Récolte et conservation des champignons

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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Aperçu sur les champignons

Etat des connaissances

La mycologie a largement été développée dans les pays du Nord avec la publication de nombreux travaux parmi les quels des guides de terrain pour la récolte et l’identification des champignons (Deconchat & Polèse, 2002). Les estimations de la diversité font état d’environ 1,5 million d’espèces (Hawksworth, 1991a, 2001). Toutefois, ce chiffre pourrait être sous estimés si l’on sait que selon certains auteurs, le nombre de champignons est de 5 à 8 fois supérieur à celui des plantes (Roberts & Spooner, 1999; Knudsen & Petersen, 2005; Kane, 2014).

En Afrique

Depuis quelques années, l’étude des champignons africains a attiré l’attention de beaucoup d’auteurs.
Des études taxonomiques et des analyses de valeurs alimentaires des champignons sauvages ont été faites dans certains pays d’Afrique tropicale notamment en Afrique du Sud (Vander Westhuizen & Eicher, 1994; Shackleton et al., 2002), au Bénin (Alibert, 1944; Antonin & Fraiture, 1998; De Kesel et al. 2002; Yorou & De Kesel 2002; Yorou et al., 2002), au Burkina-Faso (Sanon et al., 1997; Guissou,2005); au Burundi (Buyck, 1994b) ; Onguene, 2000; Mossebo et al., 2002), au Gabon (Walker 1931; Rapponda Walker & Sillans, 1961; Degreef & Eyi Ndong, 2007; Eyi Ndong & Degreef, 2007), au Malawi (Morris, 1987; Boa, 2002; Eyi Ndong, 2009).
D’autres chercheurs se sont intéressés à la toxicité des champignons tropicaux ; c’est le cas au Ghana (Holden, 1970; Heim, 1978), en Guinée (Heim, 1940) et au Nigeria (Alasoadura, 1966; Zoberi, 1973, 1979; Oso 1975, 1976; Ogoundana, 1979; Adewusi et al., 1993).
Certains auteurs comme Charters (1957), Watt & Brandwijk (1962), Floch et al. (1966), Walleyn & Rammeloo (1993) et Eyi Ndong (2009) se sont intéressé à l’aspect médicinal des champignons africains.
Les champignons comestibles sont mieux connus en Afrique centrale et en Afrique de l’Est (Thoen, 1978; Buyck, 1994; Harkönen et al., 1995). Leur découverte est beaucoup plus ancienne. En effet, c’est en 1867 que David Livingstone rapporte pour la première fois, en Afrique, la consommation de quantités importantes de champignons en Zambie (Piearce, 1985;Ducousso et al., 2003; Eyi Ndong, 2009).

Au Sénégal

L’état des connaissances mycologiques au Sénégal est très embryonnaire. Une étude sur la biodiversité du pays (Ba & Noba, 2001) indique un chiffre de 137 espèces de champignons connues. Les champignons microscopiques parasites de plantes cultivées ont aussi été inventoriés mais ils sont peu nombreux à côté de l’importante flore mycologique du pays. Toutefois, de plus en plus de scientifiques (Ducousso et al., 2003, Diallo, 2011; Kane, 2014) s’intéressent à ce groupe taxonomique ce qui a fait avancer les connaissance dans ce groupe taxonomique.

