L’origine de la dégradation environnementale
Durant l’ancien temps, appelé aussi époque archaïque, ou traditionnelle, les hommes primitifs ont vécu en harmonie pendant longtemps avec leur milieu. Cette cohérence entre l’homme et la nature est due à l’insuffisance en effectif des hommes. Ces sociétés dites primitives ou traditionnelles n’étaient que des cueilleurs chausseurs qui avaient besoin pour survivre, de bien connaître les plantes et les animaux. Aussi ces hommes ne possèdent-ils comme moyens que des techniques rudimentaires. Et tant que ces hommes restent peu nombreux avec leurs moyens techniques archaïques, leur impact sur la nature reste sans aucun doute inoffensif. Ce qui signifie que durant l’époque traditionnelle où la science reste encore inconnue, l’ environnement était encore dans son état intact ou naturel, en d’ autres termes, il n’ y avait pas de dégradation environnementale. Mais à partir du moment où l’homme sait utiliser des moyens techniques pour cultiver ne serait- ce que la hache ou la bêche, c’est la que commence la régression de la végétation naturelle. C’est là que l’homme commence à transformer ou à modifier la nature pour ses besoins de survie crées par la découverte scientifique. Au lieu d’utiliser des moyens techniques rudimentaires, l’homme se sert des moyens techniques modernes et perfectionnés dans le but de fournir des produits considérables et suffisants pour ne citer que dans d’autre de tous genres qui sont la source principale des pollutions ou de dégradation.
La sacralité du Kily
Ce récit mythique définit la fonction médiatique entre le créateur et les humains. Tout ceci s’organise sur la double opération : la rupture et l’union. Au départ, Zanahary (le créateur) cohabitait avec ses neufs fils, mais à la demande de ceux-ci, il se produisit une séparation : les fils habitèrent sur la terre et prirent le statut d’humain. Ils pouvaient communiquer directement avec le Créateur. Après la première rupture s’ajouta une deuxième : le neuvième fils ( Fahasivy), le dernier devenait le souffre-douleur des huit premiers qui, de cette manière, cherchaient à tromper l’ ennui provoqué par l’ absence de femme sur terre. C’est alors que l’ Ampy (foudre) se suit à tonner si bien qu’au bout d’un certain temps, les aînés virent une certaine créature accroupie tout près d’un grand kily. Aucun des huit fils présents n’étaient pas arrivé à la remuer. Mis au courant de la présence de l’être par ses frères, Fahasivy amorça une nouvelle rupture qui participa à sa sacralisation, son élévation divine. Ainsi parvenu au pied de l’arbre, le neuvième fils (Fahasivy) put retourner (vadiny) par (épouse) la créature qui s’ averait être une femme et en prit connaissance. Il s’unit à elle. Il décida de l’appeler « Ampela » par référence à la foudre qui avait tonné longtemps (ampy / foudre, ela/longtemps) et qui est en réalité un message de Dieu. Mais cet avertissement de Dieu entraîna une autre rupture. Le retour au village avec cette belle femme provoqua la jalousie de ses frères qui programmèrent de l’assassiner. Ce fratricide fut sanctionné par Dieu qui les priva en tant qu’ennemi (fahavalo), de la possibilité de retourner au ciel et de s’adresser directement à lui. Le concept de « fahavalo » (ennemi) est une forme de rupture au sein de la fraternité. Quant au cadet, son âme (fahasivy) âme du défunt, fut recueilli par Dieu. C’est là une troisième désunion : le mort ne cohabite pas avec les vivants. Le fahasivy, disjoint des vivants réalise une deuxième union avec le Divin. Et le mutisme de Dieu vis-à-vis des vivants constitue, par ailleurs une désunion. Mais la communication des hommes à son créateur n’est pas définitivement rompue. Elle passe désormais par le sikidy (focus) géomancie). Cette nouvelle union fut la déposition du corps du cadet suspendu aux branches du kily. Ce kily, par lequel le cadet a reçu et compris le message divin est aussi témoin d’un meurtre (de la disjonction absolue). Cependant l’arbre c’est-à-dire le kily fut de nouveau désigné par Dieu comme un médiateur entre lui et les hommes : les offrandes et les doléances adressées par les hommes au monde divin se feront désormais au kily. C’est l’union ultime des vivants à son créateur par laquelle l’arbre fixe sa « sacralité ». Il s’agit donc ici d’une fondation des noms des choses et non du signe sur la dimension transcendantale de l’existence enracinée dans le kily comme un intermédiaire sur la transcendance verticale (créateur) et « l’ ampela » sur la transcendance horizontale par la concentration sur l’arbre de la double transcendance à l’origine d’un symbolisme fort : l’arbre de la vie, l’arbre généalogique, l’arbre de la connaissance du bien et du mal et enfin l’arbre totem.
