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Disponibilitรฉ
Les mรฉdicaments contre la toux font l’objet de diffรฉrentes rรฉglementations de vente en fonction des pays. Deux modรจles sโaffrontent : celui des pays latins (Espagne, Italie, Portugal) oรน les mรฉdicaments sans ordonnance sont uniquement en vente en pharmacie et celui des anglo-saxons (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas), plus libรฉral, permettant un accรจs facilitรฉ aux mรฉdicaments. Dans ces pays, les mรฉdicaments sont vendus dans des commerces tels que des drugstores. En France, comme en Europe globalement, le modรจle qui est celui des pays latins รฉvolue peu ร peu vers celui des anglo-saxons.
Depuis le dรฉcret du 1er juillet 2008, l’automรฉdication est facilitรฉe par la vente en accรจs libre de 300 mรฉdicaments (dont 24 mรฉdicaments homรฉopathiques et 18 ร base de plantes), c’est ร dire devant les comptoirs des officines. Cette zone d’accรจs libre n’est pas obligatoire et reste ร l’apprรฉciation du pharmacien. Elle nรฉcessite d’รชtre signalรฉe, bien limitรฉe et d’รชtre ร proximitรฉ directe du comptoir. Ces mรฉdicaments en accรจs libre correspondent ร la catรฉgorie ยซ PMF ยป et peuvent รชtre assimilรฉs aux mรฉdicaments dits ยซ Over-The-Counter ยป (OTC) dans les pays anglo-saxons. Dans cette catรฉgorie, les mรฉdicaments ร destination de la population pรฉdiatrique sont rares : il n’existe pas de mรฉdicaments pour les nourrissons autre que de la phytothรฉrapie ou de l’homรฉopathie (Stodalยฎ). Depuis janvier 2008 aux รtats-Unis, les traitements contre la toux destinรฉs aux enfants de moins de 2 ans ont รฉtรฉ retirรฉs de la vente en accรจs libre (20).
Les modalitรฉs de vente des mรฉdicaments sans ordonnance ont rรฉcemment รฉvoluรฉ puisque leur vente en ligne a รฉtรฉ autorisรฉe. Ce type de vente nรฉcessite l’approbation du directeur de l’Agence Rรฉgionale de Santรฉ du territoire dans lequel se trouve le pharmacien. Cette รฉvolution de la mise ร disposition de mรฉdicaments en accรจs direct pose la question d’une libรฉralisation allant jusqu’ร la vente de mรฉdicaments sans ordonnance ailleurs que dans les pharmacies, notamment dans les supermarchรฉs.
Avantages
L’automรฉdication constitue un enjeu fort de santรฉ publique sur le plan รฉconomique et dรฉmographique. Il faut noter que les Dรฉpenses de Soins et de Biens Mรฉdicaux (DSBM) en 2014 reprรฉsentaient 8,9 % du Produit Intรฉrieur Brut (PIB) soit 190,6 milliards d’euros. Ce pourcentage croit lรฉgรจrement depuis 2012 (20).
L’automรฉdication reprรฉsentait 7,6 % du marchรฉ pharmaceutique global en France en 2012. Malgrรฉ une hausse de 3,2 % cette mรชme annรฉe, elle reste toujours infรฉrieure ร celle de l’Allemagne (11,2 %), du Royaume-Uni (12,3 %) et de la Belgique (14%) (21).
Dans le baromรจtre 2015 de l’Association Franรงaise de l’Industrie Pharmaceutique pour une Automรฉdication responsable (AFIPA) (22), lโautomรฉdication a progressรฉ de 5,2 % en 2014 ร hauteur de 2,5 milliards dโeuros. Par ailleurs, le prix moyen du mรฉdicament en automรฉdication en France (4,58 euros) reste infรฉrieur ร la moyenne (6,16 euros) des 8 pays europรฉens รฉtudiรฉs (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Italie, Suรจde et Angleterre), montrant que le facteur prix n’est pas l’รฉlรฉment dรฉterminant dans l’automรฉdication (23).
