REFLEXION SUR LA PARTICIPATION DE LA FEFFI A LA REDUCTION DU RISQUE D’ABANDON SCOLAIRE

DEPERDITION SCOLAIRE

                   Pour pouvoir se faire une idée sur ce qu’est l’abandon scolaire, il est impératif de considérer tout d’abord la notion de déperdition affrétée à l’éducation. Attribuer une définition à la déperdition dans le contexte scolaire est un sujet qui suscite beaucoup de débats au sein de la communauté des chercheurs et spécialistes de l’éducation de part son ambiguïté et sa complexité. En effet, ce terme appliqué à l’éducation, aurait une résonance insolite et certains acteurs de l’éducation lui reprocheront de dépersonnaliser ce qui est essentiellement un processus individuel de croissance. I1 appartient à la langue des économistes et semble assimiler l’éducation à l’industrie, des capitaux sont investis dans des usines, ou des matières premières sont transformées en produits finis.10 Pour G. De Landsheere, il s’agit de la différence entre le nombre d’élèves au débutet à la fin d’un cours, d’une année ou d’un cycle d’études.11. Dans ce sens, la déperdition scolaire est assimilée à la diminution de l’effectif des élèves au cours d’une année scolaire ou d’un niveau d’études. Dès lors, il sied de rappeler que pour de nombreux systèmes scolaires, le passage d’un élève à une classe supérieure est sanctionné à la fois d’une évaluation des acquis et de l’obtention d’une note supérieure ou égale à une moyenne préalablement définie. Ainsi, d’autres auteurs, notamment Pauli et Brimer soulignent que la déperdition scolaire résulte de la combinaison de plusieurs facteurs majeurs et se manifesteà travers 02 composantes à savoir l’abandon scolaire et le redoublement12 .La première englobe l’ensemble des difficultés ayant empêché l’élève inscrit à une classe d’achever les différents niveaux prescrits dans le cycle. Elle regroupe l’exclusion des élèves du cursus scolaire due à :
un renvoi décidé par les responsables de l’école pour cause de mauvaise conduite, notes ou autres ;
une exclusion décidée par les parents relevant de raisons économiques et sociales ;
une exclusion décidée par l’élève lui-même pour des raisons strictement personnelles ou de relations interpersonnelles, etc.
La deuxième composante, le redoublement, implique qu’un élève n’ayant pas atteint le niveau de compétence exigé pour passer à un niveau supérieur se trouve dans l’obligation de redoubler contribuant de la sorte à la baisse des effectifs à la sortie d’un niveau d’études.

ABANDON SCOLAIRE

                Un phénomène pouvant être observé à tous les niveaux d’études : primaire, secondaire et supérieur, notons qu’il y a abandon « chaque fois que les élèves interrompent leurs études avant la fin du cycle scolaire dans lequel ils sont inscrits.» En partant de cette définition formulée par Lê Thank Khoi13, il peut être affirmé qu’il y a abandon scolaire, lorsqu’un élève inscrit à un niveau quelconque que ce soit CP1, CP2, CE, CM1, CM2 ne parvient pasà achever sa scolarité du cycle primaire pour cause d’interruption, qu’elle soit volontaire ou pas. Quand l’interruption des études se produit dans d’autres niveaux outre que le primaire, elle est souvent qualifiée de décrochage scolaire par de nombreux spécialistes de l’éducation, mais quand celle-ci se produit dans le primaire ils se réfèrent essentiellement à l’abandon scolaire. Toutefois, la communauté des chercheurs ne trouve aucun souci quant à l’usage du terme décrochage scolaire pour le cas d’abandon de l’école par les élèves du primaire. En conséquence, ces deux termes seront constamment utilisés dans cet ouvrage en référence à un élève qui quitte l’école avant la fin du cycle primaire. Considérant le caractère complexe que revête le phénomène « abandon scolaire », les définitions suivantes qui lui sont attribuées doivent être considérées dans le cadre de la présente étude.D’après D. Leclercq et P. Dupont 14l’abandon de l’école peut être qualifiéd’un « processus progressif de désintérêt de l’école, fruit d’une accumulation de facteurs internes et externes au système scolaire. » D’une manière plus précise, l’abandon scolaire est vu comme un processus lent et progressif, conséquence d’événements15 :
personnels, liés à apprentissage, à l’affectivité et à la personnalité de l’élève ;
scolaires, liés au parcours scolaire de chacun, à l’organisation de l’école, aux relations avec l’enseignant et les autres élèves ;
familiaux, culturels et socioéconomiques, liés aux conditions de vie de la famille où est issue l’élève et aux valeurs, que ce soit celles de la famille ou celles de la société.

