Réalisation d’avant-projets sur des actions de restaurations hydromorphologiques : Restauration du Craon

Depuis janvier 2018, la compétence Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) a été confiée aux intercommunalités. Celles-ci se regroupent alors souvent à travers des syndicats mixtes de bassins versants en charge de l’application de cette compétence. Dans ce cadre, ce stage de fin d’étude s’est effectué au sein du Syndicat pour l’Aménagement des bassins de l’Auron, l’Airain et leurs affluents (SIAB3A), localisé à Dun-surAuron. Celui-ci, situé dans le département du Cher dans la région Centre-Val-de-Loire, est en charge d’un territoire de 1 057 km² comprenant les bassins versants de l’Auron et de l’Airain . Il s’agit des plus grands cours d’eau présents, tous les deux affluents de l’Yèvre en rive gauche. L’Airain se jette dans l’Yèvre plus à l’amont à Savigny-en-Septaine tandis que l’Auron la retrouve à Bourges. Le linéaire total concerné par la gestion du SIAB3A est de près de 750 km. Le territoire présente quelques particularités, parmi lesquelles se distingue la présence du canal de Berry, ancien canal de 320 km créé au début du 19ème siècle. Il a ensuite été déclassé en 1955 mais impacte les cours d’eau aux alentours sur le bassin versant de l’Auron puisqu’il est alimenté par leurs dérivations. De plus, l’Airain se trouve concerné par une autre particularité qui est la présence du polygone d’essai, une surface appartenant à l’armée pour s’y exercer et dans laquelle s’écoulent des cours d’eau.

Territoire très concerné par l’agriculture, la majeure partie des cours d’eau est entourée par des parcelles agricoles. De plus, la quasi-totalité de ceux-ci a été recalibrée et curée. Par conséquent, ils sont aujourd’hui très éloignés de leur état naturel et le territoire souffre du manque de secteurs de référence pour la restauration.

En pleine élaboration de son nouveau contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) pour répondre aux objectifs de la directive cadre sur l’eau (DCE), le SIAB3A est en préparation pour les actions à mener concernant la restauration et la préservation des cours d’eau durant la période 2022-2027. C’est là qu’intervient ce stage, ayant pour objectif principal la réalisation d’avant-projets pour la restauration hydromorphologique d’un secteur de cours d’eau. Le but est de réaliser un diagnostic de l’état du cours d’eau et de proposer ensuite une restauration de celui-ci.

Présentation du site d’étude

Le cours d’eau d’étude est le Craon, affluent de l’Airain en rive droite. Celui-ci s’étend dans un bassin versant d’environ 64 km² comprenant un linéaire total de cours d’eau de plus de 43 km. Parmi ceux-ci, le Craon lui-même en occupe 23,7 km. Le territoire du SIAB3A a été divisé en différentes masses d’eau pour diriger les actions. Dans ce cadre, le Craon lui-même se trouve séparé dans 3 masses d’eau : celle de l’Airain, celle de l’étang du Craon et enfin la masse d’eau du Craon  . C’est dans cette dernière que se trouve le site d’étude. Elle a pour limites géographiques le Craon et ses affluents depuis sa source jusqu’à l’étang du Craon.

Le linéaire sujet pour la restauration se trouve sur la commune de Bengy-sur-Craon, à l’aval de la masse d’eau et à la limite amont du polygone de tir. Il mesure près de 900 mètres et présente 19,72 km de linéaire de cours d’eau en amont. Le site se divise en deux parcelles cadastrales appartenant à la commune. Il peut encore être assimilé à une tête de bassin versant. Le Craon, comme la globalité des cours d’eau de la campagne berrychonne, ne présente pas une forte pente. En effet, la pente moyenne du cours d’eau sur tout son linéaire est de 1,87 ‰.

Ainsi, la mission s’est déroulée en deux phases. La première a correspondu au diagnostic de la zone d’étude via les données déjà existantes et à une expertise de terrain complémentaire. La seconde phase a consisté à la formulation de propositions d’aménagements pour répondre aux altérations constatées.

Diagnostic 

Caractéristiques du territoire

La première partie de l’étude a débuté par la recherche et l’observation de caractéristiques du territoire nécessaires à l’établissement de ce projet : hydrogéologie, occupation du sol, espèces présentes…

Géologie et pédologie

Le territoire d’étude se trouve sur des formations quaternaires (Fy-z, 7,60 mètres d’épaisseur maximale observée dans le secteur). Il s’agit d’alluvions anciennes, subactuelles et actuelles des rivières. Ainsi, le site s’inscrit dans une zone calcaire pouvant posséder de la terre noire tourbeuse et des colluvions argilo-calcaires des fonds de vallons. Autour du site, la formation géologique supérieure correspond à de l’Oxfordien supérieur du secondaire (j6b, peut atteindre plus de 200 mètres) avec de la présence de marnes en surface. La limite amont de la zone d’étude se trouvent environ à l’affleurement avec la couche géologique de l’Oxfordien moyen et supérieur (j5-6, épaisseur estimée à 25 mètres) caractérisé par ses marnes noires et également calcaire. De plus, le territoire est marqué par une couverture éolienne limonoargileuse et sableuse sur les calcaires du Jurassique supérieur au niveau des interfluves et des sommets des plateaux.

