Rééducation du membre supérieur parétique des patients après un AVC

Déficience motrice de type hémiplégie : l’hémiparésie

   D’après l’OMS11, « le symptôme le plus courant de l’AVC est une faiblesse subite ou une perte de la sensibilité de la face ou d’un membre, la plupart du temps d’un seul côté du corps » (OMS, 2018). L’hémiplégie est une « paralysie totale ou partielle de la moitié latérale du corps, généralement provoquée par une lésion de l’encéphale ou de la moelle épinière, et pouvant affecter le visage ou les membres inférieurs ou supérieurs. » (CNRTL, 2018) Elle « se caractérise par un trouble de la commande, accompagné de troubles du tonus (spasticité), et par la présence de mouvements anormaux (syncinésies) » (De Morand A, 2014) [7] Une hémiparésie, quant à elle, est une forme mineure d’hémiplégie. Le déficit moteur est plus important dans une hémiplégie que dans une hémiparésie.

Confrontation avec la revue de littérature et questionnements

   Les résultats de la revue de littérature et les résultats de l’enquête exploratoire se complètent en ce qui concerne les avantages et les inconvénients de la TCI. La revue de littérature vient préciser les avantages et les inconvénients de la TCI. Quant aux avis des patients, ils se contredisent dans la revue de littérature et dans les résultats de l’enquête exploratoire. Dans la revue de littérature, une majorité de patient ne sont pas intéressés par la TCI alors que dans les résultats de l’enquête exploratoire, l’adhésion des patients est mitigée mais ils semblent globalement plutôt bien y adhérer. Revenons à notre question de départ qui est : Pour quelle(s) raison(s) la thérapie par contrainte induite n’est-elle pas plus utilisée par les ergothérapeutes dans la rééducation du membre supérieur parétique des patients ayant eu un AVC, alors que son efficacité a été démontrée ? Suite à de la réalisation de cette enquête exploratoire, d’autres questions viennent susciter notre attention. Nous avons pu constater que 4 personnes sur les 21 interrogées ne connaissent pas la TCI. A cela, nous pouvons rajouter, en ce qui concerne les connaissances de la TCI, que très peu de personnes l’ont découverte par lectures ou des écrits et que, seule 1 personnes de ceux qui l’utilisent connait les modes de compensation à la situation de contrainte. A travers ces données se pose alors la question de la pratique probante. Qu’en est-il de la pratique probante pour ces personnes-là ? Cela ne les empêche pas d’utiliser la TCI. Il s’agit cependant là d’un concept important car comme le dit M-J Drolet (2014), dans son ouvrage De l’éthique à l’ergothérapie, l’ergothérapie appuie « ses croyances fondamentales par des résultats probants » [19]. Nous rebondirons également sur cette citation pour se poser encore une fois la question : alors pourquoi, la TCI qui a mené à des résultats probants n’est-elle pas plus utilisée par les ergothérapeutes ? La raison qui ressort le plus à travers les résultats de notre enquête exploratoire est principalement celle des limites et contraintes institutionnelles. Cependant, comment se fait-il que certains ergothérapeutes aient tout de même réussi à mettre en place la TCI, malgré les obstacles ? Qu’est ce qui les a poussés à persister à mettre la TCI en place ? Pour la plupart des personnes qui l’utilisent dans l’enquête exploratoire, ils voient un intérêt derrière cette technique de rééducation. Mais pourquoi certains ergothérapeutes trouvent de l’intérêt à cette technique de rééducation alors que d’autres non ? Sur quoi se basent-ils pour se forger un avis, une opinion sur cette technique de rééducation ? Pouvons-nous supposer qu’il s’agit d’un ressenti de l’ordre des sentiments, des valeurs, ou bien quelque chose de plus concret, basé sur des résultats probants ? Dans ce cas, quelles valeurs possèdent-ils et défendent-ils en voulant utiliser la TCI comme technique de rééducation ? Comment ces valeurs peuvent-elles influencer l’utilisation de la TCI ? Nous avons voulu approfondir cette hypothèse là. C’est alors que nous sommes arrivés à la question suivante : En quoi la pratique probante et les valeurs de l’ergothérapeute influencent le choix de l’utilisation de la TCI dans la rééducation du membre supérieur parétique des patients hémiplégiques post AVC ?