En France, la prise en charge collective du petit risque est habituelle. Le systรจme de santรฉ franรงais a pour habitude de rembourser ร plus de 50 % les mรฉdicaments, contrairement ร ses homologues europรฉens qui les remboursent ร hauteur de 30 % environ (23). Ce phรฉnomรจne peut contribuer ร freiner le dรฉveloppement de l’automรฉdication. Lโannรฉe 2001 marque le dรฉbut dโun processus de dรฉremboursement de nombreux mรฉdicaments dont le Service Mรฉdical Rendu (SMR) รฉtait jugรฉ insuffisant, ayant pour effet d’augmenter le recours ร l’automรฉdication (24).
La dรฉmographie mรฉdicale des mรฉdecins gรฉnรฉralistes et des pรฉdiatres รฉtant en rรฉgression, lโautomรฉdication semble devenir un recours logique. En 2015, le nombre de pรฉdiatres รฉtait de 7073, dont 4539 รฉtaient salariรฉs dโune clinique ou dโun hรดpital, 823 avaient une activitรฉ mixte salariรฉe ou libรฉrale et 1710 travaillaient en secteur libรฉral.
Ainsi, la France disposait en 2013 de 1 pรฉdiatre pour 6 800 enfants, contre une moyenne europรฉenne de 1 pรฉdiatre ambulatoire pour 2 094 enfants (25). Le nombre de mรฉdecins gรฉnรฉralistes baisse en secteur libรฉral par rapport au salariat. Parmi les 7525 mรฉdecins nouvellement inscrits au tableau de lโOrdre en 2014, 61,6 % ont fait le choix dโexercer leur activitรฉ en tant que salariรฉ tandis que seulement 15,4 % des nouveaux inscrits ont choisi un mode dโexercice libรฉral et/ou mixte (26). Au 1er janvier 2015, on dรฉnombrait 102 485 mรฉdecins gรฉnรฉralistes, soit 155 mรฉdecins pour 100 000 habitants. Parmi eux, 69 010 mรฉdecins (67 %) avaient une activitรฉ libรฉrale ou mixte (27).
Dans ce contexte de dรฉremboursement des mรฉdicaments et de diminution de la dรฉmographie mรฉdicale, il semble utile dโencourager une automรฉdication familiale qui se veut tant que possible responsable, notamment dans le cas trรจs frรฉquent des infections bรฉnignes des voies aรฉriennes supรฉrieures.
Risques, en particulier en pรฉdiatrie
Une รฉtude toulousaine met en รฉvidence que 39% des parents pensent prendre un risque en administrant un mรฉdicament en automรฉdication ร leur enfant. Les mรฉdicaments les plus utilisรฉs รฉtaient le paracรฉtamol et l’ibuprofรจne. En dรฉlivrant le traitement, 55% des parents font une erreur en automรฉdiquant leur enfant (par exemple, 21% associent deux marques de paracรฉtamol ou deux anti-inflammatoires, 10% รฉchangent les pipettes entre les mรฉdicaments) Cette รฉtude met en lumiรจre les limites de lโautomรฉdication, notamment liรฉes au conditionnement et au risque de surdosage (1).
Limites liรฉes au conditionnement
La particularitรฉ des traitements pรฉdiatriques est la nรฉcessitรฉ dโadapter les doses en fonction du poids. Les dispositifs doseurs sont multiples (cuillรจres-mesure, gobelet, compte-gouttes, seringue oraleโฆ) et peuvent รชtre ร lโorigine dโerreurs. Ainsi, lโutilisation dโune cuillรจre domestique est frรฉquente et rend imprรฉcise lโadministration dโun sirop. Le compte-goutte est moins fiable en cas de nombre รฉlevรฉ de gouttes ou de mauvaise verticalisation du dispositif. Les gobelets sont les dispositifs les moins prรฉcis avec un risque de surdosage majeur (3). Concernant les seringues graduรฉes (ou pipettes), le risque rรฉside dans la possibilitรฉ pour les familles dโinter-changer les dispositifs dโadministration (10 % des parents affirment lโavoir dรฉjร fait) (1). La pipette du paracรฉtamol nโest, par exemple, par interchangeable avec celle de lโibuprofรจne (28).
