La notion de séduction
Dans le dictionnaire le Grand Robert, la séduction1 dérive du mot latin seducere → Séduire signifiant littéralement « tirer à l’écart », ce mot possède des connotations positives et négatives. Dans ce même dictionnaire la séduction se définit en tant que action de séduire, de corrompre, avec tous les charmes de la séduction par laquelle on amène une femme (par manœuvre frauduleuse, abus d’autorité ou promesse de mariage) à consentir à des relations hors mariage. De même, séduction désigne un procédé visant à susciter délibérément une admiration, attirance, voire l’amour d’un ou de plusieurs individus. L’entreprise de la séduction se présente souvent comme une forme de jeu ou de défi entre deux ou plusieurs individus, dans lequel l’un d’eux (voire chacun) s’efforce de susciter de l’attirance et/ou des sentiments chez l’autre par diverses conduites. Le but le plus simple de la séduction consiste à obtenir un avantage de la part de la personne séduite, par exemple des rapports sexuels, des cadeaux ou de l’argent (Lorsqu’elle est effectuée de mauvaise foi et pour abuser de quelqu’un, il est question de manipulation physique ou psychologique). Mais son but peut être plus complexe et détourné : reconnaissance, estime de soi, narcissisme ou simple satisfaction du désir de vaincre. Elle semble toutefois constituer une étape préliminaire à toute relation amoureuse.
Les étapes et les rituels de séduction
Dans le monde entier, que ce soit dans le monde végétal, animal, ou humain, la séduction tient une place importante. A ce propos, des similarités ont été constaté sur tous les espèces. Par exemple, dans tous les cas, c’est la femelle qui est le sujet de la séduction et le mâle l’objet de la séduction. Ainsi, pour le cas des êtres humains, les étapes5 se font comme suit : il faut tout d’abord attirer l’attention de la personne que l’on veut séduire. Classiquement et de manière universelle, les femmes vont mettre en valeur leurs charmes physiques, les hommes leur puissance et leurs richesses ; les deux le font de manière plus ou moins ostensible, en lien avec certaines normes culturelles. Les hommes paradent, les femmes provoquent. Les hommes recherchent la fertilité, les femmes la sécurité. Vient un moment où les regards se croisent. Si le regard intrusif de l’homme rencontre le regard réceptif d’une femme, se produit alors une étincelle remplie de promesses. Les pupilles se dilatent et commence un jeu de regards qui se cherchent et se fuient. Si la femme sourit, si elle fait virevolter sa chevelure, l’homme a la permission d’avancer, sinon ses chances sont minces. Si elle détourne le regard, mieux vaut ne pas insister. Même si le « mâle » se donne de l’ importance, parle fort et bombe le torse, c’est peine perdue. Le regard est l’instrument de séduction le plus efficace de l’être humain. L’échange de regards possède un effet instantané : il provoque l’attirance ou la répulsion. Troisième acte, la conversation. En fait, son contenu n’a pas vraiment d’importance, mais il est nécessaire de trouver un sujet susceptible d’intéresser le ou la partenaire potentiel(le). Il faut donc être observateur et attentif. Plus important encore est le ton de la voix, car la voix nous révèle. Elle ne révèle pas seulement nos intentions, elle signe aussi notre milieu socio-culturel, notre éducation, nos humeurs. Un très grand nombre d’histoires d’amour ont tourné court dès les préambules verbaux. La conversation constitue le point de rupture : la séduction passe ou casse. Les grands séducteurs savaient jouer avec les