Rédaction du plan de gestion du jardin universitaire

LA GESTION DIFFERENCIEE

  Actuellement, le jardin adopte une politique de gestion différenciée, comme on peut le constater sur le plan de gestion du campus (Figure 3), qui est une approche raisonnée de la gestion des espaces verts. La gestion différenciée est une méthode de gestion des espaces verts plus respectueuse et proche de la nature. En effet, cette méthode favorise la diversité du vivant et des milieux. Elle prend en compte les enjeux de préservation de l’environnement en adoptant des modes de gestion doux (désherbage manuel ou thermique, utilisation des pesticides proscrite, préservation de la nature spontanée…). (CAUE, 2016) Depuis janvier 2017, les produits phytosanitaires sont interdits pour l’entretien des espaces verts, des forêts et des promenades accessibles au public. Au jardin universitaire d’Orsay, le « zéro phyto » est adopté depuis plus de 10 ans ! Pour lutter contre les ravageurs et contre les espèces invasives, le jardin utilise des méthodes respectueuses de l’environnement :
– La lutte biologique : le combat contre les organismes nuisibles par l’utilisation de mécanismes naturels (animal, végétal ou leurs dérivés) qui n’affecte pas l’écosystème environnant
– Les pièges à phéromones (utilisés pour les insectes) : piégeage sélectif des mâles de ravageurs ou d’espèces invasives par diffusion de phéromones sexuelles femelles de synthèses
– La confusion sexuelle (utilisés pour les insectes) : méthode sélective de perturbation de la reproduction par diffusion excessive de phéromones sexuelles femelle, désorientation et mort des mâles par épuisement
– La lutte mécanique : élimination manuelle des foyers de ravageurs ou d’espèces invasives (coupe et élimination des parties infectées, installation de filets de protection)
– Ecopaturage : utilisation d’animaux de pâturage (chèvre, mouton…) pour lutter contre la prolifération des plantes invasives
– Autres mesures de lutte : capture, piège sélectif, sensibilisation… (Riauté, 2017)
Le principe de la gestion différenciée, qui s’oppose à une gestion uniforme et intensive de l’espace, consiste à traiter indépendamment toutes les surfaces d’espace vert en prenant en compte les enjeux environnementaux, paysagers, culturels, sociaux et économiques qui lui sont associés. Des études préalables permettront de définir ces enjeux, afin de classer chaque espace selon 3 catégories de degré d’intervention :
– Espace soigné : interventions fréquentes
– Espace intermédiaire : entretien modéré
– Espace naturel : pas ou peu d’interventions, faune et flore spontanées favorisées Après avoir classé chaque parcelle selon le degré d’entretien, on peut envisager les modes de gestion possiblement adaptés. Evolution de la mise en place d’une gestion différenciée : méthode pour chaque parcelle :
1. Déterminer l’usage et l’image que l’on veut donner à chaque site
2. Définir les possibilités d’aménagement et de gestion (prairie fleurie, écopaturage…)
3. Définir des fiches de gestion détaillées par mode de gestion (Description du mode de gestion,Localisation des parcelles, Matériel nécessaire, Méthode, Préconisations de suivi…)
4. Cartographier les espaces par mode de gestion
5. Sensibiliser les usagers
6. Suivre l’évolution de la gestion différenciée : évolution de la biodiversité, évolution de l’usage du lieu, évolution des techniques d’entretien et des moyens financiers
7. Proposer de nouveaux outils de gestion envisageables OU conserver la méthode de gestion

LE VERGER

   L’Université possède un verger de pommiers anciens. Celui-ci a été créé en 1965, par un professeur de botanique, René NOZERAN à des fins d’enseignement et de recherche. Environ 300 pommiers y sont implantés appartenant à plus de cent variétés différentes. (sciences.u-psud.fr, 2018) En 1992, le projet d’implantation d’une collection de Camélias a vu le jour sur une parcelle avoisinante du verger. Il a été impulsé par l’ingénieur de recherche et amateur passionné d’horticulture, M. Max Hill et en accord avec le Service des Espaces Verts. Il contient plus d’une centaine de camélias et une serre de reproduction permet le développement de nouveaux plans. (Bria, 05/2019) La gestion du verger intègre des techniques naturelles, respectueuses de l’environnement afin de faire cohabiter les cultures avec l’écosystème environnant. C’est l’équipe « Plantations et jardin » qui est chargée de l’entretien du verger avec les missions de tailles de formation des camélias, de paillage et de tonte.

