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Développement durable et Développement local
Développement local
Le développement local tire son origine de la constatation de l’inefficacité des politiques macroéconomiques et des mesures sectorielles nationales pour résoudre les problèmes journaliers, à l’échelle locale et régionale ; en matière de développement économique et social.
L’approche du développement local est originale parce qu’elle permet de mobiliser et de stimuler les éléments dynamiques et les ressource de la collectivité en vue de susciter de nouveaux projets, de déclencher et d’accompagner les processus individuels et collectifs de changement et de développement ; l’impulsion ne viendra pas de l’extérieur mais de l’intérieur. Pour ce faire, un ensemble d’actions devront engager pour mettre le territoire en état de se développer.
La complémentarité des niveaux endogène et exogène est indispensable. C’est à dire que le développement local endogène n’exclut pas l’aide venant « d’en haut ». Effectivement, le premier niveau (endogène) mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des projets, met en valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté et la capacité d’agir, tandis que le second niveau (exogène) procure les aides en matière d’investissement structurant de formation, de financement, de support technique, de pouvoir local7, etc. Le développement local apparaît ainsi comme le lieu de rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient des paliers supérieurs.
Par conséquent, un projet de développement local est un projet qui est initié et mis en œuvre par et avec la participation de ses habitants et de leurs « institutions ». Il tente de répondre à leurs aspirations, et de valoriser leurs « richesses » collectives.
Effectivement, une gestion durable des ressources naturelles peut constituer la base d’un développement des communautés et de la localité, sous condition que la gestion des ressources naturelles soit fondée sur une approche participative, permettant aux acteurs locaux de prendre en mains, de prendre part à la gestion d e l’environnement et que le développement prenne en considération à la fois les aspects économiques, environnementaux, sociaux, politiques et institutionnels.
Dans ce cadre, il faut entendre par communauté locale un ensemble de personnes territorialement localisées, elle apparaît en fait comme le niveau approprié pour la gestion des ressources et considérée comme l’usager plus proche de celles-ci. La notion territoriale est donc un élément déterminant de l’identité collective des populations qui y vivent. Cela permet de bien définir et de mettre en œuvre avec e fficacité les actions de développement d’une manière participative.
Dans ce présent mémoire, notre démarche concrétisetous ces aspects en analysant le système de gestion durable des RN, impliquant le Vondron’Olona Ifotony (VOI), grâce à la mise en place du transfert de gestion des ressources de la biodiversité avec lequel ce VOI peut profiter davantage la valorisation économique des RN. L’émergence de cette dynamique locale constitue donc un support du développement.
Développement durable
Le concept de développement durable a fait l’objetd’une première définition dans le rapport établi à la demande des Nations Unies en 1987 par la Commission Mondiale pour l’Environnement et le Développement (CMED). En tenant compte les deux préoccupations divergentes qui sont le développement économique etla conservation de la biodiversité, cette commission a eu pour tâche principal de prendre et de traiter à la fois les questions d’ordre environnemental et celles qui ont trait à la croiss ance économique. Cela a conduit à l’avènement du concept de développement durable quiest incompatible à la dégradation de l’environnement. Le CMED l’a fait ressorti que : « Le développement durable répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures, de répondre à leurs propres besoins9 ».En effet, ce concept s’efforce donc de réconcilier des domaines aussi différents que l’économie et l’écologie, tout en illantve à une répartition équitable entre les générations, ainsi qu’entre le Nord et le Sud.
Face à la dégradation alarmante de l’environnement, liée d’une part à la croissance économique des pays du Nord, par la hausse du prélèvement des ressources naturelles pour alimenter en matières premières leurs besoins des activités industrielles et d’autre part à l’utilisation massive de la nature pour subsister dans les pays pauvres ; la conscience environnementale internationale a commencé d’apparaître dans le but de chercher ensemble les solutions. A partir de l’année 1992, cette prise de conscience est connue partout avec la Conférence de Rio qui tenait combiner conservation de l’environnement et développement économique. Elle réunit les représentants de 172 pays, diverses organisations gouvernementales et non gouvernementales, cette conférence marque une prise de conscience développement durable de l’humanité .
