Répartition géographique et habitat
Fagara xanthoxyloides est une plante poussant de manière spontanée en Afrique où elle est retrouvée au niveau des zones côtières car elle aime les sols frais et humides. Elle se rencontre très souvent en savane, mais descend aussi jusqu’à la limite septentrionale de la forêt passant alors de la forme arbuste en terrain sec et découvert à la forme liane épineuse dans les bosquets et galeries forestières, sur les sols drainés et termitières. {OUA /CSTR, 1985 ; KERHARO et BOUQUET, 1950} Au Sénégal, on la retrouve dans les taillis de la Casamance maritime; elle suit les secteurs côtiers dans les sols frais jusqu’aux environs de Dakar, prés des Niayes. Elle est ainsi retrouvée dans presque toute l’Afrique Occidentale.
Travaux antérieurs et principaux métabolites secondaires isolées du genre Zanthoxylum
Les représentants du genre Zanthoxylum sont estimés à 250 espèces dont plus de 80 espèces africaines {SCHATZ, 2001}. Ils présentent des caractères floraux et des métabolites secondaires primitifs par rapport aux autres genres de la tribu des Zanthoxyleae. {MOORE, 1936 ; DAS GRAÇAS et al. 1988} Le genre Zanthoxylum fait partie de la famille Rutaceae dont les représentants, de part leur intérêt économique et thérapeutique, ont fait l’objet de nombreuses études phytochimiques. Néanmoins, vu le nombre d’espèces non encore étudiées, ce genre constitue encore une source importante de nouveaux composés naturels à intérêt thérapeutique.
Les flavonoïdes : Il s’agit de composées phénoliques très courant dans ce genre. Ces flavonoïdes sont retrouvés dans presque tous les organes de la plante où ils jouent un rôle fondamental dans le système de défense comme antioxydants. Ces métabolites secondaires sont connus pour leurs diverses propriétés biologiques telles que antioxydante, anti-inflammatoire, antithrombique, antibactérienne, antihépatotoxique, antitumorale, antihypertensive, antivirale et antiallergique {ANDERSON et al, 1996}. Les principaux flavonoïdes identifiés à partir du genre Zanthoxylum sont les hétérosides de flavanones, flavones et flavanols.
Les alcaloïdes : Ces composés forment une classe chimique très importante du genre Zanthoxylum. La majeure partie de ces alcaloïdes dérive de deux voies biosynthétiques dont celle de l’acide anthranilique qui aboutit à la plupart des alcaloïdes de la famille des Rutaceae. ODEBIYI et SOWOFORA ont isolé et identifié à partir des racines de Zanthoxylum xanthoxyloides (Lam), les alcaloïdes responsables de l’activité antimicrobienne. Ce sont :
La Canthin-6-one
La Chélérythine qui a été isolée la première fois de Chelidonium majus Lam.
La Berbérine {LEWIS, 1983}
Des travaux effectués sur plusieurs espèces du genre Zanthoxylum, ont conduit à l’isolement de composés possédant une activité antitumorale spécifique contre certains types de cancers. Ce sont :
La Berbérine
La Fagaronine
La Nitidine
La 5-méthoxycanthin-6-one
La 4-méthylthiocanthin-6-one
L’Acronycine
La Skiammianine. (LEWIS, 1983)
L’artanine (3-diméthylallyl-4-methoxy-2-quinolone), fut isolée de Zanthoxylum xanthoxyloides. Elle a démontré son activité antiparasitaire, lors d’essais effectués in-vitro sur les larves de Schistosoma mansoni et Ostertagia circumcincta, des trématodes qui infectent l’homme et la forme adulte et larvaire de Caenorhabditis elegans, un nématode terrestre. {PERRETT et WHITFIELD, 1995}.
