RAPPORT ENTRE CRISE DE LA PECHE ET EMIGRATION CLANDESTINE DES PECHEURS

Emigration clandestine

    On peut lire dans le moteur de recherche Wikipédia qu’il s’agit « de déplacement d’un individu ou d’un groupe d’individus d’un lieu à un autre ou d’une région vers une autre, c’est également un changement de résidence d’un pays vers un autre pour une période plus ou moins déterminée à la recherche de meilleurs conditions de vie, mais ce, en transgressant les lois et règlements établis pour traverser les frontières »18. L’émigration clandestine est une forme de migration internationale pratiquée par des individus ou sociétés « ne disposant pas de documents légaux autorisant leur déplacement ». Elles utilisent des moyens divers souvent risqués ou aventuriers dans l’espoir de trouver une vie meilleur dans un autre pays. L’émigration clandestine peut être encouragée par des facteurs conjoncturels, politiques ou sociologiques dans les pays d’origines ou de destination. Même si elle a pris de l’ampleur ces dernières années, l’émigration clandestine sénégalaise est, selon Cheikh Oumar BA « un phénomène relativement ancien ».. L’émigration clandestine est l’entrée d’une personne dans un territoire en violant la réglementation relative à l’entrée. Cité par Mame Diarra Samb dans son mémoire de maitrise (émigration clandestine, le cas des Sénégalais vers les iles à partir de trois sites Hann, Yarakh, Mbour, 2007) Pour nous l’émigration clandestine est l’entrée illégale d’un individu dans un territoire étranger par la violation des réglementations liées à l’entrée. C’est aussi l’épuisement du délai de séjour accordé par le pays d’accueil par le demandeur qui vie toujours dans se dit pays.

Une incursion des bateaux étrangers dans la zone réservée à la pêche artisanale

    La deuxième cause de la rareté des ressources à prix intéressant est selon les pêcheurs émigres l’incursion des bateaux de pêche étrangers dans la zone réservée à la pêche artisanale. Selon nos enquêtés les capitaines de bateau attendent la nuit pour pénétrer dans la zone de la pêche artisanale parce que la nuit la surveillance est pratiquement nul, les agents du service des pêches de Mbour ne travaillent pas la nuit et ils profitent de cet instant de non surveillance pour piller les ressources de cette partie de la mer. En effet, d’après le projet de loi 70 02 du 27 janvier 1970 de la pêche, de la côte jusqu’à 15km au maximum dans la mer « c’est-à-dire entre 6000 et 7000 marins » est réservé a la pêche artisanale et les engins de la pêche industrielle n’ont pas le droit d’y accéder sous peine d’amende, ou d’arraisonnement. Mais cette division géographique de la mer n’est pas respecté par les capitaines des bateaux étrangers ou du pays et n’hésitent pas à violer cette loi à chaque fois que l’occasion se présente devant eux. Cependant dans l’entretien que nous avons fait avec le chef de service départemental des pêches de Mbour ce dernier avoue que :le pillage existe mais il n’est pas seulement le fait des bateaux étrangers, il existe aujourd’hui dans la mer sénégalaise, aussi bien à Mbour que dans les autres zones de pêche des bateaux Sénégalais qui appartiennent à des Sénégalais et dont leurs capitaines sont originaire de Guereo, Joal ou Rufisque et qui connaissent très bien la mer Sénégalaise. C’est plutôt ces bateaux qui pêchent le plus les produits en voie de disparition. En ce qui concerne les incursions des bateaux le chef de service départemental des pêches de Mbour dit : que ce phénomène peut exister parce que les capitaines des bateaux sont aussi les capitaines des pirogues qui font la pêche artisanale ainsi ils connaissent et maitrisent très bien les lieux de même que les horaires de pêche des pêcheurs artisanaux. Cependant, il est plus fréquent de voir les pêcheurs artisanaux entrer dans la zone non pas réservée à la pêche industrielle seulement mais aux deux. En effet, la pêche artisanale se limite entre 6000 et 7000 marins c’est-à-dire entre 10 et 15 km, alors que sur le diagramme de la distance parcourue par les pêcheurs pour atteindre la ressource les données sont d’une autre nature En effet sur ce diagramme on voit que 24% des pirogues font des sorties de 0 à 50 km probablement donc dans la zone réservée à la pêche artisanale contre 76% qui font 50 à plus de 200 km qui sont donc dans la zone réservée aux deux pêches. S’il y a incursion elle est plus notable chez la pêche artisanale que chez la pêche industrielle. Ce qui n’est pas sans conséquence parce-que les pirogues de la pêche artisanale n’ont que leurs drapeaux et leurs lampes torche pas assez claire pour se faire repérer par les bateaux. Ceci est à l’origine des innombrables accidents et disparition en mer mais aussi le développement des conflits dans ses zones de pêche.

