Recensement des recommandations d’eviction donnees par les societes savantes dans le monde

L’allergie au pollen est une réaction anormale, exagérée et inadaptée du système immunitaire consécutive au contact itératif avec du pollen, lequel prend alors la dénomination d’allergène (1). Mais qu’est-ce que le pollen ? Le grain de pollen est le gamétophyte mâle et joue ainsi un rôle majeur dans la reproduction des plantes. Selon les espèces, il est transporté soit par les insectes : plantes entomophiles, soit par le vent : plantes anémophiles. Les pollens allergisants anémophiles sont à l’origine de la majorité des pollinoses, parce qu’ils sont émis dans l’atmosphère en plus grandes quantités et entrent naturellement en contact avec les muqueuses respiratoire et oculaire du fait de leur taille plus réduite (2). Chaque plante possède  son propre pollen et sa période de pollinisation. Plusieurs pollens sont allergisants. Les allergies au pollen sont responsables de différentes manifestations cliniques : conjonctivite, rhino-pharyngite, asthme. Les symptômes sont très variés, allant du bénin comme l’éternument jusqu’à la crise d’asthme. L’allergie affecte la vie sociale et professionnelle des patients, dont les capacités et performances se trouvent réduites (3). La prévalence actuelle de l’allergie au pollen en France est difficile à estimer. Les études épidémiologiques disponibles évaluent principalement la prévalence de la rhinite allergique. La majorité de ces études datent de 10 à 15 ans et s’appuient essentiellement sur des questionnaires entraînant un biais de surestimation (4). Cependant on observe une nette augmentation de la prévalence qui aurait triplé en 25 ans (5). Dans les enquêtes épidémiologiques menées en France, de 1994 à 2006, la prévalence est estimée au plus à 7% chez les enfants de 6-7 ans, 20 % chez les enfants de 9 à 11 ans, 18 % chez les adolescents de 13-14 ans et 31 à 34% chez les adultes (6). Certaines publications rapportent un allongement du temps de pollinisation, une quantité de pollen supérieure (7), ainsi qu’un pouvoir allergisant plus fort (3). C’est un réel problème de santé publique. Le premier traitement d’une allergie est l’éviction de l’allergène (8). Or la pollinisation est un phénomène naturel, rythmé par les saisons. Les personnes allergiques ne peuvent supprimer totalement le contact avec la substance. Par la saisine du 28 juillet 2015, la Direction Générale de la Santé a demandé au Haut Comité de la Santé Publique (HCSP) de formuler des propositions pour améliorer la prévention des risques pour la santé liés aux pollens allergisants .

RECENSEMENT DES RECOMMANDATIONS D’EVICTION DONNEES PAR LES SOCIETES SAVANTES DANS LE MONDE

METHODOLOGIE

Cette première partie de travail consistait à répertorier les recommandations officielles de différents pays industrialisés et de les comparer aux conseils donnés par le HCSP en France. Pour cela, j’ai effectué une recherche internet en partant du site officiel : le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Les recommandations pour les pays voisins de la France y sont accessibles. J’ai ensuite élargi ma recherche aux pays industrialisés, au climat tempéré, en passant par des sites partenaires ou en cherchant par mots clés sur le moteur de recherche google. Un traducteur était parfois nécessaire.

RESULTATS

J’ai rapporté des informations sur 12 pays et un continent (L’Europe). Les résultats sont présentés sous forme de tableau dans l’annexe 3. Les sites trouvés sont des sites de santé publique. L’Europe possède un site officiel de recommandations. Les autres continents, présentent des sites internet pour chaque pays, mais il n’existe pas de regroupement tel qu’il est fait pour l’Europe. Nous pouvons voir que les différents pays se rejoignent sur plusieurs points. Les conseils donnés sont issus du bon sens, facilement applicables pour la population générale. Les conseils sont présentés sous forme de liste. Ils ne sont à appliquer qu’en période de pollinisation. L’intitulé est succinct et compréhensible. En Europe (sauf l’Angleterre) les sites sont gérés par des associations à but non lucratif en lien avec la recherche. Les pays anglophones (excepté le Canada) proposent des sites commerciaux avec publicités. Les sites détaillent les symptômes et la maladie sauf pour les pays suivants : Espagne, Canada, Hongrie, Portugal, Australie. Tous les pays mettent en avant l’importance de s’informer sur les prévisions polliniques (excepté le Canada). Plusieurs sites proposent des applications sur téléphone portable à fin d’avoir l’information mise à jour (France, Suisse Hongrie, USA, Australie).

