Réaménagement du littoral de Pors- littoral de Pors-Hir

L’érosion littorale :
L’érosion marine est un phénomène naturel entraînant un recul du trait de côte. Les causes sont diverses selon les territoires, mais ce sont généralement la houle, le vent, les marées et les courants qui en sont les agents principaux. A cela peuvent s’ajouter des facteurs anthropiques de natures différentes. Il y a des facteurs directs tels que le développement d’activités et la création d’ouvrages qui limitent la sédimentation littorale. La formation d’une plage résulte principalement de l’apport de sédiments détritiques transportés par les cours d’eau ou produits par l’érosion marine des côtes rocheuses. Les fleuves apportent des sédiments à la côte qui sont transportés des embouchures jusqu’aux côtes littorales grâce à l’action permanente des courants entrainés par les vagues et les marées. Cependant, la «domestication» des cours d’eau (barrages, extraction massives de matériaux) a considérablement réduit l’apport en sédiments empêchant le rechargement des plages. De plus, avec la création d’ouvrages humains qui fixent artificiellement le trait des côtes maritimes, les courants et les flux de sédiments, qui y sont liés, peuvent être entravés. Ces constructions modifient les transits sédimentaires empêchant le remplacement du sable des plages et expulsant ceux-ci vers d’autres lieux. D’autres activités humaines ont un impact sur le manque de sédimentation sur les côtes littorales (déforestation, agriculture, activité minière).

L’érosion en France :
Avec une surface qui représente seulement 4% du territoire français, le littoral maritime accueille 10% de la population et propose près de 7 millions de lits touristiques. La population des départements littoraux risque d’augmenter de 19% entre 2007 et 2040, ce qui représenterait une augmentation de population de 4.5 millions d’habitants. En prenant en compte qu’environ 25% du territoire situé à moins de 500 mètres de la mer est urbanisé, soit 5 fois plus que la moyenne métropolitaine, il est évident de se dire que cette forte densité de population pose un problème quand on sait que 24.2% des côtes maritimes sont en train de reculer avec l’érosion marine. L’augmentation des enjeux humains et matériels entraîne une augmentation du risque face aux aléas érosion et submersion marine. De plus, les protections ont une efficacité qui varie selon les endroits, 44% des côtes où elles ont été construites reculent. Le littoral change et ses côtes évoluent différemment en fonction de leur nature.

Plus localement, La Bretagne est l’une des régions qui a la plus grande surface d’artificialisation en bord de mer, et donc d’enjeux qui peuvent autant êtres humains que matériels. La Bretagne a 10% de son littoral qui est figé artificiellement par des ouvrages humains (ports : 5,7% ; remblais : 0,6% et digues : 3,8%), et se retrouve en dessous de la moyenne du littoral métropolitain qui est de 16,7%. A l’inverse, 21,8% du littoral breton comporte des ouvrages de défense (épis, brise-lames ou enrochements) contre 18,7% sur l’ensemble des côtes françaises. Plus de la moitié des côtes bretonnes sont stables, et seulement 3,3% des côtes sont en extension. La part du littoral qui peut s’éroder est donc relativement forte, et peut atteindre 37% sur le littoral des Côtesd’Armor.

Présentation du projet :
Le sujet de mon projet est de trouver un nouvel aménagement du littoral de Pors-Hir à Plougrescant car c’est un sujet alarmant dans cette commune. Le phénomène d’érosion de la falaise au bord de la plage ne cesse de s’amplifier avec notamment pour cause l’aménagement côtier fait à Pors-Hir dans les années 1950. La création de la route communale et de ses protections trop près de la mer et d’un mur de soutènement pour maintenir la falaise en place ont eu un impact sur ce site. Aujourd’hui la pérennité de cet aménagement en bord littoral pose questions. De plus, le recul du trait de côte risque de s’accélérer avec comme conséquence l’amplification du phénomène d’érosion engendrée par une prochaine montée des eaux et une augmentation de la fréquence des tempêtes. L’objectif de ce projet est de proposer un réaménagement de ce site à long terme, afin d’éviter une succession d‘aménagements légers qui seraient au final plus coûteux qu’un réaménagement total. Cependant, face à ce projet de nombreuses questions se posent. Le schéma ci-dessous présente les six questions principales auxquelles il faudra essayer de répondre au travers de cette étude.

Présentation du site

Localisation géographique

Plougrescant (Annexe 2) est une commune bretonne située au bord de la Manche, dans le département des Côtes-d’Armor (22) (Figure 1), avec une population de 1316 habitants sur un territoire d’une superficie de 15,5 km2 , sa densité moyenne est de 84,7 hab/km2 . Cette commune est connue pour sa chapelle Saint-Gonéry avec sa flèche penchée, son gouffre mais surtout pour sa petite maison du gouffre située entre deux rochers à Castel Meur (Figure 2) dont la carte postale a fait le tour du monde. Son site remarquable a aussi été choisi par Jean-Pierre Jeunet pour la réalisation de son long-métrage « Un long dimanche de fiançailles » en 2004. Commune touristique grâce à sa situation géographique, la population augmente de façon conséquente chaque été, et cela Plougrescant le doit à ses 44% de résidences secondaires et de logements occasionnels. Victime de son succès, Plougrescant « Presqu’île de l’Echappée Belle » a vu le prix de l’immobilier augmenter comme beaucoup de communes littorales, empêchant les jeunes ménages de s’y installer et expliquant un vieillissement de la population (66.2% des habitants ont plus de 45 ans). Depuis les années 1860, la population de Plougrescant ne fait que diminuer étant donné la moyenne d’âge de ces citoyens. En 1861, la commune comptait 2362 habitants mais aujourd’hui la population a baissé jusqu’à 1316 habitants. Les activités professionnelles principales sont l’agriculture et l’ostréiculture.

