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ATTEINTES PHYSIQUES LEGERES
Ces atteintes physiques supposent un contact direct entre lโagresseur et le corps de la victime. Cependant, ce contact physique est souvent trรจs minime et nโexplique pas entiรจrement pourquoi ces atteintes sont poursuivies par la loi (contravention de police le plus souvent). En effet, cโest surtout la consรฉquence de lโatteinte physique qui est punie car elle peut faire naรฎtre une grande รฉmotion chez lโindividu ou constituer une atteinte ร son honneur. Cโest le cas par exemple lorsquโune personne saisie une autre par le col de sa chemise, lui claque une porte au nez, lui crache ร la figureโฆ
COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES PAR ARMES.
COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES PAR ARMES CONTONDANTES
Les armes contondantes dรฉterminent des blessures par un mรฉcanisme contondant faisant intervenir plusieurs facteurs : le poids de lโarme, la force avec laquelle elle est portรฉe, la surface de contact et la rรฉsistance des tissus.
Ces armes contondantes dรฉterminent le plus souvent des contusions et des plaies contuses, du fait mรชme de leur mรฉcanisme.
ARMES CONTONDANTES NATURELLES
Cโest lโensemble des parties du corps humain qui peuvent servir ร porter des coups et ร faire des blessures. Il sโagit en gรฉnรฉral de la tรชte, du pied, du genou, de la main, du coude, des dents. Certaines de ces ยซ armes ยป sont dโutilisation facile et sont surtout ร la portรฉe de tout un chacun. Mais, pour leur perfectionnement, on peut bรฉnรฉficier dโune formation ou dโun entrainement (arts martiaux et disciplines associรฉes, ainsi que les sports de combat).
On associe รฉgalement aux armes naturelles, toutes les parties du corps dโun animal capables de dรฉterminer des blessures et de porter des coups. Cโest le cas du chien qui mord ou dโun bรฉlier qui charge. Dans ce cas, le fait est rรฉprรฉhensible si le propriรฉtaire de lโanimal lโa excitรฉ dans le but de nuire ร autrui, lโanimal รฉtant considรฉrรฉ dans ce cas comme lโinstrument de lโinfraction [35].
ARMES CONTONDANTES IMPROVISEES
Ces armes improvisรฉes sont trรจs diverses et la prรฉpondรฉrance des unes sur les autres dรฉpend du lieu oรน lโon se trouve au moment de lโinfraction.
Ainsi, dans la maison par exemple, les armes improvisรฉes seront surtout les instruments domestiques tels que les fourneaux, lโรฉcumoire, le banc, la bouteille, le pilon, le bรขtonโฆetc.
Dans les lieux de travail, on retrouvera les instruments qui servent au travail, exemple : chez un mรฉcanicien, nous retrouverons le marteau, la clรฉ ร molette, la barre de ferโฆ etc. Chez le maรงon, nous retrouverons les briques, la pelleโฆ
ARMES CONTONDANTES PREPAREES
Ce sont des instruments que lโhomme a crรฉes dans le but de porter des coups et รฉventuellement de faire des blessures. Elles sont toutes agressives. Il sโagit entre autres de la matraque, du coup de poing amรฉricain, du gourdin. La pierre peut รชtre une arme improvisรฉe quand elle est utilisรฉe seule. Par contre, quand on lance une pierre ร lโaide dโune fronde, elle devient une arme prรฉparรฉe. Lโutilisation de la fronde comme celle du boomerang nรฉcessite un entrainement [35].
COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES PAR ARMES BLANCHES.
Les armes blanches font rรฉfรฉrence au type dโobjet vulnรฉrant en cause et/ou aux circonstances mรฉdico-lรฉgales. Les plaies par arme blanche peuvent donc rรฉsulter de lโaction dโun instrument piquant, dโun instrument tranchant, et dโun instrument ร la fois tranchant et piquant.
