Le système ABO
Découvert en 1900 par Landsteiner, c’est aussi le système le plus important et le mieux connu. Il a observé que le sérum de certains sujets agglutinait les hématies d’autre sujets. Il a identifié ainsi deux antigènes qu’il a appelé A et B et les hématies non agglutinés par les deux anticorps sont appelés O [8]. Il formula deux lois fondamentales :
sur les hématies il peut exister ou non les antigènes A et B
un sujet possède obligatoirement dans son sérum l’iso agglutinine dirigé contre l’agglutinogène que ne possèdent pas les hématies.
Les antigènes du système ABO Le système se définit d’abord par ses antigènes érythrocytaires A et B qui déterminent quatre phénotypes classiques : A, B, AB, et O.
L’antigène A des groupes A et AB comprend plusieurs variantes A1, A2, Ax, etc. 80% des sujets de groupe A sont de type A1, et près de 20% de type A2 [20].
L’antigène B possède également plusieurs variantes mais d’incidence transfusionnelle négligeable.
Au Sénégal, une étude menée au Centre National de Transfusion Sanguine dans le cadre d’une enquête hémotypologique complète sur la population sénégalaise a donné la distribution des phénotypes ABO et leurs fréquences chez 4083 sujets testés [11] (Voir tableau 1).
Les anticorps du système ABO
-Les anticorps naturels : Ils permettent de compléter la définition du système ABO. Ils sont présents chez les sujets ne possédant pas à la surface de leurs hématies les antigènes correspondants. Ils appartiennent à la classe des IgM [20]. Ces anticorps sont dits « naturels », « réguliers » et spontanés « agglutinant ». Le terme « naturel » traduit le fait qu’il est difficile de prouver une immunisation initiale à leur développement. On admet cependant que les anticorps anti-A et anti-B sont produits en réponse à une stimulation par des substances de l’environnement identiques ou analogues aux substances de groupe sanguin, que l’on retrouve en particulier chez les bactéries et certaines plantes. Ils sont absents aux premiers jours de la vie et apparaissent progressivement chez l’enfant entre deux (02) et six (06) mois. L’adjectif « régulier » signifie qu’ils sont toujours présents : Ils sont spontanément agglutinants en milieu salin.
NB : A côté de ces anticorps réguliers « naturels » il peut exister des anticorps irréguliers « immuns ». Ces anticorps apparaissent à la suite de stimulations antigéniques variées :
Soit lors d’allo-immunisation connue ou méconnue (grossesse ou transfusion incompatible)
Soit lors d’hétéro-immunisation (par des substances d’origine animale ou bactérienne riche en substance A, la substance B n’étant pratiquement jamais en cause)
Les anticorps immuns anti-A et/ou anti-B (hémolysines) le plus souvent présents chez des personnes du groupe O (un peu plus de 20% des cas), doivent être connus en transfusion sanguine, ils définissent le donneur universel dangereux. Les hémolysines (IgG) sont capables d’attaquer lors d’une transfusion de sang total de groupe O à un receveur de groupe A par exemple, les hématies de ce dernier et les détruire (accident hémolytique) [20,12].
Groupage érythrocytaire : Le groupage ABO repose sur deux épreuves qui doivent être concordantes entre elles.
Epreuve globulaire ou de Beth Vincent, qui consiste à rechercher par une technique, les Ag présents sur les globules rouges en utilisant des sérums test de spécificité connus anti-A, et anti-B ;
Epreuve sérique ou de Simonin, qui consiste à rechercher par la même technique, les anticorps naturels dirigés contre les Ag absents, grâce à l’utilisation d’hématies test connues A1, A2, B et O (Voir tableau II).
Sur le plan pratique la détermination d’un phénotype d’une personne requiert un prélèvement de sang de quelques millilitres et l’utilisation de deux réactifs. Le groupe ne sera définitif qu’à la suite de deux déterminations réalisées simultanément par deux techniciens différents. Les résultats doivent obligatoirement concordés.
