REGARD SUR L’INTEGRATION DE COMMUNICATION PARTICIPATIVE POUR LE DEVELOPPEMENT

Les interventions de Saha auprès des partenaires limitrophes

                 Les interventions du programme Saha au niveau d’une région, rejoignent les partenaires limitrophes (PALI) ci-après :
• Les Communes
• OPCI (Organisme public de coopération intercommunale)
• Association des communes
• OFSCR (Organisation faîtière de la société civile rurale)
Durant les interventions, le programme adopte le processus multi acteur dans l’accompagnement de la dynamique locale pour un meilleur cadre de gouvernance, un cadre pouvant garantir par exemple la libération des initiatives économiques ainsi que la protection des biens et des personnes où les CTD jouent pleinement son rôle en matière d’octroi de service de qualité et les citoyens participent et contribuent à la recherche de solutions aux enjeux et aux problématiques locaux. SAHA collabore aussi avec les institutions pérennes telles que les Régions, les STD, les CAC, les opérateurs économiques … et les organismes d’appuis tels que ACORDS, PIC, PNF, PNUD, …pour la massification (diffusion) des effets et l’institutionnalisation des approches. SAHA améliore le cadre d’intervention des PALI en réalisant les actions suivantes :
• Créer des modules de formation en fonction des besoins
• Former les PSA et les cadres des CAC sur des thèmes précis convenus entre les parties
• Mettre à disposition des PSA les outils d’accompagnement disponible et collabore avec eux pour la production d’autres en fonction des besoins
• Appuyer l’organisation de débat public
• Capitaliser et diffuser les expériences et les bonnes pratiques
• Promouvoir des séances d’échanges et débats thématiques entre les PSA
• Promouvoir les visites – échanges entre les PALIs et collaborer avec les médias
• Développer de partenariat avec la région, les STD, les CAC, les radios locales, le GTDR, les réseaux des organisations de la société civile au niveau régional, inter régional et national, les autres partenaires techniques et financiers.
• Participer aux réflexions régionales, nationales et internationales sur la mise en œuvre de la démocratie locale et la décentralisation (code des CTD, code électoral, PN2D, FDL, CAC, GTDR, redevabilité sociale,…)
• Développer des alliances stratégiques (PIC/ PGDI/ coalition de la société civile/ ACORDS)
• Initier et participer dans les plateformes d’échanges inter acteurs et mener des actions de plaidoyers
• Collaborer de façon spécifique avec la région sur l’évaluation du niveau de la performance de la bonne gouvernance locale, la mise en œuvre des CAC, l’accompagnement des communes, la mobilisation des ressources fiscales, le développement économique local.
SAHA réalise sa mission (réduire la pauvreté en contribuant au développement rural) en utilisant des outils variés (selon les besoins et leur pertinence) : Formation, visite échange, atelier de réflexion, production des outils, mise à disposition des équipements, réhabilitation des infrastructures, capitalisation et diffusion des bonnes pratiques, émissions radios, articles journaux, facilitation débat, dialogue améliorée, mise en réseau des acteurs, suivi sur terrain… De premier abord, les interventions de Saha auprès des partenaires limitrophes présentent des opportunités incontestables dans la vie d’une communauté. Des efforts pour l’accompagnement et l’instauration de la bonne gouvernance auprès des partenaires limitrophes sont consentis par le programme. Préalablement, l’approche de Saha consiste à mener une analyse des besoins(9) qui débouche sur l’identification et la définition des objectifs d’accompagnement. Les objectifs d’accompagnements sont hiérarchisés en Impacts et des marqueurs de progrès. La hiérarchie des objectifs sert à bâtir les séquences d’accompagnement dans la conjonction optimale d’outils utilisés, des approches et contenus. Elle est aussi la référence à l’évaluation à mi-parcours des processus et des résultats en cours de réalisation, en forme de rétroaction corrective pour placer le dispositif sur sa trajectoire optimale. Cette évaluation à mi-parcours, mesure le degré d’atteinte des objectifs terminaux de l’accompagnement.