L’autonomie financière

   En effet pour d’autres pêcheurs ce n’est pas pour avoir leur propre unité de pêche qu’ils sont partis, mais pour avoir un fonds, une somme consistante leur permettant d’investir une fois de retour dans d’autres secteurs comme le bâtiment ou le commerce mais pas dans la pêche. Pour ces derniers le problème n’est pas le fait que l’on soit propriétaire ou pas de l’unité de pêche mais le problème c’est qu’il n’y a plus de ressource dans la mer. Toutes les ressources ont été pillées par les bateaux étrangers surtout les ressources de valeurs « thiof, seudeu, sompate, la crevette profonde, la sole de roche, le mérou Etc. ». Mais aussi par la pêche artisanale, par le nombre d’acteurs qui ne cessent de croitre depuis la chute du bassin arachidier une croissance encouragée par le libre accès à la mer. A Mbour comme partout au Sénégal on devient pêcheur du jour au lendemain aucune formalité ni critère n’est remplie au préalable pour ça, il suffit juste d’avoir de la force et de trouver un capitaine de pirogue qui accepte de vous embarquer. A cause de cet libre accès à la mer qui entraine une augmentation considérable des embarcations les ressources ont été surexploitées entrainant leur rareté. Donc il ne suffit pas d’avoir une unité de pêche pour espérer profiter des revenus de la pêche mais il faudrait en plus d’une unité de pêche qui vous appartient que la ressource soit disponible mais aussi qu’elle ait un bon prix sur le marché. Ainsi ces pêcheurs ont tenté l’émigration clandestine certes parce qu’ils étaient pour la plupart des ouvriers dans l’unité de pêche et par cette position peu favorable dans la hiérarchie percevaient pas assez d’argent leur permettant de satisfaire leur propre besoin et ceux de leur famille. Et pourtant certains d’entre eux n’étaient pas sensés revenir et investir dans ce secteur parce qu’ils connaissent les difficultés qui y existent. Pour ces pêcheurs le fait que par fois la pêche soit bonne et que par fois ca ne marche pas du tout relève du hasard et investir dans un secteur hasardeux est un risque selon eux. L’instruction que l’on peut tirer de cette partie est que, que ça soit l’avoir personnel et ou l’autonomie financière le départ des pêcheurs vers l’Espagne est dû à des conditions de travail très dures et pas bénéfiques. Ainsi dans le but de changer leur condition de vie, de faire évoluer leur situation financière, de ne plus être sous la dépendance de qui que ce soit, ils ont décidé de partir aux risques de leur vie. Le problème est avant tout un problème de revenu n’arrivant plus à satisfaire les besoins des pêcheurs. Ce qui nous amène à parler de la baisse des revenus.

