Présentation de la structure
Une structure multidisciplinaire et territoriale
Le CEN Nouvelle-Aquitaine (CEN NA) s’intègre dans le réseau des conservatoires d’espaces naturels au nombre de 22 au niveau métropolitain et Outre-Mer (Fédération des conservatoires d’espaces naturels, s.d). Créé récemment, il est issu de la fusion du CREN Poitou-Charentes (créé en 1992 et agréé par l’Etat et la Région en 2012), du CEN Limousin et du CEN Aquitaine au 1er janvier 2020. Une réorganisation des différents services et outils de travail est donc en cours. C’est une association loi 1901 à but non lucratif et d’intérêt général.
Le CEN NA compte 121 salariés divisés en 12 antennes territoriales, une par département. L’antenne DeuxSèvres basée à Niort où le stage s’est tenu, est constituée de 5 chargés de mission. Chacun a en charge des sites sur des secteurs définis du département. Une chargée d’étude est aussi nouvellement arrivée (Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine, 2020). Des antennes transversales existent également : une antenne paysage-travaux travaille en complémentarité pour apporter son expertise, une antenne informatique et systèmes d’informations géographiques ainsi qu’un service de direction, administratif et de communication. Elles sont réparties à Poitiers (86), Saint-Gence (87) (le siège social) et Billère (64) (Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine, 2020). De plus, le CEN dispose d’un conseil d’administration (CA) composé de trois Collèges : le Collège des collectivités territoriales (niveau régional, départemental et communal), le Collège des adhérents individuels et le Collège des associations. Cette pluralité d’acteurs vise à garantir une représentativité d’opinions. En complément, 12 comités territoriaux (CTER) réunissant divers partenaires ont été créés. Ils servent de lieu d’information, d’échange et de co-construction entre les différents acteurs du territoire pour faire émerger de nouveaux projets. Ces derniers sont ensuite proposés au CA pour validation. L’objectif est d’être au plus proche des territoires malgré une fusion à l’échelle d’une grande région comme celle de la NouvelleAquitaine. Enfin, le conservatoire travaille en relation étroite avec un conseil scientifique et technique (CST) au nombre de 3 pour la Région. Ceux-ci réunissent des spécialistes de différents secteurs qui statuent sur la pertinence des dossiers et suggèrent des pistes d’améliorations via des conseils techniques (Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine, 2020).
Des missions et des sites d’intervention variés
La devise « Connaître, Protéger, Gérer, Valoriser et Animer » guide le travail du CEN au quotidien . Il œuvre ainsi à la sauvegarde des sites naturels d’intérêts écologiques, floristiques, faunistiques et paysagers au sein de la Région grâce à une expertise scientifique et technique multithématique. Ses interventions s’inscrivent également à une plus grande échelle, dans des projets européens et nationaux (projets LIFE ou encore dans le cadre de PNA d’espèces menacées) (Kuhn R., et al., 2019).
Des partenaires et financeurs multi-échelles
Le CEN NA n’agit pas seul et de nombreuses autres structures l’accompagnent dans la mise en œuvre de ses actions. Pour ne citer que quelques exemples, des associations (DSNE , LPO , Prom’Haies…etc), des acteurs de la chasse ou de la pêche, des agriculteurs, les DDT ou encore des élus, apportent leur regard sur les diverses problématiques traitées par le conservatoire. Des maîtres d’ouvrage contractualisent aussi avec eux pour la mise en place de mesures compensatoires après des travaux d’aménagements selon la doctrine ERC .
Il est financé par diverses organisations pour un budget 2021 de 12 millions d’euros. La Région est l’un des principaux financeurs. Les Agences de l’eau apportent aussi un budget conséquent. Il reçoit également des fonds publics européens (FEDER), dans le cadre des marchés Natura 2000 ou versés directement par les collectivités et des fonds privés dans le cadre des mesures compensatoires (Figure 4).
