REALITE DE LA SOCIALISATION POLITIQUE A MADAGASCAR DE 2009 A NOS JOURS

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LA NOTION D’ETHIQUE ET DE DEONTOLOGIE

De nos jours, les valeurs morales et les règles de conduite tendent à périr. Pourtant elles restent une des conditions primordiales dans le processus d’éducation et de socialisation.
La définition du mot éthique fait l’objet de discusions entre les auteurs. Certains pensent qu’elle est synonyme de morale et d’autres pensent que morale et éthique sont deux concepts différents. Dans le cadre de notre travail, nous allons adopter la définition du terme comme étant interdépendant de celle de la morale c’est à dire que : éthique et morale certes sont deux concepts différents mais également liés.
L’éthique s’engage à des actions bien concrètes et à l’adoption d’un comportement particulier dans le respect de soi-même et des autres. Elle peut donc, au final, être qualifiée d’activités pratiques, car le principe n’est pas d’acquérir un savoir ou une sagesse, mais d’agir dans la société d’une façon responsable . Elle est étroitement liée à la morale.
La morale contribue à la préparation du futur d’un individu, c’est-à-dire qu’elle est considérée comme un livret contenant les règles de bonnes manières à travers la déontologie, mais aussi les rôles que doit jouer un citoyen dans l’avenir d ’une société donnée. C’est l’ensemble des règles d’actions et des valeurs qui fonctionnent comme normes dans une société .
A Madagascar, le « fihavanana »14 constitue une des cultures et valeurs morales les plus sacrées. Cette notion reflète le «savoir vivre » etle « vivre ensemble ». Elle est initiéed’abord dès les plus jeunes âges, aux enfants et adolescents malgache, au sein de la famille et de l’école. Puis aux citoyens au sein de la société,lle représente l’unité nationale et garantit son accomplissement.
A l’ère de la mondialisation, on constate le contrecoup d’un choc des civilisations qui entraine la défaite de la culture traditionnelle. Ces conflits de cultures résultent du fait de la mauvaise influence apportée par les nouvelles cultures occidentales mais aussi de la mauvaise interprétation de ces dernières par le pays récepteur.
Cependant, pour rendre effective la socialisation politique, il faut impérativement inculquer cette notion d’éthique et de déontologie dès le plus jeune âge ; guider les citoyens vers le bon chemin pour qu’ils puissent remplir leurs devoirs et obligations au sein de la société.
Qui au final, contribue à l’adoption des valeurs mo rales et des règles de conduites adéquates pour espérer un développement durable et pérenne.
Force est de souligner que la notion d’éthique et de déontologie doivent être également soutenue et encadrée par des structures qui lui servent de socle.

LE DROIT GARANTIE DE L’EFFICIENCE DE LA SOCIALISATION POLITIQUE

Le droit est l’ensemble des règles régissant la vieen société et sanctionnées par la puissance publique (droit objectif). C’est également l’ensemble des prérogatives, attribuées à un individu dans son intérêt, lui permettant de jouird’une chose d’une valeur ou d’exiger d’autrui une prestation (droit subjectif)15.
La constitution de la quatrième république de Madagascar énonce dans son titre II la garantie et la protection des droits et libertés fondamentaux des citoyens. Le concept de droit est donc intimement lié à la socialisation politique, car celle-ci suppose l’exercice des droits garantis par la constitution, à savoir les droits civils et politiques.
Force est de souligner que le droit implique la responsabilisation de tout un chacun dans le respect des règles mais aussi dans l’exercice des devoirs et obligations qui en découlent. Cette responsabilisation donnera naissance à l’engagement de chaque citoyen pour le bon fonctionnement de la vie en société.
Ainsi, il est nécessaire de porter à la connaissance des citoyens qu’ils ne se privent pas de leurs droits, devoirs, et responsabilités en tant que citoyens vivant dans un groupement humain ;cela pour faciliter leur intégration au sein de la société et surtout leur participation active dans le domaine de la politique.

LA POLITIQUE CONDITION A L’EFFECTIVITE DE LA SOCIALISATION POLITIQUE

La politique recouvre plusieurs domaines ; notamment celui qui a trait au gouvernement d’une communauté ou d’un Etat (l’art et la manière de gouverner, l’organisation des pouvoirs,…) ; elle concerne également tous les doma ines de la société (la justice, l’éducation,…) ; ainsi que tous les niveaux de son champ d’action (national, international,…) 16.
Par conséquent, elle joue un rôle important dans la socialisation politique. Un rôle qui se manifeste par le biais de l’adoption des stratégies politiques adaptées au contexte national. En ce qui concerne notre travail, elle consiste à mett re en place un système éducatif facilitant l’éducation politique dès les plus jeunes âges mais aussi un système efficace et inclusif afin d’assurer la participation des citoyens dans la vie politique.

