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Biologie
Habitats
Ces sporozoaires sont intracellulaires parce que comportant une phase sanguine et une phase hépatique chez l’homme qui est contaminé par piqûre des moustiques femelles du genre Anophèles (famille des Culicidae) [4, 64, 69].
Cycle évolutif
• Chez l’Homme (Fig.6)
Lors de la piqûre [8, 43], les sporozoïtes de Plasmodium contenus dans les glandes salivaires du moustique parasité gagnent le foie via la circulation générale. Il s‘y produit une première reproduction asexuée dans les hépatocytes (schizogonie pré-érythrocytaire), qui libère des dizaines de milliers de mérozoïtes.
D’hépatocytaire, le cycle du parasite devient ensuite érythrocytaire, avec envahissement des hématies par les mérozoïtes, qui se transforment en trophozoïtes. Puis à l’occasion de leur évolution en schizonte, une nouvelle reproduction asexuée a eu lieu et aboutissant à l’éclatement des hématies parasitées et à la libération de nouveaux mérozoïtes aptes à parasiter de nouveaux globules rouges (schizogonie érythrocytaire).
Chez l’Homme, un cycle érythrocytaire dure environ 2 jours, et la répétition des cycles aboutit à l’augmentation du nombre de globules rouges parasités et à l’apparition de signes cliniques.
Après plusieurs cycles, certains trophozoïtes vont évoluer en gamétocytes mâles ou femelles qui ne pourront continuer leur développement que chez le moustique.
• Chez le moustique
A l’occasion d’une piqûre chez un sujet parasité, l’anophèle ingère les différentes formes du parasite. Les gamétocytes se transforment en gamètes mâles et femelles qui se fécondent dans l’estomac du moustique. Cette reproduction sexuée donne alors naissance à un zygote, unique phase diploïde (présence de 2n chromosomes) du parasite. Cette brève phase diploïde est l’occasion de nombreuses recombinaisons méiotiques. Si les deux gamètes ayant fusionnés sont issus de clones différents du parasite (en cas de multiparasitisme chez le patient source), ce réassortiment de chromosomes différents produit de nouvelles combinaisons alléliques et donc de la diversité ou polymorphisme génétique [66]. Le zygote évolue ensuite rapidement en ookinète qui traverse l’estomac de l’anophèle pour gagner l’hémolymphe et s’y transformer en oocyste.
Ce dernier produit alors une très grande quantité de sporozoïtes qui migrent vers les glandes salivaires, à partir desquelles ils sont prêts à être injectés à l’homme à l’occasion d’une nouvelle piqûre. Ces différentes étapes constituent la phase sporogonique du cycle, dont la durée varie pour P. falciparum entre 8 et 21 jours selon la température (minimum 18°C, maximum 33°C). Pour qu’une femelle puisse transmettre le paludisme il faut donc qu’elle ait une durée de vie supérieure au cycle sporogonique. Mais une fois celui-ci complété, la femelle reste infectante toute sa vie.
Ainsi, plus une femelle est âgée, plus elle a de risque d’être infectée, et plus elle est à risque de transmettre la maladie lors de ses repas sanguins ultérieurs [8, 11, 43].
Antigènes parasitaires
Il existe différents antigènes parasitaires, occupant différents sites à la surface du parasite dont l’apparition est liée au stade évolutif (antigène de surface des sporozoïtes, des mérozoïtes, des ookinètes etc.…)
Les hématies parasitées peuvent aussi exprimer les antigènes des parasites, c’est l’exemple du Mérozoite Surface Protein (MSP).
Les principaux antigènes candidats vaccins sont MSP1, MSP3, AMA (Apical Membrane Antigen), EBA-175 (Erythrocyte BindingAntigen), GLURP (Glutamate RichProtein).
Vecteurs
Parmi les 456 espèces d’anophèles recensées dans le monde, 60 sont reconnues aptes à la transmission du paludisme humain, et Anophèlesgambiae sensu stricto, A. funestus et A. arabiensis sont les vecteurs les plus importants en Afrique Subsaharienne [36]. Seules les femelles anophèles sont hématophages et piquent l’homme pour assurer la maturation de leurs œufs.