Le type dโarme utilisรฉ va du canif ร la hache, et explique lโextrรชme variabilitรฉ de lโaspect macroscopique des plaies (et microscopique lors de lโรฉtude dโun prรฉlรจvement cutanรฉ aprรจs autopsie). La description de ces plaies est souvent complexe et comporte lโรฉtude des รฉlรฉments suivants : bords, berges, extrรฉmitรฉs, profondeur, et recherche des ponts entre les deux berges. Pour ce qui est de la description de la partie tranchante (longueur et largeur de la lame, prรฉsence dโun talon, caractรฉristique de la lameโฆ), รฉvocatrice du type dโarme en cause (cutter, couteau de cuisineโฆ), elle fait intervenir de nombreux facteurs et est du ressort du spรฉcialiste, il en est de mรชme du mode de prรฉhension de lโarme au moment oรน le coup a รฉtรฉ portรฉ.
Selon les circonstances mรฉdico-lรฉgales, on distinguera donc [15]:
. des plaies par accident,
. des plaies de dรฉfense,
. des plaies par automutilation,
. des plaies par suicide,
. des plaies par homicide,
. des plaies de simulation.
PLAIE SIMPLE ET PLAIE COMPLIQUEE.
La plaie simple intรฉresse le derme. La lรฉsion est profonde, mais les aponรฉvroses et les muscles sont respectรฉs. Les vaisseaux superficiels du chorion (artรฉrioles et veinules) ont รฉtรฉ sectionnรฉs donnant lieu ร une hรฉmorragie qui se rรฉpand sur la peau voisine et accole les berges de la paie. Il nโy a p as de bรฉance des lรจvres cutanรฉes dans cette variรฉtรฉ.
La plaie compliquรฉe ne diffรจre de la plaie simple que par lโatteinte des tissus plus profonds. Ici, en plus de la section vasculaire, on note une section des fibres รฉlastiques et des faisceaux musculaires. Lโhรฉmorragie, ici aussi, colmate partiellement la brรจche car, secondairement au colmatage de la brรจche, il se produit une rรฉtraction tissulaire. Dans leur รฉvolution, la plaie simple et la plaie compliquรฉe rรฉalisent le cas typique dโun processus inflammatoire รฉlรฉmentaire. A la 1ere heure, on observe une brรจche bรฉante de lโรฉpiderme avec des plages nรฉcrotiques et รฉventuellement des corps รฉtrangers. Une hรฉmostase va se produire, dรฉterminant un lacis fibrineux ou croรปte ร la surface de la plaie, protรฉgeant de lโinfection et de lโexsudation. Dans les heures qui suivent, la nรฉcrose sโaccentue du fait des troubles nutritifs locaux, et vers la 8 e heure, les phรฉnomรจnes vasculaires font apparaรฎtre un exsudat inflammatoire facilitant la formation de lโลdรจme. A partir des vaisseaux, les polynuclรฉaires vont rรฉaliser des manchons pรฉri-vasculaires. Ils se dirigent vers la zone dโattrition et participent ร la protรฉolyse et ร la phagocytose aboutissant ร la formation du pus dont lโรฉlimination facilite la restauration tissulaire.
Les phรฉnomรจnes tissulaires se produisent simultanรฉment aux phรฉnomรจnes vasculaires, les cellules fixes du tissu conjonctif ainsi que certaines cellules sanguines reprenant leur totipotence embryonnaire. Ceci aboutit vers le 4 e jour ร la formation du bourgeon charnu ou tissu de granulation ou blastรจme de rรฉgรฉnรฉration. Ce blastรจme saigne facilement, rรฉsiste bien ร lโinfection et nโest pas innervรฉ. La prolifรฉration des bourgeons assure le comblement de la plaie.
Lโaboutissement final est la guรฉrison par fermeture complรจte de la plaie vers le 8e – 10e jour. Ultรฉrieurement, lโรฉpaississement progressif de la couche รฉpithรฉliale et la rรฉgression du processus inflammatoire sous jacent assurent la restitution ad integrum de la peau.
ECRASEMENT ET BROIEMENT.
Ce sont des traumatismes dont lโintรฉrรชt est ร la fois local et gรฉnรฉral. Ils vont entrainer la constitution dโun syndrome gรฉnรฉral : le CRUSH SYNDROM. Et ils sont dโautant plus graves que la compression a รฉtรฉ plus prolongรฉe et les lรฉsions plus importantes.