Selon certaines รฉtudes, la vigilance doit รชtre de mise concernant les emballages des mรฉdicaments destinรฉs aux enfants, notamment parce que certains de ces emballages ne mentionnent pas la population destinataire (nourrissons, enfantsโฆ) ou ne possรจdent pas de bouchon sรฉcurisรฉ. Par ailleurs, il faut noter que beaucoup de familles ignorent la nuance entre ยซ Enfant ยป et ยซ Nourrisson ยป. Ces prรฉcisions sont habituellement inscrites sur les boites des mรฉdicaments (29).
Enfin, il a รฉgalement รฉtรฉ rapportรฉ des confusions concernant les gammes ombrelles, mรฉdicaments de compositions diffรฉrentes sous un mรชme nom de marque (3). Lโexemple du Coquelusรฉdal ยฎ suppositoire est marquant. Le Coquelusรฉdal ยฎ suppositoire enfant contenait du niaouli, dรฉrivรฉ terpรฉnique contre-indiquรฉ en cas dโantรฉcรฉdent neurologique et chez le nourrisson de moins de 30 mois, contrairement au Coquelusรฉdal ยฎ suppositoire nourrisson qui se composait seulement de grindelia et de gelsemium. Le recensement de 20 cas de mรฉsusage a conduit ร une modification des emballages en 2009. Depuis, seuls ont รฉtรฉ constatรฉs 3 cas dโerreur dโadministration de Coquelusรฉdal ยฎ suppositoire enfant ร des nourrissons de 5 mois ร 2 ans. Aucun effet secondaire nโa รฉtรฉ rapportรฉ sur la pรฉriode allant dโoctobre 2009 ร janvier 2010 (29).
Limites liรฉes au surdosage
Selon la revue Prescrire qui reprend des donnรฉes collectรฉes par le Centers for Disease Control and Prevention des Etats-Unis en 2004-2005, il a รฉtรฉ recensรฉ 7 000 consultations en urgence pour des enfants de moins de 11 ans qui prรฉsentaient des effets indรฉsirables dus ร des surdosages en mรฉdicaments contre la toux et le rhume. Il est ร noter que deux tiers de ces enfants avaient pris des mรฉdicaments sans supervision dโun adulte (30).
Limites liรฉes au manque dโinformation
En 2010, une รฉtude rรฉalisรฉe ร Toulouse portant sur lโautomรฉdication chez les moins de 12 ans mettait en รฉvidence quโun tiers des parents pensaient ne pas รชtre bien informรฉs pour automรฉdiquer leur enfant et que 7 % lโavaient dรฉjร fait malgrรฉ un doute. Les risques envisagรฉs par les parents รฉtaient lโerreur de dose pour 28 %, lโerreur diagnostique pour 15 %, les interactions mรฉdicamenteuses pour 15 % et lโallergie pour 11 % (1).
RECOMMANDATIONS SUR LA PRISE EN CHARGE DE LA TOUX
Du fait du recours grandissant ร lโautomรฉdication de la toux mais aussi du problรจme de sรฉcuritรฉ quโengendre cette pratique, les autoritรฉs ont progressivement rรฉglementรฉ lโaccรจs aux mรฉdicaments de la toux.
Grands principes de prise en charge du rhume et de la toux
En 2011, lโAFSSAPS a publiรฉ des recommandations (2) pour la prise en charge de la toux aigue chez les nourrissons. Elle insistait sur les rรจgles hygiรฉno-diรฉtรฉtiques telles que la dรฉsobstruction naso-pharyngรฉe pluriquotidienne au sรฉrum physiologique, lโรฉviction de lโexposition au tabac, lโhydratation rรฉguliรจre et une tempรฉrature ร 19-20ยฐC dans la chambre du nourrisson
Le caractรจre banal ainsi que lโรฉvolution habituelle de la toux (rรฉgression en 10 ร 15 jours gรฉnรฉralement, mais persistance possible jusquโร 3 ร 4 semaines) est rappelรฉ. Une nouvelle consultation du mรฉdecin est prรฉconisรฉe dans les cas suivants : persistance et aggravation de la toux, asthรฉnie, fiรจvre dโapparition secondaire, changement de comportement du nourrisson, aggravation ou apparition dโune gรชne respiratoire, vomissements rรฉpรฉtรฉs au cours ou en dehors des repas, forte baisse de la ration alimentaire (en dessous de 50 %).