Position systématique et Classification

Bien qu’ils aient été anciennement classés parmi les végétaux et notamment dans les cryptogames (organes reproducteurs cachés), les champignons n’appartiennent ni au règne végétal, ni au règne animal (Lamaison & Polèse, 2006). Ils constituent un règne à part (Règne des Mycètes ou Fungi) avec un ensemble de caractères originaux, propres à ces organismes (Courtecuisse & Duhem ,1994). Les champignons diffèrent des plantes et des animaux par leur lignée évolutive, leur mode de nutrition, leur mode de reproduction, la structure de leur appareil végétatif et la composition chimique de leurs organes (Larrien & Corriol, 2008). Toutefois, ils gardent des similitudes ultrastructurales avec les végétaux, surtout au niveau cellulaire (paroi, vacuole); et avec les animaux grâce à la présence de chitine pariétale et de substances de réserve particulières (glucidiques par exemples, sous forme de glycogène) (Courtecuisse & Duhem ,1994). Leur structure et leur mode de vie les rapprochent davantage des animaux que des végétaux (Raven, et al., 2007).
La classification des champignons a beaucoup évolué à la suite des progrès scientifiques. Ainsi, les classifications sont assez variées et régulièrement revues. Les principaux caractères utilisés dans ces classifications sont en rapport avec les appareils végétatif (thalle en particulier) ou reproducteur (spores ou gamètes). En outre, avec les avancées notées dans la phylogénie moléculaire, les caractères génétiques sont de plus en plus utilisés.
Les Eumycètes ou les « vrais champignons » sont actuellement divisés en 5 groupes (Calvez, 2009) : Chytridiomycètes, Zygomycètes, Glomeromycètes, Ascomycètes, Basidiomycètes.
Les Chytridiomycètes
Les Chytridiomycètes ont un thalle unicellulaire ou siphonné et leur reproduction s’effectue par des zoïdes uni flagellés (Ozenda, 2000). Le thalle présente aussi un développement restreint, mal défini, souvent endocellulaire. Le mannitol est le polyol vacuolaire dominant. La paroi est constituée de glucanes et de chitine. (Bouchet et al, 1999).
Les Zygomycètes
Les Zygomycètes sont des champignons microscopiques à mycélium siphonné, de diamètre irrégulier, souvent grand (5 à 10 µm ou plus) pourvu de nombreux noyaux non séparés par des cloisons (Bouchet et al, 1999). Ils comprennent un ordre important, celui des Mucorales qui forment une partie des «moisissures», et deux petits ordres qui sont des parasites d’animaux (Ozenda, 1990).
Les Glomeromycètes
Historiquement, les organismes de ce phylum étaient placés au sein des Zygomycètes, dans l’ordre des Glomérales, un groupe qui regroupait les champignons mycorhiziens à arbuscules (Morton & Benny, 1990; Clavez, 2009).
Les Ascomycètes
Les organismes du phylum Ascomycota comptent 45000 espèces décrites à ce jour (Hawksworth 1991; Hawksworth, 2001; Taylor et al., 2004) et constituent la quasi-totalité des champignons capables de former des associations avec les lichens (Calvez, 2009). Les fructifications de la plupart des ascomycètes ont une taille réduite, de sorte qu’il y ait relativement peu d’espèces intéressantes pour la comestibilité (Bouchet, 1979). Ils sont caractérisés par des asques qui sont des sporocystes spécialisés, renfermant un nombre limité de spores endogènes. Ils renferment au moins 4 spores, mais plus fréquemment 8 et parfois 16 ou 32, etc… (Deysson & Delcourt, 1980). Le saprophytisme et le parasitisme sont également largement répandus dans ce groupe (Clavez, 2009).
Les Basidiomycètes
Les Basidiomycètes, objet de ce travail, constituent un groupe parallèle aux ascomycètes et apparenté à eux (Ozenda, 2000). C’est le groupe de champignons le plus familier car il comporte des espèces dont l’appareil de fructification, ou carpophore, est massif et de formes très caractéristiques. Les plus typiques sont les «champignons à chapeau».Toutefois, les basidiomycètes primitifs n’élaborent pas de carpophore (Roland & Vian, 1999). Ils sont caractérisés par l’existence d’un sporocyste spécialisé, la baside donnant naissance à des spores exogènes, les basidiospores. A maturité, chaque spore est libérée via un mécanisme perfectionné de séparation situé à l’extrémité du stérigmate. (Bouchet et al, 1999). Leur mode de vie est principalement saprophytique. On retrouve également des organismes symbiotiques de plantes ou parasites d’animaux (Clavez, 2009).