Situation Sociale des pêcheurs

   Sur ce graphique, 57% des pêcheurs vivent dans des familles de 16 personnes et plus, des familles qui atteignent parfois 40 personnes. Car au cours de nos enquêtes on a eu à enquêter des pêcheurs qui vivent dans des familles de 34 personnes 32 ,36 personnes et à qui reviennent la charge de la dépense quotidienne, la facture de l’électricité de l’eau, de la santé de la famille, les frais scolaires…etc. Toutes ces dépenses sont à la charge d’une seule et unique personne. Pour la quasi-totalité des ménages enquêtés rares sont les ménages où la dépense quotidienne et / ou les autres frais sont assurés à tour de rôle. De ce fait la baisse considérable des revenus avait fini par imposer dans ces familles la consommation de deux repas (petit déjeuner et déjeuner) à la place de 3 repas (petit déjeuner, déjeuner, et diner) parfois même seul le déjeuner est assuré pour le petit déjeuner et le diner chacun se débrouille de son coté surtout les plus âgés. A cela s’ajoute l’endettement auprès du boutiquier du quartier pour régler les besoins indispensables. Cette situation entraine un phénomène de libertinage dans la famille. Quand le chef de famille ou l’ainé n’arrive plus à couvrir les 3 repas pour sa famille ou pour ses petits frères et petites sœurs il perd le pouvoir, le monopole de la décision il n’est plus considéré ni respecté il n’a plus le pouvoir de contrôler ou de donner des leçons de moral à sa famille ou à ses frères et sœurs ainsi s’installe l’anarchie dans la famille. Avec la nouvelle philosophie de la plus grande partie de la société Sénégalaise « l’argent emmène le pouvoir et le pouvoir impose le respect. Donc l’on peut dire que la situation sociale des pêcheurs est désastreuse voir même inadmissible ce qui explique l’acharnement des pêcheurs à tenter l’émigration clandestine quelque soit les conséquences, d’où la pertinence de la phrase « barca ou barsakh » ce qui signifie Barca ou la mort. Car pour eux ce qu’ils vivent est pire que la mort, passer la journée ou la nuit ou des jours en mer pour revenir avec une somme qui n’arrive même pas à payer les dettes faites par la famille auprès du boutiquier c’est pire que la mort pour eux. Tous ces problèmes pour des jeunes de 20 à 30 ans n’est pas facile à gérer. (Voire graphique 6 ; répartition par âge des pêcheurs clandestins). A part l’âge cet état d’esprit s’explique aussi par le fait qu’ils n’ont pas duré à l’école (Française ou Coranique) leur permettant d’avoir un mental, une ouverture d’esprit assez large pour ne pas prendre des décisions en catimini (voire graphique 13 ; niveau d’instruction des clandestins). A ce manque d’éducation s’ajoute l’absence de diversité d’activité chez les pêcheurs qui ne font que la pêche, l’existence d’une activité parallèle à la pêche pourrait réduire le nombre de départ des pêcheurs vers l’Espagne si elle ne peut pas le réduire à zéro La baisse des revenus cités comme cause de départ des pêcheurs vers l’Espagne par le biais de la mer n’est pas surprenant vus les maux qu’elle instaure au sein des ménages des pêcheurs (anarchie, divorce, querelle, non couverture des besoins sanitaire de la famille, exclusion de l’école par faute de moyen etc.) vu aussi le climat très sec qu’elle installe entre pêcheurs et pêcheurs et mareyeurs à qui ils accusent de les exploiter. Cependant quoi qu’on puisse dire force est de reconnaitre que la baisse des revenus est la fille de la rareté de la ressource. Car ce sont les profits tirés de la vente des ressources qui constituent les revenus.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE 
CHAP 1 : HISTORIQUE ET CARACTERISTIQUE PHYSIQUE
CHAP 2 : CARCTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
DEUXIEME PARTIE : LES CAUSES DE L’EMIGRATION CLANDESTINE
Chapitre 1 : LES CAUSES LIEES A LA CRISE DE LA PECHE
Chapitre 2 : LES CAUSES LIEES A L’EVOLUTION DU SYSTEME ET A L’ECHEC DES POLITIQUES DE L’ETAT
CONCLUSION GENERALE

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