Témoins : On utilise d’une manière systématique, pour toute détermination du groupe ABO, trois témoins :
Témoin « auto » : Sérum ou plasma échantillon + Globule rouge échantillon ; ce témoin permet le contrôle des agglutinations observées dans les deux épreuves ;
Témoins « AB » : Sérum ou plasma test provenant d’individus de groupe AB + Globule rouge échantillon ; ce témoin contrôle l’épreuve de Beth Vincent ;
Témoin « allo » Sérum du patient + GRO permet de valider les deux méthodes. La positivé du témoin AB témoigne d’une polyagglutinabilité.
Synthèse au niveau de l’érythroblaste
La substance de base sur laquelle vont se greffer les sucres transportés par leurs enzymes respectives est un disaccharide; le galactose N acétylglucosamine présent chez tous les individus. Trois systèmes indépendants ABO; Hh et 1 fonctionnent de façon coordonnée. Le gène H produit une fucosyltransférase qui fixe un fructose au DB pour donner la substance H que tout individu possède sauf les phénotypes Bombay dont les hématies sont dépourvues de cette substance. L’allèle A1 et A2 (A) produisent une N acétylgalactosamine transférase qui fixe sur la substance H une N acétylgalactosamine pour donner la substance A. L’allèle B produit une galactosyl transférase qui fixe un galactose sur H pour donner la substance B. L’hétérozygote AB produit les deux enzymes. L’allèle O est supposé amorphe donc ne possède que la substance H (Voir schéma 1).
Le système Rhésus
Les antigènes On compte à ce jour plus de 55 antigènes du système rhésus (RH1 à RH56) et plus de 200 variétés génétiques. Ce qui démontre sa complexité et les différentes appellations et nomenclatures du système. En pratique courante cinq sont à connaitre : D (RH1), C (RH2), E (RH3), c (RH4), e (RH5) [15, 42]. Par convention on appelle Rhésus positif (RH+) les sujets dont les hématies sont agglutinées par l’allo-anticorps anti D (85%) et qui possèdent donc l’antigène D. On appelle Rhésus négatif (RH-) les sujets dont les hématies sont dépourvues de cette antigène (15%) chez les caucasiens. Les deux phénotypes ainsi définis (Rh+ Rh-) sont transmis génétiquement. Les deux antigènes D et non D (d) représentent un système allélique mendélien. Cependant on n’a pas encore d’anticorps dirigés contre l’antigène d. l’antigène D à un caractère de mosaïque et plus en plus on a des variantes antigéniques de D à expression affaiblie :
l’antigène Du : il s’agit de l’antigène D avec un affaiblissement de la réactivité D du à l’existence en faible quantité des spécificités antigéniques.
l’antigène D partiel : c’est un antigène D auquel il manque quelque sous unités de la molécule D retrouvé chez certaines personnes.
le sujet porteur de l’antigène Du ou D partiel peut être considéré comme Rh+ quand il est donneur de sang et comme Rh- quant il est receveur de sang. Ces antigènes sont recherchés par le test de Coombs indirect (TCI) et si nécessaire par la technique de fixation-élution.
Les antigènes D, d, E, e, C, c sont des pseudo-allèles d’où la possibilité de recombinaison. Le système Rhésus est donc formé d’une série de trois gènes liés D C E formant un complexe génique ou haplotype qui se transmet en bloc des ascendants aux descendants. Ainsi, le nombre d’haplotype possible est de 23= 8 dont les plus fréquents sont D C e /dce, DCe / DCe, dce / dce, etc. [8, 42].