Organisation des champignons

Organisation cytologique
Les cellules sont eucaryotes avec une paroi glucidique constituée d’une seule strate de microfibrilles composées de callose, d’hémicellulose et de chitine de composition différente en fonction de la classe des champignons. Les cellules des champignons possèdent souvent un noyau de petite taille et parfois deux (dicaryons). La vacuole est centrale et repousse le cytoplasme à la périphérie. Les cellules présentent des réserves carbonées qui se présentent sous forme de gouttelettes lipidiques ou sous forme de glycogène disposé en rosette.
Les organes de certains champignons sont visibles à l’œil nu, mais l’utilisation du microscope est nécessaire pour observer les caractères morphologiques de nombreux autres (Boiron, 1996). Malgré l’extrême hétérogénéité du règne fongique, on peut dégager une caractéristique essentielle quant à l’appareil végétatif des champignons. L’organisation fongique est constitué de thalle, ensemble de cellules végétatives ne formant pas de tissu au sens fonctionnel, donc pas d’organe différenciés (Courtecuisse & Duhem, 1994).
Le thalle ou mycélium
Les champignons présentent une grande hétérogénéité dans la structure de leur appareil végétatif qui est un thalle.
Le thalle ou mycélium appelé souvent «blanc» du champignon est formé de filaments très fins étroitement liés au substrat dont il se nourrit (Deysson & Delcourt, 1980). Il constitue l’appareil végétatif adapté aux divers modes de vie hétérotrophe des champignons et peut exister pendant plusieurs années (Roland & Vian, 1999).
On distingue différents types de thalles: Plasmodiale, unicellulaire, filamenteux ou pluricellulaire.
 Le thalle plasmodiale se rencontre chez certains Myxomycètes. Dans cette structure, les cellules, dépourvues de paroi squelettique, présentent un cytoplasme mou, déformable multinucléé.
 Le thalle unicellulaire se rencontre chez les levures appartenant au groupe des Ascomycètes inférieurs ou protoascomycètes).
 Le thalle filamenteux peut être de deux types: siphonné ou cloisonné.
La structure est siphonnée rencontrée chez les Siphomycètes ou champignons inférieurs (Chytridiomycètes, Oomycètes et Zygomycètes) avec des filaments non cloisonnés qui portent le nom de siphons mycéliens.
o La structure cellulaire ou cloisonnée se retrouve chez les Septomycètes ou champignons supérieurs (Ascomycètes et Basidiomycètes) avec des filaments qui présentent des cellules séparées par des cloisons ou septums. Dans ce cas, des perforations assurent la communication entre les cellules.

Reproduction des champignons

Le cycle sexuel des champignons se déroule en trois étapes: plasmogamie, caryogamie et méiose (Jennings & Lysek, 1996; Calvez, 2009). La fusion des noyaux (caryogamie) ne suit pas immédiatement la fusion des cytoplasmes (plasmogamie). Entre les deux s’intercale une phase diploïde particulière durant laquelle le mycélium est constitué de cellules à deux noyaux complémentaires qui se divisent de façon simultanée (dicaryophase). Ces cellules, ou dicaryons, constituent le mycélium secondaire capable de fructifier pour donner le sporophore. La méiose suit la caryogamie et produit des spores haploïdes ou tétraspores dans le sporophore (Fraiture, 1996). Certains organismes présentent un mode de vie haploïde alors que d’autres ont un mode de vie uniquement diploïde. Certains champignons (Deutéromycètes) n’ont pas la capacité de se reproduire par la voie sexuée (Carlile & Watkinson, 1994; Calvez, 2009). Les Gloméromycètes quant à eux ont un mode de reproduction très mal compris même si le mode de reproduction asexuée est le plus généralement accepté chez les organismes de ce phylum (SchüBler et al., 2001; Redecker, 2002; Calvez, 2009).
Les carpophores matures libèrent de façon passive des millions de spores dans la nature. Leur dissémination se fait ensuite selon différents modes: par le vent, les animaux notamment les insectes, mais également par les graines des plantes colonisées et par l’eau (Carlile & Watkinson, 1994 ; Calvez, 2009).

