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L’oreille interne
L’oreille interne, appelée aussi labyrinthe, est située dans le rocher et se compose de plusieurs parties principales : la cochlée, le vestibule avec l’utricule et le saccule, les trois canaux semi-circulaires, les deux aqueducs et le nerf auditif (composé du nerf cochléaire et des deux nerfs vestibulaires). L’oreille interne communique avec l’intérieur du crâne par le conduit auditif interne. Elle est constituée de deux parties structurelles : une partie osseuse “dure” de protection, appelée le labyrinthe osseux, et une partie “molle”, sensorielle, appelée le labyrinthe membraneux.
-La cochlée, aussi communément appelée le limaçon, constitue le labyrinthe antérieur. Elle a la forme d’une coquille d’escargot et possède deux spires et demie.
Le noyau central de la cochlée s’appelle le modiolus. L’intérieur de la spire est un tuyau se divisant en trois tubes : le canal cochléaire qui contient l’organe de Corti et de l’endolymphe, la rampe vestibulaire en dessus et la rampe tympanique au-dessous.
L’organe de Corti repose sur la membrane basilaire et contient les structures sensorielles de l’audition : les cellules ciliées externes et internes.
-Le vestibule est la partie médiane de l’organe de l’équilibre. Il est intercalé entre le conduit auditif interne et la caisse du tympan, et relie les trois canaux semi-circulaires à la cochlée.
Le vestibule se compose de l’utricule et du saccule qui contiennent des structures sensorielles dans des zones appelées macules.
-Les canaux semi-circulaires, au nombre de trois, constituent des tubes creux en forme de boucle incomplète dans les trois plans de l’espace.
Ils portent le nom de canal latéral, canal supérieur et canal postérieur.
Ils sont ouverts dans le vestibule par leurs deux extrémités, dont une est dilatée pour contenir la structure sensorielle de l’équilibre, appelée ampoule.
-Le conduit auditif interne
Il est localisé en profondeur des canaux semi-circulaires et contient le nerf facial et le nerf auditif.
Les cavités nasales
Ce sont deux cavités situées au milieu du massif facial, protégées en avant par la pyramide nasale et séparées par le septum.
Septum nasal :
Il comprend une portion antérieure cartilagineuse qui repose sur le plancher nasal correspondant au maxillaire, une portion postérieure formée en haut par la lame verticale de l’éthmoïde, et en bas par le vomer. (Figure 6)
Paroi latérale :
La paroi latérale des fosses nasales peut se diviser schématiquement en deux : sa partie inférieure est maxillaire alors que sa partie supérieure est ethmoïdale. Trois reliefs sont visibles sur sa surface : le cornet inférieur, le cornet moyen et le cornet supérieur. Anatomiquement, les 3 cornets se décrivent comme suit :
Cornets
-Le Cornet inférieur
C’est un os indépendant dont l’encrage se fait sur le maxillaire. Il présente un processus maxillaire dans sa partie postérieure qui s’attache sur la partie basse de la cloison inter-sinusonasale.
• Les Cornets moyen et supérieur
Ils appartiennent à la portion libre de la lame des cornets qui s’articule avec l’os frontal dans sa partie supérieure. La portion visible des deux cornets est une lame osseuse fine et convexe. Ils ont également une attache latérale sur la paroi orbitaire ethmoïdale : La racine cloisonnante :
– La racine cloisonnante du cornet moyen sépare l’éthmoïde en deux territoires antérieur et postérieur.
– La racine cloisonnante du cornet supérieur subdivise l’éthmoïde postérieur.(Figure7)
Le sinus maxillaire
La plus volumineuse des cavités sinusiennes, il a la forme d’une pyramide quadrangulaire avec une paroi supérieure orbitaire, sa paroi postérieure entre en rapport avec la fosse infra-temporale et son plancher a pour rapport principal l’arcade dentaire.
Le sinus ethmoïdal
Cette structure est la plus complexe à comprendre en raison des nombreuses structures le constituant. La paroi latérale est formée par l’os lacrymal et la lame orbitaire du labyrinthe ethmoïdal (lame papyracée), la face médiale est constituée par la lame des cornets, pour chacun d’entre eux, on décrit une racine antérieure, une racine postérieure dite cloisonnante et une portion libre, la portion inférieure rejoint l’os maxillaire en avant et les os palatin et sphénoïdal en arrière, la paroi postérieure entre en rapport avec la partie horizontale de l’os frontal.