L’idée de valeurs ou de conservation dans le « Faly »
Compte tenu de son état d’esprit arriéré à l’époque, le peuple fuit le « mal » et cherche le « bien ». Le « mal » peut se traduire par tout ce qui est néfaste à la cohésion et à la bonne marche de la vie quotidienne. Et sans aucun remède, le mal peut entraîner la mort qui est considéré comme une séparation totale du mortel à sa famille et à son entourage. Alors quels sont- ils ces maux ? Ce sont la mort, les accidents, la famine, les maladies et les esprits maléfiques. Tous ces maux sont considérés à l’époque comme des forces invisibles et surnaturelles. Par contre le « bien » c’est tout ce qui est en dehors du « mal ». C’est-à-dire tout ce qui peut maintenir la longue vie sur cette terre ancestrale. Enfin pour éviter le mal et conserver le bien, le peuple traditionnel doit recourir aux « Fady ». Pour les « kilifaly », passer tout près d’eux est interdit, car on risque de perturber la tranquillité des dieux en sommeil. Cette conception malgache du « Fady » correspond à la définition du sociologue E. Durkheim qui dit : « l’objet sacré nous inspire, sinon de la crainte, du moins du respect qui nous écarte de lui, qui nous tient à distance et en même temps, il est l’ objet d’ amour et de désir ». Ainsi nous pouvons conclure qu’il ne peut pas y avoir du « sacré » sans « l’interdit » et qu’il n’ y a pas « d’interdit » sans le « sacré », car la crainte et l’affection sont toujours leur source. Pour l’affection, une certaine communauté Vezo appelée « ANTANJORO », ne mange pas de « KIBO » qui est une espèce de perdrix car celui-ci aurait sauvé la vie d’ un grand chef patriarcal lors d’ une invasion des brigands. Et le fait que le kily inspire de la peur ou de l’amour, élève l’arbre au dessus des espèces de même genre. Cette place se traduit par une valeur attribuée par l’homme à l’arbre considéré. Et cette considération sacrale donne naissance à son interdiction de ne pas le détruire et qui lui donne accès à sa conservation perpétuelle d’ où la pérennité des « kily » à Tuléar.