Recommandations sur les traitements antitussifs
Depuis 2009, un processus de rรฉรฉvaluation des indications des traitements antitussifs chez les nourrissons par la pharmacovigilance a eu lieu en France.
En avril 2010, les sirops mucofluidifiants, mucolytiques et lโHรฉlicidine ยฎ ont รฉtรฉ contre-indiquรฉs chez les enfants de moins de 2 ans. Cette mesure faisait suite ร la constatation de 70 cas de complications respiratoires liรฉes ร une aggravation de lโencombrement bronchique. Plus de la moitiรฉ de ces complications รฉtaient survenues chez des nourrissons de moins dโun an, en raison de leur faible capacitรฉ ร tousser pour รฉliminer les sรฉcrรฉtions produites (2).
En mars 2011, cโest au tour des sirops anti-histaminiques de 1รจre gรฉnรฉration et du fenspiride (Pneumorel ยฎ) dโรชtre contre-indiquรฉs chez les nourrissons. Leur manque dโefficacitรฉ associรฉ ร des effets indรฉsirables non nรฉgligeables ร type de convulsion, dโagitation, de dรฉpression respiratoire et de somnolence chez le nourrisson pouvant se compliquer en cas dโencombrement bronchique ont รฉtรฉ rapportรฉs (2).
En dรฉcembre 2011, les suppositoires aux terpรจnes (incluant le camphre, le cinรฉole, le niaouli, le thym sauvage, le terpinol, la terpine, le citral, le menthol, les huiles essentielles dโaiguille de pin, dโeucalyptus ou de tรฉrรฉbenthine) sont contre-indiquรฉs chez les nourrissons de moins de 30 mois et les enfants ayant des antรฉcรฉdents dโรฉpilepsie ou de convulsions fรฉbriles. Ces complications neurologiques (convulsions, somnolence et agitation) sont liรฉes ร lโimmaturitรฉ du systรจme nerveux central. Une รฉvaluation du Comitรฉ des Mรฉdicaments ร Usage Humain (CMUH) de lโAgence Europรฉenne du Mรฉdicament nโa pas clairement dรฉmontrรฉ dโefficacitรฉ de ces mรฉdicaments et a abouti ร leur limitation dโemploi. Il faut noter que ce risque convulsif avait dรฉjร conduit, en 1996, ร contre-indiquer les spรฉcialitรฉs ร base de terpรจnes par voie cutanรฉe et par voie nasale en raison des mรชmes complications (2,31).
En ce qui concerne les sirops antitussifs ร base dโopiacรฉs comme le dextromรฉthorphane ou la codรฉine, il existe une contre-indication chez le nourrisson en raison de leur pouvoir dรฉpresseur respiratoire (2).
En 2007 aux Etats-Unis, une รฉtude commandรฉe par la Food and Drug Association (FDA) concernant les mรฉdicaments de la toux et du rhume destinรฉs aux enfants de moins de 2 ans (antihistaminiques, dรฉcongestionnants contenant de lโรฉphรฉdrine, pseudo-รฉphรฉdrineโฆ) rapportait une augmentation du nombre dโingestions accidentelles ou de surdosages involontaires, parfois suivis de dรฉcรจs (32). Cette constatation a conduit ร lโinterdiction de la vente de ces traitements en OTC associรฉe ร des rรจgles prรฉcises de conditionnement, notamment avec la mention ยซ Ne pas utiliser en dessous de lโรขge de 4 ans ยป. Une campagne dโinformation destinรฉe aux parents a fait suite ร cette mesure, insistant sur lโimportance de ne pas utiliser les traitements antitussifs chez leurs nourrissons, mรชme sโils avaient รฉtรฉ prescrits ร des enfants plus grands (33). Au Canada, des mesures similaires ont รฉtรฉ adoptรฉes en 2009 puis rappelรฉes en 2016 avec une contre-indication des mรฉdicaments de la toux et du rhume avant lโรขge de 6 ans (34).
