Recensement des tortues radiées
Une croissance exponentielle du nombre de tortues recensées est constatée entre le premier et le septième jours. A partir du huitième jour, le nombre d’individus inventorié diminue d’où l’allure de la courbe. En fait, la plupart des tortues existantes dans les transects d’étude sont dénombrées.Toutefois, le recensement n’est pas exhaustif, car aucun de trois sites n’atteint le plateau (indique l’inventaire complet des individus).
Estimation de la densité de la population des tortues radiées
Le logiciel permet d’estimer la probabilité de détection de l’animal par rapport à la ligne de transect. Or, la probabilité de détection d’un animal diminue avec la distance.
Distance de détection de chaque individu de tortue en fonction de la longueur de leur carapace
Les résultats montrent que la détection de l’animal est influencée par la taille de la carapace (longueur). Selon l’analyse de l’ANOVA (F = 22,180 ; p = 0,0001), la variation est significative c’est-à-dire la distance de détection de chaque individu est différente selon la longueur de la carapace. Alors, les grands individus sont encore nombreux à une distance au-delà de 5 m. Contrairement aux individus de petite taille, ils sont faiblement recensés à une distance qui se trouve au-delà de 5 m.
Estimation par la méthode « Distance Sampling »
Probabilité de détection et distance perpendiculaire de détection des tortues radiées
Le modèle choisi après utilisation du logiciel Distance est la combinaison du seminormal comme fonction clé et le cosinus comme série d’ajustement. Ce modèle a été choisi après avoir essayé plusieurs modèles et c’est celui qui a une valeur minimale du test statistique AIC « Critère d’Information d’Akaike ».
Des différences entre les histogrammes ont été constatées entre les sites car le nombre d’individus recensé est différent pour chaque distance de détection correspondante. Pourtant les trois courbes ont les mêmes allures, elles décroissent de 1 à 0. A la distance correspondante à 0 m, la probabilité de détection maximale (100 %) est équivaut à 1 ou g(0)=1. Cette probabilité diminue progressivement lorsqu’on s’éloigne de la ligne du transect, elle varie de 1 à 0,1 avec une distance correspondante de 0 à 10 m.
Densités obtenues par la méthode « Distance sampling »
D’après l’analyse des variances ou ANOVA (p = 0,002 < 0,05 ; F = 86,092), la variation de la densité est significative. Pour les deux descentes, la densité estimée des tortues radiées est plus élevée dans le site à transfert de gestion (TG) et dans l’aire protégée (AP) avec une valeur de 4 individus par hectare chacune. En revanche dans le site à droit d’usage (DU), la valeur de la densité estimée est très faible, soit environ 1 individu par hectare.
La méthode de capture-marquage-recapture tient compte du nombre d’individus observés dans chaque site durant les deux sessions de capture avec deux échantillonnages. Pour la méthode « Distance Sampling », tous les individus de tortues (observés et non observés) sont examinés en utilisant une fonction de détection g(x) et en considérant chaque distance perpendiculaire où chaque animal a été trouvé. Alors pour savoir la méthode la mieux adaptée à cette étude, il faut faire la comparaison de la déviation standard de la moyenne pour chaque méthode.
Les facteurs de pression sur la population de tortues
Perturbation de l’habitat
Les « Mahafaly » et les « Tanalana » forment la majorité de la population dans cette région. Leurs activités sont basées sur l’agriculture (culture sur brûlis), l’élevage (bovin, caprin et ovin) et la pêche maritime, qui constituent les principales sources de revenus de la population. L’élevage est de type extensif, les animaux sont laissés en liberté dans la forêt. En effet, ces activités villageoises sont les origines des menaces sur les tortues radiées comme la perte de l’habitat. Durant les 25 dernières années, la distribution des tortues radiées a diminué d’environ de 20% due à la perte de leur habitat naturel (O’Brien et al., 2003). En 2011 et 2012, pour le site de l’aire protégée, 15 et 16 zébus ont été recensés durant 5 jours d’inventaire, soit une moyenne de 3 zébus par jour. Dans le site transféré, 25 et 31 zébus ont été rencontrés avec une moyenne de 5 et 6 zébus par jour. En revanche, ce nombre est très élevé dans le site à droit d’usage ou non protégé avec une valeur de 205 et 190 zébus au total, soit une moyenne de 41 et 38 zébus par jour. L’élevage des bestiaux dans la zone à droit d’usage est de type extensif et ces animaux vivent au dépend de la forêt qui se trouve à proximité des villages.