Du point de vue local, le membre blessรฉ est livide, inerte, froid, ร la fois douloureux et insensible. La peau pourtant intacte au dรฉpart, se couvre bientรดt dโecchymoses et de phlyctรจnes.
Du point de vue gรฉnรฉral, on note des nausรฉes, des vomissements, des douleurs lombaires et surtout une rhabdomyolyse associรฉe ร un syndrome dโinsuffisance rรฉnale aigue progressive, due ร une nรฉphrite myohรฉmoglobinurique. Elle รฉvolue en trois phases : aprรจs une latence de plusieurs heures, apparait une myoglobinurie avec hรฉmoconcentration, puis se constitue progressivement une nรฉphrose caractรฉrisรฉe par une urรฉmie, une cylindrurie, une oligurie, une anurie, le tout รฉvoluant en 6 ร 7 jours soit vers la guรฉrison, soit vers la mort le plus souvent.
LES LESIONS BUCCO-DENTAIRES.
Elles peuvent รชtre isolรฉes ou rentrer dans le cadre dโun polytraumatisme. Les dents sont particuliรจrement vulnรฉrables lors des traumatismes de la face, car elles ne bรฉnรฉficient dโaucun ยซ pare choc ยป. La gravitรฉ de ces traumatismes varie selon lโรฉtat de la dent elle-mรชme, mais aussi selon lโรฉtat de dรฉlabrement des รฉlรฉments de soutien de cette derniรจre, ร savoir lโos alvรฉolaire et le ligament alvรฉolo-dentaire.
Par ordre de frรฉquence, sont atteintes majoritairement les incisives et les canines, et dans une moindre mesure les molaires et prรฉmolaires. La raison en est purement topographique, les traumatismes survenant le plus souvent de face.
Tous les ouvrages et articles consacrรฉs aux traumatismes bucco -dentaires sโaccordent ร les classer par rapport aux diffรฉrents tissus et structures de la dent et du parodonte atteints.
Ainsi, on distingue entre autres comme principales atteintes [45,53]:
la contusion dentaire : il sโagit du traumatisme le moins violent qui entraine un simple รฉbranlement de la dent sans fracture (tant au niveau de la dent que de ses organes de soutien),
la fracture : elle peut siรฉger soit au niveau de la couronne (partie vis ible de la dent), soit au niveau de son apex (racine), voire les deux. Il existe par ailleurs une รฉventuelle mise ร nue de la pulpe dentaire (organe amenant la vascularisation et lโinnervation de la dent) et/ou une fracture de lโos alvรฉolaire (os entourant et soutenant la dent),
la luxation partielle : il sโagit dโun dรฉplacement de la dent dans son alvรฉole que lโon peut faire bouger facilement. Elle nโest cependant pas sortie de sa cavitรฉ osseuse. Cette luxation partielle peut sโaccomplir dans les trois plans de lโespace, c’est-ร -dire en avant, en arriรจre, en haut (on parle alors dโingression) ou en bas (on parle alors dโรฉgression). Cette luxation peut รชtre associรฉe ร des fractures de lโos alvรฉolaire et des mises ร nue de la pulpe,
La luxation complรจte : stade ultime de la luxation partielle, la dent est alors totalement sortie de son alvรฉole.
NB : Devant tout traumatisme, et mรชme si lโapparence de la dent demeure intacte, il faut surveiller ร posteriori la vitalitรฉ de la dent.
DIAGNOSTIC POSITIF DES COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES.
Comme pour tout diagnostic positif, celui-ci doit comporter des รฉlรฉments anamnestiques, cliniques et paracliniques.
CIRCONSTANCES DE LโEXAMEN
La victime peut se prรฉsenter soit spontanรฉment (seule ou accompagnรฉe), soit ร la demande de la police ou de la gendarmerie par lโintermรฉdiaire dโune rรฉquisition judiciaire pour le mรฉdecin, voire une ordonnance de commission dโexpert si le dossier est dรฉjร entre les mains dโun juge dโinstruction.