Modes de vie des champignons

Ils sont caractérisés par un mode de vie hétérotrophe, une paroi cellulaire composée de polysaccharides azotés (chitine) et une incapacité de réaliser la photosynthèse (absence de chloroplastes).
Les champignons sont des organismes incapables de réaliser la photosynthèse ou la chimiosynthèse. Ce sont tous des organismes hétérotrophes pour le carbone et ce caractère leur impose d’exploiter des milieux organiques et de jouer un rôle très important dans la nature (Ozenda, 2000).
C’est ainsi qu’ils ont développé trois formes de nutrition: le saprophytisme (dégradation et utilisation de la matière organique morte); le parasitisme (vivre aux dépend d’autres organismes) et enfin la symbiose (association à bénéfice réciproque entre deux êtres vivants).
 Le groupe des champignons saprophytes est composé des espèces qui se nourrissent de matières organiques en décomposition et qui jouent un rôle primordial dans le maintien de l’équilibre écologique de la planète par la dégradation de la litière et la formation de l’humus.
Ce groupe comporte l’essentiel des champignons cultivés et commercialisés dans le monde (Eyi Ndong, 2009). Plusieurs types de champignons saprophytes peuvent être distingués en fonction du substrat décomposé: les saprophytes humicoles, les saprophytes de la litière, les saprophytes fongicoles, les saprophytes lignicoles, les saprophytes herbicoles, les saprophytes coprophiles (Leite, 2008).
 les pathogènes et les parasites Certains champignons tels que les phytopathogènes et les agents de parasitoses animales ou humaines sont des parasites d’animaux ou de végétaux et sont donc à l’origine de plusieurs maladies (Courtecuisse & Duhem, 1994). Environ 20% des espèces de champignons connues sont capables de vivre en parasites obligatoires ou facultatifs. Certains champignons sont qualifiés d’opportunistes puisqu’ils s’attaquent aux organismes dont les défenses sont affaiblies (Rinaldi, 1989; Calvez, 2009).
 Les symbiotes La symbiose consiste en une vie communautaire dans laquelle deux êtres vivants entretiennent des échanges en tirant un bénéfice réciproque. Ainsi, il peut exister une relation entre une plante vasculaire et un champignon supérieur ou inférieur. Il en résulte la formation d’une structure appelée mycorhize (du grec «mukês» champignon et «rhiza» racine) qui est en fait, le fruit d’une association mutualiste entre un champignon mycorhizien et les racines d’une plante vasculaire (Eyi Ndong, 2009). Les mycorhizes améliorent la nutrition hydrominérale et la croissance des plantes ainsi que la résistance à l’arrachement (Dupuy et al, 2005). En effet, la mycorhization permet à la plante de fournir les matières organiques au champignon, lequel offre en échange à la plante une meilleure alimentation en eau et en sels minéraux puisés dans le sol dont principalement le phosphore (Deconchat & Polèse, 2002).