Après 2 jours de digestion (cycle gonotrophique), les œufs sont pondus dans un gîte larvaire d’eau douce de préférence calme, claire, non polluée et d’une température supérieure à 18°C.
De chaque œuf sort une larve qui, après 4 stades larvaires, donne une nymphe d’où émerge un moustique adulte (imago). Le développement dure entre 8 jours (à 31°C) et 20 jours (à 20°C). Les femelles sont ensuite fécondées puis se mettent en quête d’un premier repas sanguin qui survient en général entre le 3ème et le 6ème jour après l’émergence. Leur périmètre d’action est de quelques centaines de mètres seulement. Elles sont plus ou moins endophiles ou exophiles (tropisme ou non pour l’intérieur des habitations humaines), anthropophiles ou zoophiles (certaines se nourrissant surtout sur l’homme, le chien ou le bœuf, d’autres n’ayant pas de préférence marquée), selon les espèces et les régions. Elles piquent principalement entre le coucher et le lever du soleil, et les pics d’agressivité varient également selon les espèces et les régions. Alternant pontes et repas sanguins, leur durée de vie varie de 3 à 12 semaines selon les conditions climatiques. Lorsque celles-ci se font trop dures (absence de gîte, baisse de l’hygrométrie ou de la température), certaines femelles peuvent attendre plusieurs mois le retour de conditions favorables à la ponte [8, 10, 43].
Modalité épidémiologique
L’existence d’un « paludisme autochtone » dans une région nécessite plusieurs conditions : présence d’espèces anophéliennes génétiquement compétentes pour assurer le cycle du Plasmodium ; gîtes larvaires suffisamment productifs pour entretenir une densité de vecteurs minimale ; anophèles anthropophiles et de longévité suffisante ; patients humains porteurs de gamétocytes [43]. Les conditions géo-climatiques (environnement écologique, température et précipitations), jouent donc un rôle majeur dans le cycle du Plasmodium, la reproduction des anophèles et donc sur les niveaux de transmission et d’endémicité du paludisme.
Indication et Classification del’Endémie Palustre
L’endémie palustre est estimée par la prévalence, qui correspond à la proportion de sujets porteurs de Plasmodium dans un site donné, à une date donnée, et dans une classe d’âge donnée. Cette prévalence a longtemps été mesurée par l’indice splénique (IS), c’est à dire le pourcentage d’individus d’une même classe d’âge, classiquement les enfants de 2 à10 ans, présentant une splénomégalie palpable. Cette mesure étant subjective et peu spécifique, on utilise actuellement l’indice parasitologique (IP), c’est-à-dire le pourcentage d’individus d’une même classe d’âge, habituellement les enfants de 2 à 10 ans, présentant une parasitémie positive. La mesure dépend bien évidemment de la méthode d’examen utilisée (goutte épaisse, frottis mince, QBC, biologie moléculaire (PCR)…), et la goutte épaisse reste la méthode de référence au niveau des structures sanitaires.
Une classification des zones d’endémie basée sur l’IP chez les enfants de 2 à 9 ans a été proposée dans les années 50 par Metselaar et Van Thiel [40], définissant les zones holoendémiques (IP toujours > 75% chez les enfants de 1 an, avec fortemortalité infantile et diminution de la densité parasitaire avec l’âge), les zones hyperendémiques(IP toujours > 50%), les zones méso-endémiques (IP de 11% à 50%), et les zones hypoendémiques et épidémiques (IP < 10% mais pouvant augmenter à certaines saisons et lors des épidémies) (Figure 7). Cette classification présente cependant un intérêt limité puisque, basée sur la seule prévalence, elle ne prend en compte ni le développement de la prémunition avec l’âge, qui s’accompagne d’une réduction du pourcentage des porteurs de parasites et des malades, ni la composante vectorielle et la transmission [43].
