Réalisation des expertises écologiques (faune)

Réalisation des expertises écologiques (faune) 

A la base de tous les dossiers réglementaires, les inventaires de terrain sont primordiaux dans la bonne réalisation de l’étude.

Préparation du terrain 

Comme cela a été évoqué dans la partie étude d’impact, les expertises écologiques sont réalisées à des moments opportuns selon les groupes faunistiques c’est-à-dire lors des périodes où les individus sont les plus actifs (période pré-nuptiale, parade nuptiale, périodes de fortes activités, …). De ce fait l’essentiel du terrain est compris entre mars et juillet .

Plusieurs passages peuvent être réalisés pour un même groupe afin de couvrir efficacement les différentes périodes d’activités des espèces. Par exemple tous les papillons n’émergent pas à la même période et on pourra observer des pics d’activités à différentes périodes (par exemple en mai pour le damier de la succise (Euphrydryas aurinia) et en juillet pour le fadet des laîches (Coenonympha oedippus)). De façon générale, les espèces d’un même groupe peuvent avoir des pics de reproductions qui diffèrent.

Le terrain 

Lors d’un inventaire, le chargé d’études cible un ou plusieurs groupes et suit une méthode d’inventaire qui peut être plus ou moins spécifique selon le groupe étudié. Toutes les observations opportunistes sont également notées.

Oiseaux : 

Principalement des inventaires à vue et par points fixes d’observation en période de nidification, de migration postnuptiale et d’hivernage. Le chargé d’études munit de jumelles ou d’une longue vue lorsque le terrain est propice à son utilisation (suivi fixe de parcelle agricole par exemple) note toutes les espèces observées ou entendues. Suivant la présence d’habitats favorables et selon les données bibliographiques il peut parfois cibler des espèces à fort enjeux qui peuvent nécessiter des protocoles particuliers (écoute crépusculaire de l’engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus)).

Amphibiens :
Un repérage des habitats favorables est réalisé le jour (mares, fossés, zones humides, …) puis s’en suit une recherche nocturne lorsque les espèces sont plus actives, à vue à l’aide d’une lampe frontale ou au chant. L’essentiel des terrains est réalisé lors de la période de reproduction des espèces, moment où les individus sont actifs et bien plus facilement observables que lors de la phase d’estivage ou d’hivernage où les individus sont quasiment inactifs et cachés. Les indices de présences comme les têtards ou les pontes sont également très utiles pour définir la présence d’une espèce.

Reptiles :
Inventaires à vue des individus en phase de thermorégulation sur les habitats favorables (lisières, fourrés, ronciers, …). La mise en place de plaques à reptiles peut faciliter les prospections mais nécessite plus d’organisation (repérage des endroits favorables, mise en place des plaques, prospections). Les mues et plus rarement les pontes peuvent attester de la présence d’une espèce.

Mammifères :
Inventaire à vue et par indices de présences (empreintes, épreintes, terriers, poils,…). Afin d’être plus efficace des pièges photographiques sont utilisés pour déterminer la présence des mammifères souvent très discrets et nocturnes. Ils doivent être placés à des endroits stratégiques (bords de fossés, devant une zone de passage, …) discrets et relevés de façon régulière (toutes les 2-3 semaines dans l’idéal) afin de changer les piles, vider la carte SD et s’assurer que le piège couvre toujours la zone choisie.

Le vison d’Europe (Mustela lutreola) espèce à enjeu majeur, très discrète et difficilement identifiable peut faire l’objet d’un protocole particulier : la mise en place de pièges à poils et à empreintes sur des radeaux flottants. Ce dispositif permet d’identifier plus efficacement l’espèce qui peut être confondue avec le vison d’Amérique (Mustela vison) ou encore le putois d’Europe (Mustela putorius).

Insectes :
Inventaires ciblés sur les odonates, les orthoptères, les coléoptères saproxylophages et les papillons de jour. Les prospections se font à vue, par capture au filet et peuvent s’opérer sur un transect lors de suivi annuel. Les indices de présences d’espèces comme les exuvies d’odonates ou les loges d’émergences d’insectes saproxylophages notamment lucane cerf-volant (Lucanus cervus) ou du grand capricorne (Cerambyx cerdo) sont également recherchés.