Le sinus frontal
Situé dans l’épaisseur de l’os frontal, il a pour rapports :
-Le périoste, le tissu cellulaire où cheminent les éléments vasculo-nerveux en avant.
-La dure mère et le lobe frontal en arrière.
-La lame orbitaire du labyrinthe ethmoïdal, l’arcade orbitaire, et la racine du nez en bas, il entre en rapport à ce niveau avec l’artère supra-orbitaire et le nerf frontal.
Le sinus sphénoïdal
Il a pour rapports antérieurs de dehors en dedans : la face postérieure du labyrinthe ethmoïdal, la cavité nasale et la partie postérieure du septum nasal. La paroi antérieure est la paroi chirurgicale du sinus sphénoïdal.
Les rapports les plus importants sont latéraux : le nerf optique et la carotide interne.
Le toit sphénoïdal est en continuité avec le toit ethmoïdo-frontal.(Figure 10)
Le pharynx
Le pharynx est un conduit musculo-membraneux, disposé verticalement en avant de la colonne cervicale et derrière la face, étendu de la base du crâne à la partie supérieure du cou.
Long de 15 cm chez l’adulte et d’un diamètre variant de 2 à 5 cm, le pharynx constitue un large vestibule où se croisent la voie respiratoire (allant des fosses nasales au larynx) et la voie digestive (étendue de la bouche à l’œsophage).
De haut en bas trois régions le composent : le rhinopharynx, l’oropharynx, et l’hypopharynx.(Figure 11)
• Le rhinopharynx
Encore appelé nasopharynx, épipharynx ou cavum, le rhinopharynx est situé sous la base du crâne, en arrière des fosses nasales et du voile du palais, au-dessus de l’oropharynx, et en avant des deux premières vertèbres cervicales.
Les parois latérales sont musculo-aponévrotiques et mettent en rapport le cavum avec l’espace maxillo-pharyngien (espace sous-parotidien postérieur et espace préstylien). Dans chaque paroi latérale s’ouvre l’orifice du tube auditif (trompe d’Eustache). Le toit du cavum est osseux et correspond à la base du crâne. La paroi postérieure est osseuse et répond aux deux premières vertèbres cervicales. En avant, le cavum communique avec les deux fosses nasales par les choanes. Sa muqueuse est un épithélium du type respiratoire riche en éléments lymphoïdes qui donnent naissance aux végétations adénoïdes (l’amygdale pharyngée) surtout développées chez l’enfant. Son drainage lymphatique est riche, bilatéral vers les chaines spinales et jugula-carotidiennes.
L’oropharynx
Situé en arrière de la cavité buccale. Il comprend les sites anatomiques suivants : région amygdalienne, voile du palais, base de langue et parois latérales et postérieures. Sa muqueuse est de type malpighien riche en éléments lymphoïdes notamment au niveau des amygdales linguales et palatines.
• L’hypopharynx
Il est situé schématiquement latéralement et en arrière du larynx avec lequel il contracte des rapports étroits par les murs pharyngo-laryngés et la région rétrocrico-aryténoïdienne. L’hypopharynx est en forme d’entonnoir évasé en haut vers l’oropharynx se rétrécissant vers le bas jusqu’à la bouche œsophagienne. De chaque côté du larynx la muqueuse, de type malpighien, s’invagine pour former les sinus piriformes. Comme l’oropharynx son drainage lymphatique est riche et se fait principalement vers les chaines jugulocarotidiennes.
Vascularisation- innervation
Les artères proviennent de la carotide externe pour la partie ascendante essentiellement.
Le système veineux du pharynx se draine dans la veine jugulaire interne.
Les lymphatiques rejoignent les ganglions retro-pharyngés et la chaine jugulaire interne.
L’innervation du pharynx est assurée par les nerfs glossopharyngien et pneumogastrique.
Région parotidienne et glande parotide
La parotide est la plus volumineuse des glandes salivaires (30 grammes environ), elle est contenue dans la loge parotidienne qui est ostéo-musculo-aponévrotique, située aux confins de la face et du cou ; entre la mandibule en avant et le muscle sterno-cléido-mastoïdien en arrière.