LA SERRE

   La serre abrite plusieurs fonctions : croissance de semis, collections botaniques, recherche, aquaponie, graineterie, animation, potager … Grâce à des techniques préventives contre l’attaque de ravageurs et l’utilisation de méthodes de lutte biologique, les végétaux de la serre ne sont pas impactés à un niveau très élevé par les ravageurs. Il est donc primordial de perpétuer ces techniques, voire d’en développer de nouvelles pour améliorer l’efficacité des traitements et limiter les coûts et les moyens déployés.

L’ESPACE NATUREL SENSIBLE

   Une zone de plus de 10ha attenante au site de l’université, le long de la rue de la Guyonnerie, est actuellement inscrite dans le réseau des Espaces Naturels Sensibles (ENS) du Département de l’Essonne. Anciennement des terrains agricoles, la ville de Bures acquiert les emprises progressivement. Certaines parcelles appartiennent à l’Université Paris-Sud. Le bureau d’étude Biotope a été chargé de réaliser une mission d’évaluation de la qualité écologique et des enjeux du site, missionné par la commune et l’université. Cela a permis d’établir un pan de gestion cohérent avec les enjeux écologiques, paysagers, économiques et sociaux du site. Le secteur concerné est principalement constitué de boisements, de prairies, de fruticées et de milieux humides. Cet espace naturel est ouvert au public (zone de promenade, de rencontre et de bien-être) Le plan de gestion définit pour une durée de 5 ans, visera à mettre en valeur la nature auprès des usagers, tout en la préservant.

LES ZONES HUMIDES

   Les zones humides correspondent à des milieux où « l’eau est le facteur déterminant tant pour le fonctionnement de ces zones naturelles que pour la vie animale et végétale. » (zones-humides.org, 2017) Ces milieux ont vocation à se combler naturellement avec le temps par la prolifération de la végétation, l’accumulation de matière et la conquête du milieu par les ligneux. De plus, l’activité humaine exerce diverses pressions sur les zones humides (urbanisation, artificialisation des sols, canalisation des cours d’eau, pollution…), ce qui représente une menace pour ces milieux et l’écosystème associé. C’est pourquoi la préservation, la restauration et l’entretien des milieux humides sont nécessaires pour leur maintien. Le service effectue un suivi précis des zones humides, en programmant des inventaires réguliers, des opérations sur mesure d’entretien et des travaux de restauration des milieux en cas de besoin.

VEGETALISATION ALTERNATIVE: LES PRAIRIES FLEURIES

   La mise en place d’une prairie fleurie nécessite un travail du sol important qui consiste à éliminer une partie des végétaux déjà présents (poacées) et ainsi diminuer la compétition interspécifique. Cette préparation est indispensable pour offrir aux graines semées des conditions optimales de germination et de développement. Ce travail consiste à décompacter le sol sur 15 / 20 cm, évacuer les résidus de plantes adventices et les cailloux, et à égaliser le sol en affinant au maximum les particules de terre. (Morel et Renard, 2015) A partir de janvier, le travail du sol débute avec l’utilisation d’un motoculteur pour retourner et mélanger la terre. Le sol peut subir un deuxième passage si cela est nécessaire. La herse permet d’évacuer les cailloux et les résidus de mauvaises herbes. Ensuite, les graines sont semées début mars. A la fin de l’été (septembre/octobre), la prairie est fauchée.