mots pour séduire, même si la séduction ne menait pas toujours à la consommation. Il faut savoir qu’au moment où l’on ouvre la bouche et où l’on parle, on dévoile ses intentions par l’inflexion et l’intonation de sa voix, même inconsciemment. Les anthropologues ont démontré depuis longtemps que c’est généralement la femme qui se hasarde au premier contact physique en effleurant du bout des doigts le bras, l’avant-bras ou le dessus des mains du soupirant. Elle le fait de la façon la plus fortuite et « naïve » possible, mais c’est souvent une manière de dire : « Vous m’intéressez, Monsieur, continuez de me séduire ». C’est là que le « test » commence. Si l’on cherche à séduire une femme qui n’a pas signifié sa réceptivité par un regard, un sourire ou un léger toucher, il est fort probable que l’échange tourne court. Ce test est de durée variable, mais l’objectif ultime est l’apprivoisement des partenaires. Se développent alors des comportements en miroir ou en écho : je bois, elle boit ; je me penche vers elle, elle se penche vers moi ; je lui prends la main, elle l’enserre. L’homme a alors l’impression de mener le bal, car c’est lui qui, généralement, va chercher le premier baiser, exécuter la première caresse, fait les premières invitations intimes. Mais que ce dernier exécute un faux pas ou se montre un peu trop empressé, et il sera vite rappelé à l’ordre. Ce qui interpelle généralement le plus la femme, c’est d’observer tout ce que l’homme est prêt à faire pour elle, surtout s’il fait exactement ce qu’elle veut et au moment où elle le désire, malgré les embûches qu’elle peut – volontairement ou inconsciemment – mettre en œuvre. Ce rituel constitue ce que Desmond Morris appelle « la danse de l’amour », laquelle vise la synchronisation parfaite des corps et des âmes. (Jérôme Palazzolo, Points de vue, octobre 2016)
Apprentissage de la séduction
Dans toute tentative de séduction, des codes partagés par les deux individus doivent être établis pour que le message soit perçu. Par le biais du tableau suivant nous essayerons d’en savoir plus sur l’apprentissage de ces codes. Comme le tableau nous l’indique, plus de la moitié des enquêtés (51,67 %) séduisent de façon naturel, pour ainsi dire, la façon de parler, les mimiques du corps et du visage, et même la technique d’abordage d’un ou une partenaire sont adoptés de manière naturel sans aucun apprentissage. Sur ce point, ce sont les femmes qui affirment en majorité détenir leur pouvoir de séduction de manière naturel soit 30% contre 21,67% des hommes. Lancer sur cette idée de différence en matière d’apprentissage à la séduction, notre hypothèse selon laquelle la pratique de la drague et/ou de la séduction crées ou dévoiles des inégalités entre les hommes et les femmes est complètement fondée. En effet, si nous continuons l’analyse des réponses obtenus chez les étudiants, nous pouvons compter sur la totalité des hommes, 16,67% ont appris à draguer avec l’aide de leurs amis contre 8,33% des femmes, ne s’arrêtant pas là, ce sont encore les hommes qui détiennent la plus grosse proportion dans l’apprentissage de la séduction sur les films, livres ou cours sur internet. Cette nette différence entre sexe masculin et sexe féminin dans la formation à la drague et séduction confirme une certaine attente de la part de la société sur le rôle de l’homme et de la femme, de plus cette attente exerce une contrainte et angoisse les hommes vis-à-vis de son stratégie pour conquérir une partenaire d’où le recours à l’apprentissage de la drague sur des cours émanant de coach de séduction.
