Ravageur des stocks d’arachide

PRESENTATION DE LA PLANTE HOTE : L’ARACHIDE

Origine

Comme de nombreuses autres plantes utiles telles que le maïs, la pomme de terre, le haricot, le tabac et le cacaoyer, l’arachide est originaire du Nouveau Monde. Mais, sans doute en raison de sa moindre importance aux yeux des explorateurs de l’Amérique et des grands voyageurs, son origine et l’histoire de sa distribution dans le monde sont demeurées longtemps obscures. L’hypothèse d’une origine africaine avancée par plusieurs auteurs du XIXème siècle était essentiellement fondée sur les descriptions trouvées chez certains auteurs grecs (Theophraste et Pline) de plantes à fructification souterraine cultivées en Egypte et dans d’autres régions du bassin méditerranéen (Delobel, 1995). On sait aujourd’hui que ces descriptions ne s’appliquaient pas à l’arachide et que le terme Arakos en particulier désignait Lathyrus tuberosa (Chevalier, 1934). De même, aucun argument valable ne peut être apporté en faveur de l’hypothèse d’une origine asiatique, encore moins d’une double origine africaine et américaine de la plante. Une preuve objective de l’origine américaine de l’arachide est constituée par la découverte de graines semblables à celles de variétés actuellement cultivées au Pérou dans les tombes précolombiennes à Ancon, Pachamac et autres lieux par Squier, vers 1875. D’autre part, bien que l’espèce cultivée ne soit pas connue à l’état sauvage, l’absence d’autres espèces du genre Arachis dans les autres parties du monde et leur abondante distribution dans une zone allant du Brésil à l’Argentine située approximativement entre 10° et 35° de latitude sud, confirment l’origine Sud-Américaine de la plante. On admet actuellement que celle-ci est originaire de la région du Grand Chaco incluant les vallées du Paraguay et du Parana (Gillier & Silvestre, 1969 in Sembène, 2000).

Description et pratiques culturales au Sénégal

L’arachide cultivée est une légumineuse annuelle de 30 à 70 centimètres de haut, érigée ou rampante. La partie aérienne est portée par une tige principale, toujours érigée, et deux ramifications latérales primaires issues du collet de la plante. Les feuilles sont pennées avec deux paires de folioles subsessiles, opposées, de forme elliptique, de couleur verte plus ou moins foncées ou plus ou moins jaunes selon les variétés. Les pétioles sont enserrés à leur base par deux stipules larges, longues et lancéolées (figure 1). Les fleurs jaunes ou orangées, papilionacées, prennent naissance à l’aisselle des feuilles et flétrissent rapidement.

Après fécondation, la base de l’ovaire s’allonge pour former un pédoncule appelé gynophore qui s’enfonce dans le sol où se forme le fruit (gousses) composé d’une coque indéhiscente contenant de 1 à 4 graines. Le système racinaire pivotant permet d’explorer un volume de sol important. Il porte des nodosités fixatrices d’azote atmosphérique, caractéristiques des légumineuses, qui permettent à la plante d’enrichir le sol en azote.

Plusieurs variétés sont cultivées ; elles appartiennent aux groupes Valencia, Spanish et Virginia. Dans les conditions optimales et en culture pluviale, l’arachide achève son cycle en 90 jours (variétés hâtives), en 120 jours (semi-tardives) ou 140 jours (tardives). Au Sénégal les variétés cultivées sont du Nord au Sud : la variété érigée hâtive du groupe Spanish 28-206 (Mamou 2 graines) et 55-437 (Mamou 3 graines), la variété rampante semi tardive 47-16 (Baol), la variété érigée tardive 73-33 (Saloum) qui représente prés de la moitié des semences distribuées et la variété GH 119-20 (arachides de bouche). Cependant la réduction de la pluviosité moyenne générale et de la longueur du cycle des pluies depuis quelques années posent de nouveaux problèmes à la culture de l’arachide et expliquent l’intégration dans les critères de sélection, de paramètres physiologiques d’adaptation ou de tolérance à la sécheresse c’est pourquoi les recherches ont porté sur la résistance à la sécheresse et la création de variété utilisant favorablement l’eau (Ndiaye, 1991 in Sembène, 2000 ) .

Les gousses d’arachide sont généralement déterrées à maturité dès la fin de la saison des pluies (octobre ou novembre), et la teneur en eau des gousses est alors élevée, de l’ordre de 40 à 50 % (Gillier & Bockelée-Morvan, 1979). Après arrachage, il est nécessaire d’effectuer un séchage au champ avant de pouvoir faire le battage. Le séchage est un élément sensible du système post-récolte et doit être prolongé jusqu’à l’obtention d’une teneur en eau inférieure à 10 %. L’arachide est donc rassemblé en petits tas appelés moyettes qui, 2 à 3 semaines plus tard, sont réunies en meules.

Aspects nutritionnel et économique 

La culture de l’arachide est très répandue dans les pays en développement des zones tropicales et subtropicales ; elle produit un aliment de base énergétique (560 kgcal par 100 grammes). Les graines sont très riches en huile et vitamines (E, K, et B surtout en B1) ; elles contiennent également une quantité importante de niancin dont la teneur est faible dans les céréales (Duke, non publié). Au Sénégal, la paille d’arachide nourrit les animaux de traction utilisés aussi bien dans les travaux champêtres que pour le transport. Elle n’a pratiquement pas de substitut disponible à grande échelle (Gaye sous presse) .

La production arachidière mondiale est dominée par le secteur paysannat traditionnel qui assure plus de 85 % de la récolte brute ; le taux de transformation industrielle est faible (moins de 50 %) et le marché international, encore restreint, est axé sur deux filières différentes mais complémentaires: l’arachide de bouche, aux exigences qualitatives élevées et à fort revenu ; l’arachide d’huilerie et ses dérivés (tourteaux), moins rémunératrice, composée souvent (aux États-Unis par exemple) par les refus de l’arachide de bouche. Le degré d’ouverture sur un marché très sélectif constitue donc le principal critère de caractérisation et le principal facteur d’évolution des systèmes de culture arachidière (Schilling et al, 1996). Dans les pays africains, la production d’arachides fluctue beaucoup, n’excédant pas 8 % de la production mondiale durant la décennie passée. Le rendement par hectare est bas en raison d’une conjonction de facteurs pluviométrie irrégulière, cultures pour la plupart non irriguées, traditionnelles, à petite échelle et peu mécanisées, apparition de parasite et de maladies, variétés peu rentable, culture sur terre à faible rendement. L’instabilité politique et le manque de mesures d’encouragement à la culture d’oléagineux ont également joué un rôle (forum du commerce international).

Mode de stockage de l’arachide 

Le stockage individuel (semences et autoconsommation) est aléatoire, notamment après décorticage. Le stockage collectif, villageois ou industriel, est toujours préférable. L’opération devra obéir aux règles suivantes :
– s’assurer de la propreté et de la sécheresse des coques à traiter ;
– procéder, si possible, à une désinsectisation au gaz toxique sous bâches ;
– nettoyer et désinsectiser préalablement le magasin et la sacherie ;
– poudrer avec un insecticide à mesure du stockage (vrac) ou du remplissage des sacs et faire un poudrage final de couverture ;
– effectuer un contrôle par échantillonnage toutes les trois semaines.