Faciès Epidémiologique
Bien que les interactions entre transmission et endémicité soient encore mal comprises, les lacunes des classifications épidémiologiques ne prenant pas en compte à la fois ces 2 grandes composantes ont conduit Carnevale et al. à proposer en 1984 le concept de faciès épidémiologique [9], défini comme un ensemble de lieux dans lesquels le paludisme présente les mêmes caractéristiques, de transmission et de stabilité, d’endémicité et de prévalence parasitaire, de développement de l’immunité et d’incidence clinique. Il traduit ainsi la diversité de la dynamique des relations milieu/vecteur/parasite/maladie [43].
On distingue ainsi [8, 43]:
– Les faciès stables (équatorial et tropical en Afrique, Figure 8), où la transmission est forte (plus de 50 piqûres infectantes/personne/an, et parfois jusqu’à 1000) pendant une longue période de l’année. Cette transmission entraîne un paludisme hyperendémique (IP 51-75), voire holoendémique (IP>75%). La prémunition est acquise tôt dans l’enfance. On observe ainsi des formes sévères chez les nourrissons et les enfants, et une fréquence importante de parasitémies asymptomatiques chez les sujets plus âgés.
– Le faciès intermédiaire (sahélien en Afrique, Figure 8), où la transmission (entre 2 et 50 pi/pers/an) est à recrudescence saisonnière courte (< 6 mois par an). Le paludisme y est mésoendémique (IP 11-50%). La prémunition est lente à s’établir et la tolérance reste bonne chez les adultes. La région de Thiès correspond à un faciès sahélien.
– Les faciès instables (sahélo-saharien, montagnard et austral en Afrique, Figure 8), où la transmission, de faible niveau et de brève durée (voire absente certaines années) car limitée par une saison des pluies courte et/ou une température peu favorable, subient de façon importante les variations climatiques. Elle entraîne un paludisme hypoendémique (IP≤10). La prémunition est faible voire nulle.
ASPECT CLINIQUE DU PALUDISME
Le paludisme est une maladie dont les manifestations cliniques sont très variées. Ces dernières diffèrent selon l’espèce. Ainsi P. malariae, P. vivax et P. ovale sont responsables d’une fièvre maligne alors que P. falciparum est plus redoutable et est responsable du neuropaludisme. Dans tous les cas la maladie évolue en trois phases.
Paludisme de primo-invasion
Il atteint généralement le sujet neuf et comporte deux phases :
– l’incubation : elle dure 7 à 20 jours selon l’espèce et correspond à la présence des parasites dans les hépatocytes. Elle est cliniquement muette ;
– l’invasion : peu spécifique, elle est marquée par l’apparition d’une fièvre continue. Le tableau clinique associe anorexie, douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées, céphalées et myalgies. A l’examen, le foie augmente
souvent de volume mais la rate est normale.
Le paludisme de primo-invasion peut guérir spontanément. Mais s’il s’agit d’une invasion à P. falciparum, elle évolue parfois vers un accès pernicieux secondaire annoncé par la majoration des céphalées et l’apparition de signes encéphaliques.
Accès palustre à fièvre périodique
Elle correspond aux schizogonies érythrocytaires entraînant une fièvre intermittente, en principe rythmée par l’éclatement des schizontes mûrs et le déversement du pigment palustre pyrogène dans le sang. L’accès palustre n’est typique que dans les infections à P. vivax, P. malariae et P. ovale. Dans de nombreux cas, il apparaît longtemps après que l’accès fébrile ait été oublié. Ces accès surviennent souvent le soir et sont caractérisés par la succession de trois phases et à un rythme régulier :
– stade de frisson : violents frissons, froid intense, fièvre élevée à 39 degrés, splénomégalie, tension artérielle basse. Il dure une heure environ ;
– stade de chaleur : dure 3 à 4 heures et est caractérisé par une peau sèche, brûlante, une température de 40 à 41 degrés. Le malade rejette les couvertures ;
– stade de sueurs : la température s’effondre avec hypothermie et le malade sent un soulagement. Le rythme de l’accès est variable selon l’espèce plasmodiale : fièvre tierce correspondant à une schizogonie de 48 heures avec un clocher thermique tous les deux jours pour P. vivax et P. ovale, fièvre quarte correspondant à une schizogonie de 72 heures avec un clocher thermique tous les trois jours pour P. malariae. La périodicité est souvent moins nette. Même si les pics thermiques peuvent avoir tendance à se reproduire tous les deux jours (fièvre tierce maligne), il n’y a pas de vraie rémission entre les pics qui peuvent être plus rapprochés. L’évolution est favorable en quelques jours sous traitement correct. Non traité, l’accès peut cependant guérir après une quinzaine de jours ou évoluer vers un accès palustre compliqué.