Le problème de la dragueuse
Dans la société malgache, rare sont les femmes qui affirment ouvertement draguer. Malgré le fait de la mise en œuvre de processus pour l’égalité de droit entre le genre, la structure mentale et sociale n’évolue que si peu. L’idée dominant est qu’une femme qui drague est contre nature. Certes si l’on considère d’un point de vue animal et non d’un point de vue humain, s’il est légitime de tenter certaines expériences sur les animaux puis d’en transposer les conclusions sur le plan humain, si de telles recherches ont donné de très appréciable résultat, nous nous demandons si dans des domaines aussi délicat que ceux de l’affection, de la tendresse, de la fidélité et de la sexualité, on a la droit de considérer l’être humain comme un animal simple un peu plus perfectionné que les autres. En effet, l’attrait physique est complétement légitime, mais s’il est seul à dicter les rapprochements humains, cela situe l’Homme encore plus basse que l’animal. Celui-ci se borne à satisfaire un instinct normal, alors que celui-là oublie les données de sa raison et de sa conscience. Par ailleurs, d’après Alain Soral : « la drague féminine produit sur l’homme un effet inhibant à l’opposé de sa finalité première qui est, je le rappelle, d’attirer l’autre à soi dans un but de consommation sexuelle. Par son action, la dragueuse donne l’impression à celui qu’elle drague de résister à sa séduction naturelle, au point de jeter le doute sur ses intentions réelles et sur sa féminité. La drague brutale émanant d’une femme nous oblige à considérer la drague féminine comme l’expression perverse d’un refus de plaire, voire une provocation. Provocation systématique de l’allumeuse, qui dans une stratégie d’échec se sert de la drague pour repousser ce qui lui fait peur, tout en ayant l’air d’y toucher. Agressions et manipulation diverses sur le mâle qui le fait fuir à la fin. Il est encore difficile d’établir un équivalent féminin du dragueur, sur ce point, ni la séductrice, dont le désir de pouvoir peu sexuel et encore moins subversif ne correspond pas avec l’homme et ses intentions, ni la pétasse, qui s’efforce plus modestement d’échanger ses voies génitales contre un peu de gratification mondaine, ni la pute, dont l’activité commerçante renvoie au gigolo. » (Alain Soral, Sociologie de la drague 1996. p 83,84)
La drague, une mise en scène
Dans cette étude, nous n’avons pas abordé le thème de la technique de drague, à chaque culture correspond sa propre technique. Toutefois, une analyse des méthodes d’abordage peuvent être réalisée. Les lieux de socialisation sont nombreux, mais l’université est un des lieux particulièrement propices à l’étude des interactions entre agents sociaux. Étudions donc une tentative de drague dans un bar, et pour cela, “mettons-nous en situation”.
Situation : Il est 14h30, un jour ensoleillé, l’objet de mon étude s’approche. : Jeune homme, la vingtaine, T-shirt, jeans, look passe-partout de l’étudiant en quête de rafraîchissement, mais pas que… L’œil vif, le poil luisant, il guette dans le clair-obscur une jeune fille répondant à ses critères esthétiques. Ce dernier se décide à aborder 2 groupes de filles différentes: Le jeune homme: Les filles, vous êtes ensemble. Je peux me joindre à vous, je vous paie à boire.
Groupe 1 : (Sourire) Ah… Non merci, on n’est pas ensemble… Mais on attend des amis.
Groupe 2 : (Étonné) pourquoi pas ! Tu es tout seul ? Le jeune homme: Oui, j’attendais des amis aussi et… Bla-bla bla
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Table des matières
INTRODUCTION
Présentation et choix du sujet
Objectifs
Problématique
Hypothèses
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : Autour de la drague et séduction
I- Le terrain d’étude
II- Généralité sur la séduction
2.1 La notion de séduction
2.2 En anthropologie
2.3 Du point de vue de la religion
III- Rappel historique
IV- De la séduction à la drague
Conclusion partielle 1
DEUXIEME PARTIE : La perception de la drague chez les étudiants
V- Questionnement autour de la séduction
5.1 Les étapes et rituels de séduction
VI- Mieux connaitre l’étudiant
6.1 Caractéristiques des étudiants enquêtés
6.2 Caractéristiques attendus chez un (e) partenaire convoité
VII- Pratique et apprentissage de la drague et séduction
7.1 La drague à l’université
7.2 Motivation à rencontrer à l’université
7.3 Apprentissage de la séduction
7.4 Le rendez-vous
VIII- Opinion sur la drague en générale selon le genre
Conclusion partielle 2
TROISIEME PARTIE : interprétation des résultats obtenus
IX- La drague tel qu’elle se constitue
9.1 Compréhension du dragueur
9.2 Le problème de la dragueuse
9.3 La drague une mise en scène
X- Le délicat problème du henamaso (La honte)
XI- la drague et l’inégalité entre l’homme et la femme
XII- limites de notre étude et approche prospective
Conclusion partielle
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TALBEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
ANNEXES : Questionnaires
CURRICULUM VITAE
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