Le stockage des graines devra être limité aux produits finis avant expédition (bouche) ou distribution (semences). Il nécessitera des précautions et des infrastructures particulières (entreposage sous bâches, magasin climatisé ou réfrigéré lorsque la période de stockage excède huit mois) (Schilling et al., 1996).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : BIBLIOGRAPHIE
1. PRESENTATION DE LA PLANTE HOTE : L’ARACHIDE
1.1. Origine
1.2. Description et pratiques culturales au Sénégal
1.3. Aspects nutritionnel et économique
1.4. Mode de stockage de l’arachide
1.5. Ennemis de la culture et des stocks
1.6. Méthodes traditionnelles et modernes utilisées pour protéger l’arachide
2. PRESENTATION DE L’INSECTE RAVAGEUR : CARYEDON SERRATUS
2.1. Description et Biologie
2.2. Plantes hôtes
2.3. Les parasitoïdes de C. serratus
2.4. Dégâts causés sur l’arachide
3. GENERALITES SUR LES METHODES DE LUTTE UTILISEES CONTRE LES RAVAGEURS
3.1. La lutte chimique
3.2. La lutte physique
3.3. La lutte biologique
3.3.1. Généralités sur le concept de lutte biologique
3.3.2. Lutte biologique sans auxiliaires
3.3.3. Lutte biologique avec des auxiliaires
4. DESCRIPTION DES PLANTES TESTEES
4.1. Lantana camara
4.1.1. Description, classification et habitat
4.1.2. Chimie et propriétés chimique des substances isolées
4.1.3. Ethnopharmacologie
4.1.4. Propriétés insecticides
4.2. Annona senegalensis Pers
4.2.1. Description, classification et habitat
4.2.2. Chimie et propriétés des substances isolées
4.2.3. Ethnopharmacologie
4.2.4. Propriétés insecticides
5. LES METHODES D’EXTRACTION, DE PURIFICATION ET D’IDENTIFICATION
5.1. Les différents procédés d’extraction
5.1.1. Macération
5.1.2. Décoction
5.1.3. Extraction au Soxhlet
5.1.4. Hydrodistillation et entrainement à la vapeur
5.2. Méthode de purification
5.2.1. La chromatographie planaire (ou en couches minces)
5.2.2. La chromatographie sur colonne
5.2.3. La chromatographie liquide haute pression (HPLC)
5.2.4. La chromatographie en phase gazeuse (CPG)
5.3. Technique d’identification
5.3.1. La résonance magnétique nucléaire (RMN)
5.3.2. La spectrométrie de masse (SM)
CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES
1. EXTRACTION DU MATERIEL VEGETAL
1.1. Récolte et conditionnement
1.2. Macération
1.3. Entrainement à la vapeur
2. SEPARATION ET PURIFICATION
3. LES TECHNIQUES D’ANALYSE
4. PURIFICATION DU KAOLIN
4.1. Préparation de la poudre
4.2. Aromatisation de la poudre
5. TESTS BIOLOGIQUES
5.1. Elevage de masse et choix des œufs
5.2. Tests ovicides avec les extraits et les huiles essentielles
5.3. Tests adulticides
5.3.1. Avec les extraits
5.3.2. Avec les huiles essentielles
5.3.3. Avec la poudre de kaolin aromatisée avec les huiles essentielles
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. RENDEMENT DE LA MACERATION ET DE L’HYDRODISTILLATION
2. RENDEMENT DE LA PURIFICATION DU KAOLIN
3. ACTION OVICIDE ET ADULTICIDE DES EXTRAITS
3.1. Résultats
3.1.1. Lantana camara
3.1.2. Annona senegalensis
3.2. Discussion
4. ACTION OVICIDE ET ADULTICIDE DES HUILES ESSENTIELLES
4.1. Résultats
4.1.1. Annona senegalensis
4.1.2. Effet adulticide de L. camara
4.2. Discussion
5. ACTION ADULTICIDE DU KAOLIN AROMATISE AVEC LES HUILES ESSENTIELLES
5.1. Résultats
5.1.1. Lantana camara
5.1.2. Annona senegalensis
5.2. Discussion
6. ANALYSE DES EXTRAITS METHANOLIQUES
6.1. Extraits de L. camara
6.1.1 Détermination de la structure du composé LC-7
6.1.2. Composé LC-5
6.1.3. Analyse des fractions LC-6 et LC-8
6.1.4. Analyse des fractions LC-4 et LC-9
6.2. Extraits d’Annona senegalensis
6.3. Mise en épreuve de la fraction LC-5
CONCLUSION

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