recherches sur la vulnerabilite face aux risques de crue

Les crues sont des phénomènes brutaux qui surviennent à la suite de violentes précipitations sur un périmètre limité et souvent dans un contexte montagneux, de piémont, ou de collines. Elles sont soudaines, de courte durée et ont un débit de pointe relativement élevé. Pour souligner leur caractère brutal, on parle souvent de « crue éclair » (flash flood en anglais). En zone de montagne, elles peuvent être extrêmement dévastatrices, d’autant plus qu’elles ont une capacité de charriage très importante, pouvant conduire aux laves torrentielles. Les crues de l’automne 2000 sur Val d’Aoste, la haute Maurienne, et le Valais en France sont des exemples de crues quasi concomitantes sur une période de temps courte. Les crues du Sud-Est de la France offrent des exemples dramatiques de crue éclair sur des grands bassin versants dans un contexte de colline : pour la crue historique de Tarn de Mars 1930, on estima le débit à 600m3 /s contre 160m3 /s pour le débit de pointe annuelle. Ces crues font souvent des victimes compte tenu de leur soudaineté et la force du courant. (Gaume et al.2009).

Par ailleurs, par leur soudaineté et l’étendue des inondations qu’elles provoquent, les crues ont souvent des conséquences néfastes sur le paysage. Les crues soudaines contribuent à l’évolution rapide du paysage environnant. Elles sont à l’origine d’intenses érosions et déplacement de matériaux, phénomènes qui causent le ravinement des berges et un élargissement appréciable du lit mineur par érosion latérale. En outre la rupture de barrages, de digues, de ponts et de routes sont des conséquences liées aux catastrophes hydrologiques. Le transport de sédiments par charriage devient aussi un important facteur de vulnérabilité qui s’exprime par les glissements de terrain et les coulées de boue. Les dommages provoqués par ces catastrophes augmentent de façon spectaculaire dans le monde entier. Du 18 au 21 juillet 1996, le Sud du Canada a été touché par les crues qui ont conduit à la rupture de certains barrages et digues qui ont eu comme conséquence l’élargissement du lit du cours d’eau. La Suisse, en Aout 2007, par exemple, les eaux, du fait de leurs vitesses très élevées, ont creusé les rives en de nombreux endroits et laissant aux passages des grandes quantités de matériaux, des dépôts de sédiments grossiers sur de grandes surfaces endommageant les infrastructures routières, les prairies, les pâturages, les terres cultivable et les cultures.

LA CRUE DE LA RIVIERE ANTETEZAMENA EN MARS 2016 : UN PHENOMENE HYDROLOGIQUEBRUSQUE ET VIOLENT 

La région Mandoto est une zone de migration, habitée par une population hétéroclite essentiellement d’Ambaniandro (Merina et Vakinakaratra), de Betsileo, de Bara et d’Antandroy. Cette situation explique l’importance de la migration et la singularité de la région aussi bien sur le plan socioculturel que sur le plan économique. L’agro-élevage et l’élevage sont les activités économiques qui prédominent et qui contribuent à rendre la région un nœud de communications et d’échanges entre le Moyen-Ouest et la région Menabe. Par ailleurs, grâce au dynamisme du marché de bovidés, la région assure en grande partie le ravitaillement des villes d’Antsirabe et d’Antananarivo.

Ainsi les dégâts engendrés par les crues tels que la coupure de la route, ont, non seulement des impacts sur le milieu naturel mais aussi sur les activités commerciales de la région. Il convient, par conséquent, de comprendre et d’examiner d’abord la nature et l’historique des évènements antérieurs liés aux crues dans la zone de recherche. Pour ensuite identifier et comprendre les facteurs de vulnérabilité. Pour cette première partie, il s’agira dans un premier temps de présenter la méthodologie de recherche. Dans un deuxième temps, de donner une description du déroulement des évènements au mois de Mars 2016. Dans un troisième temps, les caractéristiques de ces évènements seront présentées. Ces dernières nécessiteront l’analyse de certains facteurs tels que la profondeur de submersion, les zones d’extension de l’inondation, la durée de l’inondation, les différents matériaux et les dépôts torrentiels.

CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE 

Cadre conceptuel 

Situation géographique de la zone de recherche.
Le district de Mandoto est situé dans la partie occidentale de la région Vakinankaratra. Il couvre une superficie de 4500 km2 avec huit (8) communes. Il est limité respectivement :
✦ Au Nord par le district de Tsiroanomandidy, dans la région Bongolava, et de Saovinandrina dans la région Itasy.
✦ A l’Est par le district de Betafo, dans la région Vakinakaratra.
✦ Au Sud par le district d’Ambatofinadrahana, dans la région d’Amoron’i mania
✦ A l’Ouest par le district de Miandrivazo, dans la région Menabé.