Pratique probante : données probantes de la TCI

   Dans cette partie concernant la pratique probante, nous remarquons que pour chaque question, chaque personne a donné des réponses différentes. Nous pouvons observer que les 3 ergothérapeutes interrogés ont découvert la TCI de manière différente : le premier en a « entendu parler à l’école d’ergo » (l.27, E1) puis a été formée par l’ «ANFE » (l.28, E1), le second l’a découvert lorsqu’il a commencé à exercer à l’endroit « où il travaille actuellement » (l.14, E2) et c’est le personnel déjà formé qui l’a initié, quant au troisième, il a connu la TCI lors d’une convention («journée consacrée à la spasticité » (l.16, E3)), puis s’est documenté luimême par la suite. Lorsque nous demandons aux ergothérapeutes les sources sur lesquelles ils s’appuient pour pratiquer la TCI, le premier cite « TAUB et je ne sais plus quoi » (l.47-48 , E1), le second n’a « aucune source » (l.33, E2), tandis que le troisième nous parle de « TAUB » (l.87, E3), « PAGE » (l.88, E3), « des thèses » (l.90, E3), « des protocoles expérimentaux » (l.91-92, E3), ainsi que de sources écrites par des « anglo-saxons » (l.89, E3), « des suisses » (l.93, E3) et des « canadiens » (l.90, E3). En ce qui concerne la mise en place de la TCI à l’endroit où ils travaillent, là encore, les réponses sont totalement différentes, que ce soit au niveau de l’ancienneté (« plus de 2 ans » (l.23, E2) pour l’ergothérapeute 2, « 5-6 ans » (l.31, E1) l’ergothérapeute 1 et depuis « 2003 » (l.26, E3), autrement dis depuis 15 ans, pour l’ergothérapeute 3), des raisons pour lesquelles elle est maintenant utilisée par l’ergothérapeute au sein de son service (« projet » (l.37, E1) de service pour l’ergothérapeute 1, existait déjà pour l’ergothérapeute 2 et l’ergothérapeute 3 l’a mis en place « tout seul » (l.51, E3)) ou encore des objectifs de son utilisation ; les arguments évoqués pour qu’elle soit utilisée étaient, pour l’ergothérapeute 1, qu’elle permet « une autre façon de prendre en charge » (l.40, E1) les patients hémiplégiques, pour l’ergothérapeute 2, elle est proposé comme « suite à la rééducation » (l.31, E2) des patients et pour l’ergothérapeute 3, il s’agissait d’une pratique « novatrice » (l.65, E3), «ce n’était pas une technique qui était difficile à mettre en œuvre » (l.59-60, E3) et avec des « arguments scientifiques » (l.62, E3) à l’appui.