Les modèles de développement rural
Les modèles de développement rural dans les pays occidentaux
Une agriculture à grande échelle
Au cours de l’époque féodale, dans les pays européens, un petit nombre de personnes contrôlait la propriété foncière. Une famille possédait et pratiquait l’agriculture avec une vaste superficie de terre. L’apparition de la révolution industrielle a provoqué des répercussions dans tous les secteurs de l’économie de la plupart de ces pays, qui offrent un important changement dans le secteur agricole. Cette révolution industrielle a entrainé une forte demande de main d’œuvre, dans certaines industries comme la métallurgie et provoqué l’abandon de la plupart des gens de leurs terres arables, même si l’agriculture était la principale activité assurant la subsistance des ménages à cette époque. Une diminution de la masse paysanne a été remarqués; les ménages quiétaient restés dans ce secteur profitaient davantage et commençaient à pratiquer à des échelle s beaucoup plus importantes, grâce à l’accroissement des terres disponibles. Par contre, il y avait une diminution de main-d’œuvre dans le secteur agricole.
En Europe, le nombre de la population rurale (4,5%) est moindrement par rapport au nombre de la population totale mais la productivitéest très élevée grâce à leur performance. Pourtant, cette petite taille de population a pu satisfaire la demande et la consommation nationale, avec une faible utilisation de main d’œu vre grâce à la mécanisation de ce secteur agricole. Pour ces pays, le secteur agricole contribue beaucoup à la création de richesse.
Un secteur fortement mécanisé
La mécanisation et l’agriculture à grande échelle sont interdépendantes .Une des caractéristiques du développement rural européen ste le degré de mécanisation du secteur
agricole qui est très élevée. Cette mécanisationacilitef l’ensemble des travaux nécessaire à la production, même si l’agriculture est à grande échelle. Grâce à cette forte mécanisation, le secteur agricole est capable de supporter jusqu’au bout tout accroissement de la demande.
C’est un des critères qui permet de qualifier le secteur agricole comme étant un secteur moderne ou non.
Forte présence d’innovation technique
D’après la remarque et l’interprétation de Robert SOLLOW, si la productivité augmente, le revenu augmente aussi. Cela permet d’alimenter l’épargne, considérée comme surplus. La mobilisation de cette épargne permet definancer l’investissement.
Par ailleurs, l’un des principaux déterminants du rythme du progrès technique est le niveau de dépenses en recherche et développement. Celles-ci constituent une forme d’investissement car les dépenses effectuées aujourd’hui rapporteront une rémunération dans le futur.
Pour les occidentaux, l’augmentation de la production marque la contribution des innovations techniques au développement du monde rural. Le monde rural en Europe a pu bénéficier des fruits des investissements en matière de recherche, lesquels ont favorisé le progrès technique de ce secteur11. Les améliorations en matière de technologie, dues pour une part aux dépenses en recherches et développement, constituent l’une des principales ressources d’augmentation de la productivité. Pour le secteur agricole en particulier, la conception des différents produits résultante de la recherche comme la création de nombreux fertilisants, l’utilisation d’engrais chimique et /ou minéraux touchent la plupart des exploitations agricoles. En plus, la création et l’utilisation des insecticides réduisent les menaces pour l’augmentation de la production, et l’amélioration des variétés d’espèces animales et égétalesv favorise aussi le niveau de production dans les pays occidentaux. L’adoption de nouvelles techniques contribue aussi à la hausse de la productivité du monde rural en Europe, en produisant essentiellement pour la vente. Le stade de l’agriculture d’autosubsistanc e a été dépassé et c’est seulement une petite partie de la production qui est autoconsommée.
En outre, les paysans en Europe ont bénéficié de subventions de la part des gouvernements membres de l’Union Européenne (UE) grâce à l’adoption et la mise en œuvre de le politique agricole commune (PAC). Cette politique a encouragé les paysans européens à être compétitifs sur le marché.
Les modèles de développement rural dans les pays du sud
A l’inverse des caractéristiques du développement ural dans les pays du Nord, les pays pauvres sont toujours en difficulté pour sorti du cercle vicieux de la pauvreté. Ce phénomène constitue pour eux un blocage pour le développement du monde rural. Les milieux ruraux des pays en développement restent toujours dans des situations difficiles. La majorité des gens qui vivent en milieu rural sont des pauvres (plus de 73% à Madagascar). Cette pauvreté a une imbrication avec la dégradation de l’environnement.
