Regards sociologiques sur les relations intrafamiliales face a la mondialisation

Généralités

La famille, en tant qu’institution sociale a pour mission, l’éducation d’un individu selon l’exigence du milieu où il se développe. La fonction d’intégration des enfants dans leur environnement physique et social, la bonne éducation permet à l’homme de faire face à toute contrainte d’ordre physique, culturel ou social qui gêne son mouvement vers la maitrise de la nature. A partir du XVIe siècle, il y a eu un durcissement de la structure familiale qui a duré jusque vers la moitié du XIXe siècle, voilà qui n’a pas été sans surprendre. Les spectacles que nous avons sous les yeux, ne nous procurent que des impressions fragmentaires parfois contradictoires. Pourtant le groupe familial, comme toutes les autres institutions, est en perpétuelle évolution. Les transformations consécutives à l’avènement de la grande industrie, les changements profonds dans la structure de l’habitat et singulièrement l’exode rural, l’évolution des modes de travail substituant dans le mode industriel, le labeur de l’ouvrier d’usine à celui de l’artisan, tout ce qui depuis un siècle agite nos sociétés, éveille l’inquiétude au cœur des hommes, se répercute sur la famille. Et c’est tantôt pour la désagréger, tantôt pour la consolider par réaction et toujours pour y faire régner une atmosphère nouvelle. Toutes ces évolutions s’accomplissent réellement. Les hommes parvenus au seuil de la vieillesse ont conscience que les choses ont changée : ils ne se font pas une illusion mais il est malaisé de préciser le sens, la généralité des changements .

A Madagascar, la notion de famille, est prise au sens large, signifie la famille étendue, la grande famille constituée par tous les descendants d’un même ancêtre et les parents par alliance. Le père, la mère, les enfants constituent le noyau familial de base.

L’étendue du domaine familial commence aujourd’hui à restreindre. La solidarité initiale de la grande famille dégénère et chaque nouvelle famille (le couple et ses enfants) cherche de plus en plus à jouir son indépendance vis-à-vis de la famille lignage. Le roman depuis Balzac est plein de dissertation sur les mœurs familiales et sur leurs transformations. La famille se trouve presque annulée et que chaque enfant devient de plus en plus indépendant vis-à-vis de ses parents. Une famille vivant unie de corps et d’esprit est rare exception : l’individualisme.

GENERALITES SUR LE DOMAINE ETUDIE ET LE TERRAIN D’INVESTIGATION

Dans la société malgache traditionnelle, la famille est fortement cohésive grâce au système des valeurs sociales qui sont: les rapports de parenté ou Fihavanana et la solidarité. Le lien de parenté constitue un signe d’une situation de fait, objective et la marque de l’affection. On le met au premier rang, de ce fait, le rapport social comme le proverbe malgache dit:« Vaut mieux négliger le lien économique que dénaturer le lien social»,(littéralement :Aleo very tsikalakalam-bola toy izay tsikalakalam-pihavanana ».

La solidarité est recommandée dans la mesure où elle est à la base d’une grande force capable de vaincre les obstacles. C’est ce qu’il illustre le proverbe : « Lorsque les pintades vont en troupe, le chien n’en saisit aucune » (littéralement Akanga maro tsy vakin’amboa). Malgré l’intensité de ce système de valeurs, on observe actuellement une telle situation. La logique familiale s’efface peu à peu au profit d’un resserrement de l’évolution socioculturelle. Nous avons effectué des observations et analyses sur ce mécanisme auprès de l’espace rural de Sabotsy Namehana.

Cadre historique

La société Merina: comme société originaire des Hautes Terres Centrales

A la société Merina était hétérogène à l’origine à cause des divers types humains que le pays a accueillis. Les habitants du nord de l’Imerina furent particulièrement marqués par des croisements avec des Sakalava. L’apparition de l’esclavage était certainement liée aux guerres d’Andriamanelo, de Ralambo et d’Andrianjaka, à la suite de la réduction de vaincus à l’état de servitude, ainsi qu’au développement du commerce avec les pays extérieurs  . Par conséquent, Merina désigne également un royaume des hautes terres centrales à l’époque royale malgache.

Ainsi l’actuel pays d’Imerina est traditionnellement divisé en six grandes régio ns:
– L’Avaradrano au centre et au nord est d’Antananarivo la capitale ;
– Le Vakinisisaony à l’est d’Antananarivo jusqu’au fleuve de la Mandraka descendant vers les régions côtières ;
– Le Marovatana au nord ouest, ouest d’Antananarivo ;
– Le Vonizongo au nord, nord ouest d’Antananarivo, constituant au Bongolava jusqu’au plateau de Tampoketsa ;
– L’Imamo à l’ouest, depuis Arivonimamo, en passant par l’Itasy, jusqu’à la frontière de la tribu Sakalava ;
– Le vakinakaratra ou Imerinatsimo, au sud jusqu’au nord du fleuve Mania.