Accès pernicieux
On l’appelle également neuropaludisme, caractérisé par l’importance de la souffrance cérébrale. Il constitue le grand drame du paludisme à P. falciparum. Cette encéphalopathie aiguë fébrile résulte d’une intense multiplication des hématozoaires dans les capillaires viscéraux et notamment intracérébraux. L’OMS définit le paludisme sévère comme la présence d’hématozoaires dans le sang, associée à l’un des signes suivants : fièvre à plus de 40°C, pouls à plus de 200 battements/min, coma d’emblée, état de mal convulsif, hypertonie surtout paroxystique, anémie à moins de 3g/dl, œdème pulmonaire, hépatomégalie, déshydratation et hypoglycémie.
Le neuropaludisme atteint les sujets dépourvus d’immunité. En zone de forte endémie, il s’agit surtout des enfants de 4 mois à 4 ans et des sujets neufs récemment transplantés, s’ils négligent leur chimioprophylaxie. En zone d’hypo-endémie ou de paludisme saisonnier, les adultes autochtones mal prémunis ne sont pas à l’abri des accès pernicieux. Lié à une parasitémie intense, l’accès pernicieux est surtout fréquent sous les tropiques en fin d’hivernage, période de transmission active du paludisme.
L’évolution de l’accès pernicieux dépend enfin de la rapidité et de la qualité du traitement. Non traité, il est le plus souvent fatal en deux ou trois jours. Traité avec retard la mortalité atteint 30 à 50% selon les études. Rapidement et correctement traité, la guérison survient sans séquelles; en particulier dans les cas convulsivants, il n’y a pas d’épilepsie résiduelle.
Paludisme viscéral évolutif
Il survient en zone d’endémie, essentiellement chez les enfants soumis à des réinfestations répétées à P. falciparum ou P. vivax suite à une chimioprophylaxie absente ou peu efficace. Le tableau associé est le suivant : une anémie importante avec son cortège habituel (pâleur, dyspnée, asthénie, souffle anorganique, œdèmes), une splénomégalie constante, une fébricule autour de 38°C et parfois des poussées thermiques plus importantes. Biologiquement, on note une leuconeutropénie avec présence de leucocytes mélanifères, une thrombopénie, une hypergammaglobinémie à IgG. La découverte des hématozoaires, bien que permettant le diagnostic parasitologique est parfois difficile et on a souvent recours à des tests sérologiques. La guérison spontanée est rare et l’aggravation fréquente. Dans certains cas les manifestations sont frustres ou au contraire cachectisantes. Sous traitement antipaludique, l’amélioration est lente mais spectaculaire.
Fièvre bilieuse hémoglobinurique
Elle ne constitue pas une manifestation d’ordre immuno-allergique qui survient chez les sujets paludéens autrefois traités par de la quinine. Son début est brutal et marqué par des lombalgies violentes, un état de prostration, une fièvre avec vomissements, un ictère hémolytique, une anémie et un collapsus. Son pronostic est fonction de la rapidité à corriger l’anémie et à obtenir une reprise de la diurèse.
DIAGNOSTICBIOLOGIQUE
Diagnostic parasitologique
Il permet de faire un diagnostic de certitude du paludisme. Il repose sur la mise en évidence du parasite dans le sang en utilisant 2 techniques qui doivent toujours être associées : le frottis mince et la goutte épaisse. Après confection sur une même lame, celle-ci est séchée à l’air libre, le frottis mince est fixé au méthanol tandis que la goutte épaisse est déshémoglobinisée par l’eau de robinet. La lame est colorée ensuite au Giemsa et examinée immédiatement au microscope optique.
Diagnostic séro-immunologique
Cette technique permet de mettre en évidence des anticorps anti-Plasmodium dans le sérum des sujets. Elle n’a pas d’intérêt pour un diagnostic d’urgence. La sérologie a un intérêt surtout épidémiologique (évaluer l’endémicité d’une région donnée).