Ainsi, la majeure partie du site d’étude a une unité aquifère pour couche affleurante, calcaires affleurants du Kimméridgien et de l’Oxfordien. Seuls les 200 premiers mètres en partant de l’amont se trouvent dans une entité hydrogéologique différente qui est semi-perméable. Il s’agit de calcaires peu aquifères du Kimméridgien et de l’Oxfordien sous couverture, et marnes et calcaires marneux de l’Oxfordien. Le détail des entités hydrogéologiques se trouvent en annexe . Pour ce qui est de la pédologie, la nature très calcaires de la roche a provoqué l’installation d’un sol carbonaté à travers des rendosols. Ceux-ci occupent toute la surface du site et l’entourent. Les couches les plus proches de la zone d’étude et en amont sont des calcisols et des calcosols, donc également des sols carbonatés. Enfin, la masse d’eau souterraine du territoire correspond aux grès et arkoses du Berry captifs.

Hydrologie

Le contexte hydrologique du territoire est singulier. Avec un climat océanique, les précipitations auprès de la commune de Bengy-sur-Craon sont d’environ 775 mm en moyenne par an, avec le mois de mai comme mois le plus arrosé. Cependant, tout le bassin Yèvre-Auron a été placé en zone de répartition des eaux (Z.R.E.). Cela symbolise un fort déséquilibre entre la quantité de ressource en eau disponible et la pression exercée sur celle-ci. Ce déséquilibre, causé par une insuffisance chronique de la ressource, se matérialise par des restrictions imposées de manière récurrente, notamment aux agriculteurs irrigants. En effet, de nombreux cours d’eau des bassins versants Auron et Airain se retrouvent en assec lors de forts étiages l’été. C’est notamment le cas du Craon depuis 2018 .

Faune et flore caractéristiques

Les cours d’eau du bassin versant de l’Yèvre ne sont pas classés au titre de la continuité écologique. En effet, cette dernière est contrainte par de nombreux ouvrages à l’aval notamment au niveau de Bourges. Le plus proche du site se trouve au niveau de l’étang du Craon et a été classifié comme infranchissable. Le Plan Départemental de Protection du milieu aquatique et de Gestion des ressources piscicoles (PDPG) de l’Airain a établi que les espèces repères du secteur étaient le brochet et la truite fario. Pour constituer les espèces cibles, à celles-ci s’ajoutaient le chabot, la loche franche, l’écrevisse à pattes blanches et l’anguille. Cependant, depuis 2009, les températures ne sont pas en adéquation avec les tolérances thermiques des truites fario au stade juvénile comme au stade adulte. En effet, les températures moyennes maximales sur 30 jours (T30Jmax) ont présenté presque chaque année un écart supérieur à 1°C par rapport à l’optimum biologique de l’espèce. En 2018, la température moyenne maximale sur 7 jours (T7Jmax) a même dépassé le seuil de mortalité. Cette année, qui a été la plus chaude durant la période 2009 – 2018, a également vu la T7Jmax dépasser l’optimum biologique du brochet . De plus, comme mentionné précedemment, le cours d’eau souffre d’assecs souvent fatals pour les espèces.

Le Craon, au même titre que l’Airain, est également habité par des ragondins, espèce invasive maintenant communément rencontrée en France. L’un d’entre eux a pu être observé sur le site d’étude notamment. Concernant la ripisylve, des espèces caractéristiques d’une forêt de bois tendre sont présentes. On y retrouve notamment des saules blancs, des aulnes glutineux et des frênes communs.

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Table des matières

I. Introduction
II. Présentation du site d’étude
III. Diagnostic
A. Caractéristiques du territoire
1. Géologie et pédologie
2. Hydrologie
3. Occupation du sol
4. Faune et flore caractéristiques
B. Evaluation de la qualité du Craon pré-étude
1. Bilan de l’état de la masse d’eau
2. Derniers résultats SYRAH-CE et REH
C. Etude hydromorphologique
1. Relevés topographiques
2. Estimation des débits
3. Granulométrie par la méthode de Wolman
4. Evaluation par tronçon
D. Bilan du diagnostic
IV. Projet de restauration
A. Le principe de la restauration hydromorphologique
B. Dimensionnement du projet de restauration du Craon
C. Gabarit du Grenouillon
D. Gestion granulométrique pour les travaux
E. Implantation de la ripisylve
F. Aménagements pastoraux à l’amont
V. Réalisation du Dossier de Consultation des Entreprises
VI. Retour d’expérience sur le stage
A. Bénéfices de cette expérience
B. Difficultés rencontrées
VII. Conclusion
Bibliographie
Annexes

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