Le stage s’est déroulé dans un bureau d’études composé d’architectes-urbanistes, d’une paysagiste, d’urbanistes, d’une psychosociologue et d’un technicien de projets. J’ai rejoint l’équipe par une candidature spontanée. Le contact avec mon maître de stage, Marc Raffoux, a été établi par une liste communiquée par Madame Pascaline Robin. Après plusieurs recherches, Mme Robin m’a communiqué une liste d’anciens élèves de Polytech Tours. En effet, en tant qu’ancien élève du CESA, Mme Robin possédait le contact de Mr Raffoux. J’ai envoyé un mail proposant ma candidature pour la réalisation d’un stage dans le bureau d’études, qui s’est soldé par une réponse positive. Après plusieurs échanges, Mr Raffoux m’a proposé de réaliser un stage de 16 semaines sous sa supervision, dans la branche urbanisme de l’entreprise.
À la suite du premier stage réalisé en 4e année dans le domaine de la réalisation de projets photovoltaïques, je souhaitais réaliser un deuxième stage dans une autre branche afin d’acquérir une expérience différente. Ma formation étant dans l’aménagement et l’environnement, je me suis naturellement portée vers les bureaux d’études en urbanisme pour réaliser ce stage. Le secteur de l’urbanisme permet de travailler en collaboration directe avec des collectivités publiques, des organismes parapublics et des opérateurs privés. Voulant travailler sur des projets à échelle humaine, sur l’organisation et l’aménagement des espaces urbains, tout cela dans une démarche de développement durable, je me suis dirigée vers l’urbanisme qui est un secteur qui répond à toutes ces problématiques. Le Créham, structure dans laquelle le stage s’est déroulé, est un bureau d’études qui propose des missions d’études, de conseil, d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre. L’équipe offre des savoir-faire polyvalents qui permettent de répondre à des missions à différents stades d’élaboration de projets. Ce bureau d’études est une structure où sont réalisées des expertises à caractère scientifique et technique, raisons pour lesquelles j’ai choisi cette entreprise pour réaliser ce stage de fin d’études.
L’entreprise et son secteur d’activité
Le secteur de l’Urbanisme
L’urbanisme est défini comme l’ensemble des sciences, des techniques et des arts relatifs à l’organisation et à l’aménagement des espaces urbains, en vue d’assurer le bien-être de l’homme et d’améliorer les rapports sociaux en préservant l’environnement [1]. « Les clefs de l’urbanisme sont dans les quatre fonctions : habiter, travailler, se recréer, circuler » Le Corbusier, Charte Ath. 1957 .
Historique du secteur
La théorisation de l’urbanisme naît dans un contexte historique de révolution urbaine et industrielle. Ce nouvel environnement au milieu du XIXe siècle a fait naître de nouvelles façons de vivre, en partie dues à l’exode rural qui a vidé les campagnes d’Europe [2]. En effet, ces nouvelles populations arrivant dans les villes ont dû improviser pour se loger, ce qui a fait naître des « petits centres de production manufacturière et de faubourgs avec une absence totale de réseaux de bases (égouts, aqueducs) » [2]. C’est Ainsi, en analysant l’organisation insalubre qui se met en place dans les faubourgs, qu’une analyse critique et des théories sur la ville apparaissent [3].
C’est ainsi que pour la première fois, le mot « urbanisme » est apparu : Idelfonso Cerda a inventé le mot urbanisme en 1867 dans son ouvrage « La théorie générale de l’urbanisation ». Il a en effet tenté pour la première fois de donner à l’aménagement concerté de l’espace le statut de science, il a mis en avant les problématiques de logements et de circulation dans les grandes villes [4]. Il avance une démarche critique et une analyse rigoureuse des difficultés et des besoins des populations de la ville incluant ainsi les préoccupations pour l’habitat et les réseaux [2]. De nombreuses définitions de l’urbanisme ont ensuite été créés au fil des années, comme celle du français Pierre Lavedan en 1926 : « Étude générale des conditions et des manifestations d’existence et de développement des villes ». L’urbanisme ainsi conçu embrasse toutes les disciplines : histoire, géographie, géologie, sociologie, droit, art [5]. S’ensuivent de nombreuses avancées en termes d’urbanismes comme la réorganisation du Paris intra-muros par le Baron Haussmann, ou encore l’urbanisme vertical (comme Le Corbusier) avec la création de barres et de tours à travers les grandes villes. Cet urbanisme est contesté dès les années 70 en France (les grands ensembles sont des échecs où sont parquées les populations trop nombreuses et souvent démunies [2]).
Le métier d’urbaniste est né en France en 1953, date à partir de laquelle l’urbanisme a été enseigné à l’École des Beaux-Arts de Paris. Dans les années 60, l’urbanisme est d’abord un secteur opérationnel, en effet, un besoin de construction de nombreux logements entraine la construction de ZUP (Zone Urbanisation Prioritaires) : on voit apparaitre les grands ensembles, volontés de la Charte d’Athènes. On voit ainsi l’urbanisme se décliner en 4 grands principes : habiter, travailler, se recréer, circuler. Ces principes sont déclinés en zonages, les lieux de travail, d’habitat, de consommation, qui sont contraires à la logique de la ville traditionnelle où il existe une mixité des pratiques. On a donc une approche autoritaire, une vision sectorielle des problématiques et des fonctions [6].