Les Lignanes et composés apparentés : Les Lignanes sont issus de la condensation de deux unités phénylpropaniques (C6-C3). Ces composés sont très répandus dans le règne végétal et possèdent de nombreuses activités biologiques qui leur confèrent une importance non négligeable en thérapeutique. Ils ont montré des propriétés antibactérienne, antifongique, antioxydante, antitumorale, antivirale, antihépatotoxique, inhibitrice de la phosphodiestérase de l’AMP cyclique, anti-PAF (Platelet Activating Factor), antinutritives, insecticides et oestrogéniques pour ne citer que les plus importantes. Plusieurs composés ont été isolés du genre Zanthoxylum. Ce sont :
La Sesamine
Le Xanthoxylol
L’Asarinine
Le Diméthyle éther lirioresinol
Les huiles essentielles : La plupart des représentants des Rutaceae possèdent des poches sécrétrices d’un type particulier appelées poches schizolysigènes dans lesquelles seront élaborées les huiles essentielles. Ces composantes sont assez abondantes dans les fruits, mais aussi dans d’autres organes de la plante tels que: feuilles, écorces, bois, racines, rhizomes et graines. Pour une même plante, leur composition est différente pour chaque organe et pour la même espèce {BRUNETON, 1999}. Ces huiles essentielles sont souvent de composition complexe à savoir : des monoterpènes, des hydrocarbures monocycliques, bicycliques, des alcools acycliques et monocycliques et leurs esters ainsi que des sesquiterpènes bicycliques. Les principaux représentants sont :
– Le Dipenthène
– La Linalol
– Le Methylnonycétone {BOSSOPKI ,2003}
Les amides : Il s’agit principalement de :
-La Fagaramide : Une isobutylamide à activité insecticide,
-La N-isobutyldécadiènamide : un anesthésique local
Ils ont été isolés de Zanthoxylum xanthoxyloides (Lam.) Zepernick et Timler. {FISH et WATERMAN, 1973; ADESINA, 1986}
Les coumarines : Les coumarines sont très répandues dans le genre Zanthoxylum. Les coumarines sont capables de prévenir la peroxydation des lipides membranaires et de capter les radicaux hydroxyles .Il sont représentés essentiellement par le Bergaptène et la Xanthoxine. {KOURI, 2004 ; BOSSOPKI, 2003}
Autres composés : Les stérols ont été mis en évidence dans le genre Zanthoxylum et sont principalement représentés par le ß-sitostérol, qui est ubiquitaire dans le règne végétal {ADESINA, 1986}.
Action antifalcémiante de l’extrait aqueux
Cette activité est indéniable d’après tous les travaux antérieurs. Ainsi le composé B de Sofowora et Coll (1975) permet une stabilité des érythrocytes soumis à une désoxygénation par du métabisulfite de sodium. Heading et Coll, après incubation en présence du résidu lyophilisé constatent une action antifalcemiante, une hausse discrète mais significative du temps de demi-vie des cellules mais il n’y a aucune augmentation de l’instabilité de l’Hbs. Lonsdonfor et Coll. par tonométrie à des pressions en oxygène de 25 à 40 mmHg constatent une baisse du taux de falciformation de 30 %. {DIAGNE ,1999} Selon les travaux menés à Dakar sur des patients drépanocytaires {WAGUE, 1987}, une hausse du taux d’ Hb et une baisse de l’hémolyse ont été constatées. L’extrait de Zanthoxylum xanthoxyloides est fortement antifalcemiante mais l’affinité de l’Hb pour l’oxygène est amoindrie par l’acidité des extraits. Une étude de l’acidité a été faite par Elujoba et Sofowora (1975) sur diverses parties de la plante. Ces auteurs, vu l’acidité totale élevée dans les feuilles, proposent celle-ci en lieu et place des racines afin de préserver les plantes d’une destruction anarchique. De l’espèce Zanthoxylum xanthoxyloides (Lam.) Zepernick et Timler, l’acide hydroxy-2-méthyl-benzoïque fut isolé et commercialisé sous forme de comprimés par un laboratoire togolais, qui a reçu une autorisation de sa mise sur le marché, sous le nom de Drépanostat® pour le traitement de la drépanocytose {KOURI, 2004}.