Dans les suites de ces mesures, une diminution significative de 46 % des erreurs thรฉrapeutiques a รฉtรฉ constatรฉe. Nรฉanmoins, les empoisonnements accidentels chez les moins de 2 ans demeuraient stables (35).
LES ETABLISSEMENTS DโACCUEIL DU JEUNE ENFANT ET LES CENTRES MEDICO-SOCIAUX
Les รฉtablissements dโaccueil du jeune enfant (EAJE)
Plus connus sous le terme de ยซ crรจches ยป, ces รฉtablissements regroupent notamment, depuis le dรฉcret nยฐ2000-762 du 1er aout 2000, les haltes garderies et les รฉtablissements rรฉalisant du multi-accueil, cโest-ร -dire lโensemble des dispositifs ni familiaux ni scolaires offrant un lieu de vie ร lโenfant de moins de 6 ans. Ils sont ร distinguer des assistantes maternelles indรฉpendantes qui exercent le plus souvent ร leur domicile.
Parmi les EAJE, il existe des รฉtablissements dont le gestionnaire est public, comme les crรจches municipales ou intercommunales. Dโautres ont un gestionnaire privรฉ comme les crรจches associatives, qui se situent dans le champ non lucratif de lโรฉconomie sociale et solidaire, ou les crรจches dโentreprises qui se situent, quant ร elle, dans le champ lucratif.
On distingue รฉgalement, parmi les EAJE, la halte-garderie qui est un lieu de garde occasionnel destinรฉ aux enfants en รขge prรฉscolaire.
Par ailleurs, il existe une entitรฉ particuliรจre dans les EAJE qui est la crรจche familiale. Celle-ci constitue une formule intermรฉdiaire entre lโaccueil collectif et lโaccueil par une assistante maternelle. Elle regroupe des assistants maternels agrรฉรฉs qui accueillent des enfants ร leur domicile mais qui sont encadrรฉs par une รฉquipe de professionnels qualifiรฉs (mรฉdecin et รฉducateur de jeunes enfants)
Les centres mรฉdico-sociaux (CMS)
Un Centre Mรฉdico-Social (CMS) regroupe diffรฉrents services dรฉpartementaux pour agir concrรจtement en faveur de lโenfance, de la famille et de tous les habitants confrontรฉs ร des difficultรฉs. Au sein dโun CMS, on trouve notamment le service de Protection Maternelle et Infantile (PMI). Au sortir de la 2รจme guerre mondiale, la mortalitรฉ infantile รฉtait trรจs importante en raison dโune mauvaise alimentation, dโune surveillance mรฉdicale des femmes enceintes insuffisante et dโune hygiรจne prรฉcaire ร lโorigine dโinfections frรฉquentes et de maladies contagieuses. Une ordonnance du 2 novembre 1945 permet la fondation des services de PMI, permettant notamment la surveillance mรฉdicale des enfants jusquโร 6 ans et lโรฉducation des mรจres. Les consultations y sont gratuites. Leur fonctionnement est rรฉgi par le code de santรฉ publique (36).
PATIENTS ET METHODES
Notre รฉtude a portรฉ sur lโautomรฉdication de la toux de lโenfant jusquโร lโรขge de 3 ans dans le cadre familial. Lโobjectif principal รฉtait de mesurer la prรฉvalence de lโautomรฉdication de la toux puis dโanalyser les pratiques qui sโy rapportent. Nous avons donc rรฉalisรฉ une รฉtude รฉpidรฉmiologique transversale rรฉtrospective ร lโaide dโauto-questionnaires distribuรฉs dans les crรจches et les CMS de Rouen et son agglomรฉration entre le 4 et le 31 janvier 2016.
