Gรฉnรฉralitรฉs
Depuis une dizaine dโannรฉes, le Ministรจre de la Santรฉ Publique a optรฉ pour une politique de dรฉveloppement national du dรฉpistage de la drรฉpanocytose et ce, dans de nombreuse rรฉgions du Sud. La drรฉpanocytose, une maladie gรฉnรฉtique de lโhรฉmoglobine du sang, trรจs frรฉquente dans la plupart des pays africains, est responsable dโun grand nombre de dรฉcรจs chez lโenfant en bas รขge.
Les personnes qui hรฉritent dโun gรจne drรฉpanocytaire de leurs deux parents sont dites ยซ homozygotes ยป et dรฉveloppent la maladie, alors que celles qui nโhรฉritent dโun tel gรจne que dโun seul parent sont porteuses du trait drรฉpanocytaire ou ยซ hรฉtรฉrozygotes ยป. Ces derniers peuvent transmettre la maladie ร leur descendance sans obligatoirement prรฉsenter des signes cliniques. Elle est surtout prรฉsente en Afrique intertropicaleย entre la 15รจ parallรจle de latitude nord et de la 20รจ parallรจle de latitude sud, atteignant entre 10 ร 20% de la population dans certaines rรฉgions. En effet, il sโagit dans la plupart des pays, dโune maladie grave, responsable dโun grand nombre de dรฉcรจs des enfants moins de 5ans. Ceux qui survivent restent vulnรฉrable aux poussรฉes de la maladie et aux complications.
Pour le cas de Madagascar, la maladie est due aux facteurs socioculturels comme lโendogamie. Ceux qui expliquent que certaines rรฉgions de lโรฎle comme le Sud-Est prรฉsentent une plus forte endรฉmicitรฉ que dโautres. Mais le brassage ethnique laisse supposer que la maladie soit prรฉsente dans toute lโรฎle.
Dans les pays oรน la drรฉpanocytose est la plus rรฉpandue, le systรจme de santรฉ manquent en gรฉnรฉral de moyens. En outre, la prise en charge des personnes atteintes nรฉcessite ร la fois des ressources supplรฉmentaires et une meilleure connaissance de la maladie. Cette maladie est ainsi ignorรฉe ร lโorigine dโerrements de diagnostiques pourvoyeurs de nombreux dรฉcรจs et de sรฉquelles dรฉfinitives. Elle pose dans ce pays un vรฉritable problรจme de santรฉ publique, par ses consรฉquences mรฉdicales (invaliditรฉ, handicap, incapacitรฉ), et par ses consรฉquences sociales. Au mรชme titre que les grandes endรฉmies connues comme le paludisme, elle constitue un frein au dรฉveloppement socio-รฉconomique de la population.
Dโaprรจs une รฉtude effectuรฉe par lโInstitut Pasteur de Madagascar en 2007, la prรฉvalence globale serait de 9%, ce qui corrobore les rรฉsultats des รฉtudes antรฉrieures, et la prรฉvalence dans la rรฉgion du Sud-Est considรฉrรฉe comme ร forte endรฉmicitรฉ qui est de 18,5% . Pour cela, aucun traitement spรฉcifique de cette maladie gรฉnรฉtique nโest effectuรฉ. Lโessentiel du traitement consiste ร la prise en charge des symptรดmes des crises : en cas dโanรฉmie profonde, une transfusion sanguine dโurgence est nรฉcessaire.
Cadre Thรฉorique
Les grandes thรฉoriesย
Lโ ยซ holisme mรฉthodologique ยป, dans lโexemple de DURKHEIM Emile, insiste en permanence sur les dรฉterminismes sociaux, la nรฉcessaire crรฉation dโun individu socialisรฉ, lโapprentissage de la discipline de groupe, mais aussi ce qui peut paraรฎtre contradictoire sur les ยซ nouveaux ยป besoins propres aux sociรฉtรฉs modernes, des besoins qui sโinscrivent dans la conception รฉmergente des droits de lโhomme, tant au niveau du systรจme social global que sous systรจme รฉducatif.
