Les causes des vulnérabilités urbaines aux divers aléas
Les causes des vulnérabilités urbaines aux aléas se trouvent à la base de cet arbre à problème, qui nous reflète des causes multidimensionnelles, liés entre elles. Elles sont fortement au phénomène d’urbanisation, supposée être un facteur de développement économique et qui devrait, par la même, contribuer à l’amélioration du cadre de vie de la population, génère au contraire des difficultés de gouvernance et affecte la qualité de vie des citadins. En effet, en dépit de l’existence du Plan d’urbanisme directeur datant de 2004 et le Plan de développement urbain, il est toutefois important de signaler que on assiste aujourd’hui à une urbanisation non structurée, une pauvreté extrême, une précipitation de marginalisation et d’exclusion, imputés à une série des facteurs interdépendants et qui peuvent être d’ordre sociale, économique, politique, appelés facteurs de vulnérabilités.
Facteurs sociaux de vulnérabilité aux aléas dans le milieu urbain La croissance démographique ont conduit à des dysfonctionnements, liés à l’accès à la terre, au logement, accès à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement, à l’éducation Ainsi, le plan d’urbanisme établi n’est plus adapté et il s’est avéré que les compétences de la commune limitées et confuses, aggravent la situation. Par ailleurs, la situation financière précaire de la CUA, ne permet pas de faire des investissements conséquents pour répondre aux besoins primaires de la population.
Facteurs économiques des vulnérabilités urbaines aux divers aléas Les ressources (problème de revenue), et les activités professionnelles ont été identifiées dans cette catégorie de variables Elles se manifestent par le problème de chômage, la déscolarisation, la malnutrition, la manque d’information, l’habitation précaire… qui conduisent la population défavorisés aux vulnérabilités urbaines aux aléas.. En effet, la ville est un lieu de concentration de pauvreté, spécifiée par des revenus faibles et instables, par l’accroissement de chômage. Par ailleurs, Malgré un esprit d’initiative entrepreneuriale qui se traduit par la création de nombreuses petites entreprises chaque année, les blocages administratifs et le manque de soutien nuisent à leur essor, les confinant dans l’informel, et les empêchant de se perfectionner et de créer des emplois de qualité en nombre suffisant. Au bout du compte, si la population active au sein des villes travaille, ses occupations sont peu rémunérées, instables et avec peu de savoir-faire. De même, la précarité économique du pays est également une variable empêchant l’Etat d’avoir des capacités techniques et économiques d’élaborer de projets de sociétés, économiques, permettant la prévention/mitigation des risques à moyen et à long terme.
Facteurs politiques des vulnérabilités aux divers aléas La politique constitue un élément déterminant dans l’explication de la vulnérabilité des sociétés. Sans être exhaustifs, les variables politiques sont : problèmes de réglementation urbaine, la planification en dehors de la réduction de risques de désastres et la concentration d’activités en milieu urbain, les mesures politiques non incitatives aux paysans, les problèmes d’accès aux services sociaux de base et la dégradation de l’environnement, Les facteurs politiques influant sur les vulnérabilités de la société sont aussi l’inadéquation entre développement socio-économique et choix politiques en matière d’aménagement du territoire, l’insuffisance des politiques de logement,… Aussi, les mesures politiques sont d’autant plus susceptibles de générer de la vulnérabilité urbaine en situation d’instabilité politique récurrente. Dans ce contexte, la défaillance de la gouvernance est facilitée, la corruption et le favoritisme sont priorisés pour s’approprier des ressources comme stratégie d’enrichissement d’un groupe minoritaire au détriment de l’intérêt de la collectivité. Par ailleurs, les chances en matière de continuité des projets, programmes et pratiques de l’Etat sont anéanties.
Dégradation de l’environnement
Les insuffisances dans les domaines de l’assainissement, de la collecte et de la gestion des déchets solides ménagers constituent un problème environnemental grave pour les nappes phréatiques. À titre d’exemple, seuls 37 % des déchets ménagers sont ramassés. Concernant la pollution atmosphérique, Antananarivo est l’une des villes les plus polluées du monde. Selon l’Institut national des sciences et techniques nucléaires, les particules contenues dans l’air, dépassent 0,50 µg/m3pour le plomb et 0,07 mg/m3 pour les autres matières en suspension tels les gaz d’échappement des voitures et les poussières. Les inondations sont souvent liées aux problèmes d’évacuation des eaux pluviales. C’est ainsi que les eaux usées provenant des collines se déversent dans les plaines environnantes et le système en place ne joue pas son rôle de régulation et de rétention des eaux de pluie. Cette situation d‘urbanisation informelle anarchique pour faire face à la croissance démographique rapide, contribue à la vulnérabilité des populations urbaines et aggrave la dégradation environnementale.