Lโexamen de la victime se fera au mieux dans une structure spรฉcialisรฉe, idรฉalement une unitรฉ de victimologie dโun service de mรฉdecine lรฉgale. A dรฉfaut, il se fera dans un service dโurgences, de gynรฉcologie (si agression sexuelle) ou dans toutes autres structures mรฉdicales disposant dโun plateau technique dโexamen (table dโexamen, gants stรฉriles, spรฉculumsโฆ etc.).
ENTRETIEN PREALABLE
Le mรฉdecin, surtout sโil est rรฉquisitionnรฉ par la justice (et donc non choisi par la victime), doit se prรฉsenter et expliquer son rรดle, les objectifs de lโexamen mรฉdico-lรฉgal ainsi que la destinรฉe du rapport ou du certificat. De ce prรฉalable, dรฉpendra souvent la qualitรฉ de lโadhรฉsion de la victime ร cet examen, ainsi que le caractรจre complet ou non de ce dernier, et partant la qualitรฉ des constatations.
INTERROGATOIRE
Cโest le temps le plus important de lโexamen, tant dโun point de vue qualitatif (les dires fournissent en gรฉnรฉral beaucoup dโinformations, et cโest รฉgalement lร que le rรดle psychothรฉrapeutique du mรฉdecin sโexercera) que quantitatif (pour une durรฉe moyenne pouvant aller dโune demi-heure ร quarante-cinq minutes). Dรจs lโarrivรฉe de la victime, le mรฉdecin doit la rassurer, la mettre en confiance. Ceci nรฉcessite de la part de ce dernier, beaucoup de tact et de calme. Ensuite, on laissera le patient relater son histoire sans lโinterrompre. A la fin, le mรฉdecin pourra poser quelques questions pour รฉclaircir les points obscurs du discours du blessรฉ. Il faudra รฉviter de faire un interrogatoire policier et pouvoir nรฉgocier certaines rรฉticences. Il faudra รฉgalement procรฉder au recueil de certaines donnรฉes, notamment :
les antรฉcรฉdents mรฉdicaux de la victime pouvant interfรฉrer avec les consรฉquences des violences subies ou de renseigner sur un รฉtat de vulnรฉrabilitรฉ (exemple : hรฉmophilie, ostรฉoporose, grossesseโฆ),
les circonstances de lโagression : date, heure, lieu, dรฉroulement, les sรฉvices physiques et psychiques,
les plaintes : douleurs, impotence fonctionnelle, gรชne respiratoireโฆ,
lโรฉvaluation psychologique de la victime : prรฉsentation de la victime,
* si les faits sont rรฉcents, la victime est le plus souvent ยซ sous le choc ยป, sidรฉrรฉe, parfois dรฉpressive, parfois au contraire, la victime est agitรฉe, manifestant bruyamment sa douleur, ou alors elle peut paraรฎtre indiffรฉrente, รฉtrangรจre ร ce qui lui arrive,
* lorsque les faits sont anciens, on note le plus souvent un comportement normal. En cas de troubles psychologiques, ceux-ci pourront se traduire sous un tableau de syndrome de stress post traumatique, troubles dรฉpressifs, perturbations du comportement alimentaireโฆ
Cette รฉtape consciencieusement faite, le mรฉdecin pourra alors passer ร lโexamen physique.
EXAMEN PHYSIQUE
Lโexamen physique sera effectuรฉ avec le consentement de lโintรฉressรฉ(e). Il sera complet et le plus descriptif possible, tenant compte de la tolรฉrance de la victime ร lโexamen.
Il faut sโappesantir surtout sur les รฉlรฉments dโappels obtenus ร partir de lโinterrogatoire. En gรฉnรฉral, les blessures sont faciles ร mettre en รฉvidence, et un examen soigneux sโimpose car ร lโissue de celui-ci, une apprรฉciation doit รชtre donnรฉe.
