RÉGIME ALIMENTAIRE DES JEUNES STADES DE VIE DE L’OMISCO
Échantillonnage
L’échantillonnage des poissons s’est déroulé à huit occasions en 2009 (9 juin, 16 juin, 7 juillet, 30 juillet, 18 août, 9 septembre, 28 septembre, 29 octobre) dans le secteur ouest du lac Saint-Jean. Cette zone a été sélectionnée en fonction de la grande abondance de ces poissons lors d’échantillonnages précédents (MRNF, Données non publiées). Les poissons ont été récoltés peu après le coucher du soleil à l’aide de deux engins de pêche. Pour les quatre premières campagnes, un filet Tucker composé de mailles de 500 uni et d’une ouverture de 1 m2 a été utilisé. Pour les quatre autres campagnes, un chalut pélagique d’ouverture de 4 m2 a été utilisé (Maille décroissante de 19 mm à 1,6 mm). Les poissons ont été conservés soit sur glace ou dans l’éthanol. Une fois en laboratoire, chaque poisson a été mesuré à l’aide d’un oculaire millimétrique au dixième de millimètre près.
Détermination de l’âge L’âge des poissons (en année) a été déterminé à partir des écailles. Brièvement, les écailles étaient prélevées d’un côté du poisson sous la ligne latérale et placée dans du NaOH 1% pour une période minimale d’une heure. Ceci était fait pour dissoudre la membrane attachée à l’écaillé. Ensuite, les écailles étaient placées dans l’eau distillée jusqu’au montage sur lame. Finalement, un maximum de cinq écailles a été lu par spécimen. Pour environ 15 poissons, la lecture d’âge a été validée par un second lecteur. Les écailles ont pu être lues sur 83% des omiscos et 95% des éperlans. Pour les éperlans sans écailles, l’âge a été assigné selon la classe de longueur observée. 2.2.3 Analyse des contenus stomacaux Le contenu de l’estomac a été analysé chez 123 omiscos et 312 éperlans arc-en-ciel répartis dans les huit campagnes d’échantillonnage réalisées de juin à octobre 2009 (Tableau 1). Un total de 122 omiscos et 149 éperlans contenaient au moins une proie.
Chaque proie planctonique a été identifiée à l’espèce ou à la plus basse résolution taxonomique possible à l’aide du guide d’Edmondson (1959). Dans le cas des proies zoobenthiques en bon état, elles ont été attribuées à un des groupes taxonomiques suivants à l’aide du guide de Moisan (2006) : Oligochète, insecte, bivalve, mite, nématode et sangsue (Tableau 2). Pour chaque date d’échantillonnage, le régime alimentaire en termes d’abondance volumétrique a été déterminé. Ceci permet de relativiser l’apport de chaque proie au régime alimentaire du poisson. Ainsi, une petite proie abondamment consommée pourrait avoir le même poids qu’une grosse proie peu consommée. Ceci reflète mieux la contribution de chacune des proies au régime alimentaire du poisson. Chacun des groupes taxonomiques zooplanctoniques a été assigné à une catégorie de volumes en se basant sur des tests de volumes en laboratoire et selon une revue de littérature sur les volumes et poids de crustacés planctoniques des lacs tempérés de l’Amérique du Nord (Malley et al. 1989).
Les tests de volumes en laboratoire ont été effectués en plaçant un amoncellement d’une quantité connue d’un taxon spécifique (Par exemple, 25 Epischura lacustris) sur un film de paraffine. Par la suite, cet amoncellement a été comparé à des volumes connus (1, 2, 5 et 10 uL) préalablement mesurés avec une micropipette. Le volume par organisme a été obtenu en divisant le volume approximatif correspondant par le nombre d’organismes présent dans l’amoncellement. Ainsi, les volumes des copepodes Mesocyclops edax, Epischura lacustris, Limnocalanus macrurus, d’un groupe de calanoïdes mélangés, des cladocères Daphnia sp. et Bosmina sp. ont pu être comparés aux volumes obtenus dans la revue de littérature (Malley et al. 1989). Dans le cas où aucune comparaison n’a pu être effectuée, des taxons similaires ont été utilisés pour attribuer un volume individuel. À titre d’exemple, les copepodes calanoïde Leptodiaptomus aschlandi et cyclopoïde Diacyclops bicuspidatus thomasi ont été considérés comme ayant des tailles similaires. Quatre catégories de volumes approximatifs ont été retenues pour les analyses : A : taille de nauplius, B : taille de copépodite ou de petit cladocère, C : taille de petit copépode, D : taille de gros copépode ou de gros cladocère. La taille A (0,0002 uL) est basé sur des mesures de volume de différentes espèces de copepodes calanoïdes et cyclopoïdes pour des stades de nauplii allant de 1 à 5 (Malley et al. 1989). La taille B (0,02 uL) est basée sur les tests de mesures en laboratoire avec Bosmina sp. et les mesures de volumes des copépodites calanoïde Leptodiaptomus minutus et cyclopoïde Diacyclops bicuspidatus thomasi, et des cladocères du genre Chydoridae sp. Diaphanosoma sp. et Bosmina sp. dans Malley et al. (1989).
