Entreprise
Une entreprise est un ensemble de moyens matériels (les bâtiments, les machines….), immatériels (les brevets, les licences….), financiers et humains organisés en une unité sociale en vue de produire des biens ou des services destinés à être vendus sur un marché. Ces biens et services ne pourront être vendus que s’ils correspondent à un besoin solvable. L’entreprise est également une organisation structurée, orientée vers des objectifs. Ces objectifs peuvent être de nature :
– Economique : la recherche du profit maximum à court terme ; la croissance de l’entreprise ; la pérennité de l’entreprise (optimisation du profit à moyen terme)
– sociale : créer des emplois ; favoriser l’épanouissement du personnel (conditions de travail, rémunération, formation….)
– sociétale : contribuer au développement du pays ; avoir une empreinte écologique la plus faible possible ; répondre aux besoins des consommateurs
Socioconstructivisme
Le constructivisme, une théorie rattachée à l’approche pédagogique de Piaget, accorde une importance primordiale à l’activité de l’individu. Il postule que la connaissance vient de l’action et de la réflexion sur l’action en situation. Sa thèse centrale est que toute connaissance est le résultat d’une expérience individuelle d’apprentissage. Vygotsky remet en compte cette théorie, qui selon lui, néglige l’environnement social et culturel où se déroule l’action. Il s’appuie donc sur une théorie de l’interaction. La phase d’interaction ou d’échanges avec d’autres membres de la société met l’individu face à des conflits sociocognitifs. En effet, les connaissances inhérentes à l’individu sont mises à l’épreuve par des représentations extérieures bouleversant ses pensées et sa vision des choses. Le conflit qui s’ensuit l’amène à analyser son propre fonctionnement intellectuel et à ajuster ses représentations par rapport à la réalité, ce qui l’amène à avoir développer ses connaissances. Loin de la conception individualiste de Piaget, Vygotsky prétend que les interactions sociales sont primordiales dans un apprentissage. Il a ainsi développé le ZPD ou la « Zone Proximale de Développement » qui est la distance entre ce que l’individu peut faire seul et ce qu’il est capable d’effectuer avec l’aide d’une personne extérieure. Dérivé du constructivisme, le courant socioconstructiviste s’est constitué au début des années 80 autour des travaux d’A.N. Perret-Clermont (1979), W. Doise et G. Mugny (1981) en puisant son inspiration dans les théories de Vygotsky et celles de sociologues et psychosociologues tels que Durkheim, Mauss et G. H. Mead. Ce courant met l’accent sur le caractère social des situations et des contextes qui influent sur la construction des connaissances. L’interaction est considérée comme source de développement cognitif seulement si elles suscitent des conflits sociocognitifs. « Dans la perspective socioconstructiviste, l’adulte construit des connaissances dans des situations et des contextes sociaux qui influent sur ses constructions personnelles». Ainsi, dans une situation d’interaction sociale, il y a confrontation des représentations qui provoquent leurs modifications et améliore la compétence de chacun.
Structure de l’emploi selon le niveau d’instruction
Le niveau d’instruction d’un individu a une forte influence sur le type d’activité qu’il réalise. Plus le niveau d’instruction est élevé, plus l’individu se tourne vers les activités non agricoles. Ainsi, « 90% des individus sans instruction travaillent dans le secteur primaire contre seulement moins de 16% pour les universitaires ». Ces derniers sont plutôt attirés par les activités comme le commerce, le service privé et surtout le travail dans l’administration publique, secteur clé qui procure à l’individu plus de valeur aux yeux de la société. Pour bénéficier d’un poste de privilège, il faut avoir un niveau d’instruction assez élevé. Un individu peut devenir un cadre supérieur ou moyen en disposant au moins le diplôme de l’enseignement secondaire. « Parmi 1,6% des travailleurs occupés, 28,4% des cadres sont des universitaires. De même pour la catégorie d’ouvriers ou salariés qualifiés où les universitaires restent dominants avec un taux environ 30% ». Inversement, la moitié des sans instruction ont le statut d’aide familiale.