Cette loge parotidienne est constituée autour du couple parotide-nerf facial (VII). Ce dernier traverse la parotide et sa blessure pendant l’intervention, reste une hantise pour le chirurgien.
La loge contient aussi de nombreux éléments vasculo-nerveux.
-La loge parotidienne : [17, 18,19]
La loge parotidienne est située à la partie latérale et haute du cou. Elle appartient aux espaces profonds intermédiaires de la face tout comme l’espace parapharyngé.Elle est limitée par :
– En avant : la branche montante de la mandibule, le bord postérieur du muscle ptérygoïdien médial et le ligament stylo-mandibulaire. Ces structures séparent la loge de la fosse infra temporale.
– En arrière : la région rétro-stylienne dont elle est séparée par le diaphragme stylien que forment l’apophyse styloïde et les muscles styliens.
– En haut et avant, la loge est ouverte sur la fosse infratemporale entre le processus styloïde en dedans et le condyle mandibulaire en dehors.
– En bas : la loge est limitée par la bandelette mandibulaire qui unit l’angle de la mandibule au muscle sterno-cléido-mastoïdien et au ligament stylo-mandibulaire.
– En dedans : la loge parotidienne est en rapport avec la région pré-Stylienne qui correspond à l’espace parapharyngé.
– En dehors : la face cutanée, c’est la face importante en clinique et en chirurgie puisqu’elle est visible et déformable.
• Le contenu de la loge parotidienne
La glande parotide
La parotide est la plus volumineuse des glandes salivaires, de couleur jaunâtre, légèrement lobulée, recouverte par une capsule très mince. De forme prismatique, elle occupe la quasi-totalité de la loge parotidienne, elle comporte trois faces (antérieure, postérieure et externe), trois bords (antérieur, postérieur et interne), et deux extrémités (supérieure et inférieure). En outre la glande présente un prolongement antérieur en dehors et en avant du muscle masséter qui se prolonge par le canal excréteur, le canal de STENON. Ce canal sort de la région parotidienne pour gagner la région génienne dans un dédoublement du fascia du masséter à travers le muscle buccinateur et s’abouche dans la cavité buccale au niveau du collet de la 2ème prémolaire supérieure.
En arrière et superficiellement, la glande parotide se prolonge sous le méat acoustique externe en recouvrant le muscle sterno-cléido-mastoïdien.
Plus profondément, un prolongement postérieur peut exister entre le ligament stylo hyoïdien et le muscle digastrique.
Le nerf facial :
C’est l’élément capital de la région du fait de son importance fonctionnelle. Il émerge de la base du crâne par le trou stylo-mastoïdien qui est l’orifice terminal du canal facial, et est situé entre l’extrémité antérieure de la rainure digastrique et la base de l’apophyse styloïde. Le tronc extra-crânien du nerf a d’abord un court trajet rétro-stylien puis pénètre dans la loge à la partie haute du rideau stylien, au niveau du triangle stylo-digastrique.(Figure 14)
Dans la loge il a d’abord un court trajet rétro-glandulaire qui représente la portion où on le découvre chirurgicalement. Il forme la bissectrice de l’angle masto-tympanal puis il s’enfonce dans le parenchyme glandulaire. Si a l’entrée de la loge le nerf facial est un élément profond, par son trajet très oblique en avant et en dehors ; il se superficialise vite dans la glande en se divisant à la face externe de la veine jugulaire externe en deux branches :
-branche temporo-faciale : presque horizontale, vers le col du condyle. Elle innerve les muscles peauciers situés au-dessus de l’orifice buccal. Cette branche s’anastomose avec le nerf auriculo-temporal avant de donner des rameaux temporaux, frontaux, palpébraux, sous-orbitaires et buccaux supérieure.
-branche cervico-faciale : presque verticale vers le gonion. Elle est destinée aux muscles peauciers de la face et du cou situés au-dessous de l’orifice buccal. Elle s’anastomose avec le plexus cervical superficiel et donne des rameaux buccaux, mentonniers et cervicaux.
Parfois, il existe une branche intermédiaire : le ramusmaximus de FROHSE, satellite du canal de STENON et de l’artère transverse de la face (branche de l’artère temporale superficielle).