La taille C (0,05 uL) est basée sur les tests de mesures en laboratoire avec des copépodes calanoïdes et les mesures de volumes des copépodes cyclopoïdes Acanthocyclops vernalis, Diacyclops bicuspidatus thomasi et du copépode calanoïde Leptodiaptomidae sp. dans Malley et al. (1989). La taille D (0,2 uL) est basée sur les tests de mesures en laboratoire avec le copépode calanoïde Epischura lacustris, le copépode cyclopoïde Mesocyclops edax et le cladocère Daphnia sp. ainsi que ces mêmes espèces dans Malley et al. (1989) en plus du cladocère Holopedium gibberum. Le volume de la plupart des proies zoobenthiques a été obtenu avec l’aide des mesures effectuées selon deux axes soit l’axe latéral et l’axe antéropostérieur. Ces mesures ont été transformées pour obtenir un volume cylindrique ou sphérique dependamment de la forme de l’organisme (Voir tableau 2). Dans le cas des proies dénombrées mais non mesurées en raison de l’état de dégradation avancé (n=350), le volume individuel de chaque proie a été estimé à partir de la moyenne tronquée à 90% de toutes les proies mesurées. Cette moyenne a été utilisée pour éviter d’avoir les valeurs extrêmes représentées par des proies rares volumineuses. Ainsi, pour les proies zoobenthiques mesurées dans les omiscos, le volume moyen est 0,53 ± 0,55 uL (n=343) par organisme alors qu’il est 2,34 ± 1,32 uL (n=l 1) pour ceux mesurés dans les estomacs des éperlans arc-en-ciel. En plus du volume, pour chaque date, le nombre total d’organismes de chaque taxon a été divisé par le nombre total d’organismes dans le régime alimentaire pour obtenir la contribution relative de chaque taxon au régime alimentaire.
Croissance Au cours de sa première année de vie, l’éperlan arc-en-ciel a crû de façon linéaire de juin à septembre (Figure la). Par la suite, jusqu’à octobre, peu de croissance a été observée. Pour les poissons d’un an (Figure lb), la période de croissance de l’éperlan arc-en-ciel a été relativement courte, s’échelonnant de juin à août. Par la suite, le poisson n’a plus eu de croissance en longueur. L’éperlan arc-en-ciel n’a pas semblé croître durant l’hiver. En effet, malgré le fait qu’il ne s’agit pas de la même cohorte, les longueurs observées des éperlans de l’année à l’automne ont été pratiquement les mêmes que celles observées chez les poissons d’un an au début de l’année suivante. La méthode d’échantillonnage n’étant pas la même pour ces deux missions (Filet Tucker vs chalut pélagique), il serait important de confirmer cette hypothèse en effectuant un échantillonnage permettant de suivre la même cohorte.
Aucun omisco de l’année n’a été récolté avant le 30 juillet suggérant que Péclosion des larves a lieu au cours du mois de juillet. La première période de reproduction a donc probablement eu lieu au cours du mois de juin. De plus, la distribution des tailles suggère également que les omiscos ont connu plus d’une période de reproduction (Figure le). En effet, des tailles similaires à juillet ont été observées aussi tard qu’en septembre pour les omiscos de l’année. Il y a donc eu un mélange entre des individus à éclosion tardive et hâtive dans les échantillons des différentes campagnes. Selon Scott et Crossman (1974), les omiscos qui fraient en lac le font sur une longue période qui peut s’étendre de mai à août avec un pic vers la fin juin – début juillet. Ceci a été observé au lac Michigan (House et Wells 1973) et au Minnesota (Magnuson et Smith 1963) avec des périodes qui s’étalaient jusqu’en septembre. Pour ce qui est des omiscos d’un an (Figure ld), ils ont connu une légère croissance, mais étant donné que plusieurs cohortes sont probablement présentes, il a été difficile de discerner un patron distinct.
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Table des matières
RÉSUMÉ
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
I-INTRODUCTION GÉNÉRALE
1.1 Objectifs
1.2 Structure du mémoire
II – RÉGIME ALIMENTAIRE DES JEUNES STADES DE VIE DE L’OMISCO (PERCOPSIS OMISCOMAYCUS) ET DE L’ÉPERLAN ARC-EN-CIEL (OSMERUS MORDAX) AU LAC SAINT-JEAN
2.1 Introduction
2.2 Matériel et méthodes
2.2.1 Échantillonnage
2.2.2 Détermination de l’âge
2.2.3 Analyse des contenus stomacaux
2.2.4 Analyse multivariée
2.3 Résultats et discussion
2.3.1 Croissance
2.3.2 Régime alimentaire : Abondance volumétrique
2.3.3 Régime alimentaire : Abondance relative
2.3.4 Comparaison du régime alimentaire
2.4 Conclusion
III – QUANTIFYING ZOOPLANKTON CONSUMPTION BY LARVAL AND JUVENILE RAINBOW SMELT (OSMERUS MORDAX) USING A MERCURY MASS BALANCE MODEL
3.1 Introduction
3.2 Materials and method
3.2.1 Study site
3.2.2 Sampling
3.2.3 Laboratory analysis
3.2.4 Mercury determination
3.2.5 Mercury mass balance model
3.3 Results
3.3.1 Methylmercury in prey
3.3.2 Methylmercury in fish
3.3.3 Fish growth
3.3.4 Food ingestion rates
3.3.5 Sensitivity analysis
3.4 Discussion
IV – CONCLUSION GÉNÉRALE
RÉFÉRENCES
ANNEXE
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