La zone de recherche se situe entre 46°00’00’’ et 45°65’’00 de longitude Est et 19°36’00’’ et 19°38’00’’ de latitude Sud.

Choix du sujet

La géographie physique a particulièrement attiré notre attention car elle englobe plusieurs disciplines qui mettent en exergue les données de la structure de la lithosphère et la dynamique actuelle des surfaces terrestre en relation avec le climat pour mieux comprendre l’évolution des paysages. Elle permet d’étudier les risques hydrologiques qui sont intimement liés aux processus climatiques et aux variations des conditions atmosphériques. En effet, cette science qui est la géographie physique permet de comprendre les différents processus qui sont à l’origine du façonnement des paysages, mais aussi d’en extraire les anomalies qui peuvent être provoquées par certains phénomènes d’origine naturelle ou anthropique. En outre, La géographie permet une analyse qualitative et/ou quantitative dans les domaines de la géomorphologie, de l’hydrologie, de la climatologie etc.

Le choix d’un thème dans ce domaine permet d’approfondir nos connaissances en géomorphologie en général et en hydrogéomorphologie en particulier. Par ailleurs, l’hydrologie fluviale avec les crues catastrophiques sont parmi les aléas naturels à craindre car elles provoquent le dysfonctionnement des cours d’eau avec des écoulements trop élevés, phénomènes qui suscitent de plus en plus l’attention des géographes hydrologues. Les faits d’actualité sur les crues traduisent l’ampleur de la thématique du risque qui touche notre zone de recherche. Afin de rendre compte des dégâts potentiellement engendrés par l’aléa crue et l’ampleur de ses répercussions sur le paysage nous avons choisi de mener nos recherches dans le Moyen-Ouest malgache plus particulièrement sur les évènements qui se sont déroulés en mars 2016.

Un événement peu fréquent mais brutal 

Madagascar est un vaste territoire tropical rythmé par les aléas d’origine naturelle. Chaque année, à cause des cyclones et d’autres phénomènes, de nombreux espaces sont détruits. Le pays fait face à une large gamme d’aléas hydrométéorologiques (forte pluie, sécheresse…). Sa topographie très variée accentue les inondations, les glissements de terrain et d’éboulements fréquents sans écarter les aléas sismiques tels que les tremblements de terre. Ainsi en 2016 une partie de la RN 34 a été dévastée suite à des phénomènes hydrométéorologiques très intenses. Il est assez primordial de s’appuyer sur cet évènement marquant pour présenter un état de lieu des risques sur la zone en cas de crue.

Nature de l’évènement
Les évènements qui se sont déroulés en Mars 2016 entre le 15 et 22 au PK147+900 sur la RN 34 reliant Antsirabe à Morondava peuvent être définie comme une crue « subite » avec un ruissellement généralisé. Le déroulement de l’évènement a été le résultat de l’association de plusieurs phénomènes dont :
– des précipitations d’intensité variable qui ont convergé vers le bassinversant de l’Antetezamena. Par la suite, ces précipitations ont accru le niveau de la rivière et ont généré un débordement de la rivière de son lit.
– des pluies intenses qui ont duré à peu près deux semaines ont contribué à une augmentation du débit de la rivière. En l’espace de 3 à 4 h de temps, le niveau d’eau a augmenté et la crue a atteint son maximum aux alentours.
– l’exiguïté du chenal d’écoulement car la rivière trop encaissée a aussi favorisé la montée rapide des eaux.
– les ouvrages d’art sur la route, vu leur vétusté ont tendance à s’écrouler au moindre dysfonctionnement.