Le secteur de l’entrepreneuriat, son rôle économique et social
Dans le contexte de l’urbanisation accélérée, la création des petites et micro-entreprise est devenues une réalité des grandes villes comme la commune d’Antananarivo. Partant de son rôle prépondérant dans la création d’emplois, de revenus et de richesse, le concept de l’entrepreneuriat est un processus, combinant l’esprit d’entreprise et les actions qui permet de développer des opportunités des revenus, soit en AGR, des moyens de subsistance et en créant des micros et petites entreprises. Dans le milieu urbain, la capacité d’absorption de mains d’œuvre par les microentreprises reste élevée. Elles sont, de plus, créateurs de revenus et de richesse. Par ailleurs, elles ont une capacité d’apporter de réponse aux enjeux de développement humain qui place la personne humaine au centre de son préoccupation. Les micro-entreprises restent les plus grands pourvoyeurs d’emplois dans tous les secteurs. En 2005, les micro-entreprises ont employé plus de 89% de l’ensemble des actifs occupés à Madagascar De même, elles jouent de plus en plus un rôle d’accueil des agents licenciés dans les zones franches et ou des sociétés privées qui n’ont d’autre issue pour gagner leur vie, d’autre part ils permettent de suppléer le manque des structures (secteur privé, publique,) capable de d’absorber les mains-d’œuvre disponibles sur le marché de travail. .
Stratégie de pérennisation
Lors de la première année de mise en œuvre du projet (avril 2012 / mars 2013), PlaNet Finance identifiera une association locale dans chacun des deux Fokontany où seront installés les CAS. Pendant la deuxième année du projet (avril 2013 / avril 2014), PlaNet Finance renforcera les capacités de l’association et la formera à la gestion et au fonctionnement des CAS. En parallèle, l’UNICEF a engagé une stratégie d’intégration la CUA dans le projet afin de transférer la méthodologie et de faire supporter de manière croissante les coûts de fonctionnement des centres au niveau de la ville, l’objectif étant de pérenniser l’action des CAS au-delà d’avril 2014. Au stade initial du projet, la CUA a été sollicitée pour identifier et mettre à la disposition du projet des espaces disponibles correspondant aux critères techniques (cf. note de bas de page numéro 4), ce qui permettrait d’alléger les coûts de fonctionnement en évitant des coûts de loyers. Le projet propose, en contrepartie de l’engagement de la CUA sur la mise à disposition des espaces, de réhabiliter, aménager et équiper les centres. Au cours de la première année, le projet prévoit d’impliquer de manière croissante la CUA via la Direction de l’assistance sociale et de la santé publique (DASSP) pour la prise en charge d’une partie des frais de fonctionnement liés à la rémunération du personnel opérant dans les centres. En particulier, le projet a pour objectif d’avoir transféré au moins 20% des coûts de ressources humaines à la CUA d’ici la fin de la première année. Le focus portera avant tout sur les salaires des assistantes sociales officiant dans les centres en cours de première année. En collaboration avec l’équipe du projet, PlaNet Finance organisera en avril 2013 avec la CUA une revue permettant de dresser le bilan sur le fonctionnement des centres et la contribution de la CUA, et permettant de fixer la stratégie de pérennisation des centres avec la CUA. Au cours de la deuxième année, une solution devra être trouvée pour le reste du personnel opérant dans les centres, notamment les superviseurs et les formateurs, afin qu’ils deviennent des personnels en détachement de la mairie. D’une manière générale, le projet a impliqué très tôt la CUA dans les activités, au niveau du secrétariat général ainsi que des services techniques, et observe déjà une vraie participation et prise de responsabilité des services
Coût élevés d’accompagnement des bénéficiaires de CAS