Le mรฉdecin se doit donc de noter lโรฉtat gรฉnรฉral du patient, son รฉtat de conscience, ses donnรฉes anthropomรฉtriques (poids, tailles) de prรฉciser son cรดtรฉ dominant. Il faut examiner entiรจrement le corps, ร la recherche de signes ou de lรฉsions (mรชme les plus discrรจtes) tรฉmoignant de violences (un bon รฉclairage ainsi que lโusage dโune loupe sont souvent nรฉcessaires ร cet effet). Ces lรฉsions traumatiques doivent รชtre dรฉcrites (toujours utiliser un lexique adaptรฉ), prรฉcisant :
leurs types : excoriation, plaie, ecchymose, ลdรจme, fracture, brรปlureโฆ,
leurs localisations par rapport aux repรจres anatomiques les plus proches, sans omettre de souligner le cรดtรฉ atteint,
leurs formes : arrondie, รฉtoilรฉe, linรฉaire,
leurs contours : bords nets, flous, parfois dรฉchiquetรฉs ou broyรฉs par une plaie,
leurs dimensions : en largeur, en hauteur, en profondeur (la mesure en centimรจtre est toujours prรฉfรฉrable). En cas de lรฉsions profondes, prรฉciser les lรฉsions sous jacentes si elles existent (lรฉsions vasculo -nerveuses ou viscรฉrales),
leurs couleurs : lโaspect de lโecchymose รฉvolue selon la dรฉgradation de lโhรฉmoglobine qui infiltre les tissus (cf. les ecchymoses/caractรจres morphologiques des lรฉsions et leur รฉvolution),
leurs complications : hรฉmorragie, trouble sensitivo-moteur, perte de connaissanceโฆ
Il faudra prรฉciser le retentissement fonctionnel des lรฉsions, cโest ร dire ce que le patient ne peut pas faire ou fait avec gรชne. Exemple : le juge comprendra bien si on parle dโune ยซ plaie de 5cm ร la face antรฉrieure du genou droit, interdisant la flexion et imposant lโutilisation de bรฉquilles ยป ou ยซ ne permettant quโune marche grevรฉe de boiterie ยป. Mais une ยซ plaie de 5cm nรฉcessitant 4 points de suture au genou ยป ne lui apportera certainement pas les mรชmes informations.
Quelques fois, il est nรฉcessaire dโavoir recours ร un avis spรฉcialisรฉ ainsi quโร des examens complรฉmentaires. Le cas รฉchรฉant, les rรฉsultats de ces derniers (aussi bien lโavis du spรฉcialiste que les donnรฉes des examens complรฉmentaires) devront รชtre mentionnรฉs sur le certificat mรฉdical remis ร la fin de lโexamen.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Il sโagit essentiellement de techniques dโimagerie mรฉdicale telles que les radiographies, les scopies, lโรฉchographie. Le scanner et la rรฉsonance magnรฉtique nuclรฉaire entrent aussi dans ce cadre.
Les autres examens complรฉmentaires ne sont pas souvent systรฉmatiques et entrent dans le cadre des bilans ร faire, ou dans la surveillance des blessรฉs. On peut citer entre autres : les bilans sanguins, urinaires, ophtalmologiques, audiogrammeโฆ
NB : Les traitements instaurรฉs (plรขtre, points de suture, vaccination ou sรฉrum antitรฉtanique, suivi psychologique, mรฉdicaments, intervention chirurgicale, soins
odontostomatologiquesโฆ), ainsi que la durรฉe dโhospitalisation (si hospitalisation nรฉcessaire) doivent รชtre prรฉcisรฉs.
REDACTION DU CERTIFICAT MEDICAL DE COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES.
Pour apporter la preuve de la rรฉalitรฉ de son dommage physique, la victime doit produire des certificats mรฉdicaux dont la rรฉdaction donne au praticien gรฉnรฉraliste ou spรฉcialiste un rรดle mรฉdico-lรฉgal.