D’autres méthodes de diagnostic sont utilisées et basées sur les méthodes immunologiques, les tests de diagnostic rapides (TDR). Ces tests mettent en évidence des antigènes du parasite présents dans le sang. On met en migration un prélèvement de sang sur une membrane; les antigènes sont capturés par des anticorps monoclonaux fixés sur la membrane et la révélation se fait par de nouveaux anticorps monoclonaux couplés à une particule colorée révélatrice.
Diagnostic moléculaire
PCR
Cette technique consiste en l’amplification d’un segment de l’ADN parasitaire par une réaction enzymatique répétée : PCR ou réaction de polymérisation en chaîne. C’est la méthode la plus sensible et la plus spécifique mais nécessite un besoin en équipement spécial (thermocycleurs, …) et un personnel formé.
Illumigene Malaria
Illumigene Malaria ouLoopmediatedisothermal amplification (LAMP) est une technique de détection des acides nucléiques qui présente un véritable intérêt dans le diagnostic du paludisme et plus particulièrement dans un cadre qui a pour objectif l’élimination du paludisme. La LAMP diffère de la PCR en plusieurs points. Premièrement, c’est un processus isothermal d’amplification reposant sur la polymérase de Bacillus stearothermophilus (Bst). Elle ne nécessite pas de changement cyclique de la température contrairement à la PCR ; cela facilite l’adaptation sur le champ d’étude. Deuxièmement, une réaction positive à la LAMP se traduit par la formation d’un précipité de pyrophosphate de magnésium qui peut être détecté visuellement, par turbidimétrie ou en utilisant un indicateur à base d’ion métallique telle que la calcéine, le bleu d’hydroxynaphtolet le pico-green.Le laboratoire de Parasitologe-Mycologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec en collaboration avec le Centers for Diseases Control and Prevention (CDC) d’Atlanta (USA) et la compagnie Meridian Biosciences ont pu mettre au point et valider illumigene Malaria appliquée au diagnostic et au suivi du paludisme. Illumigene Malaria présente un véritable avantage sur la microscopie. Un seuil de détection de 0,2 et 0,06 parasite par microlitre (P. falciparum et P. vivax respectivement) était noté lors de la validation à CDC Atlanta avec détection des cinq espèces plasmodiales.
Le diagnostic du paludisme par l’utilisation d’une technique illumigene Malaria qui combine simplicité, rapidité et un bon rendement représente une approche efficace. La LAMP illumigene Malaria simplifie les aspects techniquement compliqués des autres méthodes de biologie moléculaire et peut contribuer largement au programme de lutte contre le paludisme du fait de sa bonne sensibilité et de sa bonne spécificité dans la détection des Plasmodium qui peuvent passer inaperçus à la microscopie.
TRAITEMENT DU PALUDISME
Médicaments anti-paludiques
La quinine : c’est l’antipaludique majeur utilisé en traitement curatif et en pratique par intraveineuse (IV) dans les accès graves en raison de sa très grande rapidité d’action et de son faible niveau de résistance vraie du plasmodium à la quinine. Elle est à prescrire dans les indications d’urgence et en particulier dans l’accès pernicieux. La concentration plasmatique efficace se situe entre 7 et 10 mg/L. Elle n’est pas toujours bien tolérée et peut entraîner des vertiges, une hypoacousie, des nausées, une hypoglycémie etc…
Les 4amino-quinoléines : ce sont des antipaludiques de synthèse et constituent le groupe le plus utilisé. Ils sont composés de :
– la chloroquine et de l’amodiaquine. Ils sont d’action rapide, bien tolérés et de faible coût. La chloroquine était utilisée en prophylaxie et en traitement curatif et existant en comprimés dosés à 0.1 et 0.3 g ou en ampoule injectable.
L’amodiaquine qui a été rendue responsable d’agranulocytose et d’hépatites graves est contre indiquée en prophylaxie. Elle est présentée sous forme de comprimés dosés à 0.2 g et est moins utilisée en traitement curatif. Le principal inconvénient pour ces deux molécules est la fréquence des résistances.