Braconnage
Durant le parcours des transects en 2011, neuf carapaces de tortues dont quatre adultes et cinq juvéniles ont été recensées dans le site à DU (Lavavolo), deux dans le site TG (Tongaenoro) dont un adulte et un juvénile et aucune carapace n’a été trouvée dans les transects du site AP (Andramanoatse). En 2012, le même nombre de carapace a été recensé dans les deux sites protégés, mais dans le site à DU, il y avait 5 carapaces adultes et 5 carapaces juvéniles. La présence de ces carapaces adultes en nombre élevé dans le site à DU est expliqué par la présence du braconnage.
Des enquêtes ont été faites au niveau de la population locale des trois sites d’étude. D’après ces enquêtes, les tortues sont des tabous « fady » pour les Tanalana, c’est-à-dire qu’ils ne les mangent pas. Ce sont donc les braconniers qui capturent les tortues pour les vendre sur le marché local (pour être mangés dans les grands hôtels, pour être domestiqués) ou international. D’après les villageois, avant la mise en œuvre du TG, le braconnage était très élevé, surtout dans les zones littorales ; mais après la mise en place de ce transfert, ce phénomène a beaucoup régressé. Quelques résultats concernant le braconnage des tortues dans la zone d’Itampolo ont été obtenus :
En 2010 : 12 sacs de viande soit 1326 tortues ont été capturées.
En 2007 : 96 individus de tortues radiées ont été capturés (Ramassage, transport par pirogue)
En 2007 : 200 individus de tortues radiées ont été capturés (Ramassage et capture, transport par pirogue et par charrette vers Toliara)
En 13 avril 2009 : 265 dont 104 vivantes, 121 viandes et 40 mortes (Ramassage et capture par charrette)
En 2005 : 1.700kg soit 685 tortues vivantes ont été capturées .
Ces résultats montrent que les braconnages sont nombreux dans la zone d’Itampolo. Le nombre de tortues chassées diminue de 685 à 96 entre 2005 et 2007. Contrairement en 2010, 12 sacs de viande de tortues (1326 individus de tortues) ont été saisis. Or, pendant les années 2011 et 2012, les villageois ont confirmé que le braconnage est restreint.
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Table des matières
INTRODUCTION
I.MILIEU D’ETUDE
I.1. Contexte historique
I.2. Localisation de la zone d’étude
I.3. Milieu abiotique
I.3.1. Pédologie, relief et géologie
I.3.2. Climat
I.3.3. Hydrographie
I.3.4. Milieu biotique
I.3.4.1. Flore et végétation
I.3.4.2. Faune
II.MATERIELS ET METHODES
II.1. Période d’investigation et sites d’étude
II.2. Présentation de l’espèce étudiée
II.2.1. Classification
II.2.2. Description de l’animal
II.2.3. Statuts
II.2.4. Distribution
II.3. Méthode de détermination de la structure de la population
II.3.1. Transect et plot
II.3.2. Méthode de marquage des tortues
II.3.3. Estimation de la densité
II.3.3.1. Estimation de la densité par « Distance Sampling »
II.3.3.2. Estimation de la densité à partir de l’abondance de Lincoln-Petersen
II.3.4. Mesure morphométrique
II.3.5. Détermination des sexes
II.4. Les facteurs de pression sur la population de tortues
II.4.1. Perturbation de l’habitat
II.4.2. Braconnage
II.5. Analyses statistiques
III.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Recensement des tortues radiées
III.2. Estimation de la densité de la population des tortues radiées
III.2.1. Distance de détection de chaque individu de tortue en fonction de la longueur de leur carapace
III.2.2.1. Probabilité de détection et distance perpendiculaire de détection des tortues radiées
III.2.2.2. Densités obtenues par la méthode « Distance sampling »
III.2.2. Estimation de l’abondance et de la densité par la méthode de Lincoln-Petersen (LP)
III.2.3. Comparaison de la densité estimée selon les deux méthodes adoptées : Méthode de Lincoln-Peterson et Distance Sampling
III.3. Classe d’âges
III.4. Répartition des sexes dans les trois sites
III.5. Répartition des individus selon le type de sol
III.6. Les facteurs de pression sur la population de tortues
III.6.1. Perturbation de l’habitat
III.6.2. Braconnage
IV.DISCUSSIONS
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES