L’environnement et les théories économiques
L’environnement un ensemble des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des écosystèmes. C’est alors « l’ensemble des éléments, biotiques ou abiotiques, qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins » (Larousse). Les biens d’environnement sont assimilés à de biens publics suivant les principes de non rivalité et de non exclusion. Pris dans son ensemble, l’environnement constitue une source de bien-être et des facteurs de production mais la consommation du capital naturel est une évolution irréversible. Quant aux ressources naturelles, ce sont les ressources trouvés dans la nature (forestiers, agricoles, aquatiques, halieutiques, miniers, humains, …) et constituées par des ressources abiotiques (air, sol, eau, …), des ressources biotiques (peuple, flore, faune), des ressources renouvelables, des ressources non renouvelables. Depuis toujours l’Homme était en parfaite harmonie avec l’environnement mais des changements ont bouleversé l’écosystème qui est naturellement en équilibre. De plus, les services fournis par l’écosystème existent pour soutenir les activités de production ou de consommation. Ils sont classés en quatre catégories : les services d’approvisionnement (aliments, énergie), les services de régulation (le climat global, la quantité et qualité de l’eau), les services de soutien (formation de sols, développement du cycle nutritionnel) et les services culturels (bénéfices d’ordre spirituel, religieux). Ces services incluent les bénéfices tirés des écosystèmes par les pratiques humaines. Les services environnementaux qui correspondent à des externalités sont considérés comme une sous-catégorie des services écosystémiques (Froger, 2012). Dans tous les cas, la transition démographique, l’énergie et la croissance des richesses sont à l’origine des troubles écologiques. Toutefois, dans cette étude, l’« économie écologique » est à différencier de l’ « économie de l’environnement ».
Le développement et la croissance
Le développement et la croissance sont deux notions à ne pas confondre. La croissance est une condition nécessaire mais insuffisante pour atteindre le développement. Toutefois, l’existence d’une forte croissance économique ne mène pas forcement au développement mais celui-ci attribue à la croissance un caractère durable et permanent. Dans la plupart des cas, la croissance entraine le développement du pays mais provoque par la suite le creusement de l’écart entre les riches et les pauvres ce qui reflète l’inégalité sociale. Or le développement prend en compte l’existence d’une telle situation. La courbe de Kuznets démontre ce phénomène selon un graphique en U inversé ou en cloche : plus le revenu augmente, plus l’inégalité se creuse jusqu’à un point où la situation va changer. Pour les pays en voie de développement, l’investissement mène naturellement vers la croissance et l’inégalité aide beaucoup pour atteindre cette dernière. Quant aux pays développés, la croissance est fortement liée à l’amélioration du capital humain et là les inégalités ne sont pas favorables à la croissance économique. Selon sa théorie, les inégalités se réduiraient avec le développement économique du pays qui est l’objet de nombreuses critiques car cela n’est pas vérifié.
Économie de l’environnement, soutenabilité faible et croissance économique
Suite aux crises pétrolières des années soixante-dix, l’économie néoclassique a considéré les biens et services écologiques comme des stocks7 de capital naturel. Intégrer le capital naturel dans les modèles de croissance permet de déterminer la croissance optimale appelé la soutenabilité faible qui vise la non-décroissance du bien-être dans le temps. Puisque pour équilibrer le bien-être économique des générations futures à celui de la génération actuelle, il faut que le stock de capital, capital physique et capital naturel, à la disposition de la société ne se réduise pas dans le temps. La génération actuelle, en consommant le capital naturel, doit transmettre aux générations futures une faculté de production en laissant un héritage telle que des stocks d’équipements ou des compétences. La non-décroissance du capital permet alors une croissance économique positive dans le futur (Hamaide, Faucheux, Neve, O’connor, 1997). Il est alors question de substituabilité entre capital et demande une démarche qui intègre l’environnement au calcul économique dans la prise en compte des externalités à travers la tarification, l’émission de droits à polluer ou une négociation marchande entre les pollueurs et les pollués (Harribey, 1997).
L’intervention publique pour internaliser les externalités
L’économie de l’environnement est souvent admise par les autorités publiques pour percevoir les impacts des changements au niveau du climat et nécessaire à l’instauration de la fiscalité de l’environnement. Comme principe de base, l’économie de l’environnement a ce qu’on appelle le « principe de pollueur-payeur ». L’Etat offre une solution soit en limitant les activités source d’externalité, soit sans suppression de l’activité mais avec des conditions à remplir. Pour voir plus clair, il s’agit de ne pas produire pour ne pas polluer ou produire pour polluer. Dans ce cas, le rôle de l’Etat est de définir l’optimum social de production, l’optimum de protection des biens environnementaux et de trouver des instruments qui permettent d’atteindre cet optimum. Il peut alors détenir des instruments de mis en œuvre des politiques environnementales : des instruments règlementaires, économiques, informationnels et des décisions publiques. Pour restreindre les activités des pollueurs, il faut établir des règles pour modifier ses comportements et les associer à des sanctions sévères. Pour se faire, ces activités doivent suivre des normes comme les normes d’émission, les normes de procédé, … et selon les autorisations de l’administration (Giraud, 2005). À travers son intervention, des économistes ont offerts des solutions pour des outils économiques visant à atteindre les objectifs environnementaux à moindre coût et mettent en valeur les systèmes de taxes et les permis d’émissions échangeables. L’Etat va aller plus loin par la mise en place de la taxe pigouvienne, d’une subvention, par l’emploi des modèles de quotas. Leur mis en œuvre contient une part d’information sur l’efficacité environnementale, l’efficacité économique, sur les coûts administratifs, sur les risques liés à l’incertitude. Cela admet donc des décisions qui permettent une attitude d’assurance et de prévention, une intégration des enjeux et une recherche de solution de moindre regret tout en effectuant des dialogues interdisciplinaires.
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Table des matières
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS
LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
Première Partie : CADRE CONCEPTUEL DES THÉORIES ENVIRONNEMENTALES
Chapitre 1 : Contexte historique
Section 1 : La place de l’environnement dans l’histoire de la pensée économique
1. Bref résumé de l’histoire de la pensée économique
1.1. Les Physiocrates (Milieu du XVIIIème siècle)
1.2. Les Classiques (XVIII et XIXème siècles)
1.3. Les Néoclassiques (fin du XIXème siècle)
1.4. Les Années 70 et 80
2. L’économie de l’environnement
2.1. L’environnement et les théories économiques
2.2. Évaluation économique de la biodiversité
3. L’émergence du développement durable
3.1. Le développement
3.1.1. Définitions et généralités
3.1.2. Le développement et la croissance
3.1.3. Les aspects du développement
3.2. Le Développement Durable
3.2.1. Le concept
3.2.2. Les enjeux du développement durable
3.2.3. Le développement durable et la croissance
3.2.3.1. Économie de l’environnement, soutenabilité forte et limites à la croissance
3.2.3.2. Économie de l’environnement, soutenabilité faible et croissance économique
Section 2 : Notion d’externalités
1. Généralité sur les externalités
2. L’analyse de l’externalité
Chapitre 2 : débats et controverses sur les théories environnementales
Section 1 : Point de vue sur l’intervention publique
1. Les principales attributions de l’Etat
1.1. Les libéraux
1.2. Les keynésiens
1.3. Les socialistes
2. L’intervention publique pour internaliser les externalités
2.1. La règlementation par les normes
2.2. Fiscalité environnementale
2.3. Taxe pigouvienne
2.4. Subvention
2.5. Principes de quotas
2.6. Permis de pollution négociable
Section 2 : Point de vue de l’Institutionnalisme
1. La théorie des droits de propriété
2. La propriété privée
3. La propriété collective
4. La théorie des coûts de transactions
5. Principes de responsabilités
6. Non exclusion et la gestion des communs
Deuxième Partie : ANALYSE EMPIRIQUE SUR LA POLLUTION URBAINE DANS LA VILLE D’ANTANANARIVO
Chapitre 3 : L’espace urbain et la pollution
Section 1 : Les villes face à la mondialisation
1. La mondialisation et ses impacts sur les villes
1.1. Les aspects de la mondialisation:
1.2. Les impacts de la mondialisation sur les villes
1.2.1. Les points positifs
1.2.1. Les points négatifs
2. L’environnement urbain
3. Le processus d’urbanisation : vers une urbanisation sauvage ?
3.1. Aspect descriptif de la ville d’Antananarivo
3.2. L’exode rural
3.3. Les conséquences de l’exode rural
3.3.1. L’urbanisation
3.3.2. Les bidonvilles
Section 2 : La pollution urbaine et ses aspects
1. Pauvreté et Pollution
2.1. La pauvreté malagasy
2.2. La pollution liée à la pauvreté
2. Les aspects de la pollution dans la ville d’Antananarivo
1.1. La dégradation de la qualité de l’air
1.2. Les problèmes des ordures
1.3. La pollution de l’eau
3. Les impacts socio-économique de la pollution urbaine
3.1. Impacts à court terme
3.2. Impacts à long terme
3.3. Incidence sur l’économie
Chapitre 4 : Plan d’action dans le cadre de la réduction de la pollution urbaine
Section 1 : La place de l’administration dans le processus d’arrêt de la pollution urbaine
1. Les stratégies mises en œuvre
1.1. Les lois sur l’environnement
1.1.1. Les textes nationaux
1.1.2. Les textes internationaux
1.2. Les programmes élaborés
1.2.1. Le plan d’action environnementale
1.2.2. Les programmes environnementaux du PAE
1.2.3. La politique nationale de l’environnement
2. Solutions et financement
2.1. Solutions relatives à la pollution de l’air
2.2. Solutions relatives à la pollution de l’eau
2.3. La valorisation des ordures
Section 2 : La contribution du secteur privé, des ONG et des citoyens
1. Phénomène 3P, les ONG
2. Approche de proximité et la participation des citoyens
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIES
A N N E X E
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