Région submandibulaire et glande submandibulaire
• Région submandibulaire
La région submandibulaire ou supra-hyoïdienne latérale est située au-dessous du plancher de la cavité orale et contient la glande submandibulaire. Elle a une forme de triangle avec une paroi médiale, une paroi latéro-supérieure et une paroi latéro-inférieure, voie d’exploration clinique et d’abord chirurgical de la glande. La paroi latéro-inférieure est constituée de dehors en dedans de la peau, de la platysma, du tissu cellulaire sous-cutané et de la lame superficielle du fascia cervical qui adhère au bord inférieur de la mandibule. La paroi médiale de la région submandibulaire est divisée en deux parties par l’os hyoïde. La partie supérieure est formée de deux plans musculaires : un plan profond (muscle constricteur moyen du pharynx et muscle hyoglosse) et un plan superficiel (muscle et ligament stylo-hyoïdien, tendon intermédiaire du muscle digastrique, muscle mylohyoïdien). L’artère linguale chemine entre les muscles constricteurs moyens du pharynx et hyoglosse. Entre ces deux plans musculaires cheminent le nerf hypoglosse, la veine linguale principale et des nœuds lymphatiques. La partie inférieure de la paroi médiale est constituée par les muscles infrahyoïdiens (thyrohyoïdien, sterno-hyoïdien et omo-hyoïdien). La paroi latéro-supérieure de la région submandibulaire permet l’exploration de la glande submandibulaire par un toucher endobuccal.
• Glande submandibulaire
La région submandibulaire contient la glande submandibulaire, les vaisseaux faciaux, le nerf lingual et des nœuds lymphatiques. La glande submandibulaire, recouverte d’une capsule fibreuse adhérente, épouse la forme des trois parois de la région submandibulaire. Elle peut présenter, comme la glande parotide, des prolongements dans les diverses directions de parois de la région. Son canal excréteur est le conduit submandibulaire, naissant de la face profonde de la glande puis passant entre les muscles mylo-hyoïdien et hyoglosse pour gagner en avant la région sublinguale et se terminer dans le plancher de la cavité orale en dehors du frein de la langue.
Région sublinguale et glande sublinguale
La région sublinguale est située en avant de la région submandibulaire et contient la glande sublinguale, rarement touchée par les tumeurs des glandes salivaires.
Les ganglions lymphatiques de la tête et du cou
Les ganglions lymphatiques sont des petits organes réniformes dont la taille varie entre 0,3 et 3 millimètres, ils sont groupés aux confluents des vaisseaux lymphatiques.
Ils jouent un double rôle : ils filtrent la lymphe et ils sont le siège des réactions immunitaires.
Les ganglions lymphatiques de la tête et du cou se répartissent en deux grands systèmes :
– Un système horizontal en forme de collier à l’union de la tête et du cou : le cercle ganglionnaire péricervical.
– Un système vertical dont les éléments les plus importants se situent dans la région latérale du cou, le long des gros vaisseaux : C’est le triangle lymphatique cervical.
• Le cercle ganglionnaire péricervical: – Ganglions sous occipitaux :
Ils sont constitués par deux ganglions superficiels et des ganglions profonds sous aponévrotiques reposant sur le muscle grand complexus. Les vaisseaux afférents se dirigent vers la chaîne jugulaire interne ou vers la chaîne spinale.
– Ganglions mastoïdiens :
Au nombre de 1 à 3, ils sont situés sur la face externe de la mastoïde au niveau de l’insertion du stérno-mastoïdien.
Les vaisseaux afférents proviennent de la partie temporale du cuir chevelu et du pavillon de l’oreille.
– Ganglions parotidiens :
Nombreux, ils se subdivisent en ganglions sus-aponévrotiques, sous-aponévrotiques et intra-parotidiens.
– Ganglions sous maxillaires
Ils s’échelonnent le long du bord inférieur de la branche horizontale de la mandibule qui les masque plus ou moins complètement. Ils peuvent être distingués en 4 groupes principaux :
-Le groupe pré-glandulaire formé de 1 ou 2 ganglions situés en dehors du myélo-hyoïdien entre le bord antérieur de la glande sous-maxillaire et le ventre antérieur du digastre au contact des vaisseaux sous-mentaux.
-Le groupe pré-vasculaire est formé d’un volumineux ganglion situé au contact de l’artère faciale, en avant de la veine faciale.
