A la veille du référendum sur le traité de Maastricht, on a pu remarquer à quel point le débat sur le change fixe et le change flottant a quitté le cercle de l’analyse économique pour devenir un enjeu public et politique, sur lequel un citoyen-électeur devrait se forger une opinion. Malgré l’adoption d’un système de change flottant à Madagascar, à partir de l’année 1994 (source : site de la BCM), le pays navigue toujours sur une instabilité économique incontestable : instabilité des prix, faible croissance économique, chômage, déficit commercial, etc. Malgré les différentes politiques mises en œuvre par l’Etat pour essayer de sortir le pays de la crise, l’économie du pays reste toujours déplorable.
Force est de constater que la monnaie du pays n’est pas neutre quand à cette situation. Les fluctuations du taux de change de l’Ariary Malagasy par rapport aux autres peuvent avoir beaucoup de conséquences sur l’économie du pays. Ces conséquences sont parfois directes ou indirectes, et varient d’un indicateur à l’autre, tout en tenant compte de la période donnée. Elles peuvent concerner une partie de l’activité économique, tout comme il peut s’agirde l’économie en général.
Présentation des variables à étudier
Politique de change
Le change peut se définir par la transformation d’une monnaie à une autre monnaie. Il peut être manuel (dans un bureau de change, vente de chèque de voyage), « scriptural », par transfert, ou par « le jeu des comptes de banques selon le système de comptes nostro (compte que les banque se font ouvrir chez leurs correspondants et qui est libellé en monnaie du pays étrangère) et loro (compte d’un correspondant étranger dans les établissements nationaux) » . Ainsi, cette transformation d’une monnaie à une autre s’opère sur le marché des changes, où des devises sont offertes et demandées contre la monnaie nationale. Et cela engendre donc un prix appelé : taux de change. Ce dernier se définit par : le prix ou la valeur de la monnaie nationale en monnaie étrangère .
Une politique de change consiste donc aux diverses stratégies mises en œuvre par l’Etat, pour agir sur la valeur externe de la monnaie nationale . Ainsi, le taux de change résulte de la confrontation entre l’offre et la demande de dévies. La première vient des nonrésidents qui souhaitent se procurer soit des marchandises, soit des titres financiers ou de la monnaie du pays considéré ; tandis que la deuxième provient des résidents qui souhaiteraient se procurer ceux d’un pays étranger .
Mais avant d’aller un peu plus loin sur cette notion de politique de change, il est important de montrer tout d’abord deux notions essentielles, à savoir : la politique monétaire et la politique budgétaire. Ces dernières, avec le régime des taux de change, forment, ensembles, le trio des instruments de politique macroéconomique standard les plus privilégiés par les pouvoirs publics pour la stabilisation macroéconomique d’un pays (ibid).
Politique monétaire
Définition de la politique monétaire
La politique monétaire est l’ensemble des actions menées par l’Etat, via les autorités monétaires (Banque centrale et Trésor public) afin d’agir sur la masse monétaire et les actifs financiers dans un but de stabiliser l’économie à court et à moyen terme . Ces actions visent à influencer les niveaux de l’activité économique et des prix, par l’intermédiaire des montants et du coût de la monnaie .
L’objet de la politique monétaire est donc de procurer à l’économie la quantité de monnaie nécessaire à la croissance économique et à la recherche du plein emploi tout en respectant la stabilité de la monnaie au niveau interne (stabilité des prix) et au niveau externe (stabilité du change). A partir des objectifs économiques (taux de croissance de l’activité économique, taux de chômage, équilibre extérieur…) établis par l’Etat, les autorités compétentes, c’est-à-direles banques centrales, se fixent des objectifs monétaires à travers lesquels leur réalisation nécessite le recours à un certain nombre d’instruments spécifiques.
Les objectifs de la politique monétaire
« Une bonne politique monétaire est indispensable au bon fonctionnement de l’économie » d’un pays. Si une politique monétaire est trop restrictive, elle peut entrainer une récession économique, marquée par une baisse de la production de l’économie et une augmentation du chômage, voir conduire à une déflation : baisse générale du niveau des prix. Et dans le cas où la politique monétaire est trop expansionniste, elle peut nuire à l’économie et à la croissance via l’inflation.
Ainsi l’inflation constitue donc l’objectif principal de la politique monétaire. Sa maitrise est considérée comme l’objectif prioritaire des banques centrales. Maitriser l’inflation conduit à la recherched’une situation dans laquelle l’inflation est faible stable et favorable à la croissance économique (Mishkin, p. 669). Toutefois, l’inflation n’est pas le seul problème auquel la politique monétaire doit prendre en considération. La lutte contre le chômage, la croissance économique, la stabilité des marchés financiers, des taux d’intérêt et des marchés des changes, sont également parmi les objectifs d’une politique monétaire.
Les instruments des politiques monétaires
Variation du taux de l’escompte
Cet instrument vise à définir les conditions dans lesquelles on pourra recourir au crédit de la banque centrale . C’est une opération de mobilisation d’effets de commerce ; la banque verse au porteur d’un effet de commerce non échu le montant de celui-ci diminué de l’agio.
Open market
C’est une technique d’intervention de la banque centrale sur le marché monétaire, consistant à fournir ou reprendre des liquidités à ce marché, en achetant ou en vendant des titres de natures ou d’échéances diverses. « Lorsque la banque centrale vend de la monnaie centrale contre des titres, elle augmente la monnaie en circulation et favorise donc l’augmentation des crédits à l’économie » (G.N. Mankiw, 2005, page 102). Cela va donc stimuler l’investissent et la consommation ; mais avec un risque d’inflation dû au fait que la hausse de la demande sera supérieure à l’offre (ibid). Dans le cas d’un achat, la banque centrale limite la monnaie en circulation et par conséquent les crédits à l’économie. Le but est donc de réduire l’inflation, maisceci pourrait nuire à la production du fait de la hausse des taux d’intérêt que cela provoquera.
Variation des réserves obligataires des banques
Cet instrument a pour but d’obliger les banques commerciales à déposer auprès de la banque centrale des sommes, non rémunérées, représentant de pourcentage des crédits distribués.
Encadrement du crédit
Le principe de cet instrument consiste à choisir une période de référence, qui servira de base à la détermination future de crédits autorisé par la banque centrale en tenant compte d’un taux de progression de la masse monétaire souhaitée et compatible avec les données économiques externe et internes. C’est donc une procédure qui consiste, pour la Banque centrale, à fixer une norme de progression des crédits bancaires. Il permet de freiner la progression de la masse monétaire sans augmenter les intérêts.
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Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE : ETUDES THEORIQUE
Chapitre I : Présentation des variables à étudier
Section 1 : Politique de change
I. Politique monétaire
II. Politique budgétaire
III. Régime des taux de change
Section 2 : Les agrégats macroéconomiques
I. L’indice des prix à la consommation : inflation
II. Le chômage
III.3 La balance commerciale
IV : La croissance économique
Chapitre 2 : Méthodologie utilisée
Section 1 : La régression linéaire multiple
I. Notion d’économétrie et de modélisation
II. Le modèle général de la régression linéaire multiple
III. Traitement du modèle
Section 2 La régression pas à pas
Section 3 Le test de causalité au sens de Granger
Deuxième partie : ETUDES EMPIRIQUES
I. Présentation des données
II. Résultats et commentaires
III. Régression pas à pas
Section 3 : Test de causalité de Granger
Conclusion
Bibliographie
Webographie