Réduction ou suppression du travail du sol (semis direct)

Réduction ou suppression du travail du sol (semis direct)

Le semis direct est un système conservatoire de gestion des sols et des cultures, dans lequel la semence est placée directement dans le sol qui n’est jamais travaillé (Mrabet, 2001 b). Il comporte donc une seule opération, c’est-à-dire le semis. Les résidus de la récolte précédente ne sont pas enfouis par le labour mais laissés en surface. Tout en reconnaissant les avantages potentiels d’un tel système au niveau de l’installation rapide des cultures, de la réduction des temps de travaux et la réduction de l’érosion. EL-Brahli et al., (1997) soulignent qu’il ne peut être durable que par la maîtrise de la propagation des mauvaises herbes. Il existe des variantes au semis direct qui font appel à une préparation un peu plus élaborée du lit de semence. Le travail du sol se limite à un travail en bandes étroites vis-à-vis des rangs (CPVQ., 2000).

La pratique de semis direct présente de nombreux avantages que sont: le maintien de l’existence des sols (lutte contre l’érosion), l’amélioration de la capacité de production (fertilité et qualité) et la mise en valeur de la capacité productrice par des pratiques appropriées (Mrabet, 2001 b).

les feuilles de légumineuses ou de graminées vivantes, on parle alors de couverture vivante (Raunet et al., 1999).

La couverture permanente du sol joue un rôle déterminant dans les systèmes de culture productifs et respectueux de l’environnement. Elle permet de protéger le sol contre les effets destructeurs de la pluie ou des rayons solaires d’où une réduction du ruissellement et de l’érosion. En outre, elle permet une séquestration de carbone contribuant à la réduction de l’émission des gaz à effet de serre. Elle contribue également à :

➩ augmenter la formation d’humus;
➩ favoriser l’activité biologique dans le sol, en protégeant et en assurant la nutrition des macros et des micro-organismes qui y vivent;
➩ créer un micro climat favorable pour le développement et la croissance optimale des racines des plantes et des organismes vivant dans le sol;
➩ limiter la baisse du taux de matière organique du sol (Capillon et Séguy., 2002).

La rotation des cultures implique l’alternance entre deux ou plusieurs cultures sur une durée déterminée. Elle permet: de lutter contre les organismes nuisibles (rupture du cycle vital) ; d’améliorer la structure du sol (systèmes racinaires variés) ; d’améliorer la fertilité (apport de nitrates par les légumineuses, engrais verts, composts, etc.) ; de faciliter le travail du sol (compactage réduit, érosion faible, etc.) (Traore et al., 2009). La rotation culturale contribue significativement à l’amélioration de la productivité et à la conservation des ressources naturelles. En plus de la protection contre l’érosion, la rotation augmente le taux de matière organique du sol et améliore ses propriétés physiques. Elle permet aussi de lutter contre les maladies, les insectes et les mauvaises herbes (Bonté., 2010).

Couverture permanente du sol

Le sol est gardé couvert aussi bien en saison sèche qu’en saison pluvieuse. Il y’a deux types de couverture. La première est constituée des résidus de la récolte précédente: on parle dans ce cas de couverture morte.

Rotations et associations culturales

L’association des cultures implique la culture de deux plantes ou plus sur la même parcelle au même moment, en favorisant une interaction bénéfique entre différentes espèces ou variétés (Traore et al., 2009). La complémentarité entre des plantes en cultures associées, sélectionnées de façon appropriée, améliore la stabilité générale du système, procurant notamment une résistance efficace contre les nuisibles, maladies et mauvaises herbes. Cette pratique a des effets positifs sur la porosité du sol et sa biodiversité, soutient les cycles des éléments nutritifs et donne de meilleurs rendements. Dans l’ensemble, cette pratique mène à une meilleure exploitation des ressources disponibles, une incidence moindre des insectes et adventices, une amélioration du niveau d’azote en présence d’une légumineuse (Traore et al., 2009).

Approches de vulgarisation

Plusieurs approches de vulgarisation sont mobilisées par ACT pour promouvoir l’AC dans la région du Centre Nord à savoir les PD et CEP.

Parcelle de démonstration (PD)

Les parcelles de démonstration sont des parcelles d’application pour les producteurs. Elles bénéficient de l’encadrement rapproché des animateurs et des techniciens. Il convient de noter qu’une parcelle de démonstration est d’une superficie significativement réduite permettant de mieux évaluer les résultats des améliorations techniques apportées.

Champ école paysan (CEP)

Les champs écoles sont des parcelles choisies comme site d’apprentissage pour les membres de la communauté ou d’un groupe de producteurs. Le nombre de champs écoles mis en place dépend de l’importance des producteurs cibles mais aussi de la répartition géographique des zones de culture. Des visites d’apprentissage et d’échanges destinées au groupe de producteur sont organisées au niveau des champs écoles (PHBM, 2007).

Mécanisation du semis

La mécanisation agricole au sens large peut être définie comme l’utilisation des matériels à des fins agricoles (Houmy, 2008). La mécanisation peut se faire soit à l’extérieur de la ferme avec tous les travaux d’aménagement et de production à partir des travaux du sol jusqu’à la récolte; soit à l’intérieur de la ferme et concerne toute la technologie pour la production animale et les opérations de transformation des produits agricoles (FAO, 2008). La mécanisation agricole englobe également la fabrication, la distribution et les réparations des machines agricoles. La mécanisation agricole est la substitution de la main d’œuvre manuelle par celle mécanisée. Cette mécanisation intègre l’environnement technique, culturel, économique de l’utilisateur, ainsi que l’environnement écologique. Elle a pour objectif ultime de diminuer le coût de production et d’augmenter la productivité du travail et du capital mis en œuvre (Paccou, 2007).