Chiroptères :
Recherches diurnes des potentiels gîtes et écoute active et/ou passive crépusculaires et nocturnes. Les écoutes actives se font à l’aide de détecteurs d’ultrasons (Petterson) et peuvent aider à détecter des zones de gîtes directement sur le terrain. Les écoutes passives nécessitent un enregistreur d’ultrasons (SM2BAT) et font ensuite l’objet d’un travail d’analyse via des logiciels spécialisés (BatSound)qui détectent automatiquement les potentiels espèces mais qui demandent un contrôle du chiroptérologue.

Poissons :
Inventaires à vue et parfois pêche électrique. Les prospections peuvent cibler les habitats d’espèces (frayères à brochet) ou caractériser les faciès du cours d’eau.

Crustacés et mollusques :
Si les habitats sont favorables, des espèces remarquables peuvent être ciblées. Par exemple, le vertigo de Des Moulins (Vertigo moulinsiana) peut être identifié à vue ou par le battage des grands Carex sur lesquels il se tient.

Délimitation des zones humides 

Lorsque le projet fait l’objet d’un dossier loi sur l’eau (destruction de frayères, destruction de zones humides, construction en lit mineur susceptible de freiner les écoulements, …) des délimitations de zones humides peuvent être exigées. Cette délimitation se fait en plusieurs étapes. Dans un premier temps, les données bibliographiques sont consultées afin de voir si des zones humides sont déjà identifiées sur la zone d’étude.

Critère végétation 

Dans un second temps, une phase de terrain menée par le botaniste doit permettre d’identifier les zones humides sur le critère végétation. En se basant, sur les espèces présentes sur un milieu donné il est capable de définir si ces espèces sont caractéristiques ou non des zones humides. Trois classes d’habitat sont alors définies au regard de l’arrêté du 24 juin 2008 modifié par l’arrêté du 1er octobre 2009:
– « H. » pour humides,
– « pro parte / p. » pour potentiellement ou partiellement humides,
– « NC » pour non-caractéristiques.

Les habitats « pro parte » nécessitent un examen plus approfondi car le critère végétation ne permet pas de conclure sur le caractère humide de ces derniers. Ainsi, des sondages pédologiques sont réalisés sur ces habitats. Si des cultures sont présentes entres deux zones humides, n’ayant aucune information sur l’humidité de ces parcelles par le critère végétation, des sondages doivent également y être réalisé.

Critère sol 

La détermination par le critère sol se fait à l’aide d’une tarière et suit un protocole particulier. Chaque carottage de sol est disposé dans une gouttière afin de visualiser le carottage complet. Dans la mesure du possible, les sondages devront atteindre 120 cm de profondeur. Ils devront permettre d’identifier les traits d’hydromorphies :
– Horizon rédoxique : dans des horizons à engorgement temporaire et à nappe circulante, on peut noter des traces d’oxydo-réduction du fer (taches couleur rouille et zones décolorées) ou des traces de fer/manganèse, de couleur noire
– Horizon réductique : dans des horizons à engorgement prolongé par une nappe phréatique d’eau privée d’oxygène, qui provoque des phénomènes d’anaérobiose et de réduction du fer, de couleur bleu-vert gris
– Horizon histique (tourbe) : accumulation de matière organique morte dans un milieu saturé en eau, de couleur brune à noirâtre .

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Table des matières

Table des matières
Introduction
Présentation de la structure d’accueil
La présentation de la mission
La présentation du déroulé de la mission
Rédaction des dossiers réglementaires
L’étude d’impact
L’étude d’incidence Natura 2000
Le dossier de dérogation espèces protégées
Réalisation des expertises écologiques (faune)
Préparation du terrain
Le terrain
Exploitation des données
Délimitation des zones humides
Critère végétation
Critère sol
Retour réflexif sur l’expérience
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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