Présentation de la mission et du site
Contexte de la mission et objectifs
En 2019, le CEN a intégré le site « Vallée de la Boutonne – Availles-sur-Chizé » à son réseau de sites conservatoires. Ce secteur avait été repéré par une association locale pour le potentiel écologique qu’il présentait en termes d’habitats et d’espèces d’intérêt communautaire. La définition précise du périmètre d’intervention global avait alors pu être réalisé lors de mon précédent stage cette même année. Un périmètre de 278 ha avait été défini en prenant en compte les limites visibles sur le terrain (relief, réseau hydrologique, unités paysagères…etc). L’objectif visé était une cohérence en termes de fonctionnalité écologique. Ce périmètre incluait lui-même 2 périmètres d’intervention prioritaires (PIP) avec des habitats à forts enjeux respectivement de 31,4 ha et de 92.9 ha (Figure 5). Cette mosaïque d’habitats comprenait à la fois des prairies humides, une pelouse sèche, des mégaphorbiaies mais aussi des boisements alluviaux.
Un an auparavant en 2018, l’ACCA d’Availles-sur-Chizé avait acquis 3 parcelles au sein de ce site : deux parcelles de prairies humides (4,76 ha) et une de boisement en aulnaie-frênaie (0.66 ha) (Figure 5). Elle possédait originellement un droit de chasse sur ces parcelles. Elles font en effet partie de leur réserve de chasse interne dont la superficie doit représenter au moins 10% du territoire total de l’association (Préfecture de la Loire, 2014). L’ACCA décide donc des règles de chasse en vigueur puisqu’il ne s’agit pas de réserve de chasse et de faune sauvage validée par Arrêté préfectoral. Lors de l’acquisition, les objectifs de l’association étaient de maintenir les trois parcelles en zone humide et de favoriser la biodiversité. L’activité de chasse y est par conséquent assez faible. Seuls les oiseaux d’eau sont concernés : les canards par une chasse à la passée pratiquée au crépuscule, les bécassines ou encore quelques autres espèces comme les pigeons ramiers. En quête de conseils pour la gestion, l’ACCA a pu, grâce à la Fédération des chasseurs des Deux-Sèvres, être mis en relation avec le CEN en 2020. Le conservatoire est donc sollicité pour rédiger une notice de gestion pour l’ACCA. L’objectif est d’identifier les principaux enjeux pour la biodiversité et programmer les actions à réaliser sur ces parcelles pour y répondre. Par le biais de cette notice, l’objectif est d’améliorer la fonctionnalité écologique du secteur. Cette finalité est d’ailleurs en adéquation avec le SCOT du Mellois qui vise à conserver une armature paysagère naturelle et agricole en bon état en préservant les bocages (Mellois en Poitou communauté de commune, 2020).
Ainsi, pour replacer cette mission dans la chronologie du travail conservatoire, l’élaboration des notices de gestion consiste en de l’assistance technique et se réalise donc en parallèle du travail classique du CEN. Cependant, elle est située entre l’étape 2 et 3 puisque l’animation foncière n’a pas encore débuté au sein du site mais le sera très prochainement (Figure 6). Pour clarifier la distinction, ces notices se font à l’échelle de quelques parcelles tandis qu’un plan de gestion se conçoit sur une plus grande échelle.
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Table des matières
Introduction
I. Présentation de la structure
I.1- Une structure multidisciplinaire et territoriale
I.2- Des missions et des sites d’intervention variés
I.3- Des partenaires et financeurs multi-échelles
II- Présentation de la mission et du site
II.1- Contexte de la mission et objectifs
II.2- Localisation et présentation du site d’étude
II.2.1- Site conservatoire
II.2.2- Secteur de la Fragnée
III-Matériel et méthodes
III.1- Compilation des données
III.2- Méthode de terrain
III.3- Travail cartographique
III.4- Définition des axes de gestion
IV- Résultats
IV.1- Résultats paysagers et biologiques
IV.2- Organisation du livrable
Conclusion
analyse critique
Références bibliographiques
Table des annexes
Annexes
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