– la méfloquine : c’est une quinoléine méthanol proche de la quinine. Elle est utilisée en prophylaxie et en traitement curatif. Elle est très efficace sur laquasi-totalité des souches y compris celles qui résistent à la chloroquine. Son élimination est lente et son efficacité dure 15 à 30 jours. L’usage de la méfloquine doit être réservé aux régions du monde où sévissent des souches de P.falciparumchloroquinorésistantes, surtout en traitement curatif ou prophylactique, pour les voyageurs mais pour des séjours de moins de trois mois.
– l’halofantrine: c’est un phénanthrène méthanol proche de la méfloquine. Elle est active sur P. falciparum sensible ou résistant à la chloroquine. Sa demi-vie est courte. Elle est présentée sous forme de comprimés dosés à 0,250 g ou en suspension buvable à 2%. L’halofantrine est proposée en traitement curatif des accès palustres en particulier en zone de chloroquino-résistance. Des résistances croisées méfloquine-halofantrine ont été observées.
Sulfadoxine-pyriméthamine: C’est une association schizonticide. Utilisée avant uniquement en traitement préventif, elle est devenue le médicament de choix pour la prophylaxie chez la femme enceinte en zone de chloroquino-résistance. Elle est administrée en traitement préventif intermittent en raison d’une cure au deuxième et troisième trimestre. Elle est présentée en comprimés dosés à 500 mg de sulfadoxine et 25 mg de pyriméthamine. Les cas de résistance à cette association sont de plus en plus fréquents et ceci constitue un facteur limitant pour ce médicament.
Le proguanil: c’est un antifolinique d’action lente à faible pouvoir gamétocytocide, bien toléré et utilisé uniquement en traitement préventif toujours en association avec la chloroquine.
L’artémisinine et ses dérivés : l’artémisinine a été utilisé pendant de nombreuses années par les chinois comme traitement traditionnel de la fièvre et du paludisme. C’est une lactone sesquiterpénique dérivée de l’Artemisiaannua(Quinghaosu). Sa principale utilité est le traitement de souches de P. falciparummultirésistantes. Elle existe sous plusieurs formes :
– artémisinine (comprimés de 500 mg) : en prise orale 10-20 mg/kg de poids corporel le premier jour (500-1000 mg) puis 500 mg pendant 4 jours. Artémisinine (suppositoires de 200 mg) : pour le paludisme grave, avec 600-1200 mg, puis 400-600 mg 4 heures après et ensuite 400-800 mg deux fois par jour pendant 3 jours ;
– artésunate(ampoules de 50 à 60 mg à usage intraveineux) : pour le paludisme grave, 120 mg au commencement en I.V., puis 60 mg à la 4e, 24e et 48e heure et enfin 50-60 mg du 3e au 5e jour ;
– dihydroartémisinine (comprimés de 20 mg) : première dose : 120 mg puis 60 mg/jour pendant 4-6 jours ;
– artéméter (ampoules à usage intramusculaire) : pour le paludisme grave, avec 3,2 mg/kg de poids corporel par voie intramusculaire, puis 1,6 mg/kg deux fois par jour pendant 3-7 jours.
Directives thérapeutique au Sénégal
A cause du taux élevé de la chloroquino-résistance et du développement rapide de la résistance à la sulfadoxine-pyriméthamine, le Sénégal a opté en faveur des associations.
Accés palustre simple
Définition :
Est considéré comme paludisme simple, tout cas de fièvre sans signes de gravité avec une confirmation biologique (TDR ou GE/FS).