Intérêts des champignons

 Usage alimentaire
La consommation de champignons par l’homme est une activité très ancienne; les archives archéologiques ont révélé la consommation des champignons par les populations chiliennes il y a 13.000 ans (Rojas & Mansur 1995; Eyi Ndong, 2009). C’est en Chine que la consommation de champignons sauvages a été d’abord vraisemblablement notée, plusieurs centaines d’années avant la naissance du Christ (Aoronson, 2000 et Bao, 2006). Ils contiennent dans leurs tissus aussi bien des protides, des glucides, des lipides, que plusieurs vitamines. Leur teneur en protéines représente environ 10 à 15% de leur poids sec (Danell & Eaker 1992, voir Danell 1999; Deslandes & Pic, 2001). Les bénéfices nutritionnels des champignons sauvages comestibles n’ont pas été entièrement explorés. L’information publiée est de qualité variable et des procédures analytiques doivent être standardisées (Breene, 1990 et Bao, 2006).
 Usage médicinal
L’usage des champignons à des fins médicinales par divers peuples remonte à plusieurs siècles. Aujourd’hui, plusieurs médicaments présents sur le marché proviennent de la synthèse chimique de substances isolées de champignons (Dalpé, 1993; Deslandes & Pic.CH, 2001). C’est ainsi qu’en 1928, Alexander Fleming découvrit la pénicilline, un antibiotique produit par un champignon. Cette découverte donna une nouvelle dimension au traitement de maladies infectieuses provoquées par des bactéries et sauva des millions de vies humaines (Klaus, 2004).
Les champignons aux propriétés médicinales attirent de plus en plus un intérêt scientifique et commercial, par une conscientisation renouvelée de l’usage d’un tel matériel dans la médecine traditionnelle chinoise (Fao, 2006). En effet, cet usage couvre un très large champ thérapeutique: antibiotiques, anti-tumoraux et anticancéreux, immunostimulants, hypocholestérolémiants, anti-inflammatoires, antiviraux, antiparasitaires, antifongiques, régulateurs de pression sanguine, traitement de désordres cardio-vasculaires, antidiabétiques, hépato-protecteurs, stimulants à différents niveaux, cicatrisants, etc. (Caresmel, 1992 ; Flament-Jacqmart, 1997; Siroux, 1998; Francia et al., 1999; Wasser & Weis, 1999; Rechetnikov et al., 2001; Mossebo et al., 2008).
La mycothérapie constitue donc une science prometteuse dans la mesure où le spectre d’action des champignons médicaux est très large, couvrant pratiquement l’ensemble des problèmes de santé aux quels nous sommes et serons confrontés au cours de ce siècle (Didier le bail, 2010).
 Usage écologique
Les champignons jouent un rôle très important dans les systèmes forestiers en contribuant à la formation de l’humus, à faciliter l’absorption des éléments nutritifs par les arbres et les herbacées et à leur résistance au stress (Senn-Irlet et al., 2012).
Dans le sol, le mycélium constitue une ressource alimentaire essentielle pour les micro-organismes tels que les bactéries, les nématodes, les insectes, les vers de terre, etc. Les champignons servent aussi de nourriture pour des mammifères (cerfs, sangliers, écureuils et petits rongeurs), les limaces et les escargots, mais aussi de nombreux insectes (mouches, fourmis…).
Les champignons sont hétérotrophes et dépendent étroitement d’autres êtres vivants pour leur subsistance. C’est cette particularité qui crée des relations entre les champignons et l’écosystème forestier dont ils sont tributaires (Pichard & Rolland, 2006).

Les Basidiomycètes

Classification des Basidiomycètes

La classification des basidiomycètes est basée sur la présence ou l’absence de carpophore, mais aussi sur la structure et la nature de la baside (Deysson & Delcourt, 1980). On distingue trois sous-classes.
-Sous-classe des Sclérobasidiomycètes à archéobasides et sans carpophore, chez lesquels le filament à dicaryons se termine par une spore basidiogène ou probaside, dans laquelle se réalise la caryogamie. Cette spore diploïde se détache puis germe ultérieurement en donnant une baside qui est généralement cloisonnée. Cette sous-classe comprend uniquement des espèces parasites de végétaux supérieurs (les Ustilaginales et les Urédinales).
-Sous-classe des Septobasidiomycètes à basides cloisonnées et à carpophore qui est subdivisée en Auriculariales à archéobaside, en Trémellales à hétérobaside, en Tulasnellales et Dacryomycètales à basides cloisonnées ou non.
-Sous-classe des Autobasidiomycètes (ou homobasidiomycètes) à holobasides qui regroupe les Hyménomycètes (basides disposées en un hyménium) et les Gastéromycètes (basides disposées irrégulièrement à l’intérieur du carpophore).