Durkheim Emile, Sociologue Franรงais, est lโun des fondateurs de la sociologie moderne. Dans son ouvrage ยซ La division du travail sociale ยป, il met en รฉvidence les diffรฉrents types de solidaritรฉs existantes dans une sociรฉtรฉ, ร savoir la solidaritรฉ organique et la solidaritรฉ mรฉcanique. Dans ce mรชme ouvrage, il fait rรฉfรฉrence au concept de conscience collective, et les manifestations de ce dernier dans les types de sociรฉtรฉ. La solidaritรฉ mรฉcanique se rencontre dans les sociรฉtรฉs traditionnelles ou les sociรฉtรฉs peu diffรฉrenciรฉes. Les individus diffรจrent les uns des autres. Mais il lโutilise aussi pour proclamer la nรฉcessitรฉ, pour le sujet รฉduquรฉ, de consentir, voire de participer dรฉlibรฉrรฉment au processus de discipline et dโaffiliation au groupe. Dans les deux cas, cette autonomie nโest que relative dรจs lors que le systรจme scolaire .
Le comportement est une maniรจre de se comporter, de se conduire ensemble des rรฉactions dโun individu, en ce sens, le comportement dโune population est lโensemble ou les maniรจres de se comporter les gens envers quelque chose ou quelquโun, face ร quelque chose ou un phรฉnomรจne donc en quelque sorte un genre dโattitude globale. Les gestes que lโon pense, ceux avec lesquels on garde une distance critique, nโont pas cette propriรฉtรฉ dโunification. Au contraire, les activitรฉs quotidiennes les plus รฉvidentes sont les plus fondatrices et les plus rรฉvรฉlatrices. De maniรจre un peu plus claire, lโaction dโun individu est souvent marquรฉ par le fruit de son passรฉ ou de sa vie antรฉrieure.
Dโaprรจs GOFFMAN : ยซ Il existe une relation rituelle dรจs lors quโune sociรฉtรฉ impose ร ses membres une certaine attitude envers un objet, attitude qui implique un certain degrรฉ de respect exprimรฉ par un mode de comportement traditionnel rรฉfรฉrรฉ ร cet objet ยป. Par rapport au sujet, des familles ont considรฉrรฉ que la drรฉpanocytose a une relation avec des malรฉdictions. Ainsi, les chefs de clan ou les chefs de familles font recours ร une organisation traditionnelle dโune cรฉrรฉmonie rituelle pour guรฉrir cette maladie hรฉrรฉditaire. Lโinteraction de la tradition et la modernitรฉ ont rendu flou lโhypothรจse de la recherche. Dans ce cas, la sensibilisation pour lโรฉducation communautaire est trรจs souhaitรฉe.
Selon la logique de Jean-Olivier de SARDAN, dans ยซ le mythe de la communautรฉ ยป, lโ’Afrique des villages, serait le continent du collectif, le royaume du consensus. L’individu s’y fondrait, voire s’y dissoudrait, dans la communautรฉ. Ce mythe a engendrรฉ, ou en tout cas lรฉgitimรฉ, un certain type de rรฉalitรฉ : tant celle des dรฉveloppรฉs que celle des dรฉveloppeurs, dont les opรฉrations tendent de prรฉfรฉrence ร se dรฉployer ร l’รฉchelle du village par le biais d’actions ยซ communautaires ยป. Des ยซ groupements paysans ยป aux ยซ pharmacies villageoises ยป, des coopรฉratives aux associations rurales, les niveaux privilรฉgiรฉs d’intervention des organismes de dรฉveloppement (publics ou Organisation Non Gouvernementale.) coรฏncident en fait avec ceux des anciennes administrations coloniales qui ne voulaient dรฉjร que des ยซ interlocuteurs collectifs ยป. L’idรฉologie ยซ communautariste ยป des institutions de dรฉveloppement (issue des mouvements catholiques que du militantisme politique) recoupent ainsi paradoxalement les exigences d’une commode administration des populations.
Travaux de documentationsย
La recherche documentaire est primordiale ร la connaissance des diffรฉrentes informations en rapport avec notre objectif dโรฉtude. Ainsi les travaux de documentation ont รฉtรฉ rรฉalisรฉs auprรจs des Centres de documentation et dโinformation suivants :
– Ministรจre de la Santรฉ
– Le Service de Protection des Personnes Vulnรฉrables
– Le Service de lutte contre la Drรฉpanocytose
– Le Centre de rรฉfรฉrence des malades drรฉpanocytaires de Manakara
– Lโassociation des malades drรฉpanocytaires de Tamatave
– Institut National de la statistique .
Concept et instrument dโanalyseย
La Stratรฉgie ร base communautaire reprรฉsente une รฉtape significative dans lโidentification et la gestion de la lutte contre la drรฉpanocytose ร Madagascar. Cette รฉtape est รฉgalement primordiale pour la planification ultรฉrieure en matiรจre de gestion de la prise en charge des malades et de formation des personnes de rรฉfรฉrence au niveau provincial, local et communautaire. Elle tend ร combler une lacune fondamentale qui a รฉtรฉ identifiรฉe depuis longtemps comme รฉtant un obstacle important dans lโamรฉlioration des mรฉthodes adaptรฉes ร la gestion de la santรฉ publique ร Madagascar, ร savoir lโabsence dโune politique bien dรฉfinie ainsi quโune stratรฉgie de prรฉvention et de sensibilisation sur les divers risques que comportent cette maladie . Cette stratรฉgie nationale rรฉsulte d’une sรฉrie de facteurs de transmission dโoรน le profil de vulnรฉrabilitรฉ socio-รฉconomique et les caractรฉristiques physiques du pays.
De ce fait, les dispositions institutionnelles existantes ne favorisent pas une coordination et une gestion efficace. Le gouvernement malgache lui-mรชme est un facteur plus important qui reconnaisse qu’il est possible de prรฉvenir les risques de transmission de la drรฉpanocytose au niveau de la communautรฉ Malagasy grรขce ร une planification, un dรฉveloppement des compรฉtences et des investissements rรฉflรฉchis dans le domaine de la sensibilisation, de la prรฉvention par la mise en place dโagent communautaire, de lโamรฉlioration de la prise en charge des malades. Le document reflรจte รฉgalement un long processus de rรฉflexions et de dรฉlibรฉrations auxquelles ont participรฉ les principales parties prenantes et qui s’est dรฉroulรฉ dans le cadre d’ateliers nationaux. Il se poursuit actuellement par le biais de discussions entre les organisations qui se montrent les plus actives dans leurs rรฉponses face aux urgences dans le pays…
Le dรฉveloppement de la santรฉ publique est un processus dโamรฉlioration des conditions sanitaires, รฉconomiques, sociale ร lโรฉchelle individuel ou dโune sociรฉtรฉ. Le problรจme dโamรฉlioration a besoin de conceptualisation et lโamรฉlioration se dรฉgage selon la faรงon de penser, thรฉories que lโon considรจre ou les รฉcoles. Le dรฉveloppement est voulu rapide pour des quantitรฉs de bonnes raison, alors que les structures de santรฉ publique imposent des modalitรฉs dโaction relativement lente, dans le domaine de prรฉvention sanitaire, ยซ discuter ยป et ยซ agir ยป sont liรฉs. On souhaite la participation de la population locale ร la lutte, lโadministration ne saurait en effet tout prendre en charge car le dรฉveloppement ne peut se faire que par lโadoption du mode dโaction et de structuration bien adoptรฉs ร la rรฉalitรฉ sociale.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Approche conceptuelle et prรฉsentation du terrain
Chapitre I : Cadre thรฉorique
Chapitre II : Prรฉsentation du milieu dโรฉtude
DEUXIEME PARTIE : Rรฉadaptation ร base communautaire de la lutte contre la drรฉpanocytose
Chapitre III : Prรฉsentation de la politique nationale de lutte contre la drรฉpanocytose
Chapitre IV : Analyse du projet de lutte contre la drรฉpanocytose
Chapitre V : Impacts de la rรฉadaptation sur la population bรฉnรฉficiaire
TROISIEME PARTIE : Prospectives et recommandations
Chapitre VI : Opรฉrationnalisation de lโhypothรจse
Chapitre VII : Suggestions pour amรฉliorer le projet
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLES DE MATIERES
ACRONYMES
LISTE DES ABBREVIATIONS
LISTES DES FIGURES
ANNEXES
RESUME