L’approche procure des enseignements concernant l’épreuve de parcours entrepreneuriale pour la future micro-entreprise. Elle peut prendre 1 à trois mois selon l’assiduité du créateur. Mais l’accompagnement connaît également une perte importante qui représente le pourcentage d’individu qui a abandonné le parcours. Pour ceux qui ont achevé le parcours entrepreneurial, ils peuvent déjà apprécier leurs caractéristiques entrepreneuriales (la persévérance, la conviction et le risque), qui témoignent leurs motivations, leurs volontés dans la réalisation de leur projet, un gage de garantie pour la situation future du projet et de leur activité. Aussi, cet accompagnement dont les services sont bien adaptés aux bénéficiaires présente un coût énorme en terme de ressources humaines (formateur, responsable d’orientation, le coach,…), temps alloués à l’accompagnement, …Or, les bénéficiaires actuellement n’ont pas les possibilités d’honorer et qui est assuré par le projet. L’approche intégrant les différents acteurs potentiels pour réussir le projet est déjà une piste pour la pérennisation des actions, mais avec quels moyens ? Par ailleurs, l’Etat n’a pas réellement une politique bien définie pour la promotion de l’entrepreneuriat à Madagascar.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : Concepts et Définitions
Section 1 : Concepts
Qu’est ce que la vulnérabilité
Qu’est ce que l’aléa
Section 2 : Notions clés de la GRC/RRC
1. La Réduction des Risques de Catastrophes (UNISDR 2009)
2. La Gestion des Risques de Catastrophes (UNISDR 2009
3.Aspects importants de la Réduction des Risques de Catastrophes (UNISDR 2009)
4. Objectif de la Gestion des Risques de Catastrophes (UNISDR 2009
a) Gestion des Risques (UNISDR 2009
b) Gestion des Catastrophes
Chapitre II : Etats des lieux de l’urbanisation de la commune urbaine d’Antananarivo
Section 1 : Profils de la commune urbaine Antananarivo ville
1. Population
2. Activités économiques
3. Foncier
4. Habitation
5. Accès à l’eau potable et l’énergie
6. Infrastructure d’assainissement
7. Géographie
Section 2 . Les causes et conséquences des vulnérabilités urbaines aux aléas
1. Causes des vulnérabilités urbaines aux aléas
1.1. Facteurs sociaux de vulnérabilité
1.2. Facteurs économiques de vulnérabilité
1.3. Facteurs politiques de vulnérabilité
2. Conséquences des vulnérabilités urbaines aux
2.1. Bidonvilisation
2.2. Dégradation de l’environnement
2.3. Insalubrité de l’environnement des ménages urbains
2.4. Insécurité alimentaire
2.5. Insécurité personnelle
2.6. Insécurité économique
Section 3 : Situation de l’entrepreneuriat à Madagascar
1. Caractéristiques des petites et micro-entreprises à Madagascar
1.1. Nature des activités
1.2. Qualité de travail
1.3. Structuration et mode de gestion
1.4. Capital et investissement
1.5. Principales sources de financement
2. Place de l’entrepreneuriat à Madagascar
2.1. Le secteur de l’entrepreneuriat, son rôle économique et social
2.2. Place de l’entrepreneuriat dans la croissance économique
2.3. Place de l’entrepreneuriat dans le développement humain
Chapitre III : Analyse de l’approche entrepreneuriale sur la réduction de la vulnérabilité des enjeux aux risques urbains d’Antananarivo
Section 1 : Etude de cas : Service d’accompagnement en Entrepreneuriat aux centres d’appui aux services (CAS
1. Présentation des activités du centre d’accès aux services (CAS
1.1. Contexte de l’intervention
1..1. Objectif global
1..2. Objectifs spécifiques
1..3. Résultats attendus
1..4. Bénéficiaires
1..5. Zones d’intervention
1..6. Services offerts par les CAS
1..7. Approche et méthodologie
1..8. Parcours de formation en entrepreneuriat
1..9. Elaboration du business plan
1.10. Coaching des bénéficiaires
1.11. Partenaires de mise en œuvre
1.12. Réalisations des centres
1.13. Stratégie de pérennisation
Section 2 : Analyse des forces et faiblesses de l’approche des CAS
1. Les forces de l’approche des CAS
1.1. Pertinence de l’approche et méthodologie du CAS
1.2. Le processus de micro-entrepreneurs
1.2.1. Accompagnement adapté
1.2.2. Développement en soi
1.2.3. Culture de crédit ou éducation de crédit
1.2.4.Module de formation gestion de projet (Gestion AGR, Marketing et comptabilité simplifiée
1.3. Elaboration du business plan
1.4. Fonds d’appui au démarrage
2. Les faiblesses de l’approche CAS
2.1. Approche différenciée entre les groupes vulnérables et les microentrepreneurs
2.2. Précarité de l’activité des bénéficiaires accompagnés par le CAS
2.3. Formation en marketing et gestion simplifiée
2.4. Confusion entre les objectifs sociaux et économiques
2.5. Coût élevé d’accompagnement des bénéficiaires de CAS
Section 3 : Suggestions pour l’adoption de la démarche
1. Mise en place d’une plateforme spécifique à l’entrepreneuriat
2. Développement des mécanismes de financement
3. Institutionnalisation de la démarche
Conclusion Générale
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