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Tentative de définitions du secteur informel
Le secteur informel est l’ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de législation pénale, sociale et fiscale ou qui échappent à la Comptabilité Nationale. Le secteur informel a plusieurs définitions selon les institutions qu’ils définissent. Ce n’est que qui leur différencient mais le fond se penchent tous vers la définition du BIT. Entamons donc dans le premier paragraphe les différentes définitions du secteur informel et dans le second paragraphe certaines illustrations.
Définitions
Dans le cadre du secteur informel, il n’est pas difficile d’en trouver une définition car nous le rencontrons dans toutes les domaines à Madagascar. Il renferme beaucoup d’activités qui sont bien rémunérées en dehors du contrôle de l’Etat. Soit, ce dernier ne sait même l’existence de ses activités. En effet, le salarié a l’intérêt de ne pas déclarer son revenu. Soit, l’Etat sait très bien ce problème mais il a choisi de garder le silence.
Selon le Bureau International du Travail, le secteur informel se caractérisait d’une façon générale « comme un ensemble d’unités produisant des biens et des services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes concernées. Ces unités, ayant un faible niveau d’organisation, opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail, lorsqu’elles existent, sont surtout fondées sur l’emploi occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme » [BIT, 1993b]
Ainsi, une définition un peu plus claire est abordée par certains analystes en voyant le cas de Madagascar : « Le secteur informel est défini comme l’ensemble des unités de production dépourvues de numéro statistique et/ou de comptabilité écrite officielle. Ces unités sont appelées unités de production informelles (UPI). »6 Cette définition penche un peu sur la non-participation des entreprises dans ce secteur dans le fonctionnement de l’administration et l’ignorance de la fiscalité. En effet, le non-enregistrement administratif et l’inexistence de comptabilité écrite formelle sont les deux critères qui marquent l’existence de ce fléau.
les causes de l’émergence du secteur informel
Entre les année 50 et 70, l’Afrique a connu une croissance démographique énorme qui n’est pas proportionnelle à la croissance économique. Cela implique un développement de l’exode rural, d’où la population urbaine et périphérique augmente jusqu’à 10%9 . Le développement des chômages urbains est devenu très important. Les petits métiers et les commerces de rue ainsi que les petits commerces sont les seules issues de survies pour la plupart de la population refusée par le secteur formel.
Or, l’inexistence et l’insuffisance d’emploi aussi poussent les citoyens à effectuer des illégitimes emplois. D’où, la pauvreté est une cause de l’existence du secteur informel dont nous ne pouvons plus échapper. En effet, nous essayons de montrer dans ce chapitre que l’insuffisance d’emploi et la pauvreté sont les principales causes de l’émergence du secteur informel.
l’insuffisance d’emploi
L’accroissement du chômage urbain est une conséquence logique de crise économique traversé par les PVD. Le secteur informel joue donc un rôle très important pour l’accueil des agents économiques renvoyé du secteur officiel. En plus de la difficulté de procédure de création d’entreprise, les investisseurs locaux ne sont pas incités à créer des entreprises. De même pour les investisseurs étrangers, ils ne sont pas intéressés de s’installer à Madagascar à cause de l’instabilité du climat politique et économique. Dans cette section, nous mettons en évidence au premier paragraphe la difficulté des procédures de création des PME (cas Madagascar ). Au deuxième paragraphe, essayons de montrer les raisons de non arrivé des investisseurs étrangers.
La difficulté des procédures :
Inexistence d’initiative de création d’emplois à cause de la difficulté de procédure de création d’emplois au niveau des PME et le manque de moyens. Cette difficulté en somme avec l’inexistence des moyens empêchent les agents économiques de ne pas créer des emplois formels.
La difficulté de la procédure de création d’entreprises est l’un des obstacles pour la création d’emploi à Madagascar. Pour la grande Ile, il faut plus de temps pour réunir tous les dossiers indispensables. Les différents papiers se font dans différents bureaux de différents lieux ou ministère avec un coût élevé. L’éparpillement géographique des bureaux administratifs fait qu’on perd parfois une matinée pour une signature. On constate aussi l’implication des administrés dans les transmissions de dossiers entre les bureaux. Alors que l’instruction d’un dossier doit être interne à chaque service, les dossiers sont traînés de porte à porte par l’intéressé pour obtenir une signature.
Pour Madagascar, avant d’avoir un permis de création, l’entrepreneur devra suivre « le parcours du combattant des PME menant à l’enregistrement »10(encadré n°1). Ce parcours prouve la perte de temps pendant la déclaration.
La vieillerie des systèmes de traitement des dossiers est un des facteurs de blocage qui a toujours besoin d’une réforme administrative. Cependant, aucune mise à jour de méthode de travail et de circuit n’a pu réduire le volume global de paperasserie dans les services administratifs malgaches. Ce qui est dû à un écart périodique entre les objectifs recherchés à travers les textes et les procédures qui les matérialisent. De plus, les supports d’applications sont rarement en harmonie avec les procédures. Cela provoque de multiples obstacles, dont entre autre : des formulaires très compliqués à fournir et indisponibles gratuitement ou encore l’exigence de documents ou pièces administratives pourtant abolies par un texte comme la carte d’exportation ou la licence d’importation.
Les textes des procédures peuvent changer du jour au lendemain, pourtant à Madagascar il faut une certaine durée (38 jours pour pouvoir réunir tous les dossiers utiles à la création d’une entreprise).
Un autre obstacle de taille est la subdivision excessive des fonctions et la protection de pouvoir de décision entre les mains d’une autorité qui favorise la dispersion physique d’efforts.
Toute entreprise doit donc se déclarer auprès des institutions chargées.
Non arrivé des investisseurs étrangers à cause du climat défavorable
Comme les PVD sont tous des pays à risque où la rentabilité n’est pas assurée à cause des crises incessantes, les investisseurs étrangers ont le souci de s’installer. La sécurité intérieure n’est pas garantie. Le cours de change n’est pas du tout stable à cause de la fragilité de la monnaie. Il existe donc des facteurs qui constituent ce mauvais climat comme la fragilité de la monnaie, la faiblesse de pouvoir d’achat de la population locale, le mauvais état ou l’inexistence des capitaux physiques : infrastructures et la pauvreté.
La fragilité de la monnaie
La fragilité de la monnaie se caractérise par sa dépréciation ainsi que la faiblesse de pouvoir d’achat de la population. Voir le cas de Madagascar :
La dépréciation de la monnaie locale
Sur le marché des changes, l’Ariary est souvent victime d’une dépréciation de telle manière que la demande de devise est supérieure à l’offre de devise. Elle se traduit surtout quand on importe beaucoup plus de biens et services que l’on exporte et aussi qu’on a reçu moins de touristes et que les devises se font rare. La dévaluation monétaire a des effets très importants sur la population. Elle appauvrit de plus en plus les malagasys mais aussi elle peut engendrer une hausse généralisée de prix qui est l’inflation. Cela incarne la faiblesse de pouvoir d’achat.
La faiblesse de pouvoir d’achat
Les malagasy figurent parmi les habitants qui ont un revenu très faible. Il est donc normal de constater que les PME malgaches éprouvent le plus de difficulté à survivre et à se développer car ce n’est pas tout le monde qui peut bénéficier de leur production. D’où la faible demande de leurs biens et services et par conséquent le prix reste très élevé. Alors l’extension de l’activité des PME reste inimaginable. La faiblesse de pouvoir d’achat des malagasy peut même conduire à la fermeture des PME.
Manque de capitaux pour les PME locales
La création d’entreprise reste difficile dans les PVD car le lancement des projets des jeunes entrepreneurs rencontre un grand obstacle. « Les jeunes opérateurs malgaches se plaignent souvent du problème lié au financement de projet de création. Cela est surtout dû à une mauvaise connaissance du milieu des affaires du pays ».11
L’emploi définit l’identité d’une personne dans la société. Avoir un emploi c’est un honneur pour un citoyen. L’emploi justifie son intégration dans cette société. L’insuffisance d’emploi dans un pays risque d’augmenter le taux de chômage. Durant ce phénomène, les anciens et les futurs salariés doivent chercher le minimum de chose pour vivre. C’est ainsi qu’ils font un achat pour revendre. Ils n’ont de l’endroit où ils doivent vendre leurs marchandises. En effet, ils se mettent aux bords de la rue.
la pauvreté
Le secteur informel est le seul secours pour combler l’insuffisance des revenus familiaux. La faiblesse du pouvoir d’achat de la population est le fruit de son choix de s’intégrer dans le secteur informel. D’après une analyse, le taux de pauvreté dans les zones urbaines en 2006 était encore supérieur à celui de 2001. Après avoir augmenté de 43,9% en 2001 à 61,6% en 2002, il n’arrive pas à diminuer en dessous du seuil de 50%12. Les performances en matière de croissance économique et d’inflation n’ont donc pas permis de combattre efficacement la pauvreté. Ces deux agrégats sont les principaux déterminants du pouvoir d’achat. Ce dont on est sûr, c’est là que l’allure de la pauvreté frappe les ménages. Nous abordons dans cette section la pauvreté monétaire qui stimule la prospérité du petit commerce et la pauvreté intellectuelle qui aggrave la situation.
La pauvreté monétaire
La capacité financière de la population à se procurer des biens et services disponibles sur le marché est souvent faible. Les ménages sont entrain de s’épanouir et de recourir au service du secteur informel qui propose un prix abordable pour réduire leurs dépenses. Le pouvoir d’achat d’une population frappée par la pauvreté est un facteur qui favorise le développement du secteur informel, le principal fournisseur des ménages pauvres. La baisse sans une cesse du pouvoir d’achat des salariés exerçant dans le secteur formel incite les ménages à rechercher des avances complémentaires dans le secteur non structuré pour joindre les deux bouts du mois.
caractéristique du secteur informel
En général, le monde est composé de deux pôles (secteurs) antagonistes. Le premier pôle est appelé secteur formel qui englobe les grandes industries, les institutions bancaires et des autres institutions qui sont renforcées par les nouvelles technologies de la mondialisation. L’autre est ceux du secteur informel. Ce dernier se caractérise par les types d’activités qui renferment ses tailles, ses modes de gestion personnelles. Ce sont ses caractéristiques que nous montrions dans ce chapitre.
les activités informelles
Le secteur informel est composé d’activités informelles qui ont pour but une simple survie, surtout pour les jeunes. Ainsi, « Les jeunes ont ainsi recours à l’apprentissage sur le tas, qui fournit la plus grande partie des mécaniciens, des menuisiers, des tailleurs, des coiffeurs. Beaucoup d’autres se lancent dans les affaires en essayant de voler de leurs propres ailes. Petit à petit, apparaît la classe de petits entrepreneurs individuels (dans le domaine de la production, de la distribution, des services) et la classe des commerçants, la plus nombreuse et la plus dynamique. »14 les jeunes cherchent toujours des activités faciles à faire et rémunérées plus rapide.
Dans le domaine de production :
Ce domaine constitue les artisans comme les menuisiers, les forgerons, ainsi que les petits entrepreneurs individuels tels que les pâtissiers et les boulangers. Ce sont des travailleurs individuels qui constituent le secteur non structuré. Ces individus produisent des biens pour une simple survie mais pas pour se spécialiser dans le domaine. En effet, la combinaison de toutes les unités de fabrication et de production peut combler les besoins journaliers de la population.
Dans le domaine de distribution :
De par sa nature, l’activité très répandue dans ce domaine est l’activité commerciale d’achat-revente, c’est-à-dire que l’individu qui l’effectue achète des produits finis dans des grands magasins afin de les revendre sans faire une transformation. Ce type d’activité attire les jeunes d’aujourd’hui parce qu’elle ne demande aucune qualification. C’est que le commerce de rue ne cesse de s’amplifier surtout dans les pays en voie de développement. De plus, à part les jeunes, dans les pays du sud, les femmes participent beaucoup dans le domaine de distribution. Cela est due à des traditions dans certains pays africains qui interdisent l’éducation des femmes. Or, les femmes occupent une très grande place dans la société et la famille.
Le tableau suivant montre le nombre de vendeur de rue dans divers pays en développement ainsi que le pourcentage des femmes dans ce domaine en dehors de l’agriculture.
En effet, ce sont les femmes qui sont très touchées par la pauvreté monétaire qui s’intéresse à la vente dans les rues.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : Généralité sur la notion du secteur informel
Chapitre I : Historique et définition
Section I : historique
§-1 Origine du concept
§-2 Réalité
Section 2 : Tentative de définitions du secteur informel
§-1 Définitions
§-2Illustration
Chapitre II : les causes de l’émergence du secteur informel
Section I : L’insuffisance d’emploi
§-1 La difficulté des procédure
§-2 Non arrivé des investisseurs étrangers à cause du climat défavorable
I. La fragilité de la monnaie
II. Le manque de capitaux pour les PME locales
Section II : La pauvreté
§-1 Pauvreté monétaire
§-2 Pauvreté intellectuelle
Chapitre III : les caractéristiques du secteur informel
Section 1 : les activités informelles
§-1 Dans le domaine de production
§-2 Dans le domaine de distribution
§-3 Dans le domaine de service
Section II : la taille et la mode de gestion des entreprises informelles
§-1 la taille et le financement des entreprises informelles
§-2 Le mode de gestion des entreprises informelles
Section III : la source de financement du secteur informel
§-1 Les participants financiers du secteur informel
I- Les préteurs individuels regroupent
II- Les associations mutuelles de crédit
III- Les organismes en partenariat
§-2 Les caractéristiques du financement du secteur informel
Conclusion de la partie I
PARTIE II : Réalité les pays en voie de développement
Chapitre I : Les petits métiers et les commerces de rues
Section I : le commerce de rues
§-1 Définition
§-2 Aspect du commerce de rue et cause
I- La politique macroéconomique de l’Etat
II- Les effets de la mondialisation
Section II : les petits métiers
§-1 Définition
§-2 Aspects des petits métiers
Chapitre II : Les apports du secteur informel dans l’économie des PVD
Section I : les apports négatifs du secteur informel : commerce de rues et petits métiers
§-1 Diminution de la recette fiscale : la ressource le plus stable de l’Etat
§-2 Balance commerciale déficitaire
§-3 Conséquences néfastes sur la vie quotidienne des citoyens
Section 2 : les avantages du secteur informel
§-1 Contribution dans le PIB des pays
§-2 L’accroissement de création d’emploi dans les PVD
§-3 Développement du commerce international dans les PVD grâce à l’emploi informel
Chapitre III : La position de l’Etat face à ce phénomène
Section 1 : le secteur informel à Madagascar : ses sources de financement non assurés
§-1 Les difficultés du secteur informel à Madagascar
§-2 Le mode de financement du secteur informel
Section 2 : L’idée de la formalisation du secteur informel
§-1 Cause de la formalisation
§-2 Les enjeux de la formalisation
Section 3 : essai à la réduction du secteur informel : appui aux activités informelles
§-1 Les objectifs de la politique d’appui
§-2 Les aides souhaités par les entreprises informelles
Conclusion de la partie II
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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