Ces certificats peuvent รชtre รฉtablis soit ร la demande de lโintรฉressรฉ (il lui est alors remis en mains propres sauf sโil sโagit dโun mineur oรน le certificat est remis au titulaire de lโautoritรฉ parentale), soit sur rรฉquisition policiรจre ou judiciaire (dans ce cas, il est adressรฉ ร lโautoritรฉ requรฉrante). Dans tous les cas, il sโagit dโun acte mรฉdical qui engage la responsabilitรฉ du signataire. Il va sโen dire que seul un certain nombre de personnes peuvent donc dรฉlivrer des certificats mรฉdicaux [9,35] :
les personnes titulaires du titre de docteur en mรฉdecine, inscrites au tableau de lโOrdre des mรฉdecins,
le remplaรงant non thรจsรฉ dโun mรฉdecin installรฉ mais titulaire dโune licence de remplacement visรฉe par le conseil de lโOrdre,
les internes des hรดpitaux,
les personnes ayant achevรฉ leurs รฉtudes mรฉdicales mais non encore titulaire de leur thรจse de doctorat.
Ainsi, toute personne non qualifiรฉe ร dรฉlivrer un certificat mรฉdical peut รชtre punie par la loi dโexercice illรฉgal de la mรฉdecine.
Rรฉdaction du certificat mรฉdical de coups et blessures
CERTIFICAT MEDICAL INITIAL (CMI)
Il doit รชtre รฉtabli en deux exemplaires (un pour la victime, lโautre pour le mรฉdecin). Il doit รชtre rรฉdigรฉ de faรงon claire et lisible car il ne faut pas oublier quโil est lu par des non mรฉdecins, des juristes, des agents de sรฉcuritรฉ sociale ou dโassuranceโฆ A cet effet, il faudra รฉviter les mots techniques spรฉcialisรฉs et les abrรฉviations (exemple : รฉcrire plutรดt fond dโลil et non FO), prรฉciser sโil sโagit dโune incisive, molaire, supรฉrieure, infรฉrieure, gauche ou droite, et non simplement son numรฉro. Le CMI de coups et blessures volontaires sera รฉtabli sur un document ร entรชte (prรฉ-imprimรฉ ou sur papier libre). Il doit รชtre rรฉdigรฉ le jour mรชme de lโincident (au mieux) ou dans les jours immรฉdiats qui le suivent.
Il doit comporter nรฉcessairement certaines informations :
lโidentitรฉ du mรฉdecin (nom et prรฉnoms, qualitรฉ et adresse, numรฉro dโinscription ร lโOrdre des Mรฉdecins),
lโidentitรฉ du patient examinรฉ (nom et prรฉnoms, date de naissance, adresse, profession),
sโil y a lieu, lโautoritรฉ requรฉrante et la nature de la mission confiรฉe,
la date et lโheure de lโexamen,
lโIncapacitรฉ Totale de Travail personnel.
Rรฉdaction du certificat mรฉdical de coups et blessures
Une authentification par signature manuscrite est nรฉcessaire. La date doit รชtre celle du jour de la rรฉdaction et de la signature. Accepter dโanti ou de postdater un tel document constituerait un faux en รฉcritures, passible de poursuites pรฉnales.
En rรจgle gรฉnรฉrale, le CMI de coups et blessures volontaires doit comporter trois rubriques de base:
LES DIRES ET DOLEANCES DE LA VICTIME.
Il importe de distinguer ce paragraphe de faรงon ร ce quโil apparaisse clairement que ce qui figure sur le certificat est la retranscription de ce que dit le patient, et non les constatations du mรฉdecin. Il sโagit donc de recueillir ici uniquement les รฉlรฉments susceptibles dโรฉclairer ou dโorienter lโexamen clinique et la comprรฉhension des blessures : lieu des faits, nombre des protagonistes, impact des coups, armes utilisรฉes, ainsi que les signes fonctionnels subjectifs ressentis.
Cโest ร ce niveau que lโon prรฉcisera les antรฉcรฉdents mรฉdicaux et chirurgicaux de la victime pouvant interfรฉrer avec lโรฉvolution des blessures.
LโEXAMEN CLINIQUE ET LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES.
Il sโagit ici de dรฉcrire toutes les lรฉsions observรฉes, mรชme si ร priori elles apparaissent bรฉnignes,ย sans intรฉrรชt. Au besoin, faire des schรฉmas reprรฉsentant les lรฉsions et leurs localisations topographiques.
On communiquera รฉgalement les rรฉsultats des examens paracliniques effectuรฉs, lโavis dโun spรฉcialiste (si ce dernier a รฉtรฉ sollicitรฉ), ainsi que le traitement administrรฉ ou prรฉconisรฉ.