-Le groupe rétro-vasculaire formé de 1 ou 2 ganglions en arrière de la veine faciale.
-Le groupe rétro-glandulaire formé d’un ganglion situé en arrière de la glande, en dedans du groupe rétro-vasculaire.
– Ganglions géniens
Inconstants, ils forment un relais sur le trajet des vaisseaux afférents des vaisseaux sous-maxillaires. On distingue :
-Un groupe sus-maxillaire à l’angle antéro-inférieur du masséter
-Un groupe buccinateur situé sur la face externe du buccinateur en arrière de la commissure labiale.
-Un groupe naso-génien sous-orbitaire situé sous les peauciers en arrière de l’aile du nez
-Un groupe malaire au bord postéro-inférieur de l’os malaire.
– Ganglions sous-mentaux 1 à 4 ganglions situés en dehors du mylo-hyoïdien, entre les ventres antérieurs des deux digastres, à l’origine des veines jugulaires antérieures.
• Les ganglions cervicaux antérieurs
– Chaîne jugulaire antérieure
Les ganglions disposés sur le trajet de la veine jugulaire antérieure, drainent la peau de la partie sous hyoïdienne du cou. Cette chaîne se déverse dans la partie inférieure de la chaîne jugulaire interne.
– Ganglions juxta viscéraux
Ils sont situés dans l’espace rétro-pharyngien entre le pharynx et le rachis cervical. Ils drainent la muqueuse du voile du palais et du pharynx. Ils se déversent dans les chaînes jugulaires ou récurentielles. – Ganglions pré-laryngés
Situés dans l’espace crico-thyroïdien, ils drainent les lymphatiques de la partie sous glottique du larynx.
– Ganglions pré-trachéaux
Situés en avant de l’isthme thyroïdien et dans l’espace sus sternal, ils drainent les lymphatiques du corps thyroïde et de la trachée.
– Chaîne récurrentielle
Ils sont formés de petits ganglions échelonnés sur le trajet des nerfs récurrents.
• Les ganglions cervicaux latéraux
Ils sont disposés en 3 chaînes qui forment un triangle à base inférieure :
– La chaîne jugulaire interne, sous sterno-mastoïdienne
Les ganglions se subdivisent en 2 groupes : externes et antérieurs à la veine. – La chaîne spinale
Elle s’étend tout le long de la branche externe du nerf spinal après son passage dans le muscle sterno-cléido-mastoïdien. Les ganglions occupent toute la longueur du bord antérieur du trapèze ou celle du nerf, dans son trajet sous trapézien.
– La chaîne cervicale transverse
Elle est oblique en bas et en avant ; elle est formée de deux ganglions disposés le long de l’artère cervicale transverse. Elle croise la face inférieure du muscle omo-hyoïdien.
Les trois chaînes de ce triangle ganglionnaire sont anastomosées entre elles formant ainsi un courant par la chaîne jugulaire interne et un courant long par les chaînes spinales et cervicales transverses.(figure 15)
Elles peuvent être séparées en fonction de leur localisation en kystes et fistules latéro-cervicaux et kystes et fistules médians [26].
Parmi les kystes latéro-cervicaux nous pouvons citer : le kyste dermoïde, les kystes pré-hélicéennes, les kystes et fistules des 1ers, 2èmes, 3èmes et 4èmes arcs branchiaux.
Les kystes dermoïdes médio-cervicaux et les kystes du tractus thyréoglosse font partie du groupe des malformations cervico-faciales médianes.
LES KYSTES CERVICAUX
Kyste du tractus Thyreoglosse (KTT)
Physiopathologie
Le canal thyréoglosse permet la migration cervicale de l’ébauche thyroïdienne qui apparaît au niveau du foramen cæcum de la langue au deuxième mois embryonnaire juste en arrière du bourgeon médian triangulaire de la langue.
Les kystes du tractus thyréoglosse sont la conséquence d’une anomalie de la migration embryologique de la thyroïde. Ils résultent d’un défaut de résorption du tractus thyréoglosse et peuvent se situer sur tout le trajet du tractus, de la base de la langue (foramen caecum) à la pyramide de Lalouette ou lobe médian.