La participation de la communauté

              L’accompagnement pour le développement de la commune rurale Alakamisy Itenina touche les différents acteurs communaux. Ces acteurs interagissent directement et partagent ensemble certaines valeurs et dont les rôles sociaux sont en interrelation. Les intervenants communautaires forment un groupe, un collectif qui ont pour principes de vivre un rapport réel ou symbolique à l’échelle locale ou communautaire. Durant les interventions à Alakamisy Itenina, les animateurs et les intervenants communautaires apprennent ensemble, à travers la pratique, grâce à des efforts de réflexion et de participation communs(20). Il est donc essentiel de reconnaître qu’avec la communication participative il n’existe pas de recettes toutes faites. Il faut trouver chaque fois le meilleur moyen d’établir la communication entre et avec les groupes locaux et l’utiliser pour faciliter et soutenir la participation à une initiative concrète visant le changement. La communication participative (21) pour le développement veut promouvoir la participation de la communauté aux initiatives de développement grâce à l’utilisation stratégique de la communication. Dans cette perspective, elle rassemble les approches et les techniques de la recherche participative, du développement participatif et celles de la communication du développement. Cet assemblage présente plusieurs caractéristiques précises. A Alakamisy Itenina, une adhésion parfaite, des intervenants communautaires, au processus est obtenue grâce à l’adoption d’une démarche itérative comprenant des missions de suivi régulières, qui étaient des occasions d’échanges, de clarification, de formation, de capitalisation et d’information, etc. La communauté participe alors au choix de l’objectif, des activités et des conditions nécessaires à la réalisation et à la prise de décision visant à mettre en œuvre l’initiative. Les intervenants communautaires optent pour une dynamique sociale qui tend vers un changement social. Ce changement social est une transformation et c’est plus qu’un changement dans la société, c’est un changement de société. Par «intervenants», nous entendons les membres des communautés, les groupes communautaires, les autorités locales ou régionales, les organisations(22) non gouvernementales (ONG), les services gouvernementaux ou toute autre organisation œuvrant au niveau communautaire, ainsi que les responsables qui sont engagés, ou devraient l’être, dans l’initiative de développement retenue. Les membres de la commune Alakamisy Itenina adoptent pour un changement social qui consiste plutôt en des transformations observables et vérifiables sur de plus courtes périodes de temps. Cette transformation sociale considère surtout la participation de la communauté dans l’accompagnement pour le développement de la commune rurale. La communication participative communautaire a été adopté afin de mobiliser tous les intervenants et d’obtenir leurs adhésions à la stratégie de développement de la commune.

Renforcer le contact avec la communauté et comprendre le contexte local

Assurer une descente sur le terrain et réaliser des analyses du contexte local : Une première descente à Alakamisy Itenina, nous a permis de nouer une confiance réciproque, avec les acteurs communaux et d’analyser le contexte local. Une séance de présentation de notre intervention et des différentes étapes de nos appuis a été organisée. Dès lors, les activités suivantes ot pu se tenir :
• Ajuster le calendrier d’intervention et réajuster la compréhension des termes de références de l’équipe d’animateur.
• Mener une enquête préalable auprès des différentes Fokontany
• Réaliser des travaux d’analyses sur les réalités exactes auprès de la population de base, leurs responsabilités et leurs relations avec l’extérieur,
• Concevoir une séance de formation des acteurs communaux sur la communication pour le changement de comportement Comprendre la culture
Au début de notre intervention, nous avons pris conscience de la prise en compte des aspects culturels à Alakamisy Itenina notamment la résistance au changement, la force des habitudes, des mœurs et des tabous locaux par chacun des groupes sociaux (les hommes, les femmes, les paysans, les vulnérables, les jeunes….) engagés dans le processus d’accompagnement à Alakamisy Itenina. Recueillir, exploiter et partager l’information de toutes les données et informations disponibles Une nécessité cruciale pour notre étude est la bonne exploitation de toutes les données et informations disponibles. Notre intention est de chercher à recueillir et partager l’information avec les membres des communautés et les autres parties prenantes Voici quelques stratégies dont nous avons utilisés à Alakamisy Itenina :
• Organisation des ateliers pour faire ressortir les aspirations de la population.