Molécule utilisées :
L’OMS recommande d’utiliser les associations thérapeutiques à base d’artémisinine pour traiter les cas de paludisme simple à P. falciparum. Au Sénégal, les différentes ACT recommandées pour le traitement du paludisme simple sont les suivantes:
– Artémether + Luméfantrine,
– Artésunate + Amodiaquine,
– Dihydroartémisinine- Pipéraquine phosphate
Artémether+ Luméfantrine
• Présentation :
Ces produits sont actuellement disponibles en association fixe sous la forme de comprimes dispersibles (formes pédiatriques) ou ordinaires contenant 20 mg d’Artémether et 120 mg de Luméfantrine. Cette association est présentée sous forme de 4 kits qui diffèrent par le nombre de comprimés :
– Kits Nourrissons de 6 comprimés
– Kits Petit Enfant de 12 comprimés
– Kits Grand Enfant de 18 comprimés
– Kits Adultes de 24 comprimés
• Posologie :
Le traitement recommandé consiste à 2 doses par jour, espacées de 12 heures, pendant 3 jours. La posologie est fonction du poids ou de l’âge.
• Selon le poids :
La dose recommandée est de 4mg/kg pour l’artémether et 12mg/kg pour la luméfantrine, deux fois par jour pendant 3 jours.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Généralités sur le paludisme
I. DEFINITION
II. HISTORIQUE
III. ÉPIDEMIOLOGIE
III.1. Agents pathogènes
III.1.1.Classification
III.1.2 Morphologie
III.1.3.Biologie
III.1.4.Antigènes parasitaires
III.2.Vecteurs
III.3.Modalité épidémiologique
III.3.1.Indication et Classification de l’Endémie Palustre
III.3.2. Faciès Epidémiologique
IV. ASPECT CLINIQUE DU PALUDISME
IV.1.Paludisme de primo-invasion
IV.2.Accès palustre à fièvre périodique
IV.3.Accès pernicieux
IV.4.Paludisme viscéral évolutif
IV.5.Fièvre bilieuse hémoglobinurique
V. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
V.1.Diagnostic parasitologique
V.2.Diagnostic séro-immunologique
V.3.Diagnostic moléculaire
V.3.1.PCR
V.3.2.Illumigene Malaria
VI. TRAITEMENT DU PALUDISME
VI.1.Médicaments anti-paludiques
VI .2. Directives thérapeutique au Sénégal
VI.2.1.Accés palustre simple
VI.2.2.Accés grave
VI.2.3.Recommandations particulières pour la prise en charge des complications
VII. CHIMIORESISTANCE
VII.1.Définition
VII.2.Les mécanismes
VII.3.Facteurs favorisant l’apparition et la diffusion de la résistance
VII.4.Méthode d’évaluation de la chimiorésistance
VII.4.1.Test in vivo
VII.4.1.Test ex vivo
VII.4.3.Marqueurs Moléculaires de résistance
VIII. PROPHYLAXIE
VIII.1.But
VIII.2.Chimioprophylaxie
VIII.3.Protection du sujet sain
VIII.4.Vaccination
IX. ETUDE GENETIQUE DE PLASMODIUM FALCIPARUM
IX.1. Présentation générale du génome
IX.2.Les gènes marqueurs du polymorphisme
IX.2.1. Le gène Merozoite Surface Protein 1 (MSP1)
IX.2.2.Le gène Merozoite Surface Protein 2 (MSP2)
X. LES TECHNIQUES DE BIOLOGIE MOLECULAIRE
X.1.La PCR
X.2.Utilisation des enzymes de restriction
X.3.Le séquençage
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
I. MATERIELS ET METHODES
I.1.Cadre d’étude
I.1.1 Description de la région de Thiès
I.1.2.Présentation et fonctionnement de la SLAP
I.1.3.Type et période d’étude
I.1.4.Population d’étude
I.1.5.Collecte et préparation des échantillons
I.2.Matériels
I.3.Méthodes
I.3.1 Extraction de l’ADN
I.3.2.Réaction de polymérisation en chaine (PCR) des gènes msp1 et msp2.59
I.4. Analyses des Résultats
II. RESULTATS
II.1.Caractéristiques de la population d’étude
II.2.Densité parasitaire ou parasitémie
II.3.Distribution de la parasitémie en fonction de l’âge
II.4.Etude de la diversité des gènes msp1 et msp2
II.4.1.Prévalence allélique des gènes msp1 et msp2
II.4.2.Multiplicité des infections
II.4.3.Distribution allélique des gènes msp1 et msp2 en fonction de l’âge
II.4.4.Prévalence allélique des gènes msp1 et msp2 en fonction de la densité parasitaire
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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