Clinique
Sur le plan clinique, les KTT se caractérisent par la présence d’une tuméfaction cervicale médiane ou paramédiane (98 %) située entre la partie supérieure de l’os hyoïde (24 % des cas) et la partie inférieure de l’os hyoïde (76 % des cas) jusqu’en regard du cartilage thyroïde ou du sommet de la pyramide de Lalouette. Il peut être sus hyoïdien, sous hyoïdien ou adhyoïdien (voir figure 1). Cette tuméfaction est ferme, indolore, mobile par rapport aux plans superficiels et fixée en profondeur. La mobilisation de ce kyste est plus facile dans le sens transversal que dans le sens vertical. Elle ascensionne lors de la déglutition et lors de la protraction linguale. La pression du kyste peut le faire diminuer de volume ou faire apparaître un goût amer dans la bouche confirmant la persistance du tractus jusqu’au foramen cæcum.
L’augmentation de volume se fait lors de poussées infectieuses et peut être responsable d’une tuméfaction inflammatoire locale volumineuse qui peut se fistuliser à la peau et/ou être responsable de dysphagie et douleur lors de la protraction linguale.
Paraclinique
L’échographie cervicale est le premier examen complémentaire à demander avant d’opérer un kyste du tractus thyréoglosse. Elle vise à vérifier la présence et la position de la glande thyroïde et à confirmer la nature kystique de la collection.
D’autres diagnostics sont à écarter :
• Un lipome, plus superficiel ;
• Un kyste dermoïde, plus ferme ;
• Une adénopathie sous-mentale en cas de tuméfaction sus hyoïdienne un hémangiome, un lymphangiome ;
• Une laryngocèle externe en cas de kyste latéralisé, éliminée par la radiographie ;
• Un hygroma de la bourse séreuse de Boyer dont la ponction retire un liquide muqueux ;
• surtout une thyroïde ectopique ou accessoire par la palpation de la glande en position normale et la scintigraphie.
La TDM peut être indiquée en cas de doute diagnostique avec un lymphangiome ou une grenouillette.
L’examen anatomo-pathologique de la pièce opératoire confirme le diagnostic histologique.
Traitement
L’exérèse chirurgicale effectuée en dehors d’une poussée infectieuse est indiquée devant les risques de surinfection et de transformation maligne en carcinome papillaire (risque faible).
Dans les formes peu volumineuses et non surinfectées, on peut attendre l’âge de quatre ou cinq ans pour la pratiquer.
La technique de Sistrunk codifiée en 1920 reste la technique chirurgicale de référence, avec un taux de rechute compris entre 1 et 10 % s’il y a eu des épisodes infectieux avec une exérèse faite tôt dans l’enfance.
Technique chirurgicale
Installation
Le patient est installé en décubitus dorsal avec un billot sous les épaules, la tête reposant sur un rond de caoutchouc. La sonde d’intubation peut être placée par voie nasale si le chirurgien a l’habitude de repérer le foramen cæcum en introduisant le doigt dans la bouche. Les champs opératoires laissent libre la partie médiane du cou de la symphyse mentonnière au manubrium sternal. L’accès à la cavité buccale peut être laissé libre si un repérage digital en cours d’intervention s’avérait nécessaire.
Les temps opératoires Ils sont au nombre de trois. – La voie d’abord :
Elle mesure 5 cm au maximum, est horizontale, à mi-distance entre le bord supérieur du cartilage thyroïde et l’os hyoïde, en regard du kyste. En cas de fistule, l’orifice est enlevé par un tracé en quartier d’orange. La dissection est effectuée aux ciseaux fins de Metzenbaum, en restant à distance de la lésion, sous peine de rompre le kyste, rupture qui peut être source d’exérèse incomplète et de rechute. Une marge de quelques millimètres est recommandée. En remontant légèrement le kyste, les ciseaux exposent les muscles sous-hyoïdiens. La dissection se poursuit en ouvrant la ligne blanche permettant la dissection vers le bas, jusqu’à l’isthme de la thyroïde et d’identifier, lorsqu’elle existe, la pyramide de Lalouette.
– La résection du kyste et de l’os hyoïde.