• Entretien avec les autorités communales, des habitants de la commune
• Partage interpersonnel des informations lors des différents ateliers organisés par les intervenants
• Observation directe (visuelle) sur le terrain
• Mener une enquête auprès de la population et consulter des documents au sein de la commune
Le partage de l’information concernant le contexte local ou le problème de développementnous permettra de confirmer la compréhension des renseignements fournis par les membres de la communauté, et, en retour, donnera à ces derniers une vision plus globale de leur collectivité grâce à l’assemblage de toutes ces connaissances. Identifier et renforcer les différents groupes et personnes-clés Il est préférable également, après une première rencontre avec la communauté, de planifier des rencontres particulières avec des représentants des groupes et de leur demander leurs propres points de vue sur le processus d’accompagnement. La difficulté dans ce domaine spécifique est que selon le niveau d’éducation des personnes et des acteurs communaux, les différentes interventions ne seront pas menées du tout de la même manière. En ce qui concerne le développement organisationnel du comité de la radio ou KR-AI(44), le processus est différent du montage organisationnel du CDC. Pour le KR-AI, nous avons optés avec les communautés d’Alakamisy Itenina de responsabiliser les femmes. L’application de l’approche genre est effective au sein de la commune à travers la responsabilisation des femmes : Le Président et le Vice Président du KR-AI (Comité de la Radio) sont tous des femmes. Le développement organisationnel du CDC par contre regroupe les différentes catégories sociales de la commune. Les différents acteurs de la commune y ont été représentés. Des ateliers de formations, de discussions, de partage, de renforcement des capacités et de prise de décisions ont pu avoir lieu. Pareillement la tenue des analyses et des propositions d’orientations sur le fonctionnement du CDC. Par ailleurs, des réunions de partages et d’informations avec les différents responsables communaux pour présenter à ces derniers l’avancée des différents appuis et assurer d’une manière participative les différents suivis des actions d’interventions .

Le « développement communautaire participatif »

              C’est toute une action entreprise en vue de satisfaire les besoins identifiés par les membres de la communauté(49). Or dans les actions que les membres de la communauté entreprennent régulièrement pour satisfaire leurs besoins, il y a celles que chacun opère pour son propre compte, et celles ou plusieurs personnes se mettent ensemble et s’entendent sur une actionpour autrui ; on parle alors d’action solidaire. C’est cette action solidaire à l’intérieur de la communauté d’Alakamisy Itenina, menée avec la participation des membres concernés de ladite communauté, qui répond en toute évidence à l’idée de développement communautaire. Sans participation, l’action solidaire ne pourra pas atteindre les résultats positifs escomptés(50), et l’on ne pourra point la considérer comme une action initiée dans la logique d’un développement communautaire. L’émergence des membres de CDC à Alakamisy partent de la base donc à partir des Fokontany. Des réunions d’information et de sensibilisation étaient organisées avec la population de chaque Fokontany pour identifier les différents groupes sociaux sans aucune exclusion (y compris les groupes les plus défavorisés : femmes ; jeunes, pauvres, …). En fait, notre accompagnement a pour but, conformément à la philosophie de la communication participative, d’aider les membres du CDC à choisir l’outil de communication qu’ils souhaitaient utiliser. Les réunions à la base ont pour objectif de sélectionner et de constituer les membres de Comité de Développement