Le « Toaka gasy » ou le rhum local
Auparavant, la fabrication du « Toaka-gasy » ou rhum local est interdite par la loi du pays. C’est la raison pour laquelle son installation ne se trouve pas toujours dans la ville mais un peu écarté, en d’autres termes, dans les villages très proches de la ville. Mais comme il est autorisé actuellement, il peut circuler dans tout le territoire. Le « Toaka-gasy » est fabriqué à partir d’une fermentation de deux matières : les fruits du Kily et des morceaux de canne à sucre. Cette fermentation consomme beaucoup de fruits et de canne à sucre pour que le goût soit efficace. Le « Toaka-gasy » est très familier aux gens car il est très souvent utilisé pendant les cérémonies de coutume traditionnelle. De ce fait, il est une source économique car il peut nourrir beaucoup de famille.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE TOPOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTALE
I. 1- L’environnement au niveau mondial
I. 1. 1- Constat de dégradation environnementale
I. 1. 2- Origine de la dégradation environnementale
I. 1. 3- Les différentes pollutions existantes
I. 1. 4- Que faire face à cette crise
I. 2- Le kily dans la région de Toliara
I. 2. 1- L’arbre du kily
I. 2. 2- Implantation de kily à Tuléar
I. 2. 3- Le Kilisoafilira
I. 2. 4- Le Kilifaly – Sakama
I. 2. 5- Le kily de Betania-Centre
I. 2. 6- Le Kilifaly du Petit-Lycée
I. 2. 7- Le Kilifaly de Betania-Tanambao
I. 2. 8- Le Kilimarovahatse
I. 3- Essai typologique
I. 3. 1- Le Kily en tant qu’arbre ordinaire
I. 3. 2- Les caractéristiques du kily
I. 3. 3- Fonctions et rôles
I. 3. 4- La plantation
I. 3. 5- La possibilité de la plante à Madagascar
I. 3. 6- La classification
I. 3. 7- Le mythe de kily à Tuléar
I. 3. 8- La sacralité du kily
DEUXIEME PARTIE : ETUDE ANTHROPOLOGIQUE DU KILY A TULEAR
II. 1- Fondation de Tuléar
II. 1. 1- Origine du sacré
II. 1. 2- Kilisoafilira
II. 1. 3- Kilifaly Sakama
II. 1. 4- Kilifaly de Betania-Centre
II. 1. 5- Kilifaly de Betania-Tanambao
II. 1. 6- Kilifaly Petit-Lycée
II. 1. 7- Le kilimarovahatse
II. 2- Analyse du sacré
II. 2. 1- Le Kilisoafilira
II. 2. 2- Le Kilifaly – Sakama
II. 2. 3- Le Kily de Betania-Centre
II. 2. 4- Le Kilifaly de Betania-Tanambao
II. 2. 5- Le Kilifaly de Petit-Lycée
II. 2. 6- Le Kilimarovahatse
II. 2. 7- La double transcendance du kily
2. 7. 1- La transcendance horizontale
2. 7. 2- La transcendance horizontale
2. 7. 3- Le kily en tant que faly ou interdit
2. 7. 4- L’idée de valeurs ou de conservation dans le faly
II. 3- Les rites
II. 3. 1- La notion du kily des ancêtres
II. 3. 2- La croyance de la présence des ancêtres
II. 3. 3- Les mythes
II. 3. 4- Les rites religieux ou les « Tata »
3. 4. 1- La hiérarchie aux rites
3. 4. 2- Raisons du Tata
II. 3. 5- Différentes sorte de Tata
3. 5. 1- Le Tata quotidien
II. 3. 6- Tata omby au pied de kilifaly
3. 6. 1- Son déroulement
II. 3. 7- Le sens du symbole chez le Vezo
3. 7. 1- La signification symbolique du coin Nord-Est
II. 3. 8- La signification symbolique de la victime du bœuf et de son sang
TROISIEME PARTIE : LA DESACRALISATION DU KILY ORIGINE DE DEBOISEMENT A TULEAR
III. 1- Conflits de valeurs
III. 1. 1- La réaction des malgaches face au colonisateur européens
III. 1. 2- La réaction des européens face aux malgaches
III. 2- La déconsidération de la valeur sacrée de kily à Tuléar
III. 2. 1- Le cas du kilifaly du Petit-Lycée
III. 2. 2- Le cas de Kilimarovahatse
III. 2. 3- Le cas de Kily Betania-Centre
III. 2. 4- Changement de mentalité
III. 2. 5- Deux cultures juxtaposées
III. 3- Le kily source économique
III. 3. 1- Le jus de kily
III. 3. 2- Le Toaka-gasy ou le rhum local
III. 3. 3- Le charbon facteur de déboisement
III. 3. 4- La pauvreté facteur de déboisement
III. 3. 5- Les incendies facteur de déboisement
III. 3. 6- Solution proposé
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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