La redynamisation des centres-villes
La problématique de la redynamisation des centres-villes est un enjeu commun à un grand nombre de communes en France. En effet, les taux de vacance de l’habitat et des locaux commerciaux n’ont cessé de progresser ces dernières années dans de nombreuses communes aux profils variés. Ainsi, parmi les villes touchées par la dévitalisation de leur centre on compte aussi bien des métropoles que des villes moyennes ou que des communes rurales. Ces deux dernières catégories sont les plus fortement impactées et on voit souvent passer dans l’actualité l’histoire de villages luttant pour la survie de leur dernier commerce ou contre la fermeture de l’école locale. Face à ce constat, l’Etat a récemment mis en place des actions et des outils qui ont pour vocation de favoriser la revitalisation du centre-ville. Ainsi, à travers l’Action Cœur de Ville lancée en 2018, ce sont 5 milliards d’euros qui seront mobilisés sur 5 ans dans 222 communes en France. L’objectif sera de lutter contre les dysfonctionnements en matière d’habitat, de commerce, de création d’emplois, de transport et mobilités, d’offre éducative, culturelle et sportive ou encore de développement du numérique. Il est toutefois à noter que les cibles d’Action Cœur de Ville sont les villes moyennes puisque seules 4 villes sur les 222 du plan d’action comptent moins de 10000 habitants (Chinon, Privas, Pithiviers et Revel). Parallèlement à cela, la loi ELAN (Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) a été promulguée le 23 novembre 2018. Elle apporte des moyens juridiques pour encourager la revitalisation des centres-villes, notamment l’ORT (Opération de Revitalisation du Territoire). Il s’agit d’une convention signée entre l’intercommunalité, sa ville principale, d’autres communes membres volontaires, l’Etat et ses établissements publics. L’ORT confère de nouveaux droits juridiques et fiscaux pour renforcer l’attractivité commerciale en centre-ville, favoriser la réhabilitation de l’habitat et maîtriser le foncier. Les outils et actions mis en place récemment proposent de s’attaquer non seulement aux problèmes de vacance des commerces, mais aussi à ceux liés à l’habitat, aux espaces publics, aux déplacements et mobilités. En effet, une intervention menée seulement sur le commerce n’est pas suffisante. Il faut prendre en compte tous les enjeux démographiques, d’habitat, de services, de qualité des espaces publics. La question de la redynamisation du centre-ville n’est donc pas seulement une question de commerce, mais s’inscrit dans une problématique générale d’espace de vie, qui regroupe de nombreux enjeux. Apporter des commerces en centre-ville ne suffit pas, il faut créer des conditions pour que cet espace redevienne attractif pour tous, ce qui passe par une action globale et multithématique.
La loi NOTRe et les compétences communales
Autre point de contexte important, la loi NOTRe, promulguée le 7 août 2015, a redéfini les compétences des Communautés de Communes. Ainsi, la Communauté de Commune Airvaudais-Val du Thouet exerce depuis des compétences en matière d’élaboration de document d’urbanisme, de gestion des milieux aquatiques, de collecte de déchets, de développement culturel, de politique du logement social et bien d’autres. Plus particulièrement, elle exerce une compétence de développement économique, qui a été étendue le 12 septembre 2017 aux activités commerciales. Dans le cadre de la redynamisation de son centre-ville, la commune d’Airvault a récupéré la compétence relative à la « politique locale du commerce et soutien aux activités commerciales d’intérêt communautaire » le 6 novembre 2018. Cette récupération est toutefois limitée à un périmètre défini comme le centre ancien.
Ma mission
L’objectif de mon stage est d’œuvrer à la redynamisation du centre-ville d’Airvault. En effet, ce stage s’inscrit dans la continuité des actions menées par la mairie ces dernières années, qui cherche désormais à établir une stratégie globale et ne plus mener des opérations au fil des opportunités. La commune souhaite maintenant se créer un fil directeur à suivre dans les prochaines années. C’est pourquoi il a été décidé de faire appel à un stagiaire pour une mission de 16 semaines, du 8 avril au 26 juillet, pour réaliser un diagnostic de la zone d’étude et pour proposer des pistes de réflexion pour permettre au centre-ville de regagner de sa vitalité. Ma mission se divise donc en deux phases : tout d’abord un diagnostic portant sur la démographie, le commerce, l’habitat et les espaces publics ; ensuite une phase de réflexion autour des actions qui pourraient être engagées pour répondre aux enjeux soulevés par le diagnostic. Ainsi, la première phase permet à la mairie d’obtenir une photographie de la situation actuelle à Airvault. La problématique étant multithématique, il était nécessaire que le diagnostic le soit également. Cela permet donc d’identifier les enjeux pour chaque thème étudié, afin ensuite de proposer des mesures pour y répondre. S’il était nécessaire de qualifier ce stage, je le placerais du côté de l’urbanisme réglementaire, bien qu’il n’aboutisse pas à un document d’urbanisme tel qu’un SCoT ou un PLU. En effet, il ne peut pas être défini comme de l’urbanisme opérationnel puisqu’il ne consiste pas à établir un projet, mais seulement à proposer une réflexion pour ensuite aboutir à une politique générale à l’échelle du centreville. Les études réalisées n’ont pas non plus vocation à vérifier la faisabilité d’un projet.