au niveau de chaque Fokontany (CDV). Ces Comités de Développement au niveau des .Fokontany se sont donc réunis au niveau de la Commune avec les autres représentants cités ci-dessus (cf. composition) pour constituer le CDC. Pour faciliter le déroulement des activités, nous avons utilisé comme outil de communication participative les discussions de groupe et les débats. Cet outil, très efficace pour des petits groupes, permet les échanges entre les membres, afin de confronter les différentes opinions en vue, dans l’idéal, d’obtenir un consensus général. Les discussions se déroulaient d’après un «guide de discussion» préparé à l’avance, mais dont les questions restaient évidemment ouvertes. Par ailleurs, l’amélioration des capacités des membres du CDC et des organisations de la commune s’est révélé la façon la plus importante d’améliorer le capital de ressources de la commune. Des approches participatives ont été introduites et mises en application durant nos interventions, encourageant ainsi les membres du CDC à définir leurs propres priorités et leurs objectifs, tout en apportant leur contribution aux plans et aux activités de la communauté. Concrètement, cela revenait à aider les membres du CDC à se poser des questions sur leurs objectifs, les moyens à disposition et l’efficacité potentielle des outils dont ils pouvaient disposer. Au cours de ces réunions, les membres du comité ont d’abord recensé des problèmes que pouvaient soulever l’inertie du CDC. A ce stade, une analyse des parties prenantes a été réalisée pour savoir qui sont influents, qui sont importants et qui sont prêts à s’engager pour le processus de développement participatif surtout à la planification des activités de développement.

Leçons tirées de nos interventions

• Conditions préalables à la mise en place d’une communication participative : Les caractéristiques de la collectivité peuvent être déterminantes pour la réussite de l’utilisation de la communication participative communautaire. En effet, l’efficacité du processus n’est possible que sous certaines conditions, notamment au niveau des ressources financières et matérielles, et de la situation politique du pays. De plus, la communication participative s’inscrit souvent dans un continuum à long terme et ne sera pas toujours, voire rarement, adaptée à une situation d’urgence.
• L’inadaptabilité de la communication participative à une communication rapide et à la hâte : Dans le cas d’instauration du modèle diffusionniste et d’une information de sensibilisation à faire passer d’urgence auprès d’une population importante, la communication participative ne sera d’aucun secours, ou alors pour pérenniser une action de diffusion de masse déjà mise en place. Mais si les conditions sont favorables, la communication participative se révèle être un outil puissant pour responsabiliser la population et la rendre actrice de son propre développement (que ce soit pour un projet de développement ou faire de la sensibilisation et même de la recherche participative). La communication participative permet l’appropriation de savoir, ou la responsabilisation et l’implication des bénéficiaires.
• Contrainte de temps, souplesse : La démarche participative demande le plus souvent beaucoup de temps. Dans la phase d’approche, dans la prise de décision, la mise en œuvre… Et les retombées ne se voient pas forcément tout de suite, ce qui peut décourager rapidement une communauté. Les contraintes – et l’inertie du projet avec – sont donc d’autant plus importantes qu’on voudra faire participer le plus de personnes possible. Si on a une démarche planifiée d’avance, avec des professionnels, les calendriers seront plus ou moins respectés ainsi que le budget. Mais si on confie ces tâches à des gens inexpérimentés, il y a plus d’aléas, de tâtonnements.