En Europe :
Les recommandations suivantes sont données par les pays européens : éviter les activités extérieures, éviter de faire sécher le linge à l’extérieur, fermer les vitres de voiture (sauf pour la Suisse et la Hongrie), se rincer les cheveux le soir (sauf pour le Portugal et la Hongrie), fermer les fenêtres quand vous êtes à la maison et la nuit (sauf pour la France, le Portugal, la Hongrie), aérer la maison tôt le matin et tard soir (sauf pour la Belgique, la Grande Bretagne, la Suisse, le Portugal), porter des lunettes et masques à l’extérieur, éviter les substances irritantes (sauf pour la Belgique, la Hongrie, la Suisse), passer régulièrement l’aspirateur (sauf pour la France, la Belgique, la Suisse, le Portugal), éviter toute intrusion de pollen dans la maison (sauf pour la France, la Belgique, la Suisse, la Hongrie, le Portugal). Seuls trois pays proposent de prendre un traitement : la Grande Bretagne, l’Irlande, le Portugal. Certains pays vont plus loin comme l’Espagne, la Hongrie, la Belgique qui conseillent de planifier les vacances selon les prévisions polliniques et recommandent d’aller en haute montagne, en bord de mer, ou en forêt. Lieux où il y a moins de diffusion de pollen. Le site de l’Europe présente le plus de conseils. Il semble reprendre l’ensemble des conseils de chaque pays européen. Il est le seul qui invite les patients à accepter la maladie et à ne pas être en colère envers la nature. La pollinisation fait partie du cycle naturel de reproduction des végétaux, qu’il faut respecter.

Hors de l’Europe :
Le Québec et les Etats Unis présentent autant de conseils que les pays européens. Le Canada propose 3 conseils essentiels : vérifier l’humidité de l’air, éviter l’exposition aux substances irritantes, passer l’aspirateur régulièrement.

DISCUSSION

Cette recherche présente plusieurs limites. Elle est non exhaustive. La recherche par internet nous donne accès à beaucoup de données, dans le monde entier et dans différentes langues. J’ai limité mon étude intentionnellement à des sites concernant les pays développés avec un climat tempéré se rapprochant de celui de la France. Le climat influence le développement des plantes ainsi que les périodes de pollinisation (2). Nous pourrions élargir la recherche en trouvant les informations sur d’autres pays. En faisant une recherche par mots clés sur un moteur de recherche nous trouvons plusieurs sites qui contiennent des conseils destinés aux patients allergiques. La plupart sont des sites de vulgarisation. Cette méthode nous donne le point de vue des patients. Nous nous rendons compte qu’il est difficile pour eux d’obtenir les informations. Les sites officiels (RNSA, pollen.fr, hcsp. fr, polleninfo.org) sont noyés au milieu de sites plus ou moins commerciaux, contenant de la publicité, ne citant pas les sources des arguments avancés. J’ai sélectionné les sites paraissant officiels en partant des sites de référence proposés par le HCSP(9).

EVALUATION DE LA PERTINENCE SCIENTIFIQUE DES RECOMMANDATIONS DONNEES PAR LES SOCIETES SAVANTES DANS LE MONDE

Pour cela j’ai utilisé le moteur de recherche d’articles scientifiques de la Bibliothèque Universitaire d’Aix Marseille et le moteur de recherche Pub-Med, pendant la période du 1er janvier 2017 au 31 septembre 2018. J’ai recherché par mots clés, puis parmi les bibliographies des articles pertinents. J’ai inclus les articles complets, en anglais ou français, qui ont été évalués par un groupe de pairs. Toutes les localités étaient acceptées ainsi que toutes les dates de publication ou les périodes de déroulement des études. Les conseils, étant très différents les uns des autres, un seul type d’étude ne pouvait répondre à toutes les questions posées. Tous les types d’études étaient acceptés (études épidémiologiques, études observationnelles, études interventionnelles, études analytiques, études descriptives, méta-analyses, revues de la littérature). Les publications exclues étaient celles qui ne fournissaient pas d’arguments en relation avec la question posée.