Cycle de vie des Basidiomycètes

Les Basidiomycètes ont un cycle sexué original où la fécondation se réalise en deux temps (figure 1). La fusion des noyaux (caryogamie) ne suit pas immédiatement la fusion des cytoplasmes (plasmogamie). Entre les deux s’intercale une phase diploïde particulière durant laquelle le mycélium est constitué de cellules à deux noyaux complémentaires qui se divisent de façon simultanée (dicaryophase). Ces cellules dicaryons constituent le mycélium dit secondaire par opposition au mycélium haploïde (un noyau) dit primaire. La méiose suit la caryogamie et produit des spores haploïdes (tétraspores) dans des sporocystes à forme caractéristique : basides portées par des stérigmates (Roland &Vian, 1999; Kane, 2006). A maturité les spores se détachent des stérigmates et tombent dans le milieu. Lorsque les conditions environnementales sont favorables, les spores germent et donnent un filament primaire. Deux filaments compatibles vont alors fusionner pour donner un filament secondaire lequel va fructifié pour donner l’organe de fructification appelé sporophore ou carpophore. Celui-ci porte des basides dans lesquelles s’effectue la caryogamie.

Méthodes

Récolte et conservation des champignons

La récolte a été effectuée aux mois d’Août et de Septembre (2012), moments propices à la poussée fongique au Sénégal. En effet, il faut un sol humidifié par les pluies ou par les fortes rosées matinales, ainsi qu’une belle journée ensoleillée pour que le champignon apparaisse en surface.
Le champignon est placé sur du papier journal avec une étiquète portant un numéro, le nom du récolteur, la date et le lieu de la récolte. Les échantillons de champignon sont acheminés au laboratoire puis séchés au soleil (un jour pour les champignons moins charnus et deux jours pour les plus charnus). Les champignons grêles ou fragiles sont immédiatement séchés à l’air libre pour éviter leur destruction.

Description des champignons

La détermination des champignons supérieurs nécessite une reconnaissance des caractères apparents. Cette description peut se faire à l’œil nu ou à l’aide d’une loupe de poche. La détermination des caractéristiques du milieu de vie des champignons (le substrat, l’arbre avec lequel le champignon vit ou est inféodé, le biotope) est d’une importance capitale pour leur identification. La combinaison des caractères macroscopiques et des paramètres écologiques permet de nommer correctement un champignon (Lachapelle, 2004).
Les Caractères macroscopiques
La description des caractères macroscopiques nécessite un examen visuel rigoureux et détaillé du champignon. Elle repose sur l’analyse des différentes parties du champignon en se basant sur un ensemble de caractères concernant le chapeau, le pied, les voiles partiel et général et la chair. Pour le chapeau, les principaux caractères d’identification ont porté sur la forme, la surface et le revêtement, la marge et le diamètre
Pour le pied, les observations ont porté sur la liaison pied-chapeau, la forme du pied, le revêtement du stipe, la trame (chair) du stipe, la base du pied et les vestiges du voile partiel et général.
 Pour le voile partiel (planche 5) qui est caractéristique de certains groupes de champignons seulement, les observations ont concerné principalement la forme qui peut être en anneau, en armille ou en cortine.
 Pour le voile général qui est une membrane enveloppant le jeune carpophore de certains champignons, nos investigations ont porté sur la forme
o Pour la chair, les observations ont concerné la consistance (gélatineuse, molle, ferme, élastique, coriace), la texture (fibreuse ou grenue), la couleur; la présence ou non de latex ainsi que sa couleur et l’odeur qui est obtenue en écrasant une partie du chapeau entre les doigts.
Les caractéristiques écologiques
Les caractéristiques écologiques sont :
– l’habitat du champignon qui peut pousser sous un arbre, sur un tronc d’arbre mort ou vivant ou sur du bois, ou à même le sol;
– les caractéristiques du sol qui peut être nu ou recouvert de litière et/ou de végétaux;
– le degré d’ensoleillement;
– l’humidité du milieu: sol très humide, humide, sec, ou très sec;
D’autres caractères plus générales sont à considérer : pousse en touffe ou isolé; silhouette rapue ou élancée; hauteur totale du champignon;
La plupart de ces caractères peuvent êtres observés sur le terrain ou au laboratoire. Cependant, certains doivent être notés dès la récolte.
Les informations issues des observations macroscopiques et dans une moindre mesure de l’écologie du champignon permettent d’identifier les espèces récoltées en s’appuyant sur la littérature et les monographies disponibles.