• La population au centre de nos interventions : Une des leçons apprises assemblent les acteurs communaux au centre de nos interventions. En effet, des questions diverses sur la motivation de la population, les volontés à multi niveaux des acteurs communaux, la mobilisation et la responsabilisation des membres du CDC, la participation de l’ensemble de la population aux priorisations des différents projets, forment cette partie. La population est motivée à apporter leurs contributions à partir du moment où elle trouve impressionnante les efforts octroyés par les différents responsables dans l’amélioration des services offerts, de l’instauration des contacts de proximité, de l’établissement de la transparence et des réalisations des infrastructures. Les volontés à multi niveaux, doublées de convictions, enracinent le projet de développement communautaire. Comme c’est le montage organisationnel et institutionnel de la radio a pu acquérir un bon ancrage grâce aux efforts participatifs des acteurs communaux. La mobilisation et la responsabilisation des membres du CDC en tant qu’interlocuteurs et amplificateurs des messages, a contribué énormément à la facilitation de la participation de la population à toutes actions de développement. Cette participation citoyenne s’est accrue grâce à l’étalage des informations, sur les panneaux d’affichages, relatif aux budgets, aux dépenses financières et aux rentrées fiscales. Par ailleurs, la priorisation des projets dans les différentes zones exige une habileté et des capacités techniques et de communication de la part de l’animateur pour empêcher la main mise d’une frange de la population. La mise en place d’un outil de tri et de priorisation s’est avérée nécessaire avec la participation de l’ensemble de la population.
• La non prise en compte du contexte dans lequel s’inscrit la communication : Le fait de ne pas prendre suffisamment en compte le contexte dans lequel s’inscrit une intervention (le terme de contexte comme définissant l’ensemble des paramètres socioculturels, économiques, environnementaux et politiques, c’est-à-dire les circonstances accompagnant la communication), pourrait apporter des conséquences tout au long du processus d’intervention. Tous les paramètres du contexte seront très difficiles à cerner. L’expérience nous montre bien le genre de difficultés auxquelles peuvent être soumis les intervenants manquant d’expérience et/ou de formation. Ceux-ci se sont notamment trouvés confrontés à des difficultés pour identifier les situations initiales des projets.L’effet constaté pourrait une gestion faite sans avoir réellement cerné la situation, ce qui pourrait entraîner une certaine dérive dans l’orientation du projet (mauvaise gestion des outils d’évaluation, donc mauvaise évaluation et choix pris en conséquence mal adaptés).
• Le manque d’appropriation : Nos interventions à Alakamisy Itenina nous apprennent que les populations qui reçoivent des informations de manière passive ne s’approprient pas les connaissances. Or, pour accepter un changement, faire changer des comportements, il est nécessaire – mais pas suffisant – de s’approprier les connaissances nouvelles. Une communication verticale, quelque soit le média utilisé, laissera toujours l’auditeur passif.
• L’instauration d’une communication à sens unique : Les interventions des actions de développement centrées sur la population, sur la communication à la base et l’utilisation de médias légers, n’ont pas pour autant effacer les nombreuses lacunes que représente la communication participative. En effet, les modèles de communication comme la diffusion des innovations, l’interactivité des flux ou les approches de vulgarisation s’inscrivent dans le paradigme de la modernisation. Or cette manière de communiquer à sens unique, du sommet vers la base, se heurte à des difficultés qui rendent ces modèles inadaptés et peu efficaces.
• L’imposition des connaissances et des vérités préétablies, Il est beaucoup plus difficile d’accepter une nouveauté imposée qu’une nouveauté initiée par soi-même. Quand on impose des connaissances ou des nouvelles techniques, comportements, etc sans que ceux-ci soient issus au moins en partie des cibles de la communication, on risque de se heurter à un conflit d’ordre hiérarchique.
• La non adaptation du message et risques de manipulation : D’autre part, même à l’échelle communautaire voire interpersonnelle, si on ne vit pas dans le même contexte que les cibles, il est très difficile d’adapter parfaitement son message à celleci. Il se peut que le communicateur entre dans un village en ayant une idée bien précise de sa réalité et de ses valeurs et qu’il espère que les gens perçoivent leurs problèmes de la manière dont il la voit. Il pourrait alors être tenté d’influer sur la communauté dans le sens de ses convictions, ce qui peut être considéré comme de la manipulation. Il n’y a pas vraiment de moyen de s’affranchir de ce risque de manipulation. Seule une formation adéquate de l’intervenant et une connaissance poussée du milieu où il doit intervenir pourrait atténuer ce risque sans l’annihiler.