LA NOTION D’IDENTITE NATIONALE DIMENSION DE LA SOCIALISATION POLITIQUE

L’identité nationale est le symbole de l’unité d’une communauté donnée. Elle représente l’unité nationale qui se traduit par la possession d’une unité historique, linguistique, culturelle, économique, politique, sociale, ….C’est en ce sens qu’elle constitue une partie intégrante dans la socialisation politique. Son intervention se manifeste par le biais du respect des valeurs traditionnelles, qui occupent une place importante, dans le processus de socialisation politique. Elles doivent être considérées d’une part, comme eunvaleur intrinsèque ;et d’autre part, comme le véritable facteur de développement entraînant une augmentation de l’attractivité des touristes, des résidents et des investisseurs ; et enfin, comme un facteur actif de développement social basé sur la connaissance, laolérancet et la créativité.
Dans le processus de socialisation politique, elles traduisent le caractère politique d’une nation, qui explique les comportements politiques, les cultures politiques de la dite communauté.
Certains anthropologues ont cependant donné une explication plus profonde de la culture comme étant des formes de comportements, de pratiques et de pensées qui sont nourris, maintenus, chéris et entretenus avec l’intime conviction de leur importance pour nos vies18.
La culture est par conséquent la lumière de toute une société. Un peuple sans culture est comme un arbre sans racines, un avion sans pilote. La tradition et les connaissances sont également considérées comme les principaux piliersdu développement, la subsistance des communautés car aucune société ne peut progressernel’absence des deux19.
Dont le respect est d’une grande importance, souvent ignoré et bafoué par les dirigeants égoïstes, aveuglés par leur soif de profit personnel provoquant par la suite la perte de l’identité d’un pays, d’un tel cas que Madagascar.

LES VECTEURS DE LA SOCIALISATION POLITIQUE

Le processus de socialisation d’un individu se distingue par deux grandes parties à savoir la socialisation primaire d’une part et la socialisation secondaire d’autre part.