Le rapport au travail autonome
Les objectifs de recherche d’emploi des jeunes chômeurs malgaches sont assez révélateurs. Ils cherchent avant tout un emploi sécurisé : 6 jeunes au chômage sur dix désirent travailler dans une entreprise privée et près de 2 jeunes chômeurs sur dix désirent travailler pour l’État ou le secteur public. Les jeunes de niveau secondaire, n’ayant pas achevé la scolarité primaire ou n’ayant jamais été scolarisés sont plus nombreux à avoir créé une entreprise à défaut d’un poste de salarié (respectivement 20,3% et 23,9 %) que les jeunes de niveau primaire (13,1 %). La moitié des jeunes « entrepreneurs » (51,8 %) ont été motivés à créer leur unité pour être indépendant et 17,8 % déclarent avoir monté leur projet à défaut d’être salarié. En 2013, 16,1% des jeunes entrepreneurs ont créé leur unité pour avoir un revenu élevé. La flexibilité de l’horaire de travail est un motif pour se mettre à son propre compte pour 8% des jeunes entrepreneurs. L’emploi indépendant est ainsi une stratégie de transition des jeunes les moins instruits. On peut remarquer le fleurissement des petits commerces de tout genre dans le milieu urbain. Le chiffre d’affaire ou le profit est plus important chez les jeunes dirigeants d’entreprise les plus âgés et chez les jeunes les plus instruits (enseignement secondaire et supérieure). Ainsi, l’expérience ou la maturité a un impact positif sur la valeur de chacun de ces deux agrégats économiques. L’importance du chiffre d’affaire chez les plus instruits montre l’existence d’un retour sur investissement éducatif sur la performance des unités dirigées par les jeunes. Les plus instruits sont mieux armés pour monter des projets créant plus de valeur ajoutée.
La table ronde du « Rendez-vous des entrepreneurs »
Le « Rendez-vous des entrepreneurs » est une table ronde mensuelle initiée par l’Agence Universitaire Francophone (AUF) et l’Association des Anciens de l’Institut de la Francophonie pour l’Entrepreneuriat à Madagascar (AIFEM) dans le but de sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat par la discussion et le partage d’expériences. Ayant vu le jour le 17 septembre 2009, c’est une des manifestations phares du projet « Insertion professionnelle des jeunes diplômés » de l’AUF, et l’objectif est de susciter des vocations en matière d’entrepreneuriat. En effet, dans le contexte d’une crise économique grandissante et d’un marché de l’emploi de plus en plus restreint, il devient indispensable d’ouvrir d’autres voies aux jeunes, notamment la création d’entreprise. Alors que l’entrepreneuriat semble être inné chez certains, c’est une culture et une compétence à développer chez d’autres. C’est ainsi que le « Rendez-vous des entrepreneurs » rassemble des étudiants, des jeunes, des professionnels et des entrepreneurs autour d’un thème relatif à l’entrepreneuriat, tous les deuxièmes jeudis du mois au Centre d’Information Technique et économique (CITE) Ambatonakanga. Le « Rendez-vous des Entrepreneurs » a été récompensé par le prix international JeanMarc-Léger 2009-2010 lors du « Rendez-vous Entrepreneurial de la Francophonie » à Montréal le 18 mars 2010. Ce prix annuel reconnait les efforts et les résultats obtenus dans le cadre d’un projet en cours ou d’une réalisation récente promouvant la culture entrepreneuriale. Egalement, une convention a été signée le 08 mai 2012 portant sur l’organisation du rendez-vous des entrepreneurs. Le partenariat entre l’Agence Universitaire Francophone (AUF), l’Association des Anciens de l’Institut de la Francophonie pour l’Entrepreneuriat à Madagascar (AIFEM), le Centre d’Information Technique et économique (CITE), l’Association Entreprendre au Féminin Océan Indien (EFOI) et l’association Club Entrepreneurs Etudiants du Rendez-vous des Entrepreneurs (CEE-RE) marque une nouvelle étape dans l’amélioration continue de cette manifestation, et dans le déploiement des efforts de diffusion de la culture entrepreneuriale à Madagascar et chacun de ces acteurs a un rôle spécifique dans l’organisation du Rendez-vous des entrepreneurs. En effet, L’AUF assure la communication auprès du grand public et dans le milieu éducatif à travers ses établissements membres. L’AIFEM joue, en tant qu’acteur socioéconomique, un rôle dans la recherche des intervenants. Elle s’occupe également de la communication sur les réseaux sociaux, notamment sur le groupe