• Démarche tributaire des praticiens : En plus des risques de manipulation, le rôle du facilitateur animateur est ambigu et délicat. Les qualités requises pour faciliter la communication participative sont très pointues, et pourtant fondamentales. Il sera parfois le seul partenaire extérieur à la communauté en lien permanent avec celle-ci, et pourtant il sera chargé d’aider les participants à mettre en place la démarche du début jusqu’à la fin. Pour cela, seul le choix pertinent de ces intervenants au rôle si important, accompagné d’une formation très solide, peut augmenter les chances d’obtenir une communication participative de qualité. Reste à déterminer ces qualités requises, le profil du facilitateur en fonction du type de projet, et surtout la formation à dispenser à ces intervenants.
• La manière de communiquer ou d’adapter le message : Là encore, les modèles dits participatifs, qui n’en sont pas réellement au sens où nous l’entendons, tentent d’atténuer le problème, en faisant participer les cibles à la communication. Mais si le message est déjà construit, les rapports d’autorité restent inchangés et les savoirs imposés – peut-être de façon moins brutale, mais le fond du problème reste inchangé.
• Apporter des connaissances sans les imposer : La philosophie de la communication participative repose sur un principe d’échanges horizontaux, sans rapports hiérarchiques entre les partenaires, que ce soit entre les membres de la communauté participant au projet ou l’animateur…Il faut rechercher dans le milieu les personnes-ressources qui peuvent aider à faciliter les apprentissages et les acquisitions.
• Risques de conflits : En donnant la parole aux plus démunis, en faisant participer les populations les plus touchées par la pauvreté, ou soumises à des problèmes de développement, on remet parfois en cause les rapports de pouvoir établis. En effet, les plus touchés sont la plupart du temps justement ceux qui n’ont jamais de pouvoir décisionnel, car en bas de l’échelle sociale. Cette adaptation des relations de pouvoir peut créer des conflits à deux niveaux. Pour rester dans le cadre de notre étude, à Alakamisy Itenina, la légitimité du chef de fokontany ne peut être remise en cause. Si un paysan va à l’encontre de ce qu’ordonne le chef de fokontany ou qu’on lui ôte son pouvoir de parole, cela peut aboutir à des conflits. On peut retrouver la même situation entre diverses familles ou encore entre classes sociales. Dans le cas présent, l’intervention a renforcé le pouvoir des catégories dominantes en leur fournissant des moyens nouveaux pour asseoir leur autorité, puisque ces «dominants» étaient les interlocuteurs privilégiés des acteurs de développement. La prise en charge de la communauté de son propre développement peut être considérée comme un défi envers le pouvoir établi.
• Coût pour les participants : Il ne faut pas perdre de vue que la participation peut être synonyme de coût pour prendre part au processus participatif. Même si à terme le participant devrait y trouver un bénéfice, le temps consacré à la participation est autant de temps qu’il perd à exercer son activité habituelle lui permettant de se faire rémunérer ou de se nourrir.