RESULTATS ET DISCUSSIONS

Structure de la fonge

Les taxons rencontrés sont répertoriés dans le tableau 1.
Au cours de ce travail, 15 taxons ont été récoltés. Ils appartiennent a 8 genres, 7 familles réparties dans 5 ordres appartenant à 2 sous-classes des Holobasidiomycètes. Parmi ces taxons:
– 4 espèces ont été identifiés dont les 3 ont été déjà rencontrées par Kane (2006); il s’agit de Micropsalliota elata, Phallus roseus, podaxis Pistillaris et Scleroderma aruntium ;
– 11 taxons sont identifiées jusqu’au niveau du genre (Agaricus, Collybia, Termitomyces et Volvariella).
Dans cette fonge, le genre Termitomyces est le plus diversifié avec 5 taxons, suivi du genre Volvariella avec 3 taxons et du genre Agaricus avec 2 taxons (Tab.1). Les autres genres sont monospécifiques (Collybia, Micropsalliota, Phallus, Podaxis et Scleroderma)
Parmi les familles recensées (Tab.1 et 4), celle des Agaricaceae présente la plus grande diversité générique avec deux genres ; les autres familles sont constituées d’un seul genre chacune. Toutefois, la famille des Termitomycetaceae a une diversité spécifique plus importante suivie de la famille des Pluteaceae et celle des Agaricaceae; les autres familles quant à elles sont représentées par un genre et une espèce chacune (Lepiotaceae, Marasmiaceae, Phallaceae et Sclerodermataceae).
Parmi les ordres rencontrés, les Tricholomatales sont les plus diversifiés avec deux familles, 2 genres et 6 espèces (Tab. 3). L’ordre des Agaricales constitué également de deux familles et de trois genres est toutefois moins diversifié que celui des Tricholomatales puisque renfermant seulement 4 espèces. Les autres ordres ne renferment qu’une seule famille chacune avec toutefois, celui des Pluteales qui est plus diversifié que les autres avec 1 genre (Volvariella) et 3 espèces alors que les autres (Gasterales et Phallales) ne renferment qu’un genre et une espèce chacune.
Parmi les deux sous-classes rencontrées, celle des Agaricomycetideae est beaucoup plus diversifiée avec 60% des ordres, environ 71% des familles, 75% des genres et près de 87% des 15 espèces.

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Table des matières

LISTE DES PHOTOS
I. INTRODUCTION
II. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
2-1-Aperçu sur les champignons
2-1-1-Etat des connaissances
2-1-2- Position systématique et Classification
2.1-3-Organisation des champignons
2-1-4-Reproduction des champignons
2-1-5-Modes de vie des champignons
2-1-6-Intérêts des champignons
2-2-Les Basidiomycètes
2-2-1-Classification des Basidiomycètes
2-2-2-Cycle de vie des Basidiomycètes
III. METHODOLOGIE
3-1- Sites d’étude
3-2-Matériel
3-3-Méthodes
3-3-1-Récolte et conservation des champignons
3-3-2-Description des champignons
IV. RESULTATS ET DISCUSSIONS
4.1. Structure de la fonge
4.2. Diversité des taxons dans les sites
4.3. Caractérisation macroscopiques et identification des taxons
4.4. Photothèque
V. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LEXIQUE DES TERMES MYCOLOGIQUES LES PLUS COURANT

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