Le secteur de l’urbanisme aujourd’hui
L’urbanisme est un secteur pluridisciplinaire qui comporte de nombreuses sciences et politiques telles que l’architecture, la géographie, les sciences politiques et la gestion des politiques publiques, le droit, la sociologie… Cette liste non exhaustive permet de rendre de compte de l’aspect pluridisciplinaire du métier d’urbaniste. Le PLU est apparu en 2000 et a modifié le marché de la planification. Le marché a évolué avec une nouvelle législation qui a demandé plus de champs de compétence et plus de précision. L’apparition des intercommunalités et de la réalisation de PLUi a rebattu les cartes : l’élaboration des PLUi demande beaucoup plus de travail et dans un même temps, les intercommunalités ont connu des restrictions budgétaires et donc le budget accordé aux projets a diminué. Il a fallu trouver le juste équilibre entre la charge de travail et le budget accordé aux bureaux d’études. Le secteur de l’urbanisme au XXIe siècle a subi plusieurs crises, notamment dû aux crises économiques de 2008-2009 et en 2013-2014. « De nombreux bureaux d’études ont dû fermer boutique » sic Candie Delmont, urbaniste au Créham. Le marché des études urbaines est monopolisé par une demande émanent des collectivités territoriales. En effet, les demandes proviennent majoritairement du secteur public : collectivités locales, établissements publics de coopération intercommunale, établissements publics fonciers et d’aménagements locaux, sociétés locales d’aménagement, mais aussi agences d’urbanisme et services de l’État (Dubus, 1999; Roux, 2003) [7]. Ainsi, on a 70 % des commandes de prestations émanent des collectivités locales, 15 % des services de l’État et 10 % d’organismes affiliés au secteur public, et seulement 5% de privés [8].
Ainsi, les bureaux d’études de conseil en urbanisme ont aujourd’hui la mission de satisfaire des besoins d’expertise des collectivités locales ainsi que garantir et procurer aux demandeurs des ressources nécessaires pour accéder aux commandes publiques [7].
L’entreprise
Le Créham s’est formé en 1985, c’est une entreprise qui est à l’origine filiale de la caisse des Dépôts et Consignation. C’est aujourd’hui une SARL au capital social de 75.000 euros constitués d’une équipe pluridisciplinaire de 8 personnes. Le Créham mène, depuis 1985, des missions d’études, d’assistance et de conseil pour le compte de collectivités publiques et parapubliques (Communes, Communautés de Communes et d’Agglomération, Conseils Départementaux et Régionaux, services de l’État, Sociétés d’Economie Mixte, Organismes de logement social, Aménageurs privés…) dans le Grand Sud-Ouest (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie).
Cabinet pluridisciplinaire d’urbanisme, paysage, sociologie et développement local, le Créham mène des missions dans plusieurs domaines. On compte parmi ces domaines, la stratégie et la planification territoriale (SCOT, PLU(i)…), l’urbanisme opérationnel (habitat, activité économique, équipements…) en passant par l’AMO création et suit des opérations (ZAC, lotissements, PAE, PUP…) de la programmation, l’aménagement et maîtrise d’œuvre urbaine, les montages financiers, l’assistance en régie, la concession d’aménagement. Le bureau participe aussi à l’aménagement d’espaces publics (voiries, places, parcs, jardins…) en réalisant des études et maîtrise d’œuvre urbaine et paysagère. Le cabinet travaille sur des thématiques d’habitats (PLH, études de marché, MOUS d’opération rénovation, …), de développement social urbain (Politique de la Ville, opération de Rénovation Urbaine, projets intégrés de territoire) en réalisant des études, de l’AMO et des évaluations. Les autres thématiques abordées sont les politiques sociales et services à la population, en effet, le bureau travaille sur des politiques enfance jeunesse, des schémas de services, des politiques scolaires en réalisant des diagnostics, des évaluations et des schémas de développement. La thématique des déplacements est aussi abordée (PDU ou plans cyclables) avec la participation à l’assistance à la maîtrise d’ouvrage, des enquêtes de comportements, etc. Tous ces domaines sont abordés dans une optique de développement durable appliqué à la planification et à l’aménagement opérationnel. De plus, le bureau travaille aussi sur des thèmes de démarches participatives et de concertations.
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Table des matières
Introduction
L’entreprise et son secteur d’activité
A. Le secteur de l’Urbanisme
B. L’entreprise
3. Le cadre du stage
A. Fonctionnement du service : description du service urbanisme de l’entreprise
4. Présentation des missions
5. Présentation du déroulé des missions
A. Le déroulé des missions à court terme
B. Le déroulé des missions à moyen termes
C. Le déroulé des missions à long termes
6. Présentation des livrables des missions
A. Le diagnostic de déplacements, réseaux de voies, des transports et des mobilités
B. La Capacité d’Accueil
C. Le rapport de présentation de la commune de Soussans
D. Comparaison des différents livrables
7. Retour réflexif sur l’expérience
8. Conclusion
9. Bibliographie
10. Annexes
Annexe 1 : Livrable Diagnostic Déplacement et Mobilité Côte Landes Nature
Annexe 2 : Méthodologie Evaluation de la Capacité d’accueil et exemples de « Fiches Capacités »
Annexe 3 : Diagnostic territorial, Rapport de présentation de la commune de Soussans
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