comparaison des différentes techniques de scoring
5. Les mesures de performance
5.1. Les mesures adaptées à des scores
5.2. Les mesures adaptées à une décision
5.2.1. Le taux de bons classements
5.2.2. La Courbe Receiver Operating Characteristic (ROC)
6. Les avantages et les inconvénients du credit scoring
6.1. Les avantages du credit scoring
6.1.1. Cohérence de l’évaluation statistique
6.1.2. Amélioration de la productivité et de la rentabilité de la banque
6.1.3. Quantification du risque de crédit
6.1.4. Facilité de gestion des portefeuilles
6.2. Les inconvénients du credit scoring
6.2.1. Les problèmes pratiques
6.2.2. Les problèmes de méthodologie
III. Conclusion
Chapitre 2 Les méthodes de traitement des refusés dans le processus d’octroi de crédit
I. L’inférence des refusés et le traitement des données manquantes
1. Le processus de crédit
2. Le biais de sélection
3. Les méthodes de traitement des refusés basées sur les modèles de données manquantes
3.1. Types de données manquantes
3.1.1. Les données manquantes complètement aléatoirement « MCAR »
3.1.2. Les données manquantes aléatoirement « MAR »
3.1.3. Les données manquantes non aléatoirement « MNAR »
3.2. Quelques solutions pour le traitement des données manquantes
3.2.1. Le mécanisme de sélection ignorable
3.2.1.1. La régression logistique
3.2.1.2. L’analyse discriminante
3.2.1.3. L’approche mélange
3.2.2. Le mécanisme de sélection non ignorable
3.2.2.1. Le modèle de Heckman
II. Les méthodes classiques de l’inférence des refusés
1. L’augmentation simple
2. L’augmentation
3. L’extrapolation
4. La reclassification itérative
5. Le parceling
5.1. « Polarised parceling » pour la population entière des refusés
5.2. « Polarised parceling » sur une base stratifiée
5.3. Parceling aléatoire
5.4. « Fuzzy parceling » ou Duplication
6. Le groupe de contrôle
7. La classification mixte
8. Comparaison des différentes techniques classiques d’inférence des refusés
III. L’apport de la théorie de l’apprentissage au traitement des refusés
1. Analyse des algorithmes transductifs
1.1. L’auto-apprentissage (self training)
1.2. Le Co-apprentissage (Co-training)
2. Les algorithmes de Boosting
2.1. L’algorithme ADABOOST
2.2. L’algorithme « LogitBoost »
2.3. L’algorithme «Gentle AdaBoost»
2.4. Application des algorithmes de Boosting pour le traitement des dossiers refusés
IV. Conclusion
Chapitre 3 Étude empirique des performances de certaines méthodes de réintégration des refusés
I. Présentation des données
II. Méthodologies de comparaison entre les méthodes de traitement des refusés
1. Simulation du processus de refus
2. Les techniques d’inférence des refusés appliquées au problème de réintégration des refusés
2.1. L’augmentation simple
2.2. L’augmentation
2.3. La reclassification itérative
2.4. Le parceling
2.5. La classification mixte
2.6. Le modèle Heckman
2.7. L’auto-apprentissage par les SVMs
2.8. Le Co-training
3. Les algorithmes de Boosting appliqués au problème de réintégration des refusés
4. Critère de comparaison
III. Résultats et interprétations
1. Performance des modèles après réintégration des dossiers refusés
2. Performance des modèles pour les dossiers refusés
3. Calcul des taux de biens classés dans l’échantillon test
4. Comparaison des différentes méthodes sur les échantillons simulés
IV. Conclusion
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes

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