Enfin, les sols trop saturés, ne peuvent plus absorber le surcroît d’eau de pluies. Les masses d’eau se sont écoulées en surface, dans les champs de cultures et sur la route. La buse a été submergée et une brèche de 30 m s’est formée. Vu la dimension du lit de la rivière, une crue soudaine a entraîné de véritable dégât car le flux a été soudain et très puissant. Ces dégâts se traduisent ici par l’effondrement de la chaussée d’un côté et de l’autre côté par l’érosion latérale du lit de la rivière. Cependant, l’effondrement de la chaussée a ensuite constitué un obstacle à l’écoulement, entrainant ainsi la montée et le débordement des eaux. Le fait de combiner ces phénomènes crée les conditions d’une crue d’ampleur très importante bien que la rivière Antetezamena soit normalement d’une petite dimension.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE LA CRUE DE LA RIVIERE ANTETEZAMENA EN MARS 2016: UN PHENOMENE hydrologiqueBRUSQUE ET VIOLENT
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE
I.1. Cadre conceptuel
I.1.1. Situation géographique de la zone de recherche
I.1.2. Choix du sujet
I.1.3. Problématique
I.1.4. Objectifs de la recherche
I.2. Démarche de recherche
I.2.1. Documentation
I.2.2. Ressources bibliographiques
I.2.3. Les sources photographiques et vidéos
I.2.4. Documents cartographiques et outils
I.3. Les travaux de terrain et la rédaction
I.3.1. Volet enquêtes
I.3.2. Traitement de données et rédaction
I.3.3. Limites de la documentation et difficultés rencontrées
CHAPITRE II. DEROULEMENT DE L’EVENEMENT : UN PHENOMENE AUX DYNAMIQUES MULTIPLES
II.1. Un événement peu fréquent mais brutal
II.1.1. Nature de l’évènement
II.1.2. Intensité de l’évènement
II.2. Aperçu général des évènements hydrométéorologiques
CHAPITRE III. CARACTERISTIQUES DE L’EVENEMENT
III.1. Zone de débordement des eaux pluviales et d’extension de la crue
III.1.2. Caractères de la crue et conséquences
III.2. Profondeur de submersion
III.3. Des matériaux charriés et des dépôts torrentiels
III.3.1. Transport par charriage
III.3.2. Transport par suspension
DEUXIEME PARTIE : LES PRINCIPAUX FACTEURS DE VULNERABILITE DE LA ZONE D’ANTETEZAMENA
CHAPITRE IV. RUISSELLEMENT ET EROSION DU SOL
IV.1. Les facteurs naturels agissant sur le ruissellement
IV.1.1. Facteurs climatiques : un climat à deux saisons
IV.1.2. Rôle de la saison pluvieuse en partie déterminant
IV.2. Fortes précipitions durant une courte période
IV.3. Des facteurs pédologiques favorables aux crues
IV.3.1.Des sols facilement saturés
IV.3.2. Des formes d’érosion influençant l’écoulement
IV.3.2.1. Erosion aréolaire
IV.3.2.2. Erosion linéaire
CHAPITRE V. LES CONDITIONS DU MILIEU NATUREL DU BASSIN VERSANT : FACTEURS INTERNES
V.1. Une topographie accidentée
V.2. Une formation végétale maigre
V.2.1. Des formations herbeuses prédominantes
V.2.2. Quelques lambeaux de forêts
V.3. Un substrat géologique particulièrement altérable
V.4. Les formations superficielles
CHAPITRE VI. DES ACTIONS ANTHROPIQUES COMME FACTEUR AGGRAVANT
VI.1. Des feux de brousses très fréquents
VI.1.1. Des feux de brousses, moyens de camouflage des voleurs de zébus (dahalo)
VI.1.2. Des feux de brousse, pratiques de nettoyage pour la municipalité et pour les cultures
VI.2. Les exploitations aurifères et leurs impacts
TROISIEME PARTIE : ESSAI D’EXPLICATION DE LA RECURRENCE DES EVENEMENTS ET LEURS CONSEQUENCES
CHAPITRE VII. LE CARACTERE REPETITIF DES COUPURES DE ROUTES SUR LA RN34
VII.1. Les coupures de route sur RN34 : évènements récurrents
VII.2. La brèche au PK31+550 un évènement similaire à celui de 26
CHAPITRE VIII. INADEQUATION ET VETUSTE DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES
VIII.1. Capacité de fonctionnement et résistance des ouvrages d’art
VIII.1.1. Défaut d’entretien
VIII.1.2. L’érosion des berges
VIII.1.3. L’érosion interne
VIII.2. Autres formes d’ouvrages mise en place lors des dégâts
VIII.3. Manifestation des dégâts
VIII.4. Les risques et dangers essai d’interprétation des scénarios avenir
VIII.5. L’exposition et les vulnérabilités
VIII.6. Dommage et impacts de ses scénarios
CHAPITRE IX. RETOUR D’EXPERIENCE : OUTIL DE REDUCTION DE VULNERABILITE
IX.1. Le retour d’expérience outil d’analyse pour la gestion du risque
IX.2. Le retour d’expérience outil de conservation de l’évènement
IX.2.1. L’intervention de l’Etat
IX.3. Suggestion pour l’adéquation entre environnement et aménagement
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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