LA SOCIALISATION PRIMAIRE

La socialisation primaire est celle de l’enfance et de l’adolescence sur laquelle se construisent la personnalité et l’identité sociale. Elle se faitessentiellement avec la famille qui a un caractère omniprésent avec la nourrice, la crèche,l’école, les amis,…. Cet univers est perçu par l’enfant non pas comme un monde parmi d’autres mais le seul monde existant. Par son caractère précoce, intense et exclusif (ne pouvant subir de comparaison) ; la socialisation primaire est déterminante pour la suite de l’apprentissage de la vie en société .
A cet effet, nous allons aborder la place de la famille dans le processus de socialisation politique. Selon Hope Jensen Leichter : « La famille est un cadre dans lequel, pour ainsi dire, toutes les expériences humaines, peuvent avoir lieu : la guerre, la violence, le partage, le pouvoir, la manipulation d’autrui, les hiérarchies formellementinstituées, les décisions démocratiques ; tout ceci peut se trouver dans la structure familiale. Lien est de même pour toute une variété de situations éducatives, de l’instruction systématique et totalement consciente aux influences qui peuvent s’exercer sur nous à tout instant et qui nous touchent en marge du conscient »21.
Elise Boulding, pour sa part, pense que « La famille peut être considérée comme un atelier d’évolution sociale plutôt que comme un garant de l’ordre social » et elle ajoute que : « Ce processus classique d’insertion dans la société . .. n’est qu’une petite fraction de l’apprentissage qui se fait dans le contexte familial »22.
C’est donc le premier milieu d’apprentissage de l’e nfant, et par conséquent son premier cadre de référence. Elle favorise le mieux-être de l’enfant et le développement de son sentiment d’appartenance.
C’est une institution sociale pivot de la société, c’est également une chose universelle répondant à des besoins humains universels, elle permet de maitriser et de satisfaire les besoins les plus fondamentaux de l’animal humain à savoir : le besoin de sécurité et de compagnonnage stable. Elle a pour objectifs de socialiser l’enfant dans le but de le rendre autonome et de lui permettre d’intégrer la société,tout en respectant ses normes culturelles23. La famille représente également une base fondamentale à la mise en œuvre de la socialisation des enfants dans le but d’inculquer le respect de la hiérarchie tout en aiguisant le bon sens, l’esprit critique de l’assistance, l’amour et l’art de parler24 ,c’est, donc le premier modèle des sociétés politiques .
Enfin, la famille, théâtre des premières expériences, est un contexte durable d’apprentissage. C’est dans son cadre qu’a lieu l’initiation au langage ; c’est aussi là que nous acquérons l’essentiel de nos valeurs et de nos attitudes, et que nous nous familiarisons avec nos traditions et nos coutumes, et avec de nombreuses techniques fondamentales ; nous y apprenons également à juger, à appréhender le monde qui nous entoure. C’est enfin le lieu où nous apprenons à apprendre 26.
Si telle est la détermination du concept de famille, il est nécessaire de savoir comment se manifeste son rôle dans la socialisation politique.
Pour que la socialisation politique s’opère sans faille, dès le plus jeune âge, des structures et règles sont à mettre en œuvre par le biais de la fa mille. Etant donné que c’est le premier milieu d’apprentissage d’un individu, il y a donc p lusieurs moyens d’opérer pour la famille afin d’aboutirsocialisation positive de la génération future et à faciliter son intégration dans la société, mais surtout de parvenir à transmettre desvisions et opinions politiques.
Ce rôle de la famille se manifeste par des conditio ns d’apprentissages formelles et informelles, notamment par le biais des systèmes éducatifs, reçus par les deux parents au cours de leur vie familiales (issue de leurs propres parents) ou des expériences vécues ( cursus universitaire, association, …) que ces derniers von t ainsi transmettre à leurs générations.
Le rôle de la famille consiste à transmettre des va leurs et à tisser des liens pour permettre une vie stable aux générations futures, afin qu’elles puissent réussir dans la vieet assumer des responsabilités politiques et citoyennes.
L’influence qu’exerce la famille sur ses enfants pe rmet de développer leur perception du monde, qui les pousse à s’intéresser aux questions et sujets nouveaux en suivant la progression de la modernisation de la société. L’autorité des parents sur leurs enfants présente également un moyen de socialisation, c’est-à-dire que lorsque les parents manifestent de la chaleur et de la sympathie envers leurs enfants tout en les dirigeant et en les guidant, les performances sont élevées .
Etant le premier milieu d’apprentissage d’un indivi du, la famille facilite l’intégration sociale d’un individu, c’est-à-dire, que par le biais de la famille commencent l’acquisition du savoir, l’adoption de diverses attitudes et comportements permettant la participation active dans la vie en société, en tant que citoyen.
Force est de constater que le groupe familial reflète et transmet souvent les idées et les valeurs dominantes d’une société ou d’une culture il; est également un facteur d’évolution important dans la société tant sur le plan politique et social, que culturel et même économique.
Tout cela nous amène à voir comment la famille transmet ces valeurs et opinions politiques et par quels moyens.
Selon Annick Percheron, dans son enquête de 1975 etde 1989, quatre facteurs favorisent la transmission des opinions politiques par la famille à savoir : l’intérêt des parents pour la politique, la structuration et la force des préférences parentales, l’homogénéité des choix des parents, et la visibilité du choix des parents .