• Spécialisation des intervenants : Les interventions auprès d’une commune nécessitent la spécialisation des intervenants. Ce constat peut causer des difficultés dans le sens où la communication participative amène à soulever des problèmes complexes, multidisciplinaires, pouvant dépasser les domaines de compétence d’une structure spécialisée. La solution envisageable pour le moment semble être l’établissement d’un réseau d’ONG pour mettre en commun les expériences de ces spécialistes pour répondre au mieux aux besoins soulevés par la communauté concernée. À la suite de cette expérience dans la commune Alakamisy Itenina, nous avons eu l’occasion de réfléchir sur le processus et sur la possibilité d’étendre l’utilisation de la communication participative. Cette réflexion nous emmène à tirer comme conclusion qu’il y avait tout de même des difficultés et que la théorie ne suffit pas à régler tous les problèmes.sur l’ensemble des activités d’accompagnement.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Dédicace
Remerciements
Acronymes
Table des illustrations : tableaux, photos, cartes, figures
Introduction
1ère PARTIE CADRE DES MISSIONS, ROLES DE L’INTERVENANT ET METHODOLOGIE
CHAPITRE I CADRE, CONTEXTE, OBJECTIF ET APPROCHES DES MISSIONS 
1.1 Cadre des missions : Données générales sur la Commune rurale Alakamisy Itenina
1.2 Contexte dans lequel s’inscrit la mission
1.3 Le partenariat de SAHA avec la commune d’Alakamisy Itenina
CHAPITRE II LA PARTICIPATION DE LA COMMUNAUTE, ASSOCIEE AU ROLE DU FACILITATEUR, POUR FACILITER LE PROCESSUS DE COMMUNICATION PARTICIPATIVE
2.1 La participation de la communauté à Alakamisy Itenina
2.1.1 La participation de la communauté
2.1.2 La communication participative communautaire
2.1.3 Les éléments fondamentaux de la communication participative
2.2 Le rôle du facilitateur et de son équipe
2.2.1 Le défi de l’animateur
2.2.2 Des aptitudes, qualités et rôles des animateurs dans un processus de communication participative
CHAPITRE III PROCESSUS METHODOLOGIQUE D’UNE STRATEGIE DE COMMUNICATION PARTICIPATIVE POUR LE DEVELOPPEMENT A ALAKAMISY ITENINA
3.1 Diagnostic organisationnel et institutionnel
3.2 La Planification de la mise en œuvre
3.3 Intervention et les outils de communication utilisés
3.4 Jugement évaluatif : Établir un plan de suivi et une stratégie d’utilisation des résultats
2ème PARTIE  PRATIQUE EN COMMUNICATION PARTICIPATIVE
CHAPITRE IV L’APPLICATION DE LA DEMARCHE PARTICIPATIVE A ALAKAMISY ITENINA
4.1 Approfondir les connaissances sur la commune rurale Alakamisy Itenina
4.1.1 Bien comprendre le contexte d’étude
4.1.2 Mener une démarche d’auto évaluation sur la bonne gouvernance
4.1.3 Assurer le diagnostic participatif de la commune Alakamisy Itenina
4.2 La planification de nos interventions
4.3 Stratégie appliquée lors de nos interventions
4.3.1 Renforcer le contact avec la communauté et comprendre le contexte local
4.3.2 Recourir à l’approche systémique et à la combinaison de divers outils
4.3.3 Renforcer les suivis et évaluations
CHAPITRE V LES OUTILS UTILISES POUR UNE COMMUNICATION PARTICIPATIVE
5.1 Les types d’outils de communication perçus pour nos interventions
5.2 Les expériences vécues sur la communication participative à Alakamisy Itenina
5.2.1 Stimuler la création d’un espace de dialogue et de prise de décision à travers l’amélioration de la vie du CDC
5.2.2 Encourager la participation à une initiative concrète de développement
5.2.3 Instaurer un mécanisme de collaboration pour encourager et nourrir l’échange de connaissances et d’informations
CHAPITRE VI  LIMITES DE NOS INTERVENTIONS EN COMMUNICATION PARTICIPATIVE ET PISTES DE REFLEXION
6.1 L’intégration de la communication participative dans la commune Alakamisy Itenina
6.1.1 Souvenance des résultats attendus de nos interventions
6.1.2 Les domaines concernés par l’utilisation de la communication participative
6.2 Bilan de la mise en place de la communication participative à Alakamisy Itenina
6.2.1.Les obstacles et difficultés liés à l’application d’une approche de communication participative à Alakamisy Itenina
6.2.2.Les facteurs de blocage de nos interventions
6.2.3.Les effets à la base de nos accompagnements
6.3 Leçons tirées de nos interventions
Conclusion
Orientations bibliographiques
Webographie
Lexique
Liste des annexes

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *