Le développement durable est aujourd’hui un concept phare, en particulier dans l’aménagement du territoire. En proie à un véritable effet de mode, on le retrouve, depuis son émergence en 1987 dans le rapport Brundtland, dans de nombreux projets européens et à de multiples échelles. On remarque néanmoins que le concept se décline plus facilement dans les pays nord européens dont il est origine. Culturellement moins établi, il est plus difficile de cerner dans quelle mesure ii est mis en application dans un pays du sud de l’Europe, qui plus est relativement pauvre, II semble donc dans un premier temps qu’un espace où l’évidence de son application est discutable représente un intérêt particulier.
Il n’y a pas qu’au sein de l’Union Européenne où la situation est contrastée. A l’échelle du Portugal, les différences entre littoral et intérieur du pays, entre le Nord, la capitale et le Sud sont frappantes. Dans ce contexte, Porto, situé au Nord, ne tient pas la tête d’affiche, laissée à la capitale du pays. De tradition industrielle, réputée travailleuse, plus pauvre, moins touristique, on s’attend a priori sur cet espace à constater une prise en compte plus faible du concept dans sa version urbaine. C’est ce qui attire là encore notre intérêt.
Sémantique du sujet et cadre contextuel
L’espace périurbain une notion polémique et floue
Un terme complexe traduisant une réalité nouvelle
L’espace périurbain traduit aujourd’hui une multiplicité de réalités et de concepts. On ne peut en apporter une définition unanime et consensuelle. Comme le souligne José Serrano et Frédérique Hemandez ,cela s’explique sans doute « tout simplement (par) le titanque de savoir-faire et d’outils spécifiques qui expliqueraient les difficultés à appréhender et à nommer ces nouveaux territoires «Cependant la réflexion n’est pas blanche dans le domaine, et nous allons préciser les éléments sur lesquels nous allons nous appuyer pour la suite de l’étude.
La première définition retenue est celle proposée par Jacques Lévy et Michel Lussault dans leur dictionnaire des géographies et de l’espace des sociétés. Le périurbain est précisé comme «géotype urbain situé à une certaine distance d’une agglomération, caractérisé par une discontinuité territoriale vis-à-vis de celle-ci ainsi que par une densité et une diversité faibles »
Plusieurs éléments, présents dans d’autres définitions et mises en valeur par le graphique ci-contre, peuvent être immédiatement soulignés. Le caractère de sous-ensemble urbain de la ville: l’espace périurbain se situe à proximité directe d’une ville-centre dont il dépend. C’est un nouvel espace qui s’interpose dans la dialectique habituelle entre ville et campagne, entre urbain et rural, souvent définis en opposition l’un de l’autre.
En outre, C.Cabarme 3le définit bel et bien comme un espace à part entière «situé à la périphérie d’une ville et de sa banlieue ». Le reconnaître revient nécessairement à se poser en opposition d’autres auteurs, notamment Bruriet 4qui voit le périurbain comme: « tout ce qui est autour de la ville, et en réalité fait partie de la ville par les activités et les modes de vie des habitants (…). Comprend tout l’espace d’urbanisation nouvelle par lotissement et constructions individuelles, même au prix du mitage, et, selon les auteurs, avec ou sans les anciennes banlieues intermédiaires. En fait, et sans finasserie excessive, le terme est simplement synonyme de banlieue. On peut le considérer comme équivalent à l’espace des navettes, l’emploi de ses habitants étant essentiellement fourni par l’agglomération urbaine.
Ainsi reconnaître le périurbain, outre reconnaître sa réalité spatiale, c’est aussi lui prêter des caractéristiques propres. Celles-ci sont explicitées par J.Lévy et M.Lussault dans la précision de leur définition:
Ils sont « caractérisées par une faible densité (bâti, population, emploi..), une faible diversité (ségrégation sociale et fonctionnelle) mais par une bonne accessibilité au reste de l’espace urbain. F.Hernandez et J.Serrano précisent qu’on peut qualifier ces espaces « d’intermédiaires car ils possèdent tout à la fois des caractéristiques des espaces urbains et ruraux «. On y retrouve en effet « une population citadine, un niveau d’équipements relativement bon, et une croissance démographique », tout autant que « des espaces naturels et agricoles et un contact avec la natrire et le paysage. » .