L’ECOPATURAGE® AVEC LA VACHE PIE BLEUE

   Le jardin universitaire a mis en place une activité de pâturage pendant 3 ans (2014 – 2017) au niveau de l’ENS (Espace Naturel Sensible) avec 3 vaches de race pie bleue (Annexe 9). Cette race est à faible effectif, le Service participe donc à sa conservation en l’utilisant pour les pâtures de son site. Cette activité a eu pour effet de maintenir un milieu ouvert en exerçant une pression sur les herbacées et les ligneux (jeunes pousses d’arbre). Cela a résulté à la restauration d’une zone humide : la roselière. Dans le but de réaliser un plan de gestion de l’ENS, une année d’inventaire a été réalisée sur ce secteur. Pour garantir la fiabilité des résultats, cela a nécessité l’interruption de l’activité de pâturage qui exerçait une forte pression sur le milieu.

LE PATRIMOINE ARBORE

   Les parcelles boisées classées du parc universitaire sont en gérés par l’Office National des Forêts (ONF). (Bria, 05/2019) Cet organisme public a pour mission de gérer durablement les espaces forestiers, en prenant en compte les quatre fonctions d’une forêt : économique, environnementale, sociétale et protection des risques. (ONF, s.d.) Nos bois étant classés, seul l’entretien des périmètres et la mise en sécurité des cheminements piétons sont effectués. Les cœurs de parcelles sont laissés en gestion naturelle. Des opérations de régénération de parcelles peuvent avoir lieux en cas de nécessité. Sur notre site, pour préserver les milieux fragiles lors des chantier d’entretiens, l’ONF procède parfois à des opérations de débardage de bois par traction animale. Cela consiste à utiliser des chevaux de traits au lieu d’engins motorisés pour transporter les arbres abattus de leur lieu de coupe vers un lieu de dépôt. (Bria, 05/2019) Les arbres isolés et les parcelles boisées non classées sont entretenus en partie par l’équipe entretien général et en partie externalisée auprès d’entreprises spécialisées. L’équipe « Entretien général et patrimoine arboré » intervient principalement pour des urgences. Leur mission consiste à faire le repérage secteur par secteur d’arbres avec des besoins de taille. Deux types de tailles sont effectuées, les tailles de mise en sécurité avec la coupe de bois mort et les tailles de formation qui concernent les branches de faible diamètre. La période de taille des arbres commence début janvier jusqu’à fin mai, qui correspond à une période creuse de tonte et de fauche.

LA PRESERVATION DE LA FAUNE SAUVAGE

   La principale menace pesant sur la faune sauvage en milieu urbain est la destruction et la fragmentation des habitats par la construction d’infrastructures (bâtiments, voirie) et les activités humaines. Régulièrement, des morts accidentelles d’écureuils, d’amphibiens, de hérissons et de gros gibiers sont constatées sur le campus, due à l’activité humaine. La faune mobile sauvage ayant un besoin vital de se déplacer pour trouver leur nourriture, constituer des réserves, construire un abri, se reproduire… est largement impactée par le trafic routier et la réalisation de travaux. Certaines solutions peuvent être adoptées afin de limiter les impacts de l’activité humaine sur la faune sauvage. Dans cette volonté de protéger l’environnement et la faune sauvage, les gestionnaires du jardin universitaire adoptent des gestes écologiques simples, comme la création de conditions propices à l’installation de la faune et de la flore sauvage (protection des oiseaux pendant la nidification ; création d’habitats d’accueil : mares, meules, nichoirs… ; plantations d’espèces locales…), le bannissement des produits chimiques (désherbages manuels, utilisation d’engrais naturels…).

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Table des matières

I. Introduction
II. Présentation de la structure
III. Méthodologie
Méthodes de collecte des données
Cheminement méthodologique du travail
IV. Résultats et discussion
Diagnostic
Plan de gestion
Conclusion

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