RESULTATS

Vérifier les prévisions polliniques

Dans la pensée commune, il paraît évident que le taux de pollen a un lien avec les symptômes du patient allergique. Comme l’indique le Rapport de l’ANSES sur le pollen (6), les grains de pollen ne sont pas l’allergène à part entière. Les allergènes se trouvent à l’intérieur des grains. Ils sont ensuite libérés et entrent en contact avec les voies aériennes respiratoires. Ils peuvent y entraîner une réaction allergique. Il existe une corrélation entre la concentration de l’air extérieur en pollen et le taux d’allergène dans l’air. Le taux de pollen est un bon indicateur sur la quantité d’allergène présent (10). Plusieurs études récentes mesurent le taux de pollen dans l’atmosphère et le comparent à l’index clinique des symptômes (Symptom Load Index SLI). Cet index est obtenu grâce aux patients allergiques qui remplissent quotidiennement un journal de leurs symptômes sur les sites d’information ou les applications gratuites mises à leur disposition. Grâce à ces informations, il est possible de déterminer un indice représentatif de la fréquence et de la sévérité des symptômes. L’étude de Kiotseridis et coll. associe aux SLI, un questionnaire sur la qualité de vie (Health Related Quality of Life) et s’intéresse aux enfants et adolescents (11). Les données du réseau européen des allergènes (the European Aeroallergen Network EAN) sont utilisées pour évaluer le taux de pollen dans l’atmosphère par trois publications (12–14). Les études se passent en Europe. Les publications suivantes se concentrent sur une ville , Vienne (15), Molmö (Suède) (11). Le pollen de bouleau (12–14,16), le pollen de graminées (11–13,15,16), le pollen d’ambroisie (12,14), le pollen d’armoise (12,13) sont étudiés. Le journal des symptômes rempli sur internet fournit une abondance de données. Par exemple 200000 symptômes ont pu être répertoriés et le maximum d’utilisateurs des outils internet a atteint 75 000 (12).

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Table des matières

1 INTRODUCTION
2 RECENSEMENT DES RECOMMANDATIONS D’EVICTION DONNEES PAR LES SOCIETES SAVANTES DANS LE MONDE
2.1 METHODOLOGIE
2.2 RESULTATS
2.3 DISCUSSION
2.4 CONCLUSION
3 EVALUATION DE LA PERTINENCE SCIENTIFIQUE DESRECOMMANDATIONS DONNEES PAR LES SOCIETES SAVANTES DANS LE MONDE
3.1 METHODOLOGIE
3.2 RESULTATS
3.2.1 Vérifier les prévisions polliniques
3.2.2 Éviter les activités extérieures qui entraînent une surexposition aux pollens
3.2.3 Eviter de faire sécher son linge à l’extérieur
3.2.4 Fermer les fenêtres quand vous êtes à la maison et le soir Fermer les vitres des véhicules
3.2.5 Aérer son habitation tôt le matin et tard le soir
3.2.6 Eviter l’exposition aux substances irritantes (pollution, tabac)
3.2.6.1 La pollution
3.2.6.2 Le Tabac
3.2.7 Faire le ménage
3.2.8 Laver les animaux de compagnie
3.2.9 Eviter les objets emprisonnant le pollen
3.2.10 Eviter toute intrusion de pollen dans la maison
3.2.11 Utiliser des purificateurs d’air dans la maison / Utiliser des filtres à pollen dans la voiture
3.2.12 Vérifier l’humidité de l’air
3.2.13 Marcher du coté ensoleillé
3.2.14 Porter des lunettes couvrantes et un masque à l’extérieur
3.2.15 Se rincer abondamment les yeux et les narines
3.2.16 Se rincer les cheveux le soir
3.2.17 Prendre un traitement
3.2.18 Se promener à la mer, à la montagne ou en forêt
3.2.19 Eviter de porter des lentilles de contact
3.3 DISCUSSION
3.4 CONCLUSION
4 ABREVIATIONS
5 BLIBLIOGRAPHIE
6 ANNEXE 1
7 ANNEXE 2
8 ANNEXE 3

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