Apports et intérêts des résultats

   Les résultats obtenus lors de l’enquête peuvent servir à aider à l’argumentation dans l’utilisation de la TCI. En effet, ce mémoire d’initiation à la recherche pourrait servir de support dans la mise en place de la TCI car il montre à travers des témoignages qu’il est envisageable malgré les obstacles d’utiliser la TCI. Le contenu de ce mémoire peut éventuellement redonner espoir à ceux qui ont abandonné l’idée d’utiliser cette technique de rééducation et même pourquoi pas donner un regard nouveau sur cette pratique. Ce travail montre également l’importance de la pratique probante dans l’évolution de sa pratique.Enfin, ce travail permet également de transmettre la notion de valeurs. En effet, il s’agit d’un concept fondamental souvent oublié. Il est important d’identifier ses propres valeurs afin de savoir si nos actes concordent avec nos valeurs. Ainsi, ce mémoire pourra rappeler aux personnes qui le liront qu’il faut parfois revenir aux bases pour une bonne pratique. De plus, comme le souligne Drolet M-J (2017), « lever le voile sur cette réalité axiologique pourrait peut-être aider les collègues des ergothérapeutes à mieux comprendre la posture éthique des ergothérapeutes ainsi que les décisions que ces derniers prennent et les actions qu’ils posent » [28]. Identifier ces valeurs n’est alors pas seulement pour se convaincre soi-même mais également les autres.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
1.1. LE CONTEXTE
1.1.1. PARCOURS PERSONNEL
1.1.2. PROJET PROFESSIONNEL
1.1.3. INTERET PERSONNEL
1.2. THEME GENERAL
1.2.1. QUESTIONS DE DEPART
1.2.2. UTILITE SOCIALE
1.2.3. INTERETS ET ENJEUX POUR LA PRATIQUE PROFESSIONNELLE
1.3. ÉTAT DES LIEUX
1.3.1 GENERALITES
1.3.2. LA REVUE DE LITTERATURE
1.4. PROBLEMATIQUE PRATIQUE
1.5. L’ENQUETE EXPLORATOIRE
1.5.1. CHOIX DE LA METHODE
1.5.2. POPULATION : CRITERES D’INCLUSIONS ET D’EXCLUSIONS
1.5.3. CHOIX ET CONSTRUCTION DE L’OUTIL DE RECUEIL DE DONNEES
1.5.4. MODALITES
1.5.5. AVANTAGES ET INCONVENIENTS
1.5.6. BIAIS
1.5.7. TEST DU DISPOSITIF ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE EXPLORATOIRE
1.5.8. OUTIL DE TRAITEMENT DES DONNEES
1.5.9. ANALYSE DES RESULTATS
1.5.10. INTERPRETATION DES RESULTATS
1.5.11. LIMITES
1.5.12. CONFRONTATION AVEC LA REVUE DE LITTERATURE ET QUESTIONNEMENTS
1.6. CADRE CONCEPTUEL
1.6.1. PRATIQUE BASEE SUR DES DONNEES PROBANTES OU PRATIQUE PROBANTE
1.6.2. LES VALEURS PERSONNELLES
1.6.3. LES VALEURS PROFESSIONNELLES DE L’ERGOTHERAPIE
1.6.4. PROBLEMATIQUE THEORIQUE ET OBJET DE RECHERCHE
2. MATERIEL ET METHODE
2.1. LE CHOIX DE LA METHODE
2.2. POPULATION : CRITERES D’INCLUSION ET D’EXCLUSION
2.3. CHOIX DE L’OUTIL DE RECUEIL DES DONNEES
2.3.1. CONSTRUCTION DE L’OUTIL DE RECUEIL DE DONNEES
2.3.2. MODALITES DES RECUEILS DE DONNEES
2.3.3. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE L’OUTIL DE RECUEIL DE DONNEES
2.3.4. BIAIS DE L’OUTIL DE RECUEIL DE DONNEES
2.4. DEROULEMENT DE L’ENQUETE
2.5. TEST DU DISPOSITIF
2.6. OUTILS DE TRAITEMENT DES DONNEES
3. ANALYSE DES RESULTATS
3.1. LA PRE-ANALYSE
3.2. L’EXPLOITATION
3.2.1 GENERALITES
3.2.2. PRATIQUE PROBANTE : DONNEES PROBANTES DE LA TCI
3.2.3. VALEURS PERSONNELLES
3.2.4. VALEURS PROFESSIONNELLES
4. DISCUSSION
4.1. L’INTERPRETATION DES RESULTATS
4.1.1. GENERALITES
4.1.2. DONNEES PROBANTES
4.1.3. VALEURS PERSONNELLES
4.1.4. VALEURS PROFESSIONNELLES
4.2. ÉLEMENTS DE REPONSE A L’OBJET DE RECHERCHE
4.3. CRITIQUES DU DISPOSITIF DE RECHERCHE
4.4. PROPOSITIONS POUR LA PRATIQUE PROFESSIONNELLE
4.4.1. APPORTS ET INTERETS DES RESULTATS
4.4.2. LIMITES DES RESULTATS
4.4.3. PERSPECTIVES DE RECHERCHE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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