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CADRAGE THEORIQUE SUR LA SOCIALISATION POLITIQUE
CHAPITRE I : DELIMITATION DU CONCEPT
SECTION I : DE LA SOCIALISATION A LA SOCIALISATION POLITIQUE
PARAGRAPHE I : GENESE DE LA SOCIALISATION
PARAGRAPHE II : LA SOCIALISATION POLITIQUE
SECTION II : DIMENSION DE LA SOCIALISATION POLITIQUE
PARAGRAPHE I : LA CULTURE POLITIQUE
PARAGRAPHE II : LES TRILOGIES : ETHIQUE ET DEONTOLOGIE, DROIT ET POLITIQUE
A-LA NOTION D’ETHIQUE ET DE DEONTOLOGIE
B- LE DROIT GARANTIE DE L’EFFICIENCE DE LA SOCIALISATION POLITIQUE
C-LA POLITIQUE CONDITION A L’EFFECTIVITE DE LA SOCIALISATION POLITIQUE
PARAGRAPHE III : LA NOTION D’IDENTITE NATIONALE DIMENSION DE LA SOCIALISATION POLITIQUE
CHAPITRE II : LES VECTEURS DE LA SOCIALISATION POLITIQUE
SECTION I : LA SOCIALISATION PRIMAIRE
SECTION II : LA SOCIALISATION SECONDAIRE
PARAGRAPHE I : L’ECOLE
PARAGRAPHE II : LA SOCIETE
PARAGRAPHE III : LES PARTIS POLITIQUES
PARAGARAPHE IV : LES MEDIAS
PARAGRAPHE V : LA SOCIETE CIVILE
PARAGRAPHE VI : LA RELIGION
CHAPITRE III : LES PROCESSUS A LA MISE EN OEUVRE DE LA SOCIALISATION POLITIQUE
SECTION I : DE LA CONSCIENTISATION A LA RESPONSABILISATION CTITOYENNE
PARAGRAPHE I : DELIMITATION DU CONCEPT DE CITOYENNETE
PARAGRAPHE II : LA PORTEE DU CONCEPT DE CITOYENNETE
SECTION II : DE LA RESPONSABILISATION A L’ENGAGEMENT CITOYEN
PARAGRAPHE I : L’ENGAGEMENT CITOYEN : PILIER DE LA SOCIALSATION POLITIQUE
PARAGRAPHE II : LA LOGIQUE DU CONCEPT DE L’ENGAGEMENT CITOYEN DANS LE CONTEXTE MALGACHE
A-LE CONCEPT DE « FANJAKANA »
B-LE CONCEPT DE « RAIAMANDRENY »
PARAGRAPHE III : DE L’ENGAGEMENT CITOYEN A LA PARTICIPATION CITOYENNE
A-L’INITIATION A L’INTERET A LA CHOSE PUBLIQUE
B-VERS UN CONTROLE SOCIAL
PARTIE II : LA SOCIALISATION POLITIQUE A MADAGASCAR
CHAPITRE I : REALITE DE LA SOCIALISATION POLITIQUE A MADAGASCAR DE 2009 A NOS JOURS
SECTION I : CHRONOLOGIE ET FAITS MARQUANTS DE LA CRISE POLITIQUE DE 2009
SECTION II : LES CONSTATS DE LA SOCIALISATION POLITIQUE MALAGAHE DE 2009 A NOS JOURS A TRAVERS LES INSTANCES SOCIALISATRICES
PARAGRAPHE I : LA SOCIAISATION PRIMAIRE : LA FAMILLE
PARAGRAPHE II : LA SOCIALISATION SECONDAIRE
A-L’ECOLE
B- LA SOCIETE
C- LES PARTIS POLITIQUES
D-LES MEDIAS
E-LA SOCIETE CIVILE
F- LA RELIGION
PARAGRAPHE III : LE PROBLEME DE PARENTE
PARAGRAPHE IV : LE PROBLEME DE L’ETHNIE A MADAGASCAR
PARAGRAPHE VI : LA CRISE DE LA REPRESENTATION POLITIQUE
CHAPITRE II : LES CONSEQUENCES DE LA CRISE DE LA SOCIALISATION
POLITIQUE A MADAGASACAR
SECTION I : SUR LE PLAN POLITIQUE
PARAGRAPHE I : L’INSTABILITE POLITIQUE PERMANENT
PARAGRAPHE II : LE DESEQUILIBRE DES POUVOIRS
SECTION II : SUR LE PLAN JURIDIQUE
PARAGRAPHE I : LES QUESTIONS SUR L’ETAT DE DROIT ET L’ETAT DU DROIT 43
PARAGRAPHE II : LA CRISE DE LA SOCIALISATION JURIDIQUE
CHAPITRE III : LES SOLUTIONS POUR LA REVALORISATION DE LA SOCIALISATION POLITIQUE A MADAGASCAR
SECTION I : LA NECESSITE D’UNE TRANSFORMATION STRUCTURELLE DES INSTANCES DE SOCIALISATION POLITIQUE
PARAGRAPHE I : PAR RAPPORT A LA SOCIALISATION PRIMAIRE
PARAGRAPHE I : PAR RAPPORT A LA SOCIALISATION SECONDAIRE
A-L’ECOLE
B- LA SOCIETE
C-LES PARTIS POLITIQUES
D-LES MEDIAS
E- LA SOCIETE CIVILE
F- LA RELIGION
SECTION II : LA REHABILITATION DU CONCEPT DE POLITIQUE A MADAGASCAR
PARAGRAPHE I : LE CONCEPT DE POLITIQUE DANS LA SOCIETE MALGACHE
PARAGRAPHE II : VERS UN SYSTEME TYPIQUEMENT MALGACHE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES

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