LA CONCLUSION
Dans la plupart des cas, il sโagira ici dโรฉvaluer lโIncapacitรฉ Totale de Travail personnel (ITT) au sens pรฉnal du terme que certains auteurs considรจrent รฉgalement comme lโIncapacitรฉ Temporaire Totale (sur laquelle nous reviendrons ultรฉrieurement). Parfois, des prรฉcisions pourront รชtre apportรฉes : compatibilitรฉ des constatations avec les dires de la victime (un hรฉmatome jaunรขtre a en gรฉnรฉral plus dโune semaine dโanciennetรฉ par exemple). Le mรฉcanisme des lรฉsions pourra parfois รชtre utilement รฉclairรฉ par les constatations mรฉdicales. Cependant, en aucun cas, le mรฉdecin ne prendra partie, et si bien sรปr, il doit ร priori accueillir favorablement toute personne se dรฉclarant victime de coups et blessures, le praticien doit se garder de commettre la faute de ยซ certificat de complaisance ยป en tentant de garder en toutes circonstances son objectivitรฉ.
NB : Le mรฉdecin qui รฉtablit un CMI de coups et blessures volontaires constate des faits, il ne les atteste pas (il nโest pas tรฉmoin des faits).
CERTIFICAT MEDICAL DE COMPLAISANCE
Il sโagit dโun certificat mรฉdical dรฉlivrรฉ ร quelquโun qui nโy a pas droit, dans le but de lui รชtre agrรฉable ou de lui rendre un service. Cette dรฉfinition peut cependant รชtre plus รฉlargie. En effet, toute attestation erronรฉe, litigieuse ou franchement fausse peut รชtre considรฉrรฉe comme certificat de complaisance et nuire gravement ร lโhonorabilitรฉ et ร la dignitรฉ du mรฉdecin, et partant, ร celui du corps mรฉdical tout entier.
Le certificat mรฉdical est un document remis par le mรฉdecin au patient pour faire valoir un droit ou faire reconnaitre un รฉtat (de coups et blessures dans ce cas particulier). La responsabilitรฉ du mรฉdecin peut รชtre engagรฉe dรจs lors que ce document comporte des informations mรฉdicales inexactes. Il sโagit alors dโun faux certificat qui est par ailleurs condamnรฉ par le code de dรฉontologie mรฉdicale [1] (aux articles 17 et 24) ainsi que par le code pรฉnal (chapitre IV, section I, paragraphe V, article 143 et 144) :
Chapitre IV, section I, paragraphe V : des faux commis dans certains documents administratifs, dans les feuilles de route et certificats.
Article 143 : quiconque, pour se rรฉdimer lui-mรชme ou affranchir autrui d’un service public quelconque, fabriquera sous le nom d’un mรฉdecin, chirurgien ou toute autre personne exerรงant une profession mรฉdicale ou paramรฉdicale, un certificat de maladie ou d’infirmitรฉ, sera puni d’un emprisonnement d’une annรฉe au moins et de trois ans au plus.
Article 144 : hors le cas de corruption prรฉvu ร l’article 159 ci-aprรจs, tout mรฉdecin, chirurgien dentiste ou sage-femme qui, dans l’exercice de ses fonctions et pour favoriser quelqu’un, certifiera faussement ou dissimulera l’existence de maladies ou infirmitรฉs ou un รฉtat de grossesse, ou fournira des indications mensongรจres sur l’origine d’une maladie ou infirmitรฉ ou la cause d’un dรฉcรจs, sera puni d’un emprisonnement d’une ร trois annรฉes.
Le coupable pourra, en outre, รชtre privรฉ des droits mentionnรฉs en l’article 34 du prรฉsent Code pendant cinq ans au moins et dix ans au plus ร compter du jour oรน il aura subi sa peine.
Code de dรฉontologie mรฉdicale du Sรฉnรฉgal :
Article 17 : ยซ sont interdits : tout acte de nature ร procurer ร un malade un avantage injustifiรฉ ou illicite โฆ ยป.