L’EDUCATION POUR TOUS

                  A Madagascar, le primaire est le niveau qui prend en charge l’enseignement des enfants de 6 à 11 ans pour une durée de 45 mois soit 5 années scolaires à raison de 9 mois par année scolaire. Il est à la fois mixte et gratuite du moins pour les écoles publiques et comporte 5 niveaux d’enseignement.Le passage au cycle suivant notamment le secondaire est sanctionné par l’obtention du Certificat d’Études Primaires et Élémentaires (CEPE). En cette année scolaire 2016-2017, l’effectif global des élèves du CP1 au CM2se chiffre à 3.627.380 . A travers l’application d’une politique d’amélioration du système éducatif en centrant sa stratégie autour de la mise en œuvre du Plan pour l’Education Pour Tous depuis 2003, puis réactualisé en 2005 et 2008,des progrès remarquables ont ainsi été accomplis comme en témoignent les effectifs des enfants scolarisés, qui sont passés de 3,4 millions,en 2003-2004, à 4,3 millions d’élèves, en 2008-2009, et l’augmentation du nombre des enseignants FRAM arrêté à 8 300, en 2002-2003, à 60 000, en 2010-2011. Néanmoins, depuis les conjonctures de 2009, les activités inscrites dans le cadre du plan EPT n’ont pu être réalisées conformément au calendrier de mise en œuvre initialement arrêté. En effet, l’objectif que s’est fixé le gouvernement en 2015 était d’atteindre un taux d’achèvement de 100% par la réduction du taux de redoublement et l’augmentation du taux d’accès par génération. La priorité de l’investissement éducatif a été donnée à l’éducation fondamentale dans la perspective du développement économique compte tenu du fait que :
le secteur traditionnel (agricole et informel employant la grande majorité des actifs) pourrait ainsi se développer sur la base d’un enseignement primaire universel de bonne qualité ;
l’éradication de l’analphabétisme ne serait effective sans l’achèvement d’une éducation primaire de base.
Faisant suite à l’interruption du plan EPT 2008 suivis des conjonctures sociopolitiques survenues dans le pays les années suivantes, le taux d’abandon et de redoublement se sont revues à la hausse et une tendance à la baisse du taux d’achèvement du cycle primaire s’est fait fortement ressenti. Ainsi dans son Plan Intérimaire de l’Education 2013-2015, le gouvernement s’est fixé les défis suivants25 :
améliorer l’efficience du sous secteur en réduisant le pourcentage des redoublants et des abandons de 19% en 2010 à 12% en 2015 ;
améliorer le taux d’achèvement de 74% en 2010 à 89% en 2015 ;
améliorer l’accès à l’éducation notamment aux enfants issus de familles pauvres et des zones enclavées par l’augmentation de la capacité d’accueil;
améliorer l’environnement scolaire;
augmenter le nombre d’enseignants et de salles de classe;
améliorer la qualité et la pertinence des programmes d’enseignement, notamment par la révision progressive des Curricula ; enfin,
concernant la gestion, l’administration et le financement du système, augmenter la capacité d’absorption par la responsabilisation des communautés locales …