En effet, la région d’Avaradrano fait partie de l’un des districts d’Antananarivo à nos jours .Elle a aussi ses propres histoires, marqué plus précisément sur le processus d’une prise du pouvoir par le roi Andrinampoinimerina.

La prise définitive d’Antananarivo

Nous avons rappelé qu’Antananarivo a subi trois assauts avant sa prise définitive. Les hommes qui devaient livrer l’assaut à Antananarivo campèrent à Andrainarivo. Ils étaient répartis en groupe. Pour la zone d’Avaradrano, pour se fixer à Antananarivo, Andrianampoinimerina désigna mille hommes qui sont distribués comme suit: un tiers était formé de Tsimahafotsy, un tiers de tsimiamboholahy et le dernier tiers le Mandiavato. Malgré cette répartition, les Merinantsimo entourèrent la ville et l’attaquèrent à l’improvisité. De cela, l’Avaradrano n’ayant pu résister, prirent la fuite. Cependant, Andrianampoinimerina désigna à nouveau les Avaradrano pour habiter à Antananarivo. Ce sont les autres Tsimahafotsy, les Mandiavato, les Tsimiamboholahy et les Havanandriana et qui sont nommés sous le nom de Voromahery. Ces derniers sont devenus autochtones d’Antananarivo. Aux Tsimahafotsy, il donna tous les versants Est d’Antananarivo, depuis d’Andoharanofotsy aux Tsimimboholahy, le reste en allant vers le Nord Est aux Mandiavato comme Voromahery ne perdent pas leurs terres ancestrales. En effet, Antananarivo Avarandrano est un des districts de Madagascar, située dans la partie de la province d’Antananarivo, dans la région Analamanga. Le district est constitué de douze (12) communes rurales sur une superficie de 617km pour une population de 207942 habitants. On peut mentionner ces communes qui sont : Alasora, Ambohimalaza miray, Ambohimangakely, Anjeva Gara, Ankadikely Ilafy, Ankadinandriana, Fieferana, Manindray, Sabotsy Namehana, Talatavolonondry, Ambohimanambola, Ambohimanga Rova. Comme il s’agit notre terrain d’investigation est constitué par la Commune Rurale Sabotsy Namehana. Il paraît important de faire une petite description de ce lieu.

Historique de la commune

La Commune Rurale de Sabotsy Namehana plus connue en abrégé « SABNAM » est célèbre par ses « saucisse » mais aussi dans le temps par son citron d’où l’adage « Malaza avy any Namehana, nefa tsy mitondra voasary ho an-jaza » (Qui est le plus connu venant de Namehana, n’apporte pas même du citron pour les petits).

NAMEHANA est une des douze (12) collines sacrées où se repose la dépouille d’une des douze épouses du roi Andrianampoinimerina. La légende sur l’origine de la toponymie de la ville à deux versions : l’une dit qu’autrefois, NAMEHANA s’appelait « NAMEHANA » ou « NIANTSOANA », c’est-à-dire « on y a appelé » ou « on y a fait unis ».Le roi Andrianampoinimerina a fait venir dans cette localité ses subordonnés pour habiter ce lieu qui était alors inhospitalier. Andrianampoinimerina a fait de cet endroit le chef de cantonnement des colons. Plus tard, lorsque le marché que le Roi a créé à Ambohiboasary, Namehana s’était agrandi, il le déplaça sur l’actuelle place à « SABOTSY » (SAMEDI) jour du marché hebdomadaire. L’autre version raconte que lorsque les soldats d’Andrianampoinimerina atteignirent l’effectif de mille, ils furent pressés d’occuper la colline de Namehana et « presse » veut dire en malagasy « MANAIKA » ou « NAMEHANA »; plus tard, l’écriture par simplification a changé NAMEHANA et jusqu’aujourd’hui le lieu s’appelle Namehana et Sabotsy (Samedi), le jour du marché, les deux noms assemblés ont donné Sabotsy Namehana l’actuelle Commune.

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Table des matières

Introduction Générale
Première Partie : Généralités sur le domaine étudié et le terrain d’investigation
Chapitre I : Présentation Générale du terrain
Chapitre II : Sociologie de la famille rurale
Chapitre III : Cadre théorique
Deuxième Partie : L’interactionnisme et culture familiale des Sabnamiens ruraux
Chapitre IV : De l’importance des paramètres sociologiques
Chapitre V : Les Actions familiales des Sabnamiens
Chapitre VI : Dynamisme de la relation intrafamiliale Sabnamienne
Troisième Partie : Communication familiale et modernité
Chapitre VII : La dialectique entre solidarité générationnelle et le développement technologique en milieu rural
Chapitre VIII : Perspectives
Chapitre IX : Opérationnalisation des hypothèses
Conclusion Générale
Bibliographie

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