Article 24 : La dรฉlivrance dโun rapport tendancieux ou dโun certif icat de complaisance constitue une faute grave.
La dรฉlivrance dโun certificat de complaisance est donc une faute grave (pรฉnale et disciplinaire), et constitue ร cet effet une infraction. Pour entrer dans le cadre de cette infraction, le praticien doit connaitre la faussetรฉ de ses dรฉclarations (dรฉclaration intentionnelle dโune maladie qui nโexiste pas par exemple, ou rรฉdaction dโun certificat sans examen prรฉalable du patient). Il est coupable quel que soit le mobile qui lโa poussรฉ ร รฉtablir le certificat de complaisance, c’est-ร -dire mรชme sโil pense quโil rend service au patient. Il convient de prรฉciser que cette infraction est constituรฉe sans que personne nโait ร prouver un prรฉjudice quelconque (cโest-ร -dire mรชme si personne nโen tire un avantage). Le mรฉdecin dans ce cas nโencourt des sanctions que sโil agit sciemment, et une erreur de diagnostic ne saurait en aucun cas constituรฉe un dรฉlit. Par contre, si le mรฉdecin tire un avantage quelconque du faux certificat (rรฉmunรฉration de quelle que nature que ce soit), la sanction est plus grave.
Sur le plan pรฉnal, on envisage deux variรฉtรฉs de faux :
le faux matรฉriel : dรฉsigne la fabrication de faux certificats par toute personne qui pour se libรฉrer lui-mรชme ou affranchir autrui dโun service, fabrique sous le nom dโun mรฉdecin, ou autre officier de la santรฉ, un certificat mรฉdical de maladie ou dโinfirmitรฉ,
le faux intellectuel : qui est le fait pour un mรฉdecin ou un membre du corps mรฉdical de dรฉlivrer un certificat attestant des faits mรฉdicaux inexacts. Il y a dรฉlit dรจs que le mรฉdecin affirme avoir examinรฉ le malade alors quโil ne sโest fiรฉ quโร ses dรฉclarations.
Il existe รฉgalement des circonstances qui aggravent la dรฉlivrance dโun faux certificat, ce sont :
la dรฉlivrance de faux certificats en รฉchanges de rรฉmunรฉration ou de dons,
la dรฉlivrance de fausses attestations pour non comparution dโun tรฉmoin en justice.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE I : RAPPELS SUR LES ASPECTS MEDICO-LEGAUX EN MATIERE DE CERTIFICATS MEDICAUX DES COUPS ET BLESSURES
1. ASPECT MEDICAL
2. ASPECT JURIDIQUE
3. LA REQUISITION
4. TEXTES REGISSANT LES COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES
CHAPITRE II: CONSTATATIONS DES COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES
1. ETUDE CLINIQUE DES COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES
2. DIAGNOSTIC POSITIF DES COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES
CHAPITRE III: REDACTION DU CERTIFICAT DE COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES
1. CERTIFICAT MEDICAL INITIAL
2. CERTIFICAT MEDICAL DE COMPLAISANCE
3. PLAN DE REDACTION DโUN CMI DE COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES
4. DESTINATION DU CERTIFICAT MEDICAL INITIAL
CHAPITRE IV: EVALUATION DE LโINCAPACITE TOTALE DE TRAVAIL
1. DEFINITION
2. EVALUATION DE LA DUREE DE LโITT
3. ITT ET RESERVES SOUS COMPLICATIONS ULTERIEURES
4. BAREME INDICATIF DE LโITT
CHAPITRE V: CERTIFICAT MEDICAL ET RESPONSABILITES DU MEDECIN
1. RESPONSABILITE MORALE DU MEDECIN
2. RESPONSABILITE SOCIO-ECONOMIQUE DU MEDECIN
3. RESPONSABILITES DU MEDECIN FACE A LA JUSTICE
4. RESPONSABILITE DISCIPLINAIRE OU DEONTOLOGIQUE DU MEDECIN
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DE LA QUALITE DES CERTIFICATS DESCRIPTIFS DE COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES AU SENEGAL
I. METHODOLOGIE
II. RESULTATS
III. COMMENTAIRES
IV. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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