La dissection est faite de bas en haut, de la pyramide de Lalouette, lorsqu’elle est présente, jusqu’à l’os hyoïde en emportant le tissu cellulo adipeux pré laryngé. Le kyste adhère généralement à la partie basse de l’os hyoïde. Celui-ci est réséqué en monobloc avec le kyste en emportant le corps, après l’avoir libéré de ses attaches musculaires supérieures et inférieures. L’os est sectionné entre les deux petites cornes qui ont été préalablement dégagées, ainsi que sa face profonde au bistouri électrique monopolaire ou aux ciseaux froids en restant
au contact du périoste. La section est faite à la pince de Moure ou de Liston. Il existe très souvent un saignement artériolaire sur les tranches de section osseuses facilement contrôlé par une coagulation bipolaire. Le corps de l’os hyoïde ou le kyste sont ensuite tractés vers le bas grâce à une pince d’Allis ou une pince en coeur de petite taille. Le tractus basilingual est très rarement individualisable. Il est disséqué selon un trajet théorique en emportant un cône musculaire à base inférieure correspondant au corps de l’os hyoïde et un sommet qui est représenté par le foramen cæcum. La manœuvre décrite par Sistrunk peut être utile à la dissection. Elle consiste à introduire l’index gauche (lorsque le chirurgien est droitier) dont l’extrémité appuie vers le bas sur le foramen cæcum pour guider la dissection. La dissection est faite jusqu’au ras de la muqueuse linguale. Le tractus est ligaturé avant d’être sectionné.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. RAPPEL ANATOMIQUE
I.1. L’oreille
I.1.1. L’oreille externe
I.1.2. L’oreille moyenne
I.1.3. L’oreille interne
I.2. Les cavités nasales
I.2.1. Septum nasal
I.2.2. Paroi latérale
I.2.3. Cornets
I.3. Les cavités sinusiennes
I.3.1. Le sinus maxillaire
I.3.2.Le sinus ethmoïdal
I.3.3.Le sinus frontal
I.3.4. Le sinus sphénoïdal
I.4. Le pharynx
I.5. Le larynx
I.6. Les glandes salivaires
I.6.1. Région parotidienne et glande parotide :
I.6.2. Région submandibulaire et glande submandibulaire
I.6.3. Région sublinguale et glande sublinguale
I.7. Les ganglions lymphatiques de la tête et du cou
II. LES KYSTES CERVICAUX
II.1. Kyste du tractus Thyreoglosse
II.1.1. Physiopathologie
II.1.2.Clinique
II.1.4.Traitement
Ii.2. Kyste Dermoide
II.2.1.Physiopathologie
II.2.2.Clinique
II.2.3.Paraclinique
II.2.4.Traitement
II.3. Kystes et fistules pre-helicéenne
II.3.1.Physiopathologie
II.3.2.Clinique
II.3.3.Paraclinique
II.3.4.Traitement
II.4. Lymphangiome kystique
II.4.1.Physiopathologie
II.4.2.Clinique
II.4.3.Paraclinique
II.4.4.Traitement
II.5. Kystes et fistules du premier arc branchial
II.5.1.Physiopathologie
II.5.2.Clinique
II.5.3.Paraclinique
II.5.4.Traitement
II.6. Kystes et fistules du deuxième arc branchial
II.6.1.Physiopathologie
II.6.2.Clinique
II.6.3.Paraclinique
II.6.4.Traitement
II.7. Kystes et fistules du troisième arc branchial
II.7.1.Physiopathologie
II.7.3.Paraclinique
II.7.4.Traitement
II.8. Kyste valleculaire
II.8.1.Physiopathologie
II.8.2.Clinique
II.8.3.Paraclinique
II.8.4.Traitement
DEUXIEME PARTIE
I. MATERIELS ET METHODES
I.1-Cadre d’étude
I.2. Type de l’étude
I.3. Durée de l’étude
I.4. Patients
I.4.1. Critères d’inclusions
I.4.2. Critères d’exclusions
I.5. Méthodologie de l’étude
I.5.1. Recueil de données
I.5.2. Analyse des données
II. RESULTATS
II.1. épidémiologie
II.1.1. Fréquence
II.1.2. Sexe
II.1.3. Age
II.1.4. Type d’affection
DISCUSSION
1. Fréquence
2. Sexe
3. Age
4.1. Les KTT
4.2. Les kystes mucoïdes du plancher buccal
4.3. Le kyste retro auriculaire
4.4. Le kyste pré-auriculaire
CONCLUSION RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
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