Ainsi la mécanisation du semis consiste en l’utilisation d’un équipement manuel, à traction animale ou motorisée dans les opérations de semis dans le double but de gagner en temps et de juguler la contrainte liée au besoin de main d’œuvre. L’utilisation d’un équipement manuel, autrement appelé mécanisation manuelle est le type le plus répandu dans les petites exploitations agricoles des pays en voie de développement (Houmy, 2008). Elle correspond à l’utilisation de la force musculaire de l’homme moyennant des outils très simples. En agriculture de conservation, il existe des semoirs à traction animale ainsi que des semoirs manuels (la canne planteuse). La canne planteuse est un semoir manuel à rôle multiple : elle permet d’effectuer les opérations de semis en culture pure, d’effectuer l’association culturale dans le même poquet ou combiner le semis et d’appliquer l’engrais minéral en une seule opération. La mécanisation du semis trouve ses origines dans la volonté de réduire la pénibilité du travail, de contrôler l’érosion, de réduire les coûts de production et d’accroitre les rendements (Dijkstra, 2002 ; Leturcq, 2008).

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. Définition des concepts clés
1.1.1. Agriculture de Conservation
1.1.2. Réduction ou suppression du travail du sol (semis direct)
1.1.3. Rotations et associations culturales
1.1.4. Couverture permanente du sol
1.2. Approches de vulgarisation
1.2.1. Parcelle de démonstration (PD)
1.2.2. Champ école paysan (CEP)
1.3. Mécanisation du semis
1.4. Stratégie de mécanisation du semis
1.5. Semoir manuel de semis direct (canne planteuse)
1.5.1. Description de la canne planteuse
1.5.2. Fonctionnement de la canne planteuse
1.6. Potentialités spécifique et cumulée de la mécanisation du semis
1.7. Gestion de la main d’œuvre au sein des exploitations agricoles
1.8. Enherbement et impact sur la culture
Chapitre 2 : MATERIEL ET METHODES
1. Présentation de la zone d’étude
1.1. Situation géographique
1.1.1. Village de Yilou
1.1.2. Village de Sindri
1.2. Clîmat
1.3. Sols
1.4. Végétation
1.5. Hydrographie
1.5.1. Activités socio-économiques
1.5.1.1. Agriculture
1.5.1.2. Elevage
1.5.1.3. Commerce
1.5.1.4. Orpaillage
1.5.1.5. Artisanat
II. Matériel
2.1. Matériel végétal
2.1.1. Spéculations utilisées
2.1.1.1. Cycle de développement des deux spéculations
2.2. Connaissance des outils utilisés
2.3. Matériels techniques
2.4. Fumure minérale
III. Méthodologie
3.1. Dispositif expérimental
3.2. Suivi du test et collecte des données
3.3. Mesure de performances des équipements utilisés et des systèmes
3.4. Calculs économiques
3.4.1. Calculs du produit brut.
3.4.2. Consommation intermédiaire
3.4.3. Valeur ajoutée brute (VAS)
3.4.5. Valorisation brute du travail (Vw)
3.4.6. Amortissement.
3.5. Analyse des données
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. Résultats
3.1.1. Mécanisation du semis des cultures en pure et en association sur les temps
de travaux
3.1.2. Sesoin en main d’œuvre des opérations culturales spécifiques
3.1.2.1. Utilisation de la canne planteuse et la daba pour le semis
3.1.2.2. Demande en main d’œuvre pour le démariage et le sarclage
3.1.2.3. Demande en main d’œuvre pour l’utilisation d’intrants fertilisants
3.1.2.4. Besoin en main d’œuvre pour la récolte
3.1.2.5. Conclusion partielle sur le temps des opérations culturales
3.1.2.6. Rendements grains sorgho
3.1.2.7. Rendement grains du niébé en culture associée
3.1.2.8. Rendement en paille de sorgho
3.1.3. Performance des systèmes
3.1.3.1. Performance des équipements et de la modalité culturale
3.1.3.2. Densité des cultures sur les parcelles
3.1.3.3. Performance économique des systèmes
a. Produit brut (PB)
b. Consommation intermédiaire (CI)
c. Valeur ajoutée (VA)
d. Valorisation du temps de travail
3.1.4. Appréciation paysanne des équipements de semis
3.1.4.1. Avantages des deux équipements de semis
a. Canne planteuse
b. Daba
3.1.4.2. Inconvénients des deux équipements de semis
3.1.5. Gestion des adventices par la culture associée
3.1.5.1. Indice de recouvrement du sol par la niébé
3.1.5.2. Notation de striga
3.1.5.3. Notation d’enherbement
3.1.6. Appréciation paysanne des systèmes de culture
3.1.6.1. Notation paysanne des systèmes de culture
3.1.6.2. Avantages et contraintes des modalités culturales
3.1.7. Stratégies de mécanisation du travail de semis avec l’introduction de la
canne planteuse
3.1.7.1. Stratégie d’introduction de la canne planteuse
3.1.7.2. Notation paysanne des critères d’appréciation de la canne planteuse et la
daba
3.1.8. L’amortissement de la canne planteuse
CONCLUSION

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