Facebook. Le site internet officiel du « Rendez-vous des entrepreneurs » constitue une plateforme de communication et d’échanges entre les membres, et sur laquelle les résumés de chaque séance sont publiés. Le CITE met à disposition sa salle de conférence équipée de sonorisation, des tables, des chaises et éventuellement d’un vidéoprojecteur pour les diffusions. L’EFOI Madagascar s’engage à envoyer systématiquement une de leurs membres à intervenir dans les tables rondes. Elle offre également son appui technique quant à la gestion et à l’amélioration des séances. Enfin, le CEE-RE assure la mobilisation des étudiants, du bon déroulement de chaque séance, et du résumé de chaque discussion.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Ière PARTIE: Présentation des outils théoriques et du terrain d’étude
Chapitre I-. Détails méthodologiques
I –Cadre théorique
1 ŔEssai de définitions
1.1-Regards
1.2- Entrepreneuriat
1.3- Entreprise
2- Approche conceptuelle
2.1- Sociologie de la jeunesse
2.1.1-Définition de la jeunesse
2.1.2- Stéréotypes
2.1.3- Classification
2.1.4- Jeunesse et changement social
2.2- Socialisation
2.2.1-Socioconstructivisme
2.3- Psychologie du travail et des organisations
2.4- Les différentes approches de l’entrepreneuriat
II- Techniques
1-Techniques documentaires
2- Techniques vivantes
2.1-Observation
2.2-Pré-enquête
2.3-Echantillonnage
2.4-Questionnaires
Chapitre II -Etat des lieux et présentation du terrain d’étude
I – Jeunesse diplômée et marché du travail
1-Les rapports d’étude sur la jeunesse dans le milieu du travail au niveau national
1.1- Le taux d’activité des diplômés
1.2- Structure de l’emploi selon le niveau d’instruction
1.3- Chômage et chômage déguisé
1.4-Le rapport au travail autonome
2 -Les politiques de promotion de l’emploi et de l’auto-emploi pour la jeunesse
2.1 – Politique public
2.2 – Politique privée
II -Chiffres et analyses sur l’entrepreneuriat local
1- Les formes juridiques
2 – Situation de l’entrepreneuriat au niveau national
III. Présentation du terrain d’étude
1 -La table ronde du « Rendez-vous des entrepreneurs »
2- Club Entrepreneurs Etudiants du Rendez-vous des Entrepreneurs (CEERE): « Pour sensibiliser les jeunes à la création de leur propre entreprise. »
IIème PARTIE : Résultats des enquêtes
Chapitre III. Les variables quantitatives
1-Fréquentation du Rendez-vous des entrepreneurs
2-Profil des étudiants et diplômés universitaires enquêtés
3-Rapport à l’entrepreneuriat
3.1-La carrière idéale
3.2- Intérêt et initiatives entrepreneuriales
Chapitre IV. Les variables qualitatives
1-Les attentes du public par rapport au Rendez-vous des Entrepreneurs
2- Les aspirations des jeunes enquêtés
3- L’entrepreneuriat favorise-t-il le développement ?
4-L’entrepreneuriat en image
5- Pourquoi reporter l’idée d’entreprendre ?
6- Apport de l’expérience professionnelle
7- Apport de l’expérience associative
8- Regard de l’extérieur
8.1- Le système scolaire pointé du doigt
8.2- L’éducation familiale
8.3- La mentalité des jeunes
IIIème PARTIE : Analyse sociologique et vision prospective
Chapitre V. Analyse des données
1-Les facteurs du manque d’initiative entrepreneuriale
1.1- Le système élitiste
1.2-Une jeunesse en quête d’estime
1.3-Entre idéal et manque de capital
1.4-Le choix de la logique d’intégration
1.5-Une jeunesse en construction identitaire
2-Les points forts et les points à améliorer des politiques de promotion de l’entrepreneuriat
2.1-Les points forts
2.2-Les points à améliorés
Chapitre VI. Vérification des hypothèses
Chapitre VII. Approche prospective de la résolution de la problématique
1-Les leçons tirées de l’analyse
1.1- Etre entrepreneur est une construction sociale
1.2-L’action d’entreprendre avant la création d’entreprise
2-Les solutions externes à la promotion de l’entrepreneuriat
2.1-Créer le besoin d’entreprendre par le conditionnement dès le plus jeune âge
2.2-Mettre à disposition des informations liées aux besoins de la société et les ressources disponibles
2.3-Mettre en place un pôle orientation stage et formation dans les universités afin de faciliter l’accès des jeunes à l’expérience professionnelle
2.4-Promouvoir au sein des institutions les valeurs de l’engagement et de la responsabilité
2.5-Appui de l’Etat dans la promotion de l’entrepreneuriat
3-Suggestions personnelles
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Télécharger le rapport complet