PERTINENCE DE LA MOBILISATION DE LA FEFFI

                Le transfert du pouvoir de gestion des affaires liées à la vie scolaire de l’école à la FEFFI au niveau des établissements publics tel stipulé dans la politique de renforcement de la gouvernance du système éducatif du MEN au niveau local, implique éventuellement que la FEFFI intervienne dans l’analyse de la situation, la prise de décision et la mise en œuvre des actions idoinesà la recherche de solutions avec le concours de l’état et ses partenaires. En d’autres termes, la FEFFI est appelée à adopter un modèle de gestion de ces affaires où réside et recherche et action, qui soit à base:
communautaire : une stratégie qui mise sur le potentiel des individus, des réseaux sociaux, des groupes et des communautés (pour prendre en main leurs problèmes),qui cherche à procurer du pouvoir, des moyens et du soutien pour que se réalise ce potentiel ; et qui prend en compte et répond à la fois aux besoins, problèmes et attentes spécifiques à la communauté par rapport à une situation de crise donnée ;
participatif :permettant une association active et responsable des acteurs de toutes les catégories, qui engage directement toutes les parties prenantes, les différents membres de la communauté à intégrer, soutenir de manière consensuelle la stratégie visant le changement. Vu les impacts négatifs que peut engendrés l’abandon de l’école sur la vie économique, culturelle, politique et économique d’un pays ; la complexité du phénomène et son ampleur inextricable dans les 22 DREN qui compliquent la gouvernance du risque d’abandon scolaire au niveau national ; les contraintes financières que connaissent Madagascar en termes de déperdition scolaire dans le cadre de l’investissement pour le développement de l’Education et la politique de gestion partenariale de l’école entamée par le MEN, une stratégie conjointe ( MEN- partenaires- FEFFI) et Contractualisée en faveur de la réduction de l’abandon scolaire dans le primaire au niveau communautaire semble avoir acquis une place condescendante dans l’échiquier du développement de l’Education à Madagascar. En conséquence, s’inspirant des mouvements qui combinaient l’investigation sociale, l’éducation et l’action dans un processus interdépendant de création de savoirs pour un développement durable au niveau des villages, tout d’abord en Tanzanie puis dans de nombreux autres pays, notamment en Afrique et en Amérique Latine largement développés au début des années 1970 ; devant l’importance grandissante donnée aux sciences humaines dans l’éducation inscrite dans le cadre du mouvement humaniser la science pour la mettre au service de la pratique pour réduire le fossé qui existe entre la pensée de la société et la genèse du travail scientifique, plus précisément entre éducation(les acteurs de la pratique) et pédagogie (l’action) ; et considérant l’impact sensiblement positif du travail de proximité sur le développement effectué par les différentes organisations de la société civile notamment les associations et ONG à travers l’approche projet à base communautaire,dès qu’il s’agit de réduire des risques liés aux phénomènes inextricables, des dynamiques multidimensionnelles et interdisciplinaires tel l’aléa complexe « abandon scolaire », l’approche Recherche Action Participative est prescrite par la GRC. Autrement dit, la FEFFI au cours de son Assemblée Générale peut adopter la RAP en guise de méthodologie durant la phase de diagnostique situationnelle, condition préalable à l’élaboration du PEC.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I :MISE EN CADRAGE CONCEPTUEL, THEORIQUE ET CONTEXTUEL
INTRODUCTION A LA PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : GESTION ET REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES
I.2 CYCLE ET PHASES GRC
I.3 REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES
CHAPITRE II : LA DEPERDITION ET ABANDON SCOLAIRE
II.1 DEPERDITION SCOLAIRE
II.2 ABANDON SCOLAIRE
II.3 FACTEURS DU RISQUE D’ABANDON SCOLAIRE
II.4 LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE, SCOLAIRE ET FAMILIALE
II.5 LES INTERACTIONS ENTRE LES DIFFERENTS FACTEURS DU RISQUE
II.6 IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUES ET PERSONNELS DE L’ABANDON SCOLAIRE
CHAPITRE III : CONTEXTE EDUCATIF DU CYCLE PRIMAIRE A MADAGASCAR
3.1 L’EDUCATION POUR TOUS
III.2 SCOLARISATION ET FLUX D’ELEVES DANS LE PRIMAIRE
III.3 FINANCES DE L’EDUCATION PRIMAIRE
III.4 EQUITE DANS LE PRIMAIRE
III.5 QUALITE DE L’EDUCATION PRIMAIRE
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
PARTIE II :MISE EN PERSPECTIVE DE LA REDUCTION DE L’ABANDON SCOLAIRE PAR LA FEFFI
INTRODUCTION A LA DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I: L’ETUDE DES MESURES DE REDUCTION DU RISQUE D’ABANDON SCOLAIRE ET LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE A TRAVERS LE « PIE »
I. 1PRESENTATION DU PLAN INTERIMAIRE DE L’EDUCATION 2013- 2015
I.2 LES PRINCIPAUX DEFIS DE L’EDUCATION PRIMAIRE
I.3 LES AXES STRATEGIQUES DU PIE
I.4 LES MESURES DE REDUCTION DE L’ABANDON DANS LE PRIMAIRE
I.5 LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE DANS LE PRIMAIRE
CHAPITRE II : INTERPRETATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE LA DESCENTE
II.1 LA SITUATION SUR L’ABANDON SCOLAIRE DANS LE PRIMAIRE A MADAGASCAR
II.2 L’ETAT DES LIEUX DANS L’EPP OBSERVEE
CHAPITRE III : DU PROJET D’ETABLISSEMENT CONTRACTE POUR LA GESTION DE L’ABANDON SCOLAIRE (PEC-GAS)
III.1 ENJEUX DU TRANFERT DE GESTION COMMUNAUTAIRE
III.2 FEFFI, VERS UNE COMMUNAUTE EDUCATIVE ENGAGEE
III.3 PERTINENCE DE LA MOBILISATION DE LA FEFFI
III.4 LA R.A.P et l’ANALYSE SITUATIONNELE EXIGEE PAR LE PEC
III.5 DE L’EVALUATION DU RISQUE D’ABANDON SCOLAIRE PAR LA FEFFI
III.6 LES RESULTATS ESCOMPTES
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAHIE
SITOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES
MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE
RESUME

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