Propriétés antalgique et fébrifuge
Cette action antalgique s’explique par la présence de groupement benzophenanthridine. Elle se manifeste par une sédation de la douleur qui passe par un mécanisme de dépression sur le système nerveux central et un effet relaxant sur les fibres musculaires. Une étude effectuée au Mali par BOSSOPKI (2003) portant sur l’activité antalgique de l’extrait aqueux de racines de Zanthoxylum xanthoxyloides, a révélé un effet dose –dépendant de cet extrait. L’extrait à la dose de 1500 mg/Kg a eu les mêmes effets d’inhibition de la douleur que l’Indométacine à 5 mg/Kg à environ 53 % et légèrement inférieure à l’effet du Tramadol qui a été de 57 %.( BOSSOPKI in MANGA, 2008) L’action fébrifuge serait due à la présence au niveau de la plante, de l’alcaloïde qui est la Chélérythine. (WAGUE, 1987 ; DIAGNE ,1999)
Mastocytes
Cellules arrondies ou ovalaires à contours irréguliers fréquemment disposées le long des capillaires et des petits vaisseaux. Leur cytoplasmes contient de nombreux grains qui renferment l’histamine et l’héparine. L’histamine est impliquée dans les phénomènes allergiques tandis que l’héparine agit comme cofacteur de la protéine lipase dans le métabolisme des lipides.
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Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE
A – Généralités sur Zanthoxylum xanthoxyloides
I- Botanique
I-1 Noms scientifiques
I-2 Noms locaux
I-3 Répartition géographique et habitat
I-4 Description de la plante
II- Etude Chimique
II-1 Travaux antérieurs et principaux métabolites secondaires isolées du genre Zanthoxylum
II-2 Recherche de principes actifs antidrépanocytaires
III- Propriétés biologiques et pharmacologiques
III-1 Action antiparasitaire
III-2 Propriétés antifongique et anti-infectieuse
III-3 Propriété antimicrobienne
III-4 Action antidrépanocytaire
III-5 Propriétés antitumorales
III-6 Propriétés antioxydantes
III-7 Propriétés antalgiques et fébrifuge
III-8 Propriété anti-inflammatoire
IV- Etude Toxicologique
V- Emplois
B – Généralités sur l’inflammation
I- Définition de l’inflammation
I-1 Inflammation aigue
I-2 Inflammation chronique
I-3 Principaux types de maladies inflammatoires
II- Physiopathologie de l’inflammation
II-1 Facteurs étiologiques
II-2 Cellules et médiateurs de l’inflammation
II-3 Différentes phases de la réaction inflammatoire
II-4 Régulation de la réponse inflammatoire
II-5 Mécanismes de l’inflammation
III- Traitement de l’inflammation
III-1 Les anti-inflammatoires stéroïdiens ou AIS
III-2 Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS
IV- Les méthodes d’études des anti-inflammatoires
IV-1 Erythème aux rayons ultras violets chez le cobaye
IV-2 Perméabilité capillaire chez le lapin
IV-3 Œdème de la patte de rat
IV-4 Test du granulome à la carraghénine
IV-5 Arthrite de l’adjuvant de Freund
C- Généralités sur la douleur et les antalgiques
I-Définition de la douleur
II-Les données anatomophysiologiques
II-1 Classification des douleurs
II-2 Les structures nerveuses de la douleur
II-3 Les voies extralemniscales de la douleur
III- Les antalgiques
III-1 Les antalgiques de niveau I
III-2 Les antalgiques de niveau II
III-3 Les antalgiques de niveau III
IV- Modèles d’étude de l’activité analgésique
IV-1 Test à l’acide acétique
IV-2 Méthode de la pression de la queue
IV-3 Le Randall Sellito Test
IV-4 Méthode de la plaque chauffante
IV-5 Méthode d’antagonisme par la Naloxone
DEUXIEME PARTIE
A- Matériel et Méthode
I- Etude phytochimique
I-1 Matériel
I-2 Méthodes
II- Etude de l’activité anti-inflammatoire
II-1 Matériel
II-2 Méthodologie
III- Etude de l’activité analgésique
III-1 Principe du test à l’acide acétique
III-2 Répartition des groupes d’étude
B- Résultats
I- Rendement de l’extraction
II- Résultats de l’étude phytochimique
II-1 Résultats de la caractérisation
II-2 Résultats de la chromatographie sur couche mince (CCM)
III- Résultats des essais pharmacologiques
III-1 Etude de l’activité anti-inflammatoire
III-2 Etude de l’activité analgésique
DISCUSSION
CONCLUSION
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