Les rencontres avec les acteurs locaux
La connaissance d’un territoire ne peut évidemment pas s’obtenir par la seule lecture de documents, aussi complets soient-ils. C’est pourquoi je suis allé à la rencontre des acteurs locaux tout au long de mon stage. Il s’agissait dans un premier temps d’appréhender au mieux la zone d’étude, puis de déterminer les enjeux auxquels étaient confrontés chaque catégorie d’acteurs et de tirer un maximum d’informations auprès de personnes qui connaissaient parfaitement la commune pour y avoir toujours vécu afin d’enrichir le diagnostic. Tout comme les premières lectures ont été destinées à la familiarisation avec la problématique du stage et à la connaissance du territoire, les premières sorties de terrain m’ont permis de mieux connaitre Airvault. Ainsi, accompagné de mon tuteur professionnel, j’ai découvert le territoire de la commune. J’ai également pu me rendre sur les chantiers des projets en cours et rencontrer les personnes en charge : architecte, conducteur de travaux, etc. Ces visites ont été l’occasion d’échanger avec mon tuteur et de connaitre ses réflexions sur le centre-ville, puisqu’il n’était en place que depuis quelques mois. La suite de mon stage a été ponctué de nombreux rendez-vous et rencontres, aussi bien avec des membres de la mairie qu’avec des personnes extérieures. Les acteurs internes à la mairie Au sein de la mairie, j’ai eu l’occasion de côtoyer les techniciens, c’est-à-dire les employés de la mairie, et les élus, qui sont donc élus par les administrés. Mon stage s’est déroulé sous le contrôle d’Olivier SAUVANET, directeur technique de la mairie. Je rendais également des comptes à Mme GUILLET-MASSE directrice générale des services, qui dirige donc tous les employés de la mairie. Pour m’aider dans mes recherches pour le diagnostic, j’ai pu compter sur le soutien de mon tuteur professionnel, qui m’a fourni les documents qu’il avait réuni à mon intention à mon arrivée, ainsi que sur l’ensemble des services de la mairie. J’ai ainsi pu obtenir des renseignements auprès des responsables des services patrimoine et urbanisme. Ce sont ces deux services qui m’ont fourni le plus d’informations mais ce ne sont pas les seuls. Auprès du service patrimoine, j’ai pu découvrir le SPR et son règlement ainsi que les aides fournies par la commune et la Fondation du Patrimoine aux personnes souhaitant rénover leur logement. J’ai également eu accès aux études réalisées dans le cadre d’expositions, ce qui m’a par exemple permis d’étudier l’évolution du commerce à Airvault pendant tout le XXème siècle et ainsi d’inscrire le déclin du centre-ville dans un contexte historique plus général, ce qui permet de constater que ce n’est pas un phénomène qui vient d’apparaître à Airvault. J’ai obtenu auprès du service urbanisme un accès aux documents d’urbanisme, SCoT et PLU, ainsi qu’au cadastre ou encore à des informations relatives aux lotissements et aux logements sociaux. Les discussions avec les techniciens de la mairie m’ont aussi apporté des informations par le fait que certains sont avant tout des habitants d’Airvault, qui y vivent parfois depuis des décennies. Ils détiennent donc un savoir d’usage et cela m’a aussi permis de découvrir que certaines idées risquaient de choquer les habitants. C’est par exemple le cas de l’idée d’ouvrir le parc dit « Clos de l’Abbaye ». En effet, on trouve dans ce parc une salle qu’il est possible de louer. Ainsi en louant la salle, on loue également le parc, et c’est pourquoi l’idée d’utiliser cet espace pour en faire un parc ouvert à tous a déplu. Avec cet exemple, on constate donc que les employés de la mairie ont pu m’apporter des informations, parfois inattendues, simplement au travers de discussions anodines.
|
Table des matières
Introduction
Présentation
Contexte général
La redynamisation des centres-villes
La loi NOTRe et les compétences communales
La commune d’Airvault
La zone d’étude
La mairie d’Airvault
Ma mission
Méthodologie
Les documents exploités
Les rencontres avec les acteurs locaux
Les acteurs internes à la mairie
Les acteurs externes
L’organisation du travail
Organisation personnelle
Organisation par rapport aux commanditaires
Méthodologie du diagnostic et des études de terrain
La vacance commerciale
L’état du parc de logement
Les espaces publics
Les autres études de terrain
Résultats et discussion
Les documents réalisés
Le diagnostic
Les pistes de réflexion
Le questionnaire pour la population
Retour critique
Réponse à la demande des commanditaires
Les limites de mon action
Autres constats
Conclusion
Télécharger le rapport complet