Dans les pays du Sud, les caractéristiques suivante marquent leur développement rural : exploitations agricoles à petite échelle, accès à la terre difficile et faible présence d’innovations techniques.
Des exploitations agricoles à petite échelle
L’existence d’une exploitation à petite échelle constitue une des caractéristiques principales du monde rural dans les pays d’Afrique. Plusieurs contraintes limitent l’exploitation à une échelle plus importante telle que les difficultés de l’accès à la terre.
Principalement, l’agriculture est conditionnée par la surface de terre disponible pour les exploitants. La terre reste un héritage séculaire de génération en génération dont la surface devient de plus en plus restreinte par l’effet de partage à tous les membres de la famille en âge de travailler.
Accès à la terre difficile
Il ne fait aucun doute que la terre est l’actif productif le plus important dans la détermination du bien être des agriculteurs. En revanche, la taille des exploitations des pauvres a tendance à être plus petite, l’acquisition des terres est coûteuse, voire inaccessible.
La pesanteur des procédures administratives provoque une difficulté majeure pour la titrisation foncière12, tandis que les coûts engendrés par ce phénomène onts insupportables pour la majorité des paysans. Cette situation entraine des répercussions immédiates sur l’environnement ; soit une occupation de terre de façon illicite n’importe où ; soit un recours à la technique illicite destructive comme le défrichement (hatsake) ou la culture sur brulis (tavy).
Très faible présence d’innovations techniques
La pauvreté reste un grand facteur de blocage pour le développement en Afrique. A cause de différentes raisons, la technique agricole de production reste en mauvais état. Les moyens de production nécessitent une intervention forte de main d’œuvre humaine. Les coûts pour acquérir des matériels modernes sont trèslevés, ne sont pas conformes à la possibilité financière des agriculteurs. La mécanisation et l’utilisation d’intrants agricoles sont encore faibles ; l’agriculture est caractérisée par une faiblesse de productivitéavec un rendement peu intense. En général, la problématique réside dans la faiblesse d’utilisation d’engrais, de semences améliorées et des équipements agricoles non performants.
Caractéristiques du monde rural à Madagascar
Madagascar est un pays à forte vocation agricole. S a population évaluée à 19 448 815 habitants a un taux de croissance élevé (3%) et plus de 73% de la population demeurent en milieu rural13. Les principaux secteurs d’activités opérant danscette zone sont : l’agriculture l’élevage, la pêche, l’extraction minière, l’activité forestière. Ne seront traités ici que l’agriculture, l’élevage et la pêche.
L’agriculture constitue la principale activité productrice de la majorité des malgaches surtout en milieu rural. Les activités agricoles occupent 91% des ménages ruraux . La population agricole représenterait 90% en milieu rural et 53% en milieu urbain. Soixante dix-sept pourcent (77%) de la population rurale est pauvre15 contre 47% pour la population urbaine. Deux tiers des habitants en milieu rural vivent en situation d’extrême pauvreté contre 35% en milieu urbain. Ces chiffres nous permettent d’exprimer que la majorité des pauvres vivent en zone rurale et principalement des agriculteurs.
Puisque les systèmes de production sont dominés par la pratique culturale traditionnelle et que la problématique réside dansla faiblesse d’utilisation des fertilisants (engrais, semences améliorées) et des équipements gricolesa non performants, on peut en déduire que la principale cause de la pauvreté desagriculteurs est la faible productivité des facteurs dans l’agriculture. En particulier, la surexploitation des terres et la baisse de la fertilité naturelle des sols. En outre, la plupart des techniques de production sont encore archaïques.
L’économie, la pauvreté et la gestionde l’environnement
L’objet de ce chapitre est de nous expliquera la réciprocité entre l’économie et l’environnement, ainsi que les liens entre pauvreté et dégradation de l’environnement.