Le littoral de Pors-Hir est le site plougrescantais étudié dans ce projet. Il est de forme linéaire et d’une longueur avoisinant les 340 mètres, avec une baie peu profonde délimitée par deux pointes rocheuses. Un tiers des 340 mètres de ce site a été aménagé par l’Homme, avec la création d’un perré (Annexe 3) combiné à un parapet surélevé (petit mur vertical) afin de protéger la route communale qui longe cette partie de la plage (Figure 3). Ce perré est encadré par deux cales de mise à l’eau : une grande cale au Nord et une petite cale au Sud. Cette partie, modifiée par l’Homme, est la partie Nord de la plage. La partie Sud quant à elle représente les deux tiers restants de ce site. Elle est bordée par une falaise constituée de terrains meubles (variant de 2.50 mètres de hauteur à 3.50 mètres en augmentant lorsqu’on tend vers la partie Sud) et est sensible au phénomène d’érosion. Le sable fin prédomine sur la majorité de la surface de la plage. Certains espaces sont recouverts de plaquages peu épais de galets en pied de falaise et en pied de perré, qui ont une largeur de quelques mètres au maximum.

L’été, la plage de Pors-Hir est très fréquentée autant par les touristes que par les habitants locaux. Cette fréquentation lors de la pleine saison a eu pour conséquence un aménagement plus touristique du site en 2011 avec la création de places de parking, de toilettes publiques et de poubelles.

Les falaises littorales

L’érosion des falaises 

Les falaises sont des écosystèmes littoraux riches et complexes en proie à une érosion côtière plus ou moins rapide, entrainant un recul parallèle au bord de mer. La présence d’enjeux humains ou patrimoniaux amène parfois à devoir réduire, voire stopper le recul des falaises pour quelques dizaines d’années avec la création d’ouvrages. Cependant, lutter face à l’érosion n’est pas une solution pérenne car l’homme ne peut contrôler un recul inévitable des falaises. Les falaises peuvent être de nature rocheuse différente, et cette diversité géologique a un impact important sur l’érosion. Les falaises formées à partir d’éléments meubles et fragiles tels que la glaise ou l’argile sont plus touchées par l’érosion que les falaises à formation dures (calcaire, grès, microgranite de Pleubian). Dans les formations meubles, on retrouve généralement des glissements (ou coulées boueuses), alors que dans les formations dures ce sont des éboulements et chutes de pierres. Les facteurs qui impactent l’érosion des falaises se divisent en deux grands ensembles plus ou moins importants selon les sites. Ces deux différentes classes sont les facteurs naturels et les facteurs anthropiques. Pour les facteurs naturels, il y a les processus marins en pied de falaise (les vagues) qui entraînent une érosion sous-marine mais aussi aérienne avec l’impact de la houle sur la falaise qui cause des mouvements de terrain. De plus, les processus subaériens ou continentaux tel que l’infiltration des précipitations ou l’impact du vent sur la falaise agissent directement sur la face et au sommet de la falaise (Figure 4). Ces processus favorisent le démantèlement plus ou moins rapide de la roche.

Pour les facteurs anthropiques, au pied de falaise, il y a l’enlèvement et l’exploitation des galets qui jouent un rôle important de protection. Le sol souffre aussi d’un appauvrissement de sédiment dû à la construction d’ouvrages de protection qui perturbent les transits littoraux. L’aménagement de routes sur les pentes de la falaise perturbe l’équilibre du versant. A cela s’ajoute, en haut de la falaise, une urbanisation qui entraîne une hausse du toit de la nappe phréatique (irrigation des jardins) mais aussi des rejets d’eau de ruissellement quelques fois incontrôlés. Le piétinement sur les sentiers a aussi un effet déstabilisateur.

Les matériaux éboulés à cause de ces différents facteurs ne peuvent former une butée stabilisatrice de pied qui serait bénéfique, car les courants côtiers entraînent ces sédiments vers les plages avoisinantes, ce qui permet un apport limitant leurs érosions, et une accrétion pour certaines d’entre elles .

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Table des matières

Introduction
1) Présentation du site
1.1) Localisation géographique
1.2) Les falaises littorales
1.3) L’évolution de la plage de Pors-Hir
1.4) L’état actuel du site entier de Pors-Hir
2) Projet proposé pour le site de Pors-Hir
2.1) Explication du projet
2.2) Evolution du site de Pors-Hir avec le temps
2.3) Evolution des usages suite au projet
2.4) Un projet pouvant protéger Pors-Hir jusqu’en 2190
2.5) Réalisation du projet
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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