Les anticorps Ce sont des anticorps irréguliers, immuns sauf l’anticorps anti Cw (weak) et l’anticorps anti E qui sont naturels. Les anticorps anti-Rh sont les plus fréquents des anticorps irréguliers. Ils sont de nature IgG et particulièrement IgG1 et IgG3. Pour les rendre agglutinants et visibles à l’œil nu faut utiliser des artifices techniques : milieu macromoléculaire ou albumineux, test de Coombs indirect ou test à l’antiglobuline et l’utilisation d’enzymes (papaïne, bromeline, pepsine). Ce sont des anticorps très actifs à 37°C [20].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I : LES SYSTEMES DE GROUPES SANGUINS ERYTHOCYTAIRES
I Les systèmes ABO et associés
I-1 Le Systèmes ABO
I-1-1 Les antigènes du système ABO
I-1-2 Les anticorps du système ABO
I-1-2-1 Les anticorps naturels
I-1-3 Groupage érythrocytaire
I-2 Biosynthèse
I-2-1 Synthèse au niveau de l’érythroblaste
I-2-2 Synthèse au niveau de la cellule muqueuse
I-3 Autres Systèmes semblables au système ABO
I-3-1 Le Système Hh
I-3-2 Le système Lewis
I-3-2-1 Les Antigènes
I-3-2-2 les anticorps
I-3-3 Le système P
I-3-3-1 Les Antigènes
I-3-3-2 les anticorps
I-3-4 Le Système Luthéran
I-3-5 Les Antigènes Li
I-3-6 Le Système sécréteur (Sese)
II Les systèmes immunogènes de groupes sanguins érythrocytaires : Rhésus et associés
II-1 Le Système Rhésus
II-1-1 Les Antigènes
II-1-2 Les anticorps
II-2 Les autres systèmes associés au système Rhésus
II-2-1 Le Système Kell
II-2-1-1 Les antigènes
II-2-1-2 Les anticorps
II-2-2 Le Système Duffy
II-2-2-1 Les antigènes
II-2-2-2 Les anticorps
II-2-3 Le Système Kidd
II-2-3-1 Les antigènes
II-2-3-2 Les anticorps
II-2-4 Le Système MNSs
II-2-4-1 Les antigènes
II-2-4-2 Les anticorps
III Les autres systèmes
CHAPITRE II : RECHERCHE D’ANTICORPS IRREGULIERS ET LEUR IDENTIFICATION
I Définition
II conditions d’apparition et propriétés
II-1Conditions d’apparition
III Recherche des anticorps irréguliers
CHAPITRE III : VIH, APPROCHE HEMATO-IMMUNOLOGIQUE
I HISTORIQUE
II Les cellules cibles du VIH
III Les déficits immunitaires associés au VIH
III-1Déficit lymphocytaire CD4+
III-2 Mesure de la charge virale plasmatique
III-3 Les lymphocytes TCD8
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I Objectifs
I-1 Objectif général
I-2 Objectifs spécifiques
II Cadre d’étude
III Matériels
III-1 Population étudiée
III-2 Prélèvement
III-3 Les équipements
III-3-1 Le facscount
III-3-1-1 Les composants
III-3-1-2 Les réactifs
III-3-2 La méthode carte gel
III-3-2-1 Les composants
III-3-2-2 Les réactifs
IV- Méthode
IV-1 Recueil de données
IV-2 Réalisation des tests
IV-2-1 Numération des lymphocytes T CD4
IV-2-1-1 Principe du Fascount
IV-2-1-2 Mode opératoire
IV-2-2 La recherche d’agglutinines irrégulières (RAI)
IV-2-2-1 Principe du Facscount
IV-2-2-2 Protocole opératoire
IV-2-2-3 Interprétation
RESULTATS
I Résultats globaux
I-1 Caractéristiques socio-démographiques
I-1-1Age
I-1-2 Sexe
I-1-3 Origine de la population d’étude
I-2 Répartition de la population d’étude selon le type de virus
I-3 Répartition de la population selon le taux de CD4+
I-4 Prévalence des anticorps irréguliers
II Résultats analytiques
II-1Relation AI-Age
II-2 Relation AI-Sexe
II-3 AI et typage lymphocytaire
II-4 AI et antigènes
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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