Rapport entre économie et environnementet situation environnemental à Madagascar
Raison de la gestion de l’environnement
L’environnement est la source de vie, d’alimentatio n, de santé, d’hygiène, de loisir d’éducation, de l’exploitation, de revenus. Il assure le développement de bien être humain. En outre, l’ensemble de ses éléments conditionnent et déterminent l’activité humaine et notamment :
– l’entourage biologique : l’homme, la flore, le fa une
– l’entourage physique : air, eau, sol, climat, ressources naturelles
– l’entourage socioculturel : le patrimoine matériel ou culturel engendré par la nature ou crée par l’homme, l’organisation sociale
– l’interaction de ces différents éléments.
C’est pour cette raison si important qu’on doit as surer sa durabilité.
Rapport entre économie et environnement
L’économie et l’environnement sont étroitement reliés entre eux. L’économie utilise des ressources et des services environnementaux tels que les matières premières, les bois et la terre, l’eau ou l’énergie. Elle déverse pareillement ses résidus où provoquent des dégradations dans l’air, l’eau et le sol. Par ailleurs, les acti vités humaines de production, la nécessité qui ne cesse de s’augmenter en utilisant les RN comme matières premières conduisent à une exploitation abusive des RNR et pouvant entraîner une dégradation générale de l’environnement.
Concernant l’interaction entre l’émetteur et le récepteur de cet effet, c’est-à-dire entre l’économie et l’environnement ; un effet externe appelé « externalité » se produit. Cette externalité peut être positive ou négative selon equsa conséquence sur le bien-être est favorable ou défavorable. La pollution sous toutes ses formes est un exemple typique d’externalité négative : lorsqu’une usine rejetteesd déchets dans l’environnement, elle inflige, sans contrepartie, une nuisance aux habitants de la région.
Face aux dégradations causées par ces différentesaisons,r l’économie doit être capable de générer des ressources, notamment financières, ourp appuyer les actions environnementales. En l’absence de contrepartie marchande, le responsable de l’externalité (l’émetteur) ne tient pas compte dans sa décision,de l’influence de ses actes sur le bien-être des autres. Le problème tient donc à ce que les coûts ou les avantages associés à l’externalité n’entrent pas en ligne de compte dans la décision privée de l’émetteur. Dans le cas d’une externalité négative, cette omission aboutit à une surproduction qui amplifie les dégâts sur l’état de l’environnement ; dans le cas d’externalité positive, cela conduit au contraire à une sous-production.
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Table des matières
Introduction générale
PARTIE I : La gestion des ressources naturelles et le développement économique: concepts fondamentaux et principes de base
Chapitre I : Le concept du développement
Section 1 : Point de vue
Section 2 : Développement durable et Développement local
Section 3 : Les modèles de développement rural
Chapitre II : L’économie, la pauvreté et la gestion de l’environnement
Section1 : Rapport entre économie et environnement et situation environnemental à Madagascar
Section 2 : Pauvreté et environnement
Chapitre III : La gestion durable des ressources naturelles
Section1 : La gestion communautaire des ressources naturelles
Section2 : La décentralisation de la gestion des ressources naturelles renouvelables à Madagascar
Partie II : Analyse de l’existence du VOI et diagnostic de l’environnement global de la commune : Etudes de cas à travers la réalité existante dans la commune rurale de Manombo Sud.
Chapitre I : Contexte environnemental de la Commune
Section1 : Présentation du milieu d’étude
Section2 : Potentialités et atouts de la commune rurale de Manombo Sud
Section3 : La gestion des ressources naturelles et le VOI : apérçu général
Chapitre II : Diagnostic des problématiques de développement de la Commune
Section1 : En matière de développement économique
Section2 : En matière de développement social
Section3 : En matière d’environnement et de conservation
Chapitre III : La communauté de base face aux pressions sur les ressources naturelles et aux problématiques de développement
Section 1 : Présentation des communautés de base existantes dans la zone d’étude
Section 2 : Caractéristiques des deux communautés de base : VOI MIKAMBA et VOI FIHARATSI et les essources naturelles faisant l’objet du contrat de transfert de gestion
Section 3 : Evaluation de ces communautés de base
Section 4 : Constatation du contrat de transfert de gestion
Chapitre IV : L’avenir de l’environnement de Manombo Sud pour un développement durable : Suggestions et recommandations stratégiques
Section 1. Renforcer et développer les capacités des VOI
Section 2. Plan stratégique
Conclusion générale
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