POPULATION ETUDIEE
Il sโagissait dโenfants qui รฉtaient gardรฉs dans les Etablissements dโAccueil du Jeune Enfant (EAJE) de Rouen et son agglomรฉration. Il sโagissait de tous les รฉtablissements municipaux de la ville de Rouen (846 enfants en crรจche et 425 en halte-garderie selon le rapport dโactivitรฉ des crรจches sur lโannรฉe 2015) ainsi que des crรจches dโentreprise gรฉrรฉes par lโorganisme Liberty (regroupant 450 enfants environ) situรฉes sur Rouen et son agglomรฉration (Mont-Saint-Aignan, Bois-Guillaume, Sotteville-lรจs-Rouen, Petit-Quevilly et Saint Etienne du Rouvray) et par le Centre Hospitalier Becquerel (55 places). Enfin, une crรจche associative รฉtait gรฉrรฉe par lโorganisme Le Moulin Vert (40 places). Par ailleurs, des questionnaires ont รฉtรฉ distribuรฉs dans les 8 Centre Mรฉdico-Sociaux (CMS) de Rouen.
Lโรฉtude concernait les enfants de 0 ร 3 ans inclus. Cette tranche dโรขge est celle qui รฉtait concernรฉe par les recommandations de lโAfssaps en 2011 pour le traitement de la toux.
QUESTIONNAIRE
Les auto-questionnaires รฉtaient remis ร tous les parents des enfants gardรฉs en EAJE ou consultant dans un CMS durant la pรฉriode de recueil des donnรฉes. Ils avaient la possibilitรฉ de rรฉpondre sur place ou chez eux et de le rendre une fois rempli.
Le questionnaire (Annexes 1 et 2) comportait 23 questions selon divers formats : des questions ร choix multiples, des questions auxquelles il fallait rรฉpondre par oui ou par non ainsi que des questions ร rรฉponse courte. Les questions portaient sur les problรจmes de santรฉ de lโenfant (partie 1), sur les traitements qui lui avaient รฉtรฉ donnรฉs ou non lorsqu’il toussait (parties 2 et 3), sur les connaissances des parents concernant les sirops antitussifs (partie 4) et sur des donnรฉes dรฉmographiques de base (partie 5).
Au dรฉbut de chaque questionnaire, il รฉtait proposรฉ aux parents de donner les raisons dโune absence de rรฉponse รฉventuelle.
Une note dโinformation accompagnait chaque questionnaire, permettant aux familles de connaรฎtre lโobjectif de lโรฉtude, le public visรฉ ainsi que les diffรฉrents formats de questions. Le caractรจre anonyme des rรฉponses leur รฉtait รฉgalement prรฉcisรฉ. Pour cela, ils รฉtaient invitรฉs ร mettre le questionnaire une fois rempli sous enveloppe. Une adresse mail permettait aux parents de poser les รฉventuelles questions relatives au remplissage du questionnaire.
Une pรฉriode de test des questionnaires a รฉtรฉ organisรฉe courant dรฉcembre 2015 auprรจs de 10 parents afin de juger de la bonne comprรฉhension des questions. Elle a permis lโadaptation de certaines formulations trop complexes.
INVESTIGATEURS
Les questionnaires รฉtaient remis par lโรฉquipe dโaccueil de la structure dans laquelle รฉtait pris en charge lโenfant. Dans le cas des EAJE, les questionnaires รฉtaient distribuรฉs soit par la puรฉricultrice ou lโรฉducatrice jeunes enfants (EAJE) en charge de la structure, soit par lโassistante maternelle en contact direct avec lโenfant. Dans le cas des CMS, les questionnaires รฉtaient remis aux parents au dรฉcours de la consultation par le mรฉdecin prenant en charge lโenfant. Une aide รฉtait proposรฉe aux parents qui avaient des difficultรฉs de comprรฉhension de la langue franรงaise. Dans certains cas, celui-ci commenรงait ร rรฉpondre avec les parents aux questions sur les antรฉcรฉdents de lโenfant avant de les laisser rรฉpondre seuls aux questions suivantes.
Avant le dรฉbut du recueil de donnรฉes, chaque structure a รฉtรฉ informรฉe de lโobjectif du travail ainsi que des modalitรฉs de distribution des questionnaires. Chaque responsable de structure ou mรฉdecin de CMS a รฉtรฉ rencontrรฉ pour prรฉsenter le questionnaire, organiser la distribution et le recueil des questionnaires, rรฉpondre aux รฉventuelles questions.