L’apparition de ces espaces est récente, et ces derniers sont encore en mutation «instables, en devenir ». Pour J.Lévy et M.Lussault, « le périurbain est symptomatique de la transformation de la ville occidentale qui tend, sur ses marges, à l’étalement, à la spécialisation et à la ségrégation des territoires urbains directement polarisés. ». L’existence de l’espace périurbain est directement conséquence d’un phénomène connu: l’étalement urbain (nous viendrons à l’aborder davantage dans la partie sur la ville durable).
C.Cabarine résume la complexité de ces espaces et la difficulté à les appréhender: «le périurbain (…) est le lieu de transformations profondes sur les plans démographique, économique, social, politique et culturel. Le déversement d’un nombre important de citadins qui viennent habiter dans les communes rurales, tout en continuant â travailler en ville, se traduit dans le paysage par une modification au niveau de l’habitat, de la voirie, des équipements analyse de l’espace périurbain est très complexe â mener dans la mesure où il se situe aux franges de deux espaces eux-mêmes dynamiques et dans la mesure où les formes de périurbanisation varient» .
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Table des matières
INTRODUCTION
1ERE PARTIE: CADRAGE THEORIQUE, CONCEPTUEL ET CONTEXTUEL – SPECIFICATION DE LA RECHERCHE
A) SEMANTIQUE DU SUJET ET CADRE CONTEXTUEL
A.?) L’espace périurbain : une notion polémique etfloue
A.2) L’angle de vue: Développement Durable et Ville durables
A.3) contexte européen
A.4) Le cas de Porto dans le contexte portugais
B) SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
B.?) Ce qu’apporte le cadrage
3.2) Formulation de l’objet de la recherche
3.3) Méthodologie suivie
2EME PARTIE: ÉTUDES DE CAS -DURABILITE DE LA PLANIFICATION LOCALE ET DE LA CONCEPTION DES TRANSPORTS
A) DEFINEZ ET QUALIFIER L’ESPACE PERIURBAIN A PORTO
A.?.) les difficultés relatives à la définition de l’espace périurbain portuense
A.2) Choix théorique de l’aire d’étude et justification
A.3) Approche sensible: les espaces périurbains vus du métro
B) PLANIFICATION ET ETALEMENT URBAiN : UN L4ISSER-FAIRE QUASI GENERAL
Bi) contexte: Une compétence récente dont les communes se sont inégalement saisies
3.2) Comparaison : le Plano de desenvolvimento sutentdvel de Maia et le Plan d’Aménagement et de Développement Durable
3.3) Élargissement : Quelle planification pour une réponse durable appropriée au cas portuense
3.4) Réponse à la première question spécfique
C) LE METRO COMME ALTERNATIVE (ENFIN) AU TOUT AUTOMOBILE ?
C.?) Étude de cas à Trofa : le métro portuense s’enfonce dans le périurbain
Ci) Élargissement : la situation des transports en commun à Porto
C3) Problématisation : Transports en commun et espaces périurbains : le métro peut-il renverser la tendance ?
C.4) Réponse à la deuxième question spécifique
D) DES COLLETIVITES TERRITORIALES TRES SECONDEES
D.?) Quelle mobilisation (ou implication) des acteurs locaux ?
D.2) Réponse à la troisième et dernière question spécflque
E) NOUVELLE PROBLEMATISATION AUTOUR DE L’ACtiON COLLECTIVE
E.?) Peut—on dire que la commune tient une position d’interface ?
E.2) Peut-on parler d’un consensus entre les acteurs sur cette position d’interface ?
E.3) Vérfication : Y a-t-il un degré d’actions publiques qui suit les gradients de périurbanisation ?
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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