VALIDATION ETHIQUE
Lโรฉtude sโintรฉressant ร une population pรฉdiatrique, un avis auprรจs du Comitรฉ de Protection des Personnes (CPP) du CHU de Rouen รฉtait nรฉcessaire. Celui-ci, aprรจs รฉtude du projet, ne voyait aucune objection ร sa rรฉalisation. Sa dรฉcision a รฉtรฉ rendue le 18 dรฉcembre 2015.
ANALYSE STATISTIQUE
Lโanalyse des donnรฉes a รฉtรฉ effectuรฉe grรขce au logiciel Excel 2016 pour le recueil des donnรฉes, la rรฉalisation de tableaux croisรฉs dynamiques et le calcul des moyennes. Les tests statistiques ont รฉtรฉ rรฉalisรฉs ร partir du site de statistiques en ligne biostaTGV (37). Le test du Chi-2 a รฉtรฉ utilisรฉ afin de mettre en รฉvidence ou non lโindรฉpendance de deux variables nominatives dichotomiques sur une mรชme population. Le seuil dโerreur รฉtait fixรฉ ร 5 %.
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Table des matiรจres
I. INTRODUCTION
II. DEFINITIONS ET CONNAISSANCES ACTUELLES
A.LA TOUX
B.LE RHUME, CAUSE FREQUENTE DE TOUX CHEZ LโENFANT
C.LโAUTOMEDICATION
1.Dรฉfinitions
2.Disponibilitรฉ
3.Avantages
4.Risques, en particulier en pรฉdiatrie
a.Limites liรฉes au conditionnement
b.Limites liรฉes au surdosage
c.Limites liรฉes au manque dโinformation
D.RECOMMANDATIONS SUR LA PRISE EN CHARGE DE LA TOUX
1.Grands principes de prise en charge du rhume et de la toux
2.Recommandations sur les traitements antitussifs
1.Les รฉtablissements dโaccueil du jeune enfant (EAJE)
2.Les centres mรฉdico-sociaux (CMS)
III. PATIENTS ET METHODES
A.POPULATION ETUDIEE
B.QUESTIONNAIRE
C.INVESTIGATEURS
D.VALIDATION ETHIQUE
E.ANALYSE STATISTIQUE
IV. RESULTATS
A.DONNEES GENERALES
1.Rรฉpartition des questionnaires en fonction des lieux de recueil
2.Tranches dโรขges des enfants
3.Antรฉcรฉdents des enfants
4.Classes dโรขges des parents
5.Niveau dโรฉtude des parents
6.Personne(s) rรฉpondante(s)
B.DONNEES LIEES A LA TOUX
1.Frรฉquence de la toux au cours des 6 derniers mois
2.Consultation du mรฉdecin en cas de toux
3.Automรฉdication familiale de la toux
C.DETERMINANTS DE LโADMINISTRATION DE SIROP ANTITUSSIF
1.Dรฉterminants de lโabsence dโadministration de sirop antitussif
2.Dรฉterminants de lโadministration de sirop antitussif
D.DONNEES LIEES A LโADMINISTRATION DโUN TRAITEMENT CONTRE LA TOUX
1.Diagnostics suspectรฉs par les parents
2.Frรฉquence du traitement de la toux au cours des 6 derniers mois
3.Traitements utilisรฉs dans lโautomรฉdication de la toux
4.Sources dโinformation des parents
5.Provenance des mรฉdicaments
6.Contrรดle de la date de pรฉremption
7.Traitements non mรฉdicamenteux de la toux
8.Doute concernant lโadministration de traitement contre la toux
9.Besoin dโun congรฉ des parents en raison de la toux de leur enfant
E.CONNAISSANCE PAR LES PARENTS DES RESTRICTIONS DโUTILISATION DES SIROPS ANTITUSSIFS
F.FACTEURS ASSOCIES A LโAUTOMEDICATION
1.Lien entre frรฉquence de la toux et automรฉdication
2.Lien entre consultation du mรฉdecin et automรฉdication
3.Lien entre thรฉrapeutiques non mรฉdicamenteuses et automรฉdication
4.Lien entre information des parents et administration du traitement contre la toux49
V. DISCUSSION